Blaise de Jouvencel
Blaise François Aldegonde de Jouvencel, dit le chevalier de Jouvencel[1] (Lyon le 9 septembre 1762 - Paris le 4 juin 1840) a été maire de Versailles de 1813 à 1830 ; député sous la Restauration et la monarchie de juillet, il a siégé avec les libéraux constitutionnels de centre gauche.
Biographie
Né à Lyon en 1762, Blaise de Jouvencel est le fils d'un conseiller à la Cour des monnaies et le petit-fils de Pierre Jouvencel, échevin de Lyon[2].
Il fait ses études à Rome, puis des études de mathématiques[3] à Paris, mais il ne peut pas se présenter aux examens du génie militaire, n'ayant pas les quatre quartiers de noblesse demandés. Il entre alors dans l'administration des vivres[4]. Il fait ensuite du commerce au Havre puis à Nantes et y est garde national.
Pendant la Révolution, il entre dans l'administration des domaines et devient receveur des domaines à Versailles en 1796. Il en démissionne en 1812 pour s'occuper d'agriculture.
En 1802, il est notable national. Conseiller municipal en 1805[5], il est en 1812 membre du conseil d'arrondissement.
Maire de Versailles
Blaise de Jouvencel devient maire de Versailles en 1813. En 1814, il arrête les troupes qui veulent marcher contre les alliés[6] ; le roi lui remet pour cela la Légion d'honneur.
Maintenu maire pendant les Cent-jours, il est dénoncé et démissionne peu avant la seconde abdication. Réélu maire le 30 juin 1815, il s'oppose aux exigences d'un corps de Prussiens, protège les intérêts de ses concitoyens, refuse les réquisitions et dit aux officiers prussiens en découvrant sa poitrine : « Tuez-moi, mais laissez ma ville en repos. »[7].
En remerciement et en hommage à son comportement, il fut récompensé par le conseil municipal, par l'empereur de Russie et par le roi de Prusse[8].
Député
Blaise de Jouvencel est élu député le 1er octobre 1821 par le 4e arrondissement de Seine-et-Oise, avec 69% des voix. Il siège parmi les républicains constitutionnels, au centre gauche, mais n'est pas réélu en 1824. Réélu le 24 novembre 1827, il soutient la monarchie constitutionnelle contre les ultras, et s'oppose au ministère Polignac[9]. Il est par ailleurs conseiller général à partir de 1829. En 1830, il vote l'expulsion du roi, le considérant « parjure à ses serments »[10], et contribue à l'instauration de la monarchie de Juillet. Il est ensuite constamment réélu député en 1830, 1831, 1834 et 1837.
En 1839, il ne se représente pas et fait élire à sa place Gauthier de Rumilly[11].
Il est mort à Paris en 1840.
Mandats parlementaires
- 01/10/1821 - 24/12/1823 : Député de Seine-et-Oise - Libéral constitutionnel
- 24/11/1827 - 16/05/1830 : Député de Seine-et-Oise - Centre gauche
- 19/07/1830 - 28/07/1830 : Député de Seine-et-Oise - Centre gauche
- 05/07/1831 - 25/05/1834 : Député de Seine-et-Oise - Majorité ministérielle
- 21/06/1834 - 03/10/1837 : Député de Seine-et-Oise - Majorité ministérielle
- 04/11/1837 - 02/02/1839 : Député de Seine-et-Oise - Majorité ministérielle
Décorations
- Chevalier de la Légion d'honneur (1815).
- Chevalier de l'Aigle rouge de Prusse (1816).
- Chevalier de l'ordre de la Réunion (1812).
Sources bibliographiques
- « Blaise de Jouvencel », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- « Blaise-François-Aldegonde de Jouvencel », dans : Ernest Daniel, Hippolyte Daniel, Biographie des hommes remarquables du département de Seine-et-Oise, depuis le commencement de la monarchie jusqu'à ce jour, Rambouillet, Chaignet, 1832.
Notes
- Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891
- D. et H. Daniel, Biogr. des hommes remarquables du départ. de Seine-et-Oise, 1832.
- D. et H. Daniel, Biogr. des hommes remarquables du départ. de Seine-et-Oise, 1832.
- Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891
- D. et H. Daniel, Biogr. des hommes remarquables du départ. de Seine-et-Oise, 1832.
- Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891
- Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891
- Le conseil municipal de Versailles lui donne un service d'argenterie aux armes de la ville, l'empereur de Russie lui donne une bague de diamants et le roi du Prusse le décore de l'ordre de l'Aigle rouge (Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891)
- Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891
- D. et H. Daniel, Biogr. des hommes remarquables du départ. de Seine-et-Oise, 1832.
- Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891