Ferdinand de Jouvencel

conseiller d'État et homme politique français
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 25 mars 2010 à 03:10 et modifiée en dernier par Kertraon (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Ferdinand Aldegonde de Jouvencel, né à Versailles le 25 juillet 1804, mort à Ville d'Avray le 29 juin 1873, député du centre gauche sous la Monarchie de juillet de 1842 à 1848, puis Conseiller d'État, il s'opposa au coup d'état de 1851. Président du Conseil d'État provisoire en 1870, il est de nouveau député de 1871 à 1876.

Biographie

Ferdinand de Jouvencel, né en 1804, est le fils de Blaise de Jouvencel (1762-1840), maire de Versailles et député.

Polytechnicien, officier d'artillerie, entre au conseil d'État

Reçu 19e à l'École polytechnique en 1822[1], Ferdinand de Jouvencel en sort 74e et devient officier d'artillerie en 1824 à la sortie de l'école.

Il donne sa démission l'année suivante et fait des études de droit, puis entre au Conseil d'État[2]. Auditeur en 1830, auditeur de première classe en 1831, il devient en 1832 maître des requêtes en service ordinaire. Il se fait remarquer comme rapporteur au contentieux[3]. Il remplit en 1836 une mission en Algérie avec Jean-Jacques Baude et Justin de Chasseloup-Laubat[4].

Député sous la monarchie de Juillet

En 1842, il accepte la candidature indépendante qui lui est offerte dans le 10e arrondissement[5] de Paris, et il est élu député par 684 voix sur 1180 votants, soit 58% des suffrages exprimés, contre le candidat du gouvernement, M. de Jussieu[6].

Ferdinand de Jouvencel siège au centre gauche et défend les intérêts de son arrondissement. Il vote généralement avec la frange dite de l'opposition dynastique (monarchistes constitutionnels de gauche). Selon certaines sources[7], il vote pour que les fonctionnaires ne puissent pas être éligibles à la Chambre ; mais selon d'autres sources[8], il aurait au contraire voté pour le cumul des fonctions publiques avec celles de député, étant lui-même concerné, cumulant ses fonctions au Conseil d'État avec son mandat parlementaire. Il vote contre l'indemnité Pritchard[9].

Il est réélu en 1846 au 1er tour avec 57% des suffrages exprimés, contre deux autres candidats[10]. Il est favorable à une réforme électorale dans le sens de l'adjonction des capacités.

Ferdinand de Jouvencel signe en 1848 la demande de mise en accusation du ministère Guizot, puis il se rallie au gouvernement républicain[11].

Conseiller d'État, opposant au coup d'État

Le gouvernement provisoire le nomme Conseiller d'État. Il signe la protestation de ce corps contre le coup d'État du 2 décembre 1851, et quitte alors la vie publique[12].

Admis à la retraite à la date du 21 juin 1852, Ferdinand de Jouvencel passe presque tout le temps du second Empire à l'écart des affaires publiques. Il accepte seulement des fonctions bénévoles, comme président du bureau d'assistance judiciaire près le conseil d'État. Il fait une seule tentative, infructueuse, pour entrer au Corps législatif, en 1863[13].

Préside le Conseil d'État provisoire, puis est de nouveau député

Après la proclamation de la république le 4 septembre 1870, Ferdinand de Jouvencel est nommé membre de la commission provisoire remplaçant le conseil d'État. Ses collègues le choisissent pour président[14].

Candidat aux élections complémentaires du 2 juillet 1871 à l'Assemblée nationale, en Seine-et-Oise, il est élu, comme républicain modéré, par 51 170 voix (81 398 votants, 132 708 inscrits) représentant de ce département. Constitutionnel, libéral et catholique[15], il siège à gauche au sein du groupe de la gauche républicaine, soutient la politique de Thiers, se prononce contre le pouvoir constituant de l'Assemblée, pour le retour à Paris, mais ne prend pas activement part aux débats[16].

Jouvencel meurt au cours de la législature, le 29 juin 1873, après une maladie de quelques mois. Il était chevalier de la Légion d'honneur (1836)[17].

Il avait épousé en 1838 Pauline Caroline Mala, fille de l'avocat Antoine François Mala, propriétaire du Château de Brandon[18].

Mandats parlementaires

  • 09/07/1842 - 01/08/1846 : Député de Paris (10e) - Centre gauche
  • 01/08/1846 - 1848 : Député de Paris (10e) - Centre gauche
  • 02/07/1871 - 07/03/1876 : Député de Seine-et-Oise - Gauche républicaine

Décorations

Écrits

  • Observations sur le projet de loi relatif aux chemins de fer de l'Ouest, par M. F. de Jouvencel,... , Paris, Duverger, (s. d.) (juillet 1847).
  • A Messieurs les électeurs du département de Seine-&-Oise (22 juin 1871), Paris, 1871.

Sources bibliographiques

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Notes et références

  1. Selon le registre matricule de l'école, il mesure 1m75, est blond, le front découvert. Site de la bibliothèque de l'École polytechnique (fiche matricule dans la rubrique Famille polytechnicienne)
  2. Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle.
  3. Site de la bibliothèque de l'École polytechnique (Notice dans la rubrique Famille polytechnicienne)
  4. Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891.
  5. Selon l'ancienne numérotation des arrondissements de Paris.
  6. Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891.
  7. D'après Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle et d'après Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891.
  8. D'après la notice biographique sur le Site de la bibliothèque de l'École polytechnique
  9. Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891.
  10. Réélu le 1er août 1846 par 607 voix (sur 1 067 votants, avec 1 303 inscrits), contre 213 à Adrien de Gasparin et 102 à M. Thorigny. Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891.
  11. Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891.
  12. Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle.
  13. Le 31 mai 1863, candidat indépendant dans la 2e circonscription de Seine-et-Oise, il ne réunit alors que 4% des voix face à trois autres candidats dont le candidat officiel déjà en place : Il obtient 1 105 voix contre 21 307 à l'élu officiel, Aymé-Stanislas Darblay, 4 235 à M. Bos et 3 399 à M. de Selve. Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891.
  14. Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle.
  15. Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891.
  16. Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle.
  17. Robert et Cougny, Dict. des parlement. fr. 1789-1889, 1891.
  18. Mémoires de la Société Éduenne des lettres, sciences et arts, volume 28, Autun, 1900.