Pierre de Saint-Leu

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Pierre de Saint-Leu ou pierre grasse est l'appellation traditionnelle d'une pierre en calcaire lutétien utilisée abondamment dans les monuments de Paris, exploitée non loin de Saint-Leu d'Esserent.

Le Lutétien (de Lutetia, nom latin de Paris) est un étage de l'Éocène (Tertiaire) qui s'étend de 48,6 à 40,4 Ma, période riche en invertébrés marins: mollusques, coraux, oursins, foraminifères, benthiques dans un climat chaud et humide. Une mer peu profonde recouvre le bassin parisien qui y dépose ses sédiments durant cinq millions d'années. Ces dépôts forment le calcaire lutétien (l'époque est le lutétien moyen), celui de Saint-Maximin et des sous-sols de Paris.

Les pierre de Saint-Leu se distinguent des vergelés[1] en ce que le sable calcaire qui en est l'élément principal est formé de débris de coquilles ou de moules brisés, pilés et tellement fondus dans la masse, qu'ils ne se distinguent pas du ciment également calcaire qui les agrège; de là cette facilité de s'écraser sous le marteau et de s'attacher aux outils que les carriers expriment par le mot de pierre grasse[2].

Le type de cette nature se voit dans les carrières de Trossy et de Saint-Leu d'où elle a pris son nom. La pierre de Saint-Leu, d'une teinte jaunâtre, très tendre lors de l'extraction et à laquelle on doit laisser jeter son eau de carrière, durcit et se conserve parfaitement en élévation. Mais exposée à l'humidité, elle gèle et se détruit rapidement là où le vergelé aurait bien résisté.

Au XIXe siècle La Saint-Leu comme le vergelé s'équarrissent à la laye et se scient à la scie à dents avec tant de facilité qu'on ne les taille pas autrement, en se bornant à ragréer les parements en place[2]. Au XIXe siècle on utilise une longue tronçonneuse appelée haveuse<refname="LAUNET">LAUNET Edouard. Le trou d'où sort Paris: Depuis le Moyen Age, les carrières de Saint-Maximin, dans l'Oise, fournissent à la capitale la pierre de ses plus beaux monuments. On se l'arrache aujourd'hui jusqu'à Las Vegas. Grand Angle Le 12 septembre 2007 à 9h36. Sur liberation.fr</ref>.

La pierre de Saint-Maximin=

Pierre de Saint-Maximin.

La pierre de Saint-Leu est toujours exploitée dans les Carrières de Saint-Maximin, Ouachée et Corpechot, près de Creil (Oise) pour les besoins de la restauration des vieux édifices mais aussi pour l'exportation<refname="LAUNET"/>.

Pont Neuf - 1578 - 1607- Pierre de Saint-Leu

Antoine Le Pautre Hôtel de Beauvais - 1654 - Pierre de Saint-Leu

Château de Versailles - Pierre de Saint-Leu
Hôtel des Invalides

place des Vosges

  1. Les vergelés sont des pierres maigres, poreuses, plus ou moins fermes, résultant de l'agrégation d'un sable calcaire qui souvent paraît entièrement composé de iniliolithes. Ces pierres, qui s'exploitent en quantités immenses dans la vallée de l'Oise et sur les plateaux du Clermontois, sont d'une teinte grise, fréquemment rubanées de veines ocreuses et quelquefois mêlées de débris de moules coquilliers qui en rendent la texture grossière. Les lambourdes des environs de Paris proviennent des mêmes bancs que les vergelés, leur structure est pareille mais elles sont généralement plus tendres et souvent grasses ou marneuses, en sorte que le mot de lambourde s'emploie volontiers pour désigner un vergelé de qualité inférieure, tandis qu'une lambourde de bonne qualité peut avec raison être qualifiée de vergelé. Dans
  2. a et b Annales des ponts et chaussées: Mémoires et documents relatif à l'art des constructions et au service de l'ingénieur, Numéro 33,Partie 1,Volume 1. A. Dumas, 1863 (Livre numérique Google)