Grand remplacement

Le Grand Remplacement, concept introduit par Renaud Camus en 2010, désigne en premier lieu le remplacement des populations européennes par des populations d'origine maghrébine et subsaharienne, sous l'effet de l'immigration légale et illégale. Par suite, il désigne également toutes les conséquences qui s'en suivent sur les plans politique, culturel et spirituel, c'est à dire le remplacement de la civilisation européenne par la civilisation des migrants.

Développement du concept

Renaud Camus introduit le concept de Grand Remplacement dans l'Abécédaire De L'In-nocence en 2010, puis le développe au travers de trois allocutions intitulées « Le Grand Remplacement », « La nocence, instrument du Grand Remplacement » et « Que peut être une pensée libre aujourd'hui ? », réunies avec un entretien accordé au Nouvel Observateur dans l'ouvrage Le Grand Remplacement en 2011.

Dans l'entretien accordé au Nouvel Observateur, au journaliste qui lui demande de développer l'idée du Grand Remplacement, Renaud Camus répond : « Oh, c'est très simple : vous avez un peuple et presque d'un seul coup, en une génération, vous avez à sa place un ou plusieurs autres peuples. C'est la mise en application dans la réalité de ce qui chez Brecht paraissait une boutade, changer de peuple. Le Grand Remplacement, le changement de peuple, que rend seule possible la Grande Déculturation, est le phénomène le plus considérable de l'histoire de France depuis des siècles, et probablement depuis toujours. » Outre l'insistance sur la rapidité du phénomène et son importance au regard de l'histoire de France — pays dont se préoccupe l'auteur en premier lieu —, est évoquée la notion de Grande Déculturation.

Cette notion, déjà développée par Renaud Camus dans un précédent ouvrage et qu'il appelle encore « enseignement de l'oubli » ou « industrie de l'hébétude », apparait ici comme l'indispensable moyen du Grand Remplacement. Considérant que, parmi de multiples causes, les médias et surtout l'éducation nationale sont directement impliqués dans cette entreprise de déculturation, l'auteur explique en une phrase, souvent répétée sous une forme ou une autre dans ses interventions, pourquoi il y voit le principal moyen du Grand Remplacement : « Un peuple qui connaît ses classiques ne se laisse pas mener sans révolte dans les poubelles de l'histoire ».

En plus de la Grande Déculturation, Renaud Camus pointe du doigt « le mensonge, le silence imposé sur ce qui survient » par « les deux pouvoirs, médiatique et politique ». Il estime que la France est en guerre mais qu'aucun de ces deux pouvoirs ne veut le dire, cette situation lui rappelant le début de la guerre d'Algérie. Il accuse également la classe politique dirigeante de participer activement au Grand Remplacement, usant ainsi du terme « pouvoir remplaciste » pour la désigner.

Utilisation politique

Renaud Camus est à l'initiative des deux principales utilisations directement politiques du concept de Grand Replacement. D'abord au travers de son parti politique, le Parti de l'In-nocence, puis en 2013 par le NON au Changement de Peuple et de Civilisation, association qui comme son nom l'indique est directement fondée sur le refus du Grand Remplacement.

D'autres personnalités politiques utilisent néanmoins ce terme lors de leurs déclarations, comme par exemple Bruno Gollnisch du Front National ou Paul-Marie Coûteaux du SIEL, et d'autres partis ou organisations politiques y font référence comme le Parti de la France, le Bloc identitaire, ou l'Action française.

Retentissement culturel et médiatique

Au-delà de l'utilisation strictement politique de la notion de Grand Remplacement, un certain nombre de journalistes et d'intellectuels se sont fait l'écho des thèses de Renaud Camus depuis 2010. Certains articles de presse très critiques parlent notamment de « bouillie xénophobe » pour désigner son livre Le Grand Remplacement, ou encore des « entrailles délirantes de la pensée renaud-camusienne », tout en considérant que le Grand Remplacement « devient le cri de ralliement de la sphère identitaire ». Certains, plus modérés dans leurs termes mais tout de même critiques à l'égard de ses idées, le désignent comme « le penseur d'extrême droite le plus influent », tandis que d'autres voient en lui le « dernier écrivain engagé », qui « se bat pour la France [et] l'idée qu'il s'en fait ».

Dominique Venner, essayiste et historien classé à l'extrême droite qui s'est donnée la mort le 21 mai 2013, a fait plusieurs fois mention du Grand Remplacement dans ses écrits testamentaires. Alain Finkielkraut cite Renaud Camus dans son livre L'identité malheureuse, et certains articles de presse font explicitement le rapprochement entre cet ouvrage, Le Grand Remplacement et La Grande Déculturation, parlant notamment de « la même obsession d'une double décadence : celle de la "Grande Déculturation" (par l'école) et celle du "Grand Remplacement" (par "l'immigration de peuplement") ». Lors de l'émission Ça se dispute sur la chaine d'information i>Télé, le journaliste Éric Zemmour parle à plusieurs reprises du Grand Remplacement, expliquant notamment que « la survie aujourd'hui, le refus du suicide, c'est justement de refuser l'invasion qui est en cours et qui est le Grand Remplacement, cher à Renaud Camus », et qu'à Marseille « c'est le problème de toutes les banlieues françaises, c'est-à-dire qu'il y a ce que Renaud Camus appelle le Grand Remplacement, il y a un remplacement de population, et du coup on n'est plus dans une ville française, on est dans une ville étrangère ».

Voir aussi

Bibliographie

• Renaud Camus, Abécédaire De L'In-nocence, David Reinharc, 2010 (ISBN 978-2-35869-015-7)
• Renaud Camus, Le Grand Remplacement, David Reinharc, 2011 (ISBN 978-2-35869-031-7)
• Renaud Camus, La Grande Déculturation, Fayard, 2008 (ISBN 978-2-213-63693-1)
• Alain Finkielkraut, L'identité malheureuse, Stock, 2013 (ISBN 978-2-234-07336-4)

Articles connexes

• Immigration en France
• Politique de l'immigration de l'Union européenne
• Renaud Camus
• Parti de l'In-nocence
• Le Camp des saints