Sphinx de Haches
Image illustrative de l’article Sphinx de Haches
Dimensions 71cm
Matériau Calcaire
Période
Culture Culture ibérique
Date de découverte Fin du VIe siècle av. J.-C.
Début du Ve siècle av. J.-C.
Lieu de découverte Bogarra (Albacete)
Conservation Musée d'Albacete

Le Sphinx de Haches est une sculpture ibérique trouvée dans le hameau de Casas de Haches, dans la municipalité de Bogarra, dans la province d'Albacete. Elle a été découverte par hasard lors de travaux agricoles dans les environs de la Torre de Haches, datant de l'époque almohade. Elle a été datée entre la fin du VIe siècle av. J.-C. et le début du Ve siècle av. J.-C.[1] et est conservée au Musée archéologique d'Albacete depuis 1947 par Joaquín Sánchez Jiménez, alors directeur de cette institution[2].

Description modifier

Il s'agit d'une pierre de taille d'angle avec une sculpture en haut-relief représentant cette figure animale et fantastique, un sphinx au caractère apotropaïque marqué. Ses traits le rapprochent de la figure grecque archaïque, un style qui détermine ses yeux en amande et son subtil sourire archaïque.

Le corps est représenté reposant sur un épais socle et en position latérale, avec seulement trois de ses pattes de nature nettement féline (comme c'est le cas pour les sphinx) et l'aile droite visible, l'aile gauche étant cachée.

La position hiératique de la figure est rompue par sa tête, qui se tourne vers la droite pour rompre la frontalité qui caractérise tant d'autres figures de la sculpture contemporaine, comme les taureaux ibériques. Son visage féminin triangulaire, surmonté d'un diadème schématique d'où pendent deux anneaux, est un trait bien connu de la statuaire ibérique[1].

La figure ne peut être comprise seule, comme un élément sculptural ou architectural isolé. La découverte d'autres pièces de pierre dans son lieu d'origine[3] et son lien avec un contexte funéraire plus que probable nous ont permis de proposer qu'elle appartienne à un monument de pierre (similaire à celui de la nécropole de Pozo Moro) qui aurait pu appartenir à une nécropole ou constituer un repère paysager à la manière de certains monuments turriformes de la Méditerranée[4].

Les sphinx jumeaux d'El Salobral (El Salobral, Albacete) ou le cavalier de la nécropole de Los Villares (Hoya Gonzalo, Albacete) sont des sculptures ibériques qui présentent des similitudes stylistiques avec le sphinx de Haches[5]. Compte tenu des parallèles stylistiques de la pièce, le sphinx est traditionnellement[1],[6] daté entre la fin du VIe siècle av. J.-C. et le début du Ve siècle av. J.-C., époque de la formation de la culture ibérique, bien que d'autres propositions repoussent la chronologie de quelques dizaines d'années[7].

Notes et références modifier

(es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Esfinge de Haches » (voir la liste des auteurs).
  1. a b et c (es) María Teresa Chapa Brunet, La escultura ibérica zoomorfa [« Sculpture zoomorphe ibérique »], Espagne, Ministerio de Cultura, (ISBN 978-8-450-50854-3, lire en ligne)
  2. (es) Joaquín Sánchez Jiménez, Excavaciones y trabajos arqueológicos en la provincia de Albacete, de 1942 a 1946. Informes y memorias nº 15 [« Fouilles et travaux archéologiques dans la province d'Albacete, de 1942 à 1946. Rapports et comptes-rendus n° 15 »], Madrid, Ministerio de Educación Nacional,
  3. (es) Arturo García López et Jesús Moratalla Jávega, « El territorio de época ibérica en la cuenca del río Mundo: a propósito de la organización y transformación del poblamiento » [« Le territoire de l'époque ibérique dans le bassin du Mundo : organisation et transformation du peuplement »], Bastetania: Revista del Centro de Estudios de Arqueología Bastetana (CEAB), no 6,‎ , p. 1–14 (ISSN 2255-3614, lire en ligne, consulté le )
  4. (es) Fernando Prados Martínez, « Una arquitectura ibérica para la memoria. Creaciones simbólicas de una koiné imaginada » [« Une architecture ibérique pour la mémoire. Créations symboliques d'une koiné imaginée. »], Diálogo de identidades: bajo el prisma de las manifestaciones religiosas en el ámbito mediterráneo (s.III a.C-s.I d.C.) : reunión científica, Mérida (Badajoz, España), 12-14 de noviembre, 2012, 2014, (ISBN 978-84-00-09855-1), págs. 85-100, Instituto de Arqueología de Mérida,‎ , p. 85–100 (ISBN 978-84-00-09855-1, lire en ligne, consulté le )
  5. (es) María Teresa Chapa Brunet, « Las primeras manifestaciones escultóricas ibéricas en el oriente peninsular » [« Les premières manifestations sculpturales ibériques dans l'est de la péninsule ibérique »], Archivo español de arqueología, vol. 78, no 191,‎ , p. 23–48 (ISSN 0066-6742, lire en ligne, consulté le )
  6. Pilar Leon, La sculpture des Ibères, Editions L'Harmattan, (ISBN 978-2-296-37607-6, lire en ligne)
  7. (es) Martín Almagro-Gorbea et Mariano Torres Ortiz, La escultura fenicia en Hispania [« Sculpture phénicienne en Hispanie »], Real Academia de la Historia, (ISBN 978-8-415-06919-5, lire en ligne)

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Articles connexes modifier

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