Stances à Madame de Pompadour

pièce pour piano de Déodat de Séverac

Stances à Madame de Pompadour est une œuvre pour piano de Déodat de Séverac composée en 1907.

Stances à Madame de Pompadour
Image illustrative de l’article Stances à Madame de Pompadour
Page de titre de l'édition Rouart-Lerolle et Cie (1921).

Genre pièce pour piano
Nb. de mouvements 1
Musique Déodat de Séverac
Durée approximative min 30 s
Dates de composition 1907

Composition modifier

Déodat de Séverac compose les Stances à Madame de Pompadour en 1907. La partition est publiée en 1909 dans un supplément de la revue Musica puis chez Rouart-Lerolle et Cie en 1921[1].

Présentation modifier

L'œuvre est en un seul mouvement, Lento e molto espressivo en la majeur[1], à
.

Postérité modifier

François-René Tranchefort préfère « passer sous silence les Stances à Madame de Pompadour, platement « imitées » de l'art claveciniste du XVIIIe siècle français et ne parvenant pas à ressusciter une langue disparue[2] ».

Guy Sacre estime que « le Chausson des Quelques danses, le Debussy de la Suite bergamasque et le Ravel du Menuet antique ont préparé ce retour au goût Louis XV, ces thèmes trop jolis sans doute et trop enrubannés, ces harmonies trop framboisées » qui imprègnent les Stances à Madame de Pompadour[1] : « ce n'est pas sans une pointe d'ironie, qui transparaît dans les cadences, dans les ornements innombrables, et jusqu'en tel passage minore, honteusement sentimental, où d'aucuns donneront tête baissée, mais qu'il faut jouer avec le sourire, en tâchant d'en faire le moins possible[3]… »

Première page de la partition.

Vladimir Jankélévitch note que les « Stances à Madame de Pompadour, tout en pastichant le « style ancien », évoquent plutôt les Sarabandes de Satie que les grâces vieillottes de Cimarosa[4] ». Pour le philosophe et musicologue, le « frissonnement des mordants », dans la partition, « est comme une pudeur de la sonorité[5] ». Jankélévitch considère en effet que, loin d'être de « vaines parures ni des fleurettes de rhétorique poussant des notes comme un luxe du discours ou par l'effet d'une surabondance de virtuosité[6] », les ornements nombreux de l’œuvre ont une fonction impressionniste : « ces gruppetto sont en quelque sorte des clignotements à travers la brume : les petites notes scintillent et trouent le « fog » impressionniste comme des fanaux au bord d'un canal par temps de brouillard. [...] ces lueurs clignotent partout dans les Stances à Madame de Pompadour[6] ».

Jankélévitch souligne aussi la recherche dans la partition de « la plénitude de la sonorité poétique, mais non la joliesse caressante », avec une « succession des neuvièmes de dominantes parallèles », constatant que « ses dissonances ne sont pas mièvrerie quintessenciée, sa grâce n'est pas d'élégance académique [7] ».

Pour le critique musical Adrian Corleonis, l’œuvre s'écoule « avec une simplicité sereine », empreinte d'une certaine nostalgie[8].

Discographie modifier

Discographie[9] de Stances à Madame de Pompadour
Interprète Complément Label Référence Année
Aldo Ciccolini Intégrale (3 CD) EMI Classics 7243 5 72372 2 2 1970
Izumi Tateno Intégrale (2 CD) Finlandia Records 8573-87181-2 2001
Jordi Masó Intégrale (CD no 3) Naxos 8.572429 2012
François-Michel Rignol Intégrale (3 CD) Solstice 306-8 2014

Bibliographie modifier

Ouvrages généraux modifier

Monographies modifier

Notes discographiques modifier

Références modifier

  1. a b et c Sacre 1998, p. 2694.
  2. Tranchefort 1987, p. 780.
  3. Sacre 1998, p. 2695.
  4. Jankélévitch 1983, p. 146.
  5. Jankélévitch 1983, p. 125.
  6. a et b Jankélévitch 1983, p. 153.
  7. Jankélévitch 1983, p. 132.
  8. (en) Adrian Corleonis, « Stances a Madame de Pompadour, for ... | Details », sur AllMusic (consulté le )
  9. Festival Déodat de Séverac, Discographie Déodat de Séverac disponible.

Liens externes modifier