Standartenführer
Standartenführer (abréviation Staf) était un grade paramilitaire du parti nazi, utilisé dans plusieurs organisations, telles que la SA, la SS, la NSKK et le NSFK.
À partir de 1932 dans la SS politique ou policière, puis à partir de 1938-1939 au sein de la Waffen-SS, il traduit une réelle fonction de commandement d'unités de combat. Ce grade est ainsi le deuxième plus haut grade d'officier supérieur : il se situe ainsi, dans le sens hiérarchique ascendant, entre le grade de Obersturmbannführer (équivalent de lieutenant-colonel, notamment dans l'armée française) et celui de Oberführer (plus haut grade d'officier supérieur, sans équivalence dans la plupart des autres armées, juste sous le grade de général « une étoile », ou général de brigade dans l'armée française).
Contexte historique
modifierCréé en 1925, le grade de Standartenführer devient l'un des premiers grades d'officier nazi à partir de 1928. Il est alors attribué aux officiers SA et SS qui sont à la tête d'unités connues sous le nom de Standarten, régiments de 300 à 500 hommes.
En 1929, les Standartenführer sont séparés en deux grades: Standartenführer (I) et Standartenführer (II). Cette idée est abandonnée en 1930, lorsque les SA et les SS développent leur système de grades, permettant une augmentation du nombre d'officiers, et de ce fait, du besoin d'une seule catégorie de Standartenführer.
En 1933, lorsque Adolf Hitler accède au poste de chancelier, le Standartenführer devient le plus important des grades d'officier supérieur, mais il est placé sous celui de Oberführer, qui est alors considéré comme le principal grade de général au sein de la SA et de la SS.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, le Standartenführer est très largement répandu dans les rangs SS et SA.
Dans « l'organisation politico-policière et militaire » qu'est la SS du Troisième Reich, ce grade correspond à celui d'Oberst (des armées de terre ou de l’air, respectivement la Heer ou Luftwaffe) ou de Kapitän zur See (de la marine) au sein de la Wehrmacht (les forces armées du Reich). Il est l'équivalent de colonel, notamment dans l'Armée française.
Pour la partie politique de l’organisation, il constitue un titre honorifique et une reconnaissance de l'importance politique de son titulaire au sein du parti nazi.
En revanche, pour sa partie policière (Orpo, RSHA) ou sa partie militaire (Waffen-SS), il traduit une réelle fonction de commandement opérationnel, en général d'un régiment pour la Waffen-SS.
C'est le deuxième grade d'officier le plus élevé dans le corps des officiers supérieurs SS. Dans l'ordre hiérarchique descendant, pour les grades comportant une ou plusieurs feuilles de chêne au collet (les grades d’Oberführer et Standartenführer ne sont pas des grades d'officiers généraux, mais d'officiers supérieurs), on a le tableau suivant :
Ordre hiérarchique descendant |
Insignes de col (1942-1945) |
Grade dans la SS | Suffixe pour la police[c] | Suffixe pour la Waffen-SS[d] | Équivalent dans les armées de terre ou de l’air | Équivalent dans la marine |
---|---|---|---|---|---|---|
Officiers généraux | ||||||
N/A | N/A | Pas d’équivalent | N/A | N/A | Reichsmarschall[e] | Pas d’équivalent |
1 | Reichsführer-SS | und Chef der deutschen Polizei | N/A | Generalfeldmarschall | Großadmiral | |
2 | SS-Oberst-Gruppenführer | und Generaloberst der Polizei | und Generaloberst der Waffen-SS | Generaloberst | Generaladmiral | |
3 | SS-Obergruppenführer | und General der Polizei | und General der Waffen-SS | General[f] | Admiral | |
4 | SS-Gruppenführer | und Generalleutnant der Polizei | und Generalleutnant der Waffen-SS | Generalleutnant | Vizeadmiral | |
5 | SS-Brigadeführer | und Generalmajor der Polizei | und Generalmajor der Waffen-SS | Generalmajor | Konteradmiral | |
Officiers supérieurs avec feuilles de chêne au collet | ||||||
6 | SS-Oberführer | Néant | Néant | Pas d’équivalent | Kommodore | |
SS-Standartenführer | und Oberst der Polizei | Néant | Oberst | Kapitän zur See |
Insignes de grade
modifier-
Pattes de collets
-
Camouflage
Équivalents
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Le grade de Standartenführer figure aussi au début de cette rangée (avec une seule feuille de chêne), bien ce que ce ne soit pas celui d’un officier général : il est en effet équivalent à celui de colonel en France. Comme celles du Reichsführer-SS, les insignes de Standartenführer n'ont pas changé en 1942 : ils sont restés stables de 1933 à 1945. La raison de la présence des insignes de Standartenführer dans cette planche est que sa patte de collet utilise aussi la feuille de chêne comme ingrédient. La raison est identique pour le cas de l’Oberführer.
- Probablement pour ne pas prêter à confusion avec ses grades supérieurs qui sont des grades d'officiers généraux, on observe que les insignes de grade d’Oberführer, intermédiaires entre ceux de « colonel » (Standartenführer) et de « général de brigade » (Brigadeführer), se sont rapprochés de ceux du Standartenführer ; en effet :
- sur les pattes de collet, la première feuille de chêne est désormais identique à celle d’un Standartenführer et la seconde feuille de chêne est beaucoup plus petite ;
- la patte d’épaule n'est plus celle commune aux officiers généraux, mais elle est devenue celle d’un Standartenführer, officier supérieur également.
- L'attribution de ce suffixe est souvent postérieure (en la suivant de quelques mois) à l'attribution du grade de général SS (SS-Brigadeführer, SS-Gruppenführer, etc.) et peut ainsi apparaître comme une marque de la reconnaissance de la compétence du policier de la part de la hiérarchie du Reich, et donc sembler avoir un caractère honorifique.
- L'attribution de ce suffixe est souvent postérieure (en la suivant de quelques mois) à l'attribution du grade de général SS (SS-Brigadeführer, SS-Gruppenführer, etc.) et peut ainsi apparaître comme une marque de la reconnaissance de la compétence du militaire de la part de la hiérarchie du Reich, et donc sembler avoir un caractère honorifique. Ceci se constate dans le titre de Josef Dietrich : SS-Oberst-Gruppenführer und Panzer-Generaloberst der Waffen-SS, où sa hiérarchie (en l'occurrence ce ne peut relever que de la compétence de Hitler, étant donné le rang de Dietrich) a en outre éprouvé le besoin d'adjoindre le préfixe Panzer au mot Generaloberst. En effet la simple dénomination SS-Oberst-Gruppenführer suffit amplement pour comprendre à quel rang se situe l'individu dans la hiérarchie de l'Allgemeine SS ou de la Waffen-SS.
- Seul Hermann Göring, commandant en chef de la Luftwaffe (Oberbefhlshaber der Luftwaffe), a porté ce titre, de 1940 à 1945 car les premiers Generalfeldmarschall de la Luftwaffe (en dehors de Göring qui avait reçu ce titre en 1938) ont été nommés en , entraînant la nécessité de créer un rang supplémentaire dans cette armée de l’air, pour raison de préséance à l'égard de son commandant en chef.
- Dans le cas de la Wehrmacht, ce grade est accompagné de la spécialité de son détenteur : dans l'armée de terre, on trouve par exemple les General der Infanterie, General der Artillerie, etc. ; dans l'armée de l’air, on trouve par exemple les General der Flieger, General der Flakartillerie, etc.
Références
modifierAnnexes
modifierBibliographie
modifier- (en) T. H. Flaherty, The Third Reich : The SS, Time-Life Books, Inc, (ISBN 1-84447-073-3).
- (en) Chris McNab, The SS : 1923–1945, Amber Books Ltd, , 192 p. (ISBN 978-1-906626-49-5).
- (en) Chris McNab, The Third Reich, Amber Books Ltd, 2009b, 192 p. (ISBN 978-1-906626-51-8).
- (en) Michael Miller, Leaders of the SS and German Police, vol. 1, R. James Bender Publishing, (ISBN 93-297-0037-3).
- (en) Mark C. Yerger, Allgemeine-SS : The Commands, Units and Leaders of the General SS, Schiffer Publishing Ltd., , 251 p. (ISBN 0-7643-0145-4).
Autres sources bibliographiques
modifier- (en) Friedemann Bedurftig and Christian Zenter, The Encyclopedia of the Third Reich (en), 1985.
- (en) Stan Cook and R. James Bender, Leibstandarte SS Adolf Hitler – Volume One: Uniforms, Organization, & History, San Jose, CA, R. James Bender Publishing, 1994. (ISBN 978-0-912138-55-8).
- (en) Andrew Mollo, Uniforms of the SS, Collected Edition Vol. 1–6, Motorbooks Intl, 1997, (ISBN 978-1-85915-048-1).
- (en) Personnel Service Records of the S.S., National Archives and Records Administration, College Park (Maryland)