Stowe House
Stowe House est une demeure seigneuriale ou country house située à Stowe dans le Buckinghamshire, à 86 km au nord-ouest de Londres.
Stowe House | |||
Stowe House, façade sud. | |||
Période ou style | Architecture néo-classique | ||
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Début construction | 1677 | ||
Fin construction | 1779 | ||
Propriétaire initial | Sir Richard Temple | ||
Propriétaire actuel | Stowe House Preservation Trust | ||
Protection | Grade I | ||
Coordonnées | 52° 01′ 19″ nord, 1° 00′ 29″ ouest | ||
Pays | Royaume-Uni | ||
Région historique | Buckinghamshire | ||
Localité | Stowe (Buckinghamshire) | ||
Géolocalisation sur la carte : Angleterre
Géolocalisation sur la carte : Buckinghamshire
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Site web | www.stowe.co.uk/house et www.nationaltrust.org.uk/stowe | ||
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Propriété du Stowe House Preservation Trust, la demeure est entourée de jardins (Stowe Landscape Gardens) et d'un parc paysager comprenant de nombreux monuments, l'ensemble formant un bon exemple du style de jardin à l'anglaise né au XVIIIe siècle. L'originalité du site tient au fait que les principaux artisans de la nouvelle mode des jardins (Charles Bridgeman, John Vanbrugh, William Kent et Capability Brown) y ont tous travaillé et y ont laissé certaines de leurs meilleures réalisations[1]. Les jardins et une partie du parc sont devenus propriété du National Trust en 1989 et sont ouverts au public.
Situation et accès
modifierLe domaine est situé à moins de 2,4 km de la ville de Buckingham, dans le comté de Buckinghamshire, à 83 km environ au nord-ouest de Londres et à 42 km environ au nord-est d'Oxford, à vol d'oiseau[2]. Les gares ferroviaires les plus proches sont Bicester North (14,5 km) ou Milton Keynes Central (22,5 km)[3].
La demeure
modifierL'aspect extérieur de la demeure n'a pas changé de manière significative depuis 1779, malgré l'ajout au début du XIXe siècle d'une « salle égyptienne » sous le portique nord pour aménager une entrée secondaire.
L'histoire du bâtiment peut se décliner en quatre phases[4] :
De 1677 à 1683, le propriétaire Sir Richard Temple fit édifier la partie centrale sur les plans de William Cleare, qui travaillait pour Sir Christopher Wren comme menuisier en chef. La maison de briques avait quatre niveaux.
Entre les années 1720 et 1733, Richard Temple, vicomte Cobham, fit ajouter le portique nord à quatre colonnes ioniques, sous la direction de John Vanbrugh, et fit reconstruire les façades nord, est et ouest. À la mort de Vanbrugh en 1726 les travaux continuèrent sous la direction de William Kent. C'est probablement Kent qui dessina le portique sud, aujourd'hui disparu, consistant en quatre colonnes toscanes surmontées de quatre colonnes ioniques ou composites.
Entre les années 1740 et 1760 les ailes est et ouest furent agrandies de salles d'apparat.
Enfin en 1770 Richard Grenville-Temple, 2e comte Temple, fit dresser des plans par Jacques-François Blondel pour la nouvelle façade sud, mais les rejeta. En 1771 Robert Adam conçut un nouveau projet qui, modifié par Thomas Pitt, baron Camelford, fut achevé en 1779. L'intérieur des nouvelles salles d'apparat ne fut achevé qu'en 1788, principalement par Vincenzo Valdrè. À la même époque on termina la façade nord en lui adjoignant de part et d'autre deux colonnades en arc de cercle de style ionique.
Stowe House fut la dernière demeure de Philippe d'Orléans, comte de Paris, contraint — par les lois d'exil — de s'y réfugier à deux reprises (1848 et 1886)[5].
Les jardins
modifierÀ la fin du XVIIe siècle Stowe possédait un modeste parterre de style baroque primitif, qui n'a pas survécu. Le jardin à l'anglaise fut créé en trois étapes, par les trois principaux créateurs du style.
Entre 1711 et 1735 environ, les jardins furent sous la responsabilité de Charles Bridgeman[6], travaillant avec l'architecte John Vanbrugh[7] de 1720 environ jusqu'à la mort de celui-ci en 1726. Ils conçurent un jardin baroque anglais, inspiré des travaux de George London, Henry Wise et Stephen Switzer. James Gibbs, qui travaillait également dans le style baroque anglais, succéda comme architecte à Vanbrugh en 1726[8].
En 1731, William Kent fut nommé jardinier[9] en collaboration avec Bridgeman, dont les dernières conceptions datent de 1735. Après cette date Kent prit la succession de Bridgeman comme paysagiste. Kent avait déjà créé les jardins réputés de Rousham House. Avec Gibbs, ils bâtirent des temples, des ponts et d'autres ornements de jardin. Les « Champs-Élysées » (Elysian Fields) avec leur Temple de l'Ancienne Vertu (Temple of Ancient Virtue) faisant face au Temple des Gloires de la Grande-Bretagne (Temple of British Worthies) sont le chef-d'œuvre de Kent, qui travaillait dans le style palladien nouvellement mis à la mode.
En , Capability Brown fut nommé jardinier en chef[10]. Il collabora avec Gibbs jusqu'en 1749 et avec Kent jusqu'à la mort de celui-ci en 1748. Brown quitta Stowe en 1751, se lançant dans une carrière de paysagiste indépendant[11]. C'est à cette période que l'étang octogonal de Bridgeman et son lac de 4,5 hectares furent agrandis et reçurent une forme plus « naturelle », et qu'un pont de style palladien fut ajouté en 1744. Brown travailla à une « Vallée grecque » et au Hawkwell Field, orné de l'une des constructions les plus remarquables de Gibbs, le « Temple gothique »[12].
Après le départ de Brown, le comte Temple, qui avait reçu Stowe en héritage de son oncle Lord Cobham, fit appel au paysagiste Richard Woodward, qui poursuivit le travail dans le style de Brown. Le comte fit modifier plusieurs des temples et monuments érigés par Vanbrugh et Gibbs pour répondre à son goût pour l'architecture néo-classique.
Les derniers changements importants apportés aux jardins furent réalisés par les 1er et 2e ducs de Buckingham et Chandos. Le premier les agrandit du domaine de Lamport acheté en 1826. Son jardinier en chef, James Brown, remodela le « Lac octogonal » et créa une cascade au-delà du « Pont palladien ».
À mesure que Stowe se transformait de jardin baroque en parc paysager au goût du jour, les jardins attirèrent la noblesse et les élites politiques. Dans leur forme achevée, les jardins devinrent l'exemple le plus abouti et le plus grand de ce qu'on appela en Europe le « jardin à l'anglaise »[13].
Pour approfondir
modifierBibliographie
modifierGeorge Clark, Stowe - Ici est né le jardin anglais ("Connaissance des Arts", ill. de photos coul. de John Bethell, n°241 / mars 1972, pp 66 à 75);
(en) Edward Grey et David Ward, Great Gardens, Reader's Digest, coll. « Exploring Britain », (ISBN 0276378040), pp 132-135
Liens externes
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- Site officiel
- Ressource relative à l'architecture :
Notes et références
modifier- Grey et Ward 1984, p. 134
- « Distance calculator », sur le site GlobeFeed.com (consulté le ).
- « Stowe - How to get there », sur le site du National Trust (consulté le ).
- pages 11-13, Stowe House, Michael Bevington, 2002, Paul Holberton Publishing
- Jean Frollo, « Mort du Comte de Paris », Le Petit Parisien, , p. 1 (lire en ligne)
- page 106, Charles Bridgeman and the English Landscape Garden, Peter Willis, 1977, A. Zwemmer Ltd, (ISBN 0-302-02777-7)
- page 210, Sir John Vanbrugh: Storyteller in Stone, Vaughan Hart, 2008, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-11929-9)
- page 179, James Gibbs, Terry Friedman, 1984, Yale University Press, (ISBN 0-300-03172-6)
- page 208, William Kent, Architect, Designer, Painter, Gardener, 1685-1748, Michael I. Wilson, 1984, Routledge & Kegan Paul, (ISBN 0-7100-9983-5)
- page 52, Capability Brown, Dorothy Stroud, 1984, Faber and Faber, (ISBN 0-571-13405-X)
- page 55, Capability Brown, Dorothy Stroud, 1984, Faber and Faber, (ISBN 0-571-13405-X)
- page 153, Landmark: A History of Britain in 50 Buildings, Anna Keay & Caroline Stanford, 2015, Quitessence Editions Ltd, (ISBN 978-0-7112-3645-5)
- Page 89, English Gardens and Landscapes 1700-1750, Christopher Hussey, Country Life 1967