Compte rendu personnel de lecture "Partenariat" et réflexions personnelles (un peu long et certainement encore plein de "fôtes")
On commence par la fameuse phrase décrivant la stratégie et plus particulièrement celle-ci :
Grâce à des partenariats stratégiques dans l'ensemble de notre mouvement, nous construiront une nouvelle génération de producteurs de connaissances et de demandeurs qui participeront à bâtir à s'occuper d'un nombre croissant de connaissances librement accessibles. Nous ferons de Wikimédia une partie intégrante d'un écosystème mondial de connaissances.
Le groupe de travail si j'ai bien compris va (ou a?) proposer une cartographie des partenariats et un processus d'un an (avez-vous été contactés?).
Pour moi le mot clef est confiance. Comment construit-on la confiance au sein des partenariats GLAMS? vu ici https://meta.wikimedia.org/wiki/Partnerships_%26_Resource_Development/Take_Action#Culture_and_Trust
Pour info une présentation de @Shonagon à laquelle j'ai assisté et qui ose même border le très provocant "pourquoi le partenariat GLAM ne marche pas?"? Voir ici : https://commons.wikimedia.org/w/index.php?title=File%3AWikimedia%2C_Wikidata_et_Institutions_patrimoniales_(GLAM.pdf&page=76
Je trouve que le groupe de travail formule bien le problème ici https://meta.wikimedia.org/wiki/Strategy/Wikimedia_movement/2018-20/2019_Community_Conversations/Partnerships/fr
Je copie colle:
'«Capacité de partenariat de la communauté'
De nombreuses personnes qui font un travail formidable sur les partenariats ont du mal à rendre leur travail viable, y compris trouver des financements pour leurs activités. Les gens s’épuisent. L’investissement dans le développement des compétences nécessaires à la conduite de partenariats est limité. Les partenariats sont trop axés sur les grandes institutions de l’hémisphère nord. Nous n’avons pas assez de liens avec les petites institutions et les institutions des pays non occidentaux.»
Je vois le groupe de travail également aborder la question pour moi centrale de la confiance ici https://meta.wikimedia.org/wiki/Partnerships_%26_Resource_Development/Take_Action.
Pour moi souvent les partenariats échouent quand les institutions GLAM restent en dehors de la contribution et quand les chapitres n'ont aucun relais avec la communauté à leur proposer. Les GLAM ont une vue biaisée du mouvement qu'elles abordent souvent à travers les chapitres, qui ne leur expliquent pas assez qu'ils ne sont pas "toute" la communauté, ni ce qui fait adhérer la communauté (de contribution pour préciser). Shonagon parle à un moment dans sa présentation (présentée en Suisse lors d'un évènement GLAM en mars 2019) du "digital labor" faisant référence au travail fourni par les bénévoles, qui n'est non seulement pas rémunéré mais encore pas reconnu, et reste de mon point de vue invisible justement dans les partenariats. Cela génère parfois des tensions. À mon avis la fondation devrait prendre en compte le fait que quand elle exige des résultats en terme d'impact aux chapitres, cela peut les amener à opérer un travail de récupération du travail des bénévoles qui génère des tensions.
Enfin je me rappelle des expériences concrètes quand un éditathon a du succès et génère des articles de plus de 200 novices (Wiki4women par exemple). Et bien l'UNESCO ne savait pas que des contributeurs et contributrices des sans pages ont travaillé je sais pas combien de jours pour relire derrière et corriger. L'UNESCO avait une vue de l'évènement IRL, pas une vue en profondeur de l'écosystème EN LIGNE. Parfois même les institutions GLAM font des évènements en pleine semaine sans se rendre compte que du coup la communauté qui travaille ne peut participer. Si on veut faire le week-end (cas vécu en Suisse), les institutions elles mettent en avant le fait que leurs employés ne travaillent pas le week-end. et le cadre légal. Sans jamais se rendre compte qu'en faisant la semaine, elles "pompent" les ressources communutaires, c'est à dire les vacances des bénévoles ou alors elles gênent leur intégration socio économique car personne ne leur suggére de rémunérer le travail d'organisation et de formation. Pourtant c'est possible : à Paris une institution a accepté de défrayer sur la base d'un forfait deux contributrices pour une journée d'animation. Autre aspect invisibilisé : les personnes qui ont organisé les évènements vont en général se coucher le soir, bien fatiguées, salariées ou bénévoles et c'est la "communauté en ligne" qui se tape ... le sale boulot de vérification. Ces personnes ne sont jamais citées dans les rapports, leur impact n'est pas évalué, elles sont "invisibles". Certaines peut-être le souhaitent, d'autres pas.
Donc pour commencer il faut davantage intégrer et reconnaitre le travail des contributeurs et contributrices, et mieux engager la "conversation", en formant les partenaires à la contribution et en s'assurant que les ressources humaines communautaires nécéssaires sont présentes pour avaler le travail après atelier/éditathon/évènement. Ensuite il faudrait des modèles établis pr la WMF dans chaque langue de chartes de partenariats souples qui incluent la communauté, partenaires et chapitres afin que chacune des parties prenantes soient conscientes des besoins de l'autre. Et ensuite il faut s'y tenir. J'ai de mauvaises expériences sur des partenariats où la partie la plus prestigieuse (en général rémunérée) grignote tout petit à petit jusqu'à proprement s'approprier le crédit (et la médiatisation) du travail. Cela ne donne absolument aucune envie de continuer l'expérience ou de recommencer.
De ce coté ci (wikipédien), il nous faut arrêter de tacler les personnes salariées quand elles pointent leur nez en mode "beuh, Wikimedia moi m'en fou, ce qui compte c'est wikipedia" car les employées wikimedia.... font partie du mouvement. Sont parfois (trop peu souvent à mon gout) des personnes qui contribuent sur les projets.
Ensuite il y a la question du "digital labor". C'est pour moi de l'esclavage et le mouvement ne peut pas continuer à s'appuyer intégralement sur l'exploitation du travail gratuit, mais là je ferais une différence entre la contribution, bénévole si possible malgré l'acceptation encadrée des contributions rémunérées avec ici sur la francophone Wikipédia:Respect de l'obligation de transparence à vérifier et l'organisation d'évènement, la coordination de projets IRL et la formation de novices (même pour le Wikimooc on a fait appel à un salarié (voire deux) en service civique, et quand il est parti on a mis un moment à faire repartir le MOOC).
Après une question clef abordée est avec qui veut-on former des partenariats? Principalement avec l'écosystème de fabrication et de conservation de la connaissance et les mileux du libre AMA. Nous sommes quasiment un service public. Aux GLAMs il faut ajouter les universités et les écoles qui s'engagent dans ce qu'elles appellent la transformation numérique, les médias aussi qui disposent d'archives et avec les archivistes et conservatrices. @Tatakdh aurait beaucoup à dire à ce niveau.
Je vois que le groupe de travail a effectivement une liste de possibles partenaires (dont Google!)Ensuite il est question du Big Open.
J'ai entendu Katherine Maher dire à wikimania 2018 que Wikimedia est la seule force du numérique capable de rassembler les acteurs et actrices du libre pour faire face aux GAFAMs. J'ai beaucoup aimé. C'est peut-être un peu idéaliste, mais wikipedia est un "commun" pas d'objectifs commerciaux, pas de pub. C'est une vision. Pas de stratégie sans vision.
J'aime les idéaux qui donnent une direction, une assise éthique (on sait de toute façon qu'on ne sera pas parfaites ni pures, ou alors on finit comme Saint Just. Mais on peut avoir une stratégie de petits pas vers un idéal, et même des petits pas mesurés mais efficaces.
Après si quelqu'un a compris d'après le groupe de travail le "comment?", je suis preneuse, pour l'instant pas clair pour moi, ou alors ce sera dans les recommandations. Je trouve aussi que la question du digital labor a été complètement escamotée dans la page principale et je serai assez d'accord pour notifier au groupe de travail la nécessité de ne pas occulter cet aspect crucial dans leurs recommandations finales et sur cette pages.