Supercolonie

Colonie animale

Une supercolonie est une colonie animale caractérisée par un nombre d'individus, ou d'ensembles d'individus, plus grand qu'à l'accoutumée et répartis sur une large surface. Ils sont reliés entre eux par des relations sociales complexes.

Syntermes dirus, un exemple de réseau de supercolonies de termites au Brésil.

Exemples modifier

Insects sociaux modifier

Chez les insectes sociaux, une supercolonie se distingue par une quantité importante de reines, l'absence d'agressivité entre individus, localement ou généralisée à l'ensemble de l'espèce et une reproduction par « bourgeonnement »[1].

  • Certaines espèces de termites peuvent créer des supercolonies. Par exemple, Reticulitermes urbis forme une supercolonie couvrant 7 ha de la ville de Domène en Isère (France)[2]. Une autre espèce, Reticulitermes flavipes, constitue une supercolonie dans la ville de Toronto au Canada. Cette population, diffuse, génétiquement homogène et sans agressivité intraspécifique, forme de multiples zones de reproduction réparties sur des quartiers entiers[3].
  • Certaines espèces de fourmis peuvent créer des supercolonies. Par exemple, Formica yessensis forme une supercolonie sur l'île d'Hokkaidō au Japon. Cet ensemble a été estimé à 45000 fourmilières vivant sur une zone de 2,7 km²[4].

Autres espèces animales modifier

Certains manchots peuvent former des supercolonies. Par exemple, le Manchot d'Adélie constitue une supercolonie sur l'archipel des îles Danger en Antarctique. Elle est constituée de 751,527 couples, plus que le reste des individus de l'ensemble de la péninsule Antarctique[5].

Référence modifier

  1. (en) Florian M. Steiner, Birgit C. Schlick-Steiner, Karl Moder, Christian Stauffer, Wolfgang Arthofer, Alfred Buschinger, Xavier Espadaler, Erhard Christian, Katrin Einfinger, Eberhard Lorbeer, Christa Schafellner, Manfred Ayasse et Ross H. Crozier, « Abandoning Aggression but Maintaining Self-Nonself Discrimination as a First Stage in Ant Supercolony Formation », Current Biology, Elsevier BV, vol. 17, no 21,‎ , p. 1903-1907 (ISSN 0960-9822, DOI 10.1016/j.cub.2007.09.061, lire en ligne).
  2. (en) L. Leniaud, A. Pichon, P. Uva et A.-G. Bagnères, « Unicoloniality in Reticulitermes urbis: a novel feature in a potentially invasive termite species », Bulletin of Entomological Research, Cambridge University Press (CUP), vol. 99, no 01,‎ , p. 1 (ISSN 0007-4853, DOI 10.1017/s0007485308006032, lire en ligne).
  3. (en) V. Simkovic, G. J. Thompson et J. N. McNeil, « Testing for aggression and nestmate recognition in the Eastern subterranean termite (Reticulitermes flavipes) », Insectes Sociaux, Springer Nature, vol. 65, no 2,‎ , p. 281-288 (ISSN 0020-1812, DOI 10.1007/s00040-018-0608-9, lire en ligne).
  4. (en) Higashi, S. et K. Yamauchi, « Influence of a Supercolonial Ant Formica (Formica) yessensis Forel on the Distribution of Other Ants in Ishikari Coast », Japanese Journal of Ecology, vol. 29,‎ , p. 257-264 (résumé)
  5. (en) Alex Borowicz, Philip McDowall, Casey Youngflesh, Thomas Sayre-McCord, Gemma Clucas, Rachael Herman, Steven Forrest, Melissa Rider, Mathew Schwaller, Tom Hart, Stéphanie Jenouvrier, Michael J. Polito, Hanumant Singh et Heather J. Lynch, « Multi-modal survey of Adélie penguin mega-colonies reveals the Danger Islands as a seabird hotspot », Scientific Reports, Springer Nature, vol. 8, no 1,‎ (ISSN 2045-2322, DOI 10.1038/s41598-018-22313-w, lire en ligne).

Article connexe modifier