Supermarine Seafire
Le Supermarine Seafire est une version navale du Supermarine Spitfire spécialement adaptée à des opérations menées depuis un porte-avions. Le nom Seafire vient de la contraction du nom Sea Spitfire.
Un Seafire XV en service dans la Royal Canadian Navy. | ||
Constructeur | Supermarine | |
---|---|---|
Rôle | Chasseur embarqué | |
Mise en service | ||
Nombre construits | 2 234 | |
Équipage | ||
1 | ||
Motorisation | ||
Moteur | Rolls-Royce Merlin 55M | |
Nombre | 1 | |
Type | V-12 à refroidissement liquide | |
Puissance unitaire | 1 585 ch | |
Dimensions | ||
Envergure | 11,23 m | |
Longueur | 9,21 m | |
Hauteur | 3,86 m | |
Surface alaire | 22,5 m2 | |
Masses | ||
À vide | 2 814 kg | |
Maximale | 3 565 kg | |
Performances | ||
Vitesse de croisière | 350 km/h | |
Vitesse maximale | 578 km/h | |
Plafond | 9 753 m | |
Vitesse ascensionnelle | 800 m/min | |
Rayon d'action | 825 km | |
modifier |
Origines du Seafire
modifierL'Amirauté britannique montre pour la première fois un intérêt pour un Spitfire embarqué en , durant une réunion avec Richard Fairey de Fairey Aviation. Il propose alors que son entreprise dessine et construise un tel appareil. Mais la réponse est négative, et le projet est abandonné. La FAA doit alors se contenter de commander des Blackburn Roc et des Gloster Sea Gladiators, qui se révèleront tous deux inadéquats[1].
Le besoin d'un Spitfire embarqué est remis sur la table en novembre 1939 lorsque l'Air Ministry permet au commander Ermen de voler sur un Spitfire I. Après ce premier vol dans le R6718, Ermen apprend que Joseph Smith, concepteur en chef chez Supermarine, a eu pour instruction d'adapter une crosse d'appontage « A-frame » sur un Spitfire ayant volé le ; un croquis de cet avion est montré au Fleet Air Arm le [2]. Après de nombreuses discussions, Supermarine soumet un dessin d'un Spitfire avec ailes repliables et crosse d'appontage. Les ailes se plient alors au niveau du train d'atterrissage; les extrémité des ailes pivotent et se rangent vers l'arrière, parallèlement au fuselage. Le l'Amirauté demande au Air Ministry de lancer la production de 50 Spitfire à ailes repliables, avec les premières livraisons prévues en juillet. Cependant, pour diverses raisons, Winston Churchill, alors Premier Lord de l'Amirauté, annule la commande, écrivant à Lord Beaverbrook[3]:
« Je pense qu'il est d'une importance capitale que la production des Fulmar continue[4]. »
Il faudra alors attendre plus de 18 mois avant que les premiers Seafire ne soient construits. En effet, au moment où l'on a tant besoin de Spitfires terrestres, le détournement de ressources pour la construction d'une variante navale aurait réduit la production. Pour couvrir les besoins jusqu'à l'entrée en service du remplaçant du Fulmar (Spécification N.5/40 - qui sera le Fairey Firefly), la FAA commande à Grumman des Wildcat. Ceux-ci entrent en service vers fin 1940 sous le nom de Martlet[5].
Tableau des versions
modifierSeafire IB | version navale du Spitfire VB (166 exemplaires) | ||
Seafire IIC | points d'attache pour catapulte de porte-avions et train renforcé ; Merlin 32 et hélice quadripale (372 exemplaires) | ||
Seafire III | ailes repliables ; Merlin 55M de 1 600 ch (1 182 kW) (1 220 exemplaires) | ||
Seafire XV | Griffon VI de 1 675 ch (1 380 kW); radiateurs asymétriques du Spitfire XII ; généralement avec crochet ; dernières séries avec verrière en goutte d'eau (390 exemplaires) | ||
Seafire XVII ou 17 | fabriqué depuis le Seafire XV (232 exemplaires), tous les exemplaires ayant une verrière en goutte d'eau | ||
Seafire 45 | cellule nouvelle du Spitfire 21 (50 exemplaires) | ||
Seafire 46 | semblable au Spitfire 22 ; verrière en goutte d'eau (24 exemplaires) | ||
Seafire 47 | aile repliable (généralement par système hydraulique) Griffon 87 ou 88 de 2 400 ch (1 772 kW) capacité en carburant augmentée ; fin de série FR avec appareil photographique (140 exemplaires) |
Utilisateurs
modifier- Aviation navale : Deux flottilles équipées de Seafire MkIII sur les porte-avions Dixmude et Arromanches, la 1F à partir de 1946, et la Flottille 12F reformé en 1948. L’Aéronautique Navale reçu en tout 179 Mk.III, une grande part pour servir de pièces de rechange, entre 1945 et 1946; ils sont interdit d'appontage début 1949. 15 Mk.XV sont livrés les 17, 24 et 28 juin 1949 pour un remplacement d'urgence, ils sont eux-mêmes interdit d'appontage le 13 mars 1950, les derniers étant rayés des inventaires en 1951[6]. Ils restent en ligne jusqu'à l'arrivée en 1950 de 139 F6F-5 et F6F-5N Hellcat américains d'occasion nettement supérieurs[7]
Voir aussi
modifierDéveloppement lié
Aéronefs comparables
Articles connexes
Références
modifier- Morgan et Shacklady 2000, p. 505-506.
- Morgan et Shacklady 2000, p. 506.
- Morgan et Shacklady 2000, p. 506-507.
- Morgan et Shacklady 2000, p. 507.
- Buttler 2004, p. 175.
- « Supermarine Seafire Mk III/ XV [in french] », sur ffaa.net (consulté le ).
- Jean Moulin, Les porte-avions La Fayette et Bois-Belleau, Nantes, Marine éditions, 2000, pp 188-190 et 201-202
Bibliographie
modifier- Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Les avions, t. 3 : La Seconde Guerre mondiale - France, Allemagne, Angleterre, etc..., Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », (ISBN 2-8003-0387-5), p. 48-81.
- (en) Len Bachelor, Supermarine Seafires (Merlins), Windsor, Berkshire, Royaume-Uni, Profile Publications Ltd.,
- (en) David Brown, The Seafire : The Spitfire That Went to Sea, Londres, Greenhill Books, (ISBN 1-85367-039-1)
- (en) Eric Brown, « Spitfires with Sea Legs part one », Air International, vol. 15, no 3,
- (en) Eric Brown, « Spitfires with Sea Legs part two », Air International, vol. 15, no 4,
- (en) Eric Brown, Wings of the Navy, Londres, Pilot Press Limited, (ISBN 0-7106-0002-X)
- (en) Geoffrey Bussy, « Supermarine Seafire, Griffon-engined variants - Mks.F.XV, F.XVII, F.45, F.46 and FR.47 », Warpaint series, Milton Keynes, Buckinghamshire, Royaume-Uni, Hall Park Books Ltd., no 20, (ISSN 1363-0369)
- (en) Tony Buttler, British Secret Projects : Fighters & Bombers 1935-1950, Leicester, Midland, , 192 p. (ISBN 978-1-85780-179-8)
- (en) Jon Freeman, Supermarine Seafire Mk.Ib - Mk.47, Wantage, Oxfordshire, Royaume-Uni, The Aviation Workshop Publications Ltd., (ISBN 1-904643-07-8)
- (en) Eric B Morgan et Edward Shacklady, Spitfire : The History, Stamford, Key Books Ltd, , 650 p. (ISBN 0-946219-48-6)
- (en) Alfred Price, Supermarine Spitfire (Griffon-engined variants and Seafire), vol. 16, Londres, Aerospace, coll. « Wings of Fame », (ISBN 1-86184-037-3), p. 30-85
- (en) Bruce Robertson, Spitfire : The Story of a Famous Fighter, Hemel Hempstead, Hertfordshire, Royaume-Uni, Model & Allied Publications Ltd., , 3e éd. (1re éd. 1960) (ISBN 0-900435-11-9)
- (en) Ray Sturtivant et Theo Balance, The Squadrons of the Fleet Air Arm, Tonbridge, Kent, Royaume-Uni, Air-Britain (Historians) Ltd., , 2e éd., 480 p. (ISBN 0-85130-223-8)
- (en) Ray Sturtivant et Mick Burrow, Fleet Air Arm Aircraft 1939 to 1945, Tonbridge, Kent, Royaume-Uni, Air-Britain (Historians) Ltd., , 512 p. (ISBN 0-85130-232-7)
Liens externes
modifierSources
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Supermarine Seafire » (voir la liste des auteurs).