La suspensura est la dalle qui correspond au sol « suspendu » dans une pièce sur hypocauste au cours de l'Antiquité romaine[1]. Dans un hypocauste sur pilettes, les carreaux de pilettes en terre cuite supportent une ou plusieurs assises de briques de suspensura quadrangulaires sur lesquelles repose la suspensura[2],[3], dans les hypocaustes à canaux rayonnants elle repose sur le massif[4], et sur des arcs dans le cas d'un hypocauste à arcs[5].

Reconstitution d'une structure thermale sur hypocauste à pilettes dans la villa de Seeb (Winkel).

Rarement retrouvées intactes[6], les suspensurae sont généralement composées de plusieurs niveaux de mortiers ou de bétons qui peuvent être recouverts d'un dallage ou d'une mosaïque. À défaut, la dernière couche en béton de tuileau peut être seulement lissée[7].

Le terme de suspensura est fréquemment employé de manière incorrecte pour désigner la brique qui supporte le sol, ou même la pilette entière. Selon Yvon Thébert qui s’appuie sur Pline le Jeune[8], suspensura ne désigne pas la dalle en béton comme l'a par exemple traduit Frank Granger dans la Loeb Classical Library et comme l'indiquent la majorité des archéologues[9], mais est un synonyme d'hypocauste[10].

Notes et références modifier

  1. Degbomont 1984, p. 114-117.
  2. Degbomont 1984, p. 98.
  3. Bouet 2003, p. 252.
  4. Bouet 2003, p. 250.
  5. Bouet 2003, p. 256.
  6. Bouet 2003, p. 225.
  7. Arnaud Coutelas et Stéphane Büttner, « Les systèmes de chauffage », dans Arnaud Coutelas (dir.), Le mortier de chaux, Paris, Errance, coll. « Archéologiques », (ISBN 978-2-87772-385-5), p. 102-103.
  8. Pline le Jeune, Epistulae, 2, 17.
  9. Adam 2017, p. 290-293.
  10. Yvon Thébert, Thermes romains d’Afrique du Nord et leur contexte méditerranéen, Rome, École française de Rome, coll. « Bibliothèque des Écoles Françaises d'Athènes et de Rome » (no 315), , 733 p. (ISBN 2-7283-0398-3, lire en ligne), p. 75.

Bibliographie modifier

  • Jean-Pierre Adam, La construction romaine, Paris, Picard, coll. « Grands manuels Picard », , 7e éd. (1re éd. 1984), 370 p. (ISBN 978-2-7084-1037-4)
  • Alain Bouet, Les thermes privés et publics en Gaule Narbonnaise, vol. 1 : Synthèse, Rome, École française de Rome, coll. « Collection de l'École française de Rome » (no 320), , 416 p. (ISBN 2-7283-0580-3)
  • Jean-Marie Degbomont, Le chauffage par hypocauste dans l'habitat privé. De la place St-Lambert à Liège à l'Aula Palatina de Trèves, Liège, Service d'Archéologie préhistorique et Centre Interdisciplinaire de Recherches Archéologiques de l'Université de Liège, coll. « Études et Recherches Archéologiques de l'Université de Liège » (no 17),