Sylvo-urbanisme
Le sylvo-urbanisme est l'action de planter des arbres en ville.
Principe
modifierDes arbres sont plantés dans des zones urbaines à l'origine dépourvus d'arbres.
Intérêts
modifierLa présence d'arbres en villes possèdent de nombreux avantages[1],[2],[3] :
- captation du CO2, responsable de l'effet de serre ;
- restitution de l'oxygène ;
- réduction de la température par l'évapotranspiration ;
- élimination des polluants atmosphériques ;
- restauration des sols dégradés ;
- prévention des sécheresses et des inondations ;
- amélioration de la biodiversité ;
- amélioration le bien-être.
Critiques
modifierEssences utilisées
modifierTous les arbres ne peuvent pas être utilisés. Lorsque l'on veut planter un arbre, il faut tenir compte dès sa plantation :
- le volume qu'atteindra l'arbre adulte ;
- l’expansion de ses racines ;
- ses besoins en nutriments et en eau pendant toute sa vie, et donc prévoir des sols adaptés en conséquence.
Les tailles régulières et drastiques mutilent et fragilisent l’arbre.
Certaines essences comme le platanes produisent des composés chimiques, polluants ou irritants[4],[5].
Entretien
modifierLes arbres plantés doivent être entretenus et notamment arrosés lorsque la situation l'exige[6].
Lorsque les arbres ne sont pas entretenus, ils peuvent tomber sur des passants. En , un enfant de 9 ans a dû être amputé après être resté coincé sous un arbre de la cour de son école[7]. En , un enfant a été tué par la chute d'un arbre sur les bords du lac de Sainte-Croix[8],[9],[10],[11].
Taille
modifierLes arbres qui conviennent à la vie en ville sont ceux qui présentent des dimensions adaptées aux espaces étroits et qui offrent une bonne résistance à la pollution.
- Arbres de petite taille[note 1] :
- Amélanchier du Canada (Amelanchier canadensis), zone 2. H. : 6 m. L. : 3 m.
- Aulne européen impérial (Alnus glutinosa ‘Imperialis’), zone 4. H. : 6 m. L. : 4 m.
- Cornouiller à feuilles alternes (Cornus alternifolia), zone 3. H. : 5 m. L. : 5 m.
- Érable de l’Amur (Acer tataricum ssp. ginnala), zone 3. H. : 6 m. L. : 5 m.
- Magnolia de Soulange (Magnolia soulangeana), zone 5. H. : 3 m. L. : 2 m.
- Magnolia ‘Merrill’ (Magnolia loebneri ‘Merrill’), zone 4. H. : 3 m. L. : 2,5 m.
- Pommetier ‘Rudolph’ (Malus ‘Rudolph’), zone 2. H. : 5 m. L. : 4 m.
- Poirier ‘Korean Sun’ (Pyrus fauriei ‘Korean Sun’), zone 4. H. : 4 m. L. : 4 m.
- Prunier de Virginie ‘Shubert’ (Prunus virginiana ‘Shubert’), zone 2. H. : 5 m. L. : 4 m.
- Sumac vinaigrier (Rhus typhina), zone 3. H. : 5 m. L. : 4 m.
- Arbustes à former en petits arbres :
- Arbre à perruque (Cotinus coggygria), zone 4. H. : 4 m. L. : 4 m.
- Prunier pourpre des sables (Prunus cistena), zone 3. H. : 2 m. L. : 1,75 m.
- Seringat ‘Virginal’ (Philadelphus ‘Virginal’), zone 4. H. : 2 m. L. : 1,2 m.
- Sureau du Canada (Sambucus canadensis), zone 3. H. : 3 m. L. : 2 m.
- Viorne commune (Viburnum lantana), zone 2. H. : 4 m. L. : 3 m.
- Arbres colonnaires :
- Arbre aux 40 écus ‘Princeton Sentry’ (Ginkgo biloba ‘Princeton Sentry’), zone 5. H. : 12 m. L. : 5 m.
- Chêne pédonculé fastigié (Quercus robur ‘Fastigiata’), zone 4. H. : 15 m. L. : 3 m.
- Épinette de Norvège ‘Cupressina’ (Picea abies ‘Cupressina’), zone 4. H. : 10 m. L. : 1,5 m.
- Épinette du Colorado ‘Iseli Fastigiate’ (Picea pungens ‘Iseli Fastigiate’), zone 2. H. : 5 m. L. : 1,5 m.
- Pommetier de Sibérie colonnaire (Malus baccata ‘Columnaris’), zone 2. H. : 6 m. L. : 1,5 m.
- Sorbier des oiseaux fastigié (Sorbus aucuparia ‘Fastigiata’), zone 4. H. : 10 m. L. : 3 m.
- Thuya ‘Unicorn’ (Thuja occidentalis ‘Unicorn’), zone 4. H. : 3 m. L. : 1 m[12].
Climat
modifierLes arbres sont sensibles au climat. Si des essences qui craignent la chaleur sont plantées, l'élévation des températures due au réchauffement climatique risquent de les tuer[13].
Maladies
modifierLes arbres sont vulnérables à certains insectes, champignons et maladies[13].
Biodiversité
modifierLes arbres indigènes sont des refuges pour la faune locale, les oiseaux et les pollinisateurs. Ceux venus d’ailleurs, beaucoup moins car ils gardent leur écosystème d’origine[13]. Certains arbres peuvent favoriser l'apparition d'insectes ravageurs ou dangereux, comme les chenilles processionnaires[14].
Il existe en France un portail Sésame destiné à faciliter le choix des essences à planter[15]. Il existe aussi des outils qui permettent de suivre l'état des arbres en temps réel[16].
Les arbres sont parfois organisés pour créer des « coulées vertes »[17].
Méthode de plantations
modifierLe fait de choisir une seule essence peut fragiliser le milieu car il le rend davantage vulnérable aux maladies et aux parasites[18]. De plus, il est difficile de planter des arbres sans gêner la visibilité de la voie publique ou altérer le nombre de places de stationnement[19].
Politique
modifierPlusieurs candidats à des élections dans le monde proposent de planter plus d'arbres en ville. Cela suscite le scepticisme de la part de certains urbanistes[4].
Dans les différents pays
modifierAllemagne
modifierLa municipalité de Berlin doit abattre des arbres qui dépérissent face aux sécheresses à répétition qui sévissent depuis quelques années. Le problème vient du fait que les arbres manquent de place pour leurs racines[13].
Australie
modifierUne étude réalisée à Melbourne a permis de démontrer que la plantation d'arbres permettait d'augmenter le norme et la variété d'insectes présents sur place[20],[21].
Belgique
modifierDes initiatives sont organisés dans des écoles pour sensibiliser les enfants[22].
France
modifierDes campagnes de sensibilisations sont organisés par les pouvoirs publics : des élèves d'écoles sont invités à planter des arbres[2].
Le Cerema proposent aux communes qui le souhaitent d'être aidé dans la plantation d'arbres[23].
Le pôle paysage Verdir note que suivant les espèces d'arbres demandées, il peut y avoir des pénuries, notamment dû au fait que les espèces cultivées ne correspondent pas toujours à celle demandées[24].
La ville de Paris mènent plusieurs études pour végétaliser de manière cohérente les villes[25].
La ville d'Angers est classée comme première ville verte de France[26].
Bibliographie
modifier- Andrée Corvol, L'Arbre dans la cité, Le Pommier, (ISBN 978-2-746-52739-3)
Notes et références
modifierNotes
modifier- H.= Hauteur ; L.= Largeur ; les mesures sont en mètres.
Références
modifier- Mélanie, « Planter des arbres en ville : 7 bénéfices pour notre environnement », sur Green et compagnie, (consulté le ).
- « L'arbre en ville : une solution d'adaptation fondée sur la nature », sur ADEME Infos (consulté le ).
- « CARTE. Quelles sont les villes avec le plus d'arbres dans les Alpes-Maritimes ? », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, (consulté le )
- Guillaume de Maisoncelle, « En ville, c’est bien de planter des arbres mais pas n’importe comment » , sur Reporterre, .
- « L'arbre en ville, découvrez un outil au service des territoires. », sur Arbre en ville (consulté le )
- « Environnement - L'eau de pluie arrose les plantations de la Ville, à Saint-Amand-Montrond », Le Berry républicain, (consulté le ).
- « Enfant amputé après la chute d'un arbre en 2019 dans le Tarn-et-Garonne : quatre ans après l'accident, sa mère demande "justice" pour Théo », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Alpes-de-Haute-Provence. Un enfant tué et trois blessés graves par la chute de branches : « Le vent a complètement cassé l’arbre » », Le Dauphiné libéré (consulté le ).
- « VIDÉO - « Un choc » : ce que l'on sait sur la mort d'un enfant tué par la chute d'une branche dans le Verdon », sur TF1 Info, (consulté le )
- « Un enfant de six ans tué par la chute d'une branche d'arbre dans les Alpes-de-Haute-Provence, trois personnes sérieusement blessées », sur lindependant.fr (consulté le )
- « Un enfant de 6 ans tué par une chute de branches dans le Verdon : « il y avait énormément de vent » », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, (consulté le ).
- « Quel arbre planter en ville ? », sur Je Jardine, (consulté le ).
- « Planter sans se planter : 7 règles d’or pour bien végétaliser nos villes et les garder au frais », sur Cerema (consulté le )
- « Chenilles processionnaires du pin : comment limiter la prolifération de cette espèce urticante », sur France 3 Grand Est, (consulté le )
- « Portail Sésame », sur Centre de ressources pour l'adaptation au changement climatique, (consulté le )
- « Des outils numériques pour le suivi et l’inventaire du patrimoine arboré », sur natural-solutions.eu, (consulté le ).
- Benjamin CHAUVIRÉ, « Cheminements, arbres… Comment la Ville des Herbiers veut végétaliser le centre de la commune », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- « Plantation d’arbres en ville : Faire les bons choix », sur natural-solutions.eu, (consulté le ).
- « Les trottinettes électriques en libre-service disparaissent de Paris, ce qui va changer », sur Auto Moto, (consulté le )
- (en) Luis Mata, Amy K. Hahs, Estibaliz Palma et Anna Backstrom, « Large positive ecological changes of small urban greening actions », Ecological Solutions and Evidence, vol. 4, no 3, (ISSN 2688-8319 et 2688-8319, DOI 10.1002/2688-8319.12259, lire en ligne, consulté le ).
- « Planter des arbres en ville fait revenir les insectes » , sur Reporterre,
- « Belle initiative à Dour : les élèves de cette école primaire ont planté 620 arbres dans leur cour de récréation », sur sudinfo.be, (consulté le )
- notre-environnement, « Changement climatique : quels arbres planter en ville ? », sur notre-environnement, (consulté le ).
- Laure BESNIER, « Planter des arbres en ville : une demande forte et « tout le monde veut la même chose » », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- « Quels arbres choisir pour la ville de demain? », sur Centre de ressources pour l’adaptation au changement climatique (consulté le )
- Courrier de l'Ouest, « Angers. « Nous incitons à planter des arbres en ville » », sur Courrier de l'Ouest, (consulté le )