Système al
Le système al est une tentative de création d'un genre neutre[1],[2] pour la langue française, proposé par My Alpheratz et sophistiqué par Florence Ashley, qui en a proposé des variantes[3].
Le genre neutre permet de s'affranchir de la hiérarchie des genres en français, d'inclure les personnes non binaires dans le langage et d'utiliser la langue sans information sur l'identité du sujet[4].
Principes
modifierLe genre neutre se distingue du langage inclusif en proposant des alternatives grammaticales nouvelles plutôt que l'amalgame des formes déjà présentes (iel, maon, par exemple) ou l'utilisation de syntaxe spécifique (le point médian « · », par exemple).
La langue française étant extrêmement genrée[Quoi ?], il peut être difficile de concevoir le genre neutre. Il existe pourtant déjà des mots n'exprimant aucun genre en français comme certains pronoms personnels (je, tu), les mots épicènes (athlète, notaire, cinéaste, ...) et quelques exceptions de la langue [5].[source insuffisante]
Dans ce système, l'auteur défend un genre neutre plutôt qu'un genre commun. Il met en avant le pronom « al », et choisit délibérément des termes distincts phonétiquement des masculins et féminins existants[1].
Réception
modifierCe système d'écriture, qui a fait l'objet de plusieurs articles académiques par son auteur et qui est au centre de l'ouvrage Grammaire du français inclusif est salué par des personnes favorables à l'écriture inclusive comme une tentative intéressante, sans être exempt de critiques.
David Caviglioli pour L'Obs s'essaie à rédiger son article sur le mode ludique dans un genre supposé emprunté à l'auteur, tout en employant le pronom « iel » au lieu du « al » préconisé. Il plaide sur le mode ironique pour une évolution nécessaire du langage, tout en soulignant les difficultés que l'adoption d'un tel système pourrait poser aux écoliers et lycéens[6].
Pour Perre-Émile Pichot, dans Acta Fabula, le modèle proposé, systématique et expérimental, est plus une force de proposition que la description d’un corpus. Il regrette l'absence d'exemples en nombre suffisant, hors de la présence d'hapax et de la prose propre à l'auteur. Il envisage qu'il puisse s'agir d'une utopie, le locutorat étant encore faible. Il salue toutefois « l'inventivité et l'intrépidité » de l'ouvrage[1].
Dans la fiction
modifierLe roman Requiem (2015) de Alpheratz est le premier à utiliser le système al[7]. Texte où « le masculin ne l'emporte pas sur le féminin », il constitue un exemple de « néologie grammaticale »[8].
Références
modifier- Pierre-Élie Pichot, « Et al ? La grammaire inclusive, le genre neutre et leur usage », Acta fabula, no vol. 20, n° 9, (ISSN 2115-8037, lire en ligne, consulté le )
- Artemis Pomerenke, « Le Troisième Genre: le Genre Neutre », Languages and Cultures Student Work, (lire en ligne, consulté le )
- Florence Ashley,, « Les personnes non-binaires en français: une perspective concernée et militante », H-France Salon, vol. 11, no 14, , p. 11 (lire en ligne [PDF])
- Mona Gérardin-Laverge, « Queeriser la langue, dénaturaliser le genre », Cahiers du Genre, no 69, , p. 31 à 58 (lire en ligne)
- gens
- David Caglioli, « Ne soyez pas si conservateur·trice·s, soyons tout·e·s inclusif·ve·s ! », sur Bibliobs, (consulté le )
- (ar) Louisa Mackenzie et Vinay Swamy, Devenir non-binaire en français contemporain, Iggybook, (ISBN 978-2-304-05243-5, lire en ligne)
- (en) Gabrielle Le Tallec-Lloret, « Identite exclusive vs langue inclusive: l'emergence d'un genre neutre en francais contemporain. », French Studies in Southern Africa, vol. 2020, no 50, , p. 83–101 (lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
modifier- My Alpheratz, « Un Genre neutre pour la langue française », Academia, (lire en ligne, consulté le )
- Wonder Human, « Genre neutre », sur Alpheratz.fr (consulté le )
- Alpheratz, Grammaire du français inclusif: littérature, philologie, linguistique, Vent solars, (ISBN 978-2-9552118-6-1, lire en ligne)