systemd

logiciel informatique d’amorçage

systemd est une suite logicielle qui fournit une gamme de composants système pour les systèmes d'exploitation Linux (y compris pour WSL sous Windows).

systemd
Description de l'image Systemd-logo.svg.
Description de cette image, également commentée ci-après
Démarrage de Fedora avec systemd.
Informations
Développé par Lennart Poettering
Freedesktop.org
Première version Voir et modifier les données sur Wikidata
Dernière version 257.1 ()[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Dépôt github.com/systemd/systemdVoir et modifier les données sur Wikidata
État du projet En développement
Écrit en C, Python
Système d'exploitation LinuxVoir et modifier les données sur Wikidata
Environnement GNU/Linux
Type Système d’initialisation, daemon
Politique de distribution Gratuit
Licence GNU LGPL
Site web systemd.ioVoir et modifier les données sur Wikidata

Chronologie des versions

Composants de systemd
Unified hierarchy cgroups sera accessible exclusivement par systemd.

Le premier composant de systemd est le système d’initialisation, il a pour but d'offrir un meilleur cadre pour la gestion des dépendances entre services, de permettre le chargement en parallèle des services au démarrage et de réduire les appels aux scripts shell. C'est une alternative à SysV init. Il fournit également des remplacements pour divers daemons et utilitaires, notamment pour la gestion des périphériques, la gestion des connexions des utilisateurs, la gestion des connexions réseau et la journalisation des événements.

Le projet a été lancé par Lennart Poettering en 2010 et publié sous licence GNU LGPL version 2.1[2]. Le nom de ce programme vient de « system daemon » : le daemon du système.

Ce projet a suscité de vives controverses chez les développeurs de GNU/Linux.

En 2015, la plupart des distributions GNU/Linux ont adopté ce système d’initialisation.

Concept

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systemd est basé sur quelques dizaines de binaires gérant l'ensemble du système de boot, et quittant ainsi la philosophie UNIX du KISS[3].

Systemd adopte un nouveau système de log appelé « The Journal », permettant de loguer plus rapidement et plus efficacement les différentes phases de démarrage. Les logs sont authentifiés afin de réduire les risques de corruptions en cas de piratage, ils sont portables, et l'outil comporte une gestion de saturation de l'espace disque afin de mieux gérer les traces. Tout service géré par systemd est automatiquement logué, sauf si celui-ci demande à ne pas l'être. Il est par défaut compatible avec un environnement réseau et peut passer par les protocoles standards tels que syslog[4].

Systemd comporte un outil nommé « systemd-analyze », permettant d'analyser le temps de démarrage, de tracer les différentes étapes et de sortir les analyses sous forme de simples graphiques (format SVG), permettant de comprendre simplement les goulets d'étranglement de la séquence de démarrage.

Systemd diffère de l'init de System V en :

  • Utilisant des sockets et des bus pour démarrer et gérer les services. Il est ainsi plus facile de paralléliser des services interdépendants ;
  • Utilisant les cgroups pour suivre les processus des services en plus des PID. Cela permet de maintenir la trace des démons même s'ils se dupliquent ;
  • Permettant sauvegardes et restaurations de l'état du système (XDG Desktop Entry) ;
  • Parallélisant mieux, avec donc un temps de démarrage bien plus court.
  • Permet de monter ou démonter les points de montage ;
  • Élabore un système de gestion transactionnel des dépendances des services ;
  • Les services sont configurés dans des fichiers de type XDG « Desktop Entry »[5], également utilisées par des environnements de bureau tel que Xorg et différents bureaux utilisant X11, tels que KDE, GNOME, XFCE, LXDE ou Unity.
  • La documentation de systemd comporte à elle seule actuellement 579 entrées, référençant 216 pages de manuel, soit 72 % de toutes les pages de manuel d'Unix v7 pour un seul logiciel.

En , le code source d'udev a été intégré dans systemd[6]. systemd remplace donc System V et udev dans leurs fonctions respectives[7].

Adoption par les différentes distributions

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Distribution Red Hat et ses dérivés

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Distribution Debian et ses dérivés

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  • Debian propose systemd dans ses dépôts (stable, testing, unstable) où il est possible de le mettre comme système d'initialisation par défaut[10]; il est activé par défaut dans la version 8 surnommée Jessie, sortie en 2015[11];
  • Ubuntu inclut systemd depuis la version 15.04 Vivid Vervet, sortie en 2015[12].

Il existe un fork de Debian, nommé Devuan, qui permet d'éviter d'utiliser systemd.

Distribution SUSE

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  • La version 12.1 d'openSUSE inclut systemd (sortie le )[13] ;

Distribution Gentoo

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Le fork eudev

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Gentoo développe eudev depuis 2013. Celui-ci est un fork d'udev dont le but est d'obtenir un meilleur support des systèmes qui n'utilisent pas systemd[15]. Pour les distributions binaires, leur choix, en , se résume à savoir si elles veulent supporter GNOME et dans ce cas si elles préfèrent utiliser systemd ou si, dans l'autre cas, elles préfèrent gérer la complexité supplémentaire d'une installation de GNOME sans systemd.

Autres distributions

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Développement et polémique

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Le projet a essuyé de nombreuses critiques et suscité de fiévreux débats[20].

Pour certains développeurs, systemd est devenu un plus grand problème que celui qu'il est censé résoudre car au lieu de fournir à l'administrateur les moyens de créer des politiques de gestion du système, il fournit directement ses politiques[21], au point qu'on compare parfois systemd au Service Host de Windows. Certains de ces détracteurs, utilisateurs de Debian, menacent même de faire un fork de leur distribution si celle-ci impose de fait l'utilisation de systemd en lieu et place de sysvinit[22]. Un fork nommé Devuan a été créé par les opposants qui n'obtenaient pas satisfaction, et la première version de Devuan est sortie fin [23].

Voici quelques critiques :

  • KISS : la philosophie UNIX "Keep It Simple, Stupid", n'est plus respectée. De fait, le classique et simple fichier /etc/mtab devient méconnaissable dans les distributions systemd. Voici par exemple celui d'Ubuntu 16.04 (ici, alpha 2 version MATE):
  • Le changement est profond puisqu'il touche à l'initialisation du système d’exploitation (dit PID 1) de GNU/Linux. Les habitudes des administrateurs systèmes sont bouleversées et ils doivent mettre à jour leurs connaissances.
  • systemd implémente tellement de fonctionnalités que la distribution peut (voire doit) se passer d'autres outils. En conséquence les applications utilisant les fonctionnalités systemd ne peuvent plus fonctionner sans.
  • Lennart Poettering, le développeur principal a été critiqué pour son développement mal géré de PulseAudio qu'il a par la suite abandonné.

Notes et références

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  1. « systemd v257.1 », (consulté le )
  2. « systemd », sur Wiki, Free desktop.
  3. (en) « The Biggest Myths », (consulté le ).
  4. (en) « Introducing the Journal » (consulté le ).
  5. (en) « Desktop Entry Specification v 1.4 », (consulté le ).
  6. « Commit », sur systemd, Free desktop.
  7. « Linux weekly news ».
  8. « red-hat-enterprise-linux-7 », sur linuxfr.org, .
  9. « Fedora 15’s Lovelock released », H online.
  10. « systemd », sur Wiki, Debian.
  11. L'annonce officielle via la liste de diffusion debian-devel-announce https://lists.debian.org/debian-devel-announce/2014/02/msg00005.html
  12. Release notes Ubuntu Vivid Vervet
  13. « OpenSuse 12.1 arrives with systemd & BtrFS », H online.
  14. « Gentoo systemd project », Gentoo.
  15. Gentoo eudev project « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
  16. « Mandriva 2011 arrives with Systemd [sic] », H online
  17. « Mageia 2 arrives with Gnome 3 and systemd », H online.
  18. « SystemD », sur Wiki, Arch GNU/Linux.
  19. « Arch dev public », sur Mailman, Arch GNU/Linux, .
  20. « systemd : l’init martyrisé, l’init bafoué, mais l’init libéré ! - LinuxFr.org », sur Linuxfr (consulté le ).
  21. « Linux Audio Development, JACK, cgroups and systemd »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  22. Louis Adam, « Systemd sur Debian : la guerre de clochers tourne aux menaces », sur ZDNet, (consulté le ).
  23. (en) « Devuan Jessie 1.0.0 stable release (LTS) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur devuan.org, (consulté le ).

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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