TON 11

quasar très actif

TON 11, abréviation de Tonantzintla 11, aussi désigné PGC 139143, est un quasar défini comme un « blue-object » par l'observatoire de Tonantzintla en 1957[1]. Il a été découvert et initialement classé comme naine blanche par une astronome[Qui ?] travaillant à l'observatoire de Tonantzintla en 1957[2], mais il sera reclassé comme quasar en 1989 par l'astronome David Thompson lors de l'étude de candidats pour le titre de quasars avec les données du Case low-dispersion survey (abrégé en CLDS)[3]. Il se situe dans la constellation du Cancer[4] à, selon les valeurs de décalage vers le rouge, 910 millions d'années-lumière[1].

TON 11
Image illustrative de l’article TON 11
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Cancer
Ascension droite (α) 08h 49m 02,6038292904s
Déclinaison (δ) +30° 02′ 35,281268520″

Localisation dans la constellation : Cancer

(Voir situation dans la constellation : Cancer)
Astrométrie
Caractéristiques physiques
Liste des objets célestes

Histoire des observations modifier

Parce que les quasars n'ont été reconnus qu'en 1963[5], la nature de cet objet était inconnue quand il a été observé pour la première fois en 1957, lors d'un recensement du bleu pâle émis par certaines étoiles (principalement des naines blanches) qui se situent à l'écart du plan de la Voie lactée. Sur des plaques photographiques prises avec l'objectif de 0,7 mètre du télescope Schmidt à l'Observatoire de Tonantzintla, au Mexique, il est apparu « décidément violet » et a été classé numéro 11 du catalogue de Tonantzintla[6]. Il sera classé comme quasar en 1989 par l'astronome David Thompson lors de l'étude de candidats pour le titre de quasars avec les données du Case low-dispersion survey (abrégé en CLDS)[3]. Il sera aussi identifié en 1992 comme une naine blanche par une équipe de chercheurs travaillant avec le télescope spatial ultraviolet Glazar[7].

Propriétés physiques modifier

Une étude publiée le 8 mars 1995, faite avec le Nordic Optical Telescope (NOT) ainsi que le NTT, a montré que la lumière de TON 11 subit l'action d'une lentille gravitationnelle forte qui divise l'image de TON 11 en plusieurs images[8]. Une autre étude faite en aout 1996 avec le VLA a étudié des quasars dans des hautes fréquences avec une sensibilité de 1 mJy. Ils remarqueront que TON 11 émet des ondes radio dans des très hautes fréquences, avec une luminosité radio de 1032,5 ergs/s ; il apparait comme une source radio très lumineuse[9]. Pendant cette étude, les scientifiques feront 1 200 spectres de quasars dont TON 11. Ce spectre montre qu'il a un large spectre électromagnétique, qu'il s'agit d'un quasar radio-bruyant ainsi que ses lignes d'émissions montrent la présence de gaz très ionisés[10]. Une équipe de scientifiques américaine étudiera les sources radio très lumineuses enregistrées par le VLA en 1996 ; ils découvriront que la luminosité radio de TON 11 varie sur de longues périodes[11]. Une autre étude faite en 2002 avec les données de différents télescopes infrarouge, optique et ultraviolet utilisés par le Sloan Digital Sky Survey permettra de montrer que TON 11 varie aussi dans les bandes J, H et K. Il varie de 0,03 à 0,05 sur l'échelle de ces différentes magnitudes apparentes[12]. Deux ans plus tard, une autre étude faite en 2004 identifiera que TON 11 éjecte de la matière. Selon les scientifiques de l'étude de 2004, il pourrait s'agir de jets de matières[13]. Cela montrerait que TON 11 est un quasar très actif. Ces jets de matières ont aussi été détectés par le Sloan Digital Sky Survey. Les scientifiques travaillant avec les données du Sloan Digital Sky Survey, travaillant sur TON 11, l'étudieront dans la bande d'émission Fe II. Ils découvriront que la variabilité de ce dernier serait due à des afflux de matière venant du trou noir central de TON 11[14]. Lors de cette étude du SDSS, les scientifiques ont calculé la masse de plus de 60 000 quasars, pour cela, ils procéderont à des calculs faits avec les mesures des lignes d'émissions MgII et CIV. Selon cette étude, la masse de TON 11 se situerait entre 10 milliards et 100 milliards de M[15].

Articles connexes modifier

Références modifier

  1. a et b « ton 11 », sur simbad.cds.unistra.fr (consulté le )
  2. E. Chavira, « Estrellas Azules en el Casquete Galactico Norte. IIEstrellas Azules en el Casquete Galactico Norte. IIFinding List of Blue Stars in the North Galactic Pole. II », Boletin de los Observatorios Tonantzintla y Tacubaya, vol. 2,‎ , p. 3–30 (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b D. J. Thompson, S. Djorgovski et W. N. Weir, « Spectroscopy of Quasar Candidates from the Case Low-Dispersion Survey », Publications of the Astronomical Society of the Pacific, vol. 101,‎ , p. 1065 (ISSN 0004-6280, DOI 10.1086/132577, lire en ligne, consulté le )
  4. « Stellarium Web Online Star Map », sur stellarium-web.org (consulté le )
  5. (en) « 1963: Maarten Schmidt Discovers Quasars », Observatories of the Carnegie Institution for Science (consulté le ).
  6. (en) Braulio Iriarte et Enrique Chavira, « Blue stars in the North Galactic Cap », Boletín de los Observatorios de Tonantzintla y Tacubaya, vol. 2, no 16,‎ , p. 3–36 (lire en ligne, consulté le ).
  7. « SIMBAD references », sur simbad.cds.unistra.fr (consulté le )
  8. A. O. Jaunsen, M. Jablonski, B. R. Pettersen et R. Stabell, « The NOT gravitational lens survey for multiply imaged quasars. », Astronomy and Astrophysics, vol. 300,‎ , p. 323 (ISSN 0004-6361, lire en ligne, consulté le )
  9. Michael D. Gregg, Robert H. Becker, Richard L. White et David J. Helfand, « The First Bright QSO Survey », The Astronomical Journal, vol. 112,‎ , p. 407 (ISSN 0004-6256, DOI 10.1086/118024, lire en ligne, consulté le )
  10. Richard L. White, Robert H. Becker, Michael D. Gregg et Sally A. Laurent-Muehleisen, « The FIRST Bright Quasar Survey. II. 60 Nights and 1200 Spectra Later », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 126,‎ , p. 133–207 (ISSN 0067-0049, DOI 10.1086/313300, lire en ligne, consulté le )
  11. David J. Helfand, Remington P. S. Stone, Beth Willman et Richard L. White, « Long-Term Optical Variability of Radio-selected Quasars from the FIRST Survey », The Astronomical Journal, vol. 121,‎ , p. 1872–1885 (ISSN 0004-6256, DOI 10.1086/319971, lire en ligne, consulté le )
  12. « JHK' imaging photometry of Seyfert 1 active galactic nuclei and quasars. I. Multiaperture photometry. », sur simbad.cds.unistra.fr (consulté le )
  13. (en) Y. Wu, Y. Wei, M. Zhao et Y. Shi, « A study of high velocity molecular outflows with an up-to-date sample », Astronomy & Astrophysics, vol. 426, no 2,‎ , p. 503–515 (ISSN 0004-6361 et 1432-0746, DOI 10.1051/0004-6361:20035767, lire en ligne, consulté le )
  14. (en) Chen Hu, Jian‐Min Wang, Luis C. Ho et Yan‐Mei Chen, « A Systematic Analysis of Fe<scp>ii</scp>Emission in Quasars: Evidence for Inflow to the Central Black Hole », The Astrophysical Journal, vol. 687, no 1,‎ , p. 78–96 (ISSN 0004-637X et 1538-4357, DOI 10.1086/591838, lire en ligne, consulté le )
  15. Yue Shen, Jenny E. Greene, Michael A. Strauss et Gordon T. Richards, « Biases in Virial Black Hole Masses: An SDSS Perspective », The Astrophysical Journal, vol. 680, no 1,‎ , p. 169–190 (ISSN 0004-637X et 1538-4357, DOI 10.1086/587475, lire en ligne, consulté le )

Liens externes modifier