Tashi Wangchuk
Tashi Wangchuk (tibétain : བཀྲ་ཤིས་དབང་ཕྱུག, Wylie : bkra shis dbang phyug) né en 1985 à Kyegudo, préfecture autonome tibétaine de Yushu, est un militant tibétain défendant l’enseignement de la langue tibétaine.
Biographie
modifierEn 2014, Tashi Wangchuk est présenté comme un exemple de succès entrepreneurial par le site Alibaba[1].
Tashi Wangchuk a réalisé une vidéo diffusée fin 2015 par le New York Times pour alerter l’opinion publique sur le recul de la culture et de la langue tibétaine face au mandarin[2],[3],[4]. Il a été condamné le dans la préfecture autonome tibétaine de Yushu dans l'ancienne province tibétaine de l'Amdo, dans la province actuelle du Qinghai, à cinq ans de prison pour « incitation au séparatisme ». À la suite de l'annonce de cette condamnation, un groupe d'experts indépendants des Nations unies, y compris Michel Forst, Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, ont demandé sa libération immédiate[5]. Selon Amnesty International, cette condamnation « met en lumière les attaques incessantes des autorités chinoises contre les Tibétains qui défendent leurs droits culturels de manière pacifique »[6].
En outre, en , l'appel devant le tribunal de grande instance a été rejeté (qui en république populaire de Chine est la deuxième instance ). Le vice-président de campagne internationale pour le Tibet Bhuchung K. Tsering parle comme suit : « Le rejet de cet appel est une indication claire et effrayante du changement de la politique chinoise en matière de criminalisation de la culture tibétaine - attaquant des individus et des groupes cherchant à promouvoir leur langue. Tashi Wangchuk devrait être libéré immédiatement et sans condition »"[7],[8].
Le caricaturiste Badiucao rend hommage à Tashi Wangchuk en dépeignant un lion des neiges, l'emblème traditionnel du Tibet, avec un bandeau sur le museau[9].
En , l'Union européenne demande à la république populaire de Chine la libération immédiate de Tashi Wangchuk [10].
Après 5 ans de prison, le 28 janvier 2021, Tashi Wangchuk est libéré[11].
Il purge alors cinq ans de privation de droits politiques conformément à sa peine. En janvier 2022, il est convoqué et interrogé la police chinoise pour avoir interpellé le gouvernement chinois sur les restrictions linguistiques dans le domaine public[12].
Notes et références
modifier- Chine : cinq ans de prison pour avoir défendu le droit à étudier en tibétain Courrier international, 23 mai 2018
- Raphaël Balenieri, « Un Tibétain jugé en Chine pour avoir tenu à sa langue dans un documentaire », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
- Edward Wong (en), China to Try Tibetan Education Advocate Detained for 2 Years, New York Times, 30 décembre 2017
- « tibet.net/2018/01/tibetan-lang… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- (en) « China: UN human rights experts condemn 5-year jail term for Tibetan activist », Protecting Defenders, (lire en ligne, consulté le )
- « Chine. Un militant tibétain condamné à une peine ridiculement injuste de 5 ans de prison après être apparu dans une vidéo du New York Times », sur amnesty.org (consulté le ).
- Tenzin Dharpo, Tibetan activist's appeal against 5-year sentence rejected, Phayul.com, 24 août 2018
- Prison pour le tibétain qui a parlé à la presse Le Matin, 7 septembre 2018
- Badiucao: Silencing the Snow Lion China Digital Times, 8 janvier 2018
- L’UE demande à la Chine la libération de la « journaliste citoyenne » Zhang Zhan Le Nouvel Obs, 29/12/2020 : « Outre Zhang Zhan, l’UE demande la libération immédiate de l’avocat Yu Wensheng, [...] Elle réclame également celle des avocats Li Yuhan et Gao Zhisheng, des cyberdissidents Huang Qi et Wu Gan, du défenseur des droits Ge Jueping (arrêté en 2016 lors du G20 en Chine), de l’écrivain et militant Qin Yongmin, du militant de la langue tibétaine Tashi Wangchuk, du défenseur des droits de l’homme Liu Feiyue, ainsi que de l’intellectuel ouïghour Ilham Tohti. »
- https://savetibet.org/tashi-wangchuk/
- (en) « Former political prisoner interrogated for his language advocacy », sur Phayul, (consulté le ).