Tatiana Mukakibibi

journaliste rwandaise

Tatiana Mukakibibi est une journaliste et animatrice rwandaise, née le dans la région de Gitarama au Rwanda[1].

Tatiana Mukakibibi
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Biographie
Naissance
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RwandaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Sans jamais avoir été jugée, elle est restée en prison pendant 11 ans.

Biographie modifier

Après des études secondaires, elle a été enseignante de 1985 à 1988[1].

Animatrice et productrice de programmes à Radio Rwanda, elle travaillait avec l'abbé André Sibomana, lauréat 1994 du prix Reporters sans frontières - Fondation de France.

Elle a une fille.

Les faits modifier

Depuis les massacres d', Radio Rwanda dénonçait les exactions commises par les Tutsis lors des représailles en lisant les communiqués officiels et les listes des personnes décédées et envoyées par les préfectures. Le , lors de l'évacuation de Kigali, elle se réfugie avec d'autres journalistes en République démocratique du Congo. Elle revient dès le pour travailler avec l'abbé et s'installent à Kabgayi dans la région de Gitarama. En juillet 1995, elle est arrêtée une première fois et détenue quelques jours, par peur des représailles elle fuit vers l'Ouganda[1].

Le , elle revient s'installer au Rwanda. Repérée, elle est arrêtée le à Ntenyo et conduite au cachot communal, accusée d'avoir tué un journaliste tutsi, Eugène Bwanamudogo, qui réalisait des programmes radiophoniques pour le ministère de l'Agriculture. Tatiana Mukakibibi nie ce meurtre, d'autant plus qu'à cette période, la journaliste se trouvait à Cyangugu, en reportage. Elle affirme qu'il s'agit d'un coup monté pour faire taire l'abbé depuis mort en mars 1998.

D'après des journalistes de Reporters sans frontières, qui ont retrouvé un témoin, il serait mort dans les premiers jours du génocide tué par des militaires. Tatiana aurait ensuite été arrêtée sur dénonciation de la sœur d'Eugène Bwanamudogo, car il existait une rivalité entre les deux familles parce que le frère de Tatiana Mukakibibi, aurait pris part à un massacre contre des membres de la famille d'Eugène.

Elle a comparu devant une gacaca — un tribunal populaire mis en place pour juger les personnes impliquées dans le génocide de 1994 — et elle a été classée dans la catégorie comprenant « les planificateurs, organisateurs, incitateurs, superviseurs et encadreurs du génocide » devant être punis de mort.

Elle est finalement acquittée et libérée après onze ans de détention, le 6 novembre 2007, après trois heures de délibération par la juridiction gacaca du secteur de Kimegeri[2].

Notes et références modifier

  1. a b et c « Tatiana Mukakibibi : définition de Tatiana Mukakibibi et synonymes de Tatiana Mukakibibi (français) », sur dictionnaire.sensagent.leparisien.fr (consulté le )
  2. « Tatiana Mukakibibi acquittée et libérée après onze ans de détention », sur rsf.org (consulté le )

Liens externes modifier