Tchèques d'Ukraine
Les Tchèques d'Ukraine ou Tchèques de Volhynie (en tchèque : Volyňští Češi ; en ukrainien : Волинські чехи) sont les Tchèques ou leurs descendants installés en Ukraine dans la seconde moitié du XIXe siècle, principalement en Volhynie.
Population totale | 5 917 (2001)[1] à 11 000 |
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Langues | tchèque, ukrainien, russe |
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Religions | catholicisme principalement |
Ethnies liées | Slaves occidentaux |
Histoire
modifierEntre 1868 et 1880, jusqu'à 16 000 Tchèques ont quitté la Bohême et la Moravie pour la Russie. Les raisons de leur départ sont les conditions de vie difficiles dans les pays tchèques sous domination austro-hongroise et les avantages accordés par l'Empire russe pour défricher et mettre en culture ses vastes étendues non exploitées[2].
En 1905, les Tchèques se sont installés en Volhynie où ils ont fondé, entre autres, le village de Bohemka (uk) aujourd'hui en Ukraine.
Lors de la Première Guerre mondiale, les Tchèques de l'Empire russe ont combattu dans les légions tchécoslovaques de l'armée russe[3].
Entre-deux-guerres
modifierEn 1921, après la défaite de l'Armée rouge lors de la guerre soviéto-polonaise, la Volhynie est divisée en deux. La Pologne en obtient la partie occidentale et l'Union soviétique la partie orientale.
Les villages tchèques côté polonais perdurent autour de Kvassyliv et se modernisent progressivement, mais des difficultés surgissent pendant les années 1930, en raison du conflit frontalier entre la Pologne et la Tchécoslovaquie. En résultent des demandes de suppression de l'éducation tchèque par les nationalistes polonais ou d’expropriation des terres des paysans tchèques par les fermiers ukrainiens voisins.
Les populations des villages tchèques d'URSS perdent leurs terres lors de la création des kolkhozes et toutes les familles dont des membres ont fait servi dans les légions tchécoslovaques sont déportées au Kazakhstan. Les autres subissent la terreur rouge, les réquisitions du NKVD et les famines de 1921-1922 et de 1932-1933 : beaucoup fuient vers la Pologne pour y échapper.
Seconde Guerre mondiale
modifierLa Volhynie est réunifiée sous domination soviétique quand l'URSS occupe l'est de la Pologne en 1939. Elle est ensuite occupée en 1941 par l'Allemagne nazie qui y commet les mêmes crimes qu'ailleurs en URSS. Les soviétiques reviennent en 1944 et d'autres crimes se succèdent. À la fin de la guerre, les villages tchèques sont dépeuplés et en partie incendiés.
Après guerre
modifierDepuis 2014, après la révolution en Ukraine et surtout depuis la guerre russo-ukrainienne, certains Tchèques de l'oblast de Jytomyr ont exprimé leur désir de retourner dans leur pays d'origine. En 2018, le nombre de Tchèques en Ukraine pouvait être estimé jusqu'à environ 11 000 individus, mais un grand nombre ne parle plus le tchèque, mais sont passés au russe et à l'ukrainien.
Notes et références
modifierNotes
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Czechs in Ukraine » (voir la liste des auteurs).
Références
modifier- « Всеукраїнський перепис населення 2001 / English version / Results / Nationality… », sur ukrcensus.gov.ua (consulté le ).
- Dans l'Empire russe, les colons, qu'ils soient Tchèques, Allemands ou même Suisses se voient accorder les privilèges suivants selon Louis Gander, Notice historique sur la fondation de la colonie vaudoise de Chabag, Bessarabie, Lausanne : L. Vincent, 1908 (OCLC 83373669):
« (…)
- Liberté de professer la religion à laquelle ils appartiennent.
- Exemption d’impôt et de toute redevance pendant 10 ans.
- Après ces dix ans, les colons payent une rente à la couronne pendant les dix années suivantes, de 15 à 20 kopeks par année pour chaque déciatine (la déciatine, mesure de superficie, compte 109,25 ares, un peu plus d’un hectare). Ce dernier terme expiré, cet impôt sera au niveau des autres sujets de la couronne du même lieu. Ils sont seulement exemptés de fournir des logements militaires, sauf en cas de passage de troupes. Pour ce qui concerne les autres redevances attachées au territoire, les colons sont obligés de les supporter comme les sujets parmi lesquels ils se trouvent établis, du moment que les dix premières années de leur domicile seront échues.
- Les colons sont dispensés du service militaire et civil. Libre à eux de s’y faire inscrire, quoique cela ne les affranchisse pas des dettes qu’ils auraient contractées envers la couronne.
- La restitution des subsides avancés par la couronne aux colons, se fait après les dix premières années, et se répartit sur les dix suivantes.
- Chaque colon reçoit gratuitement une portion de 60 déciatines pour sa famille.
- Il leur est permis de vendre leurs biens de quelque nature qu’ils soient, sans payer la douane. En outre, chaque famille a le droit d’importer une fois pour toutes des marchandises à vendre, pour la valeur de 300 roubles ; mais ces marchandises doivent lui appartenir en propre.
- Si un colon veut quitter la Russie, il est libre de le faire quand il lui semblera bon, pourvu qu’il paye, outre ses dettes, le total de trois années d’impôt.
- Il leur est permis d’établir des fabriques et métiers, de faire le négoce, d’entrer dans la classe des marchands ou dans le corps des ouvriers et de vendre leurs produits dans tous les lieux de l’empire.
- Si quelqu’un des colons n’obéit pas à la municipalité locale ou se livre à une conduite déréglée, il sera, après payement de ses dettes, conduit au-delà de la frontière. »
En contrepartie les colons doivent prêter le serment suivant :
« Nous jurons d’être fidèles à Sa Majesté l’empereur, autocrate de toutes les Russies, ainsi qu’à la communauté dont nous sommes membres, d’en procurer l’avantage et profit, d’en supporter toutes les charges, lorsque nous serons requis, et d’être fidèles dans toutes gestions qui pourraient nous être confiées dans cette communauté. »
- Vratislav Preclík, Masaryk a legie (TGM et légions), 2019 (ISBN 978-80-87173-47-3).
Liens externes
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