Temu (marché)
Temu est un site web chinois destiné au commerce en ligne, il est exploité dans plusieurs pays par la société PDD Holdings Inc., basée à Dublin[1],[2]. Il propose des produits à prix très réduits qui sont principalement expédiés aux clients directement depuis la Chine[3].
Adresse | temu.com |
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Slogan | « Achetez comme un milliardaire » |
Propriétaire | PDD Holdings Inc. |
Lancement | |
État actuel | en activité |
modifier | |
Histoire
modifierLa plate-forme Temu est mise en service pour la première fois aux États-Unis en [4]. Fin 2022, l'application Temu est l'application la plus téléchargée aux États-Unis[5]. En , Temu est lancé au Canada[6]. Ce même mois, la société diffuse une publicité pour le Super Bowl[7]. En , Temu est lancé en Australie et en Nouvelle-Zélande[8]. Le mois suivant, Temu est lancé en France, en Italie, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne et au Royaume-Uni[9].
Modèle économique
modifierTemu est détenu et exploité par la société chinoise et enregistrée aux îles Caïmans[10] PDD Holdings, qui possède également Pinduoduo, une plate-forme de commerce en ligne populaire en Chine[11]. La plate-forme permet aux fournisseurs basés en Chine de vendre et d'expédier directement aux clients sans avoir à s'appuyer sur des entrepôts dans le pays de destination[12]. Les achats en ligne sur Temu peuvent être effectués à l'aide d'un navigateur web ou via une application mobile dédiée.
Temu offre des produits gratuits à certains utilisateurs qui encouragent de nouvelles personnes à installer l'application via des codes d'affiliation, des médias sociaux et la ludification. Il utilise également la publicité en ligne sur Facebook et Instagram et de nombreuses plates-formes en ligne. Selon Sarah Perez, écrivant pour TechCrunch, ces publicités semblent « fonctionner pour augmenter les installations de Temu. Dans les avis de l'application, on peut trouver des plaintes similaires à celles de Wish, comme des arnaques, des livraisons endommagées et retardées, des commandes incorrectes et un manque de service client. »[5]. Selon Andrew Chow écrivant pour Time, Temu commence également à développer une réputation de colis non livrés, de frais mystérieux, de commandes incorrectes et de service client insensible.
Temu pratiquerait la vente à perte pour gagner des parts de marchés ou revendre des données personnelles[13],[14].
Controverses et réactions
modifierUnion européenne
modifierEn , une fédération d’associations européennes de consommateurs, le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), dépose une plainte auprès de la Commission européenne et des autorités nationales compétentes contre Temu. Ce collectif accuse la plate-forme de violer plusieurs dispositions du règlement de l'UE sur les services numériques (DSA), notamment par des pratiques de dark pattern[15].
En octobre 2024, la Commission européenne adresse des questions écrites à la plateforme de commerce en ligne à propos de la présence et de la réapparition de vendeurs commercialisant des produits illégaux ainsi qu'à propos des mesures prises par Temu pour réduire les risques liés à la protection des consommateurs et à la santé[16].
États-Unis
modifierEn , la commission d'examen de l'économie et de la sécurité entre les États-Unis et la Chine a fait part de ses inquiétudes concernant les risques pour les données personnelles des utilisateurs sur Temu en tant qu'application d'achat affiliée à Pinduoduo, qui avait été supprimée de Google Play après que certaines de ses versions se sont avérées contenir des logiciels malveillants[17].
Le , le gouverneur du Montana, Greg Gianforte, a interdit Temu, ainsi que les applications ByteDance (notamment TikTok), Telegram et WeChat[18],[19], sur les appareils des services de l'État.
En , le comité restreint de la Chambre des États-Unis sur la concurrence stratégique entre les États-Unis et le Parti communiste chinois a déclaré que Temu ne maintenait pas « même la façade d'un programme de conformité significatif » avec la loi ouïghoure sur la prévention du travail forcé pour empêcher les marchandises fabriquées par le travail forcé hors de sa plate-forme[20],[21],[22],[23].
En , le site web grizzlyreports.com affirme[24] que Temu contient « un logiciel espion habilement dissimulé qui représente une menace urgente pour la sécurité des intérêts nationaux des États-Unis ». Ce malware « enregistre la moindre activité de ses utilisateurs depuis leur smartphone. On parle ici de siphonnage de messages privés, ou encore des données bancaires[25]. »
France
modifierEn France, Temu fait l'objet d'une enquête de la répression des fraudes[26].
Le , une proposition de loi dite « fast-fashion » pénalisant les achats sur le site Temu depuis la France, est adoptée par l'Assemblée nationale[27],[28].
Suisse
modifierD’après des tests réalisés par la RTS, certains articles (notamment de sécurité : gilets de sauvetage, casques de protection…) ne respectent pas les normes européennes de sécurité et d’autres ne correspondent pas à ce que le client pense acheter[29].
Notes et références
modifier- (en) Conor Murray, « What To Know About Temu: New Chinese-Owned Fast Fashion App Draws Comparisons (Good And Bad) To Shein », sur Forbes (consulté le ).
- Don-Alvin Adegeest, « Le géant chinois de la mode Temu transfère son siège à Dublin », sur FashionUnited (en), (consulté le ).
- (en) Arjun Kharpal, « China's e-commerce giant Pinduoduo quietly launches U.S. shopping site in Amazon challenge », sur CNBC, (consulté le ).
- (en) Conor Murray, « What To Know About Temu: New Chinese-Owned Fast Fashion App Draws Comparisons (Good And Bad) To Shein », sur Forbes, (consulté le ).
- (en-US) Sarah Perez, « This Week in Apps: Temu's hot streak, Walmart's m-commerce & an Apple XR App Store », sur TechCrunch, (consulté le ).
- (en) Arriana McLymore et Casey Hall, « Shein, Temu in fierce fight over US market for $10 dresses », Reuters, (lire en ligne, consulté le ).
- (en-US) Olivia Morley, « Ecommerce Startup Temu Airs First Super Bowl Spot—Twice », sur adweek.com, (consulté le ).
- (en) « China-backed shopping app that could unseat Kmart, Big W », sur new.com.au, .
- (en) « Chinese budget shopping app Temu opens in Europe amid rapid expansion », sur South China Morning Post, (consulté le ).
- (en) « PDD Holdings » [archive du ], sec.gov (consulté le ).
- (en-US) Rita Liao, « Pinduoduo's sister shopping app Temu tops US App Store », sur TechCrunch, (consulté le ).
- (en-US) Jennifer Conrad, « How Retail App Temu Lures US Shoppers With Mind-Bending Prices », Wired, (ISSN 1059-1028, lire en ligne, consulté le ).
- TF1, « Temu : que cachent ces prix si bas ? » [vidéo] (consulté le ).
- Sarah Dumeau, « E-commerce : Temu, le grand méchant chinois » , sur lesechos.fr, (consulté le ).
- Agence France-Presse, « La plateforme chinoise Temu accusée de manipuler les consommateurs dans l’UE », sur Mediapart, (consulté le ).
- « Produits illégaux : L’UE accentue la pression sur le site chinois de vente en ligne Temu » , 20 minutes, (consulté le )
- (en) Sheila Chiang, « Temu accused of data risks after sister app was suspended for malware », sur CNBC, (consulté le ).
- (en-US) Jay Peters, « Montana bans Telegram, WeChat, and Temu from government devices », sur The Verge, (consulté le ).
- (en) Rebecca Kern, « Montana bans TikTok for all residents », sur Politico, (consulté le ).
- (en) « Congressional report says there's an extremely high risk Temu's supply chains have forced labor », sur AP News, (consulté le ).
- (en) Chelsey Cox, « Retailers Shein and Temu violate U.S. tariff law and evade human rights reviews on imports, House report says », sur CNBC, (consulté le ).
- (en-GB) « Temu: Risk popular website sells forced labour goods », BBC News, (lire en ligne, consulté le ).
- (en-US) Ana Swanson et Claire Fu, « Congress Spotlights ‘Serious’ Forced Labor Concerns With Chinese Shopping Sites », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Grizzly Research, « We believe PDD is a Dying Fraudulent Company and its Shopping App TEMU is Cleverly Hidden Spyware that Poses an Urgent Security Threat to U.S. National Interests », sur grizzlyreports.com, (consulté le ).
- Simon Aunai, « Temu : entre arnaques et espionnage des utilisateurs, l'application inquiète de plus en plus », sur PhonAndroid, (consulté le ).
- « Consommation : Temu, la nouvelle plateforme chinoise qui cartonne », sur Franceinfo, (consulté le ).
- Marie Telling, « Shein, Temu… Cette loi anti « fast fashion » veut punir l’impact environnemental de ces marques », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
- Laure Croiset, « La loi anti fast-fashion peut-elle vraiment lutter contre Shein et Temu? », sur challenges.fr, (consulté le ).
- « Tromperie sur la marchandise et dangers pour les utilisateurs sur la plateforme Temu », sur RTS, (consulté le ).
Lien externe
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- Site officiel
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :