Tessin (rivière)

fleuve en Suisse et Italie

Tessin
Ticino
Illustration
Le Tessin à Sesto Calende.
Carte.
Cours du Tessin (Carte interactive)
Caractéristiques
Longueur 280 km
Bassin 6 598 km2
Bassin collecteur
Débit moyen 79,4 m3/s (Bellinzone) Débit du Tessin à Bellinzone, 2008, OFEV.
Régime pluvio-nival
Cours
Source Massif du Saint-Gothard
· Localisation Col du Nufenen
· Altitude 2 480 m
· Coordonnées 46° 28′ 37″ N, 8° 23′ 16″ E
Confluence
· Localisation Sud-est de Pavie
· Altitude 54 m
· Coordonnées 45° 08′ 34″ N, 9° 14′ 15″ E
Géographie
Pays traversés Drapeau de la Suisse Suisse
Drapeau de l'Italie Italie
Canton suisse Tessin
Région d'Italie Lombardie

Le Tessin (en italien : Ticino) est une rivière de la Suisse méridionale et de l'Italie septentrionale, affluent de la rive gauche du .

Étymologie modifier

L'étymologie du nom latin : Tīcīnus, est inconnue, mais serait probablement d’origine celte[1]. Quoi qu’il en soit, c’est cette rivière qui donné son nom au canton homonyme.

Géographie modifier

Le Tessin en Léventine.

Long de 280 km, le Tessin naît en Suisse au nord-est du col du Nufenen dans le massif du Saint-Gothard, à la frontière entre les cantons du Valais et du Tessin, qui en a pris le nom. Il irrigue successivement le val Bedretto, la Léventine, la vallée de la Riviera et la plaine de Magadino avant de se jeter dans le lac Majeur.

À la sortie du lac, entre Sesto Calende et Castelletto sopra Ticino, il commence son cours italien long de 110 km, traversant la plaine du Pô jusqu'à son confluent avec le près du pont de la Becca. Il traverse les provinces de Varèse, Novare, Milan et Pavie, après avoir arrosé la ville de Pavie. Le dénivelé entre le Lac Majeur et le Pô est de 130 m.

L'île de Giornico est une île naturelle du Tessin, reliée au village tout proche de Giornico par deux ponts médiévaux.

Hydrographie modifier

Le bassin hydrographique du Tessin, qui inclut celui du lac Majeur, est de 6 598 km2, dont 3 369 km2 en territoire suisse et 3 229 km2 en territoire italien.

En Suisse, le Tessin est une importante source d'énergie électrique.

En territoire italien, il a une grande importance pour l'irrigation. Le canal Cavour est alimenté par ses eaux. Le réseau de canaux d'irrigation a été commencé dès le Moyen Âge. Il irrigue aujourd'hui environ 400 000 hectares dans les provinces de Milan, Pavie, Novare et Verceil.

Le débit de la rivière varie fortement, entre un minimum de 30 m3/s et un maximum de plus de 900 m3/s au printemps et à l'automne. En outre, 80 % de l'eau est détournée pour alimenter canaux d'irrigation et dérivations. Le lit principal est cependant réalimenté naturellement au sud de Turbigo par des eaux de résurgence.

Dans son cours italien, le débit est régulé par le consortium du Tessin (Consorzio del Ticino), association qui regroupe tous les utilisateurs, agricoles et industriels, de ses eaux. La régulation se fait grâce au barrage de la Miorina, situé 3 km en aval de la sortie du lac Majeur. Le consortium a la possibilité de faire varier la hauteur du plan d'eau du lac, dans une marge de - 0,50 m à + 1,00 m autour du zéro hydrométrique (qui se situe à 193,016 au-dessus du niveau de la mer), mesuré par l'hydromètre de Sesto Calende.

Au-delà du seuil de + 1,00 m, l'excédent des eaux s'écoule directement dans le Tessin par l'intermédiaire de la digue de Porto Torre (située en aval du barrage de la Miorina), qui a été calculée en fonction des plus fortes crues.

Le parcours italien du Tessin est entièrement protégé par deux parcs naturels qui forment ensemble le plus grand parc naturel fluvial d'Europe. Il s'agit :

  • du parc lombard de la vallée du Tessin (Parco Lombardo della Valle del Ticino), créé en 1974, il couvre 91 140 hectares, dont 21 740 urbanisés (à proximité de l'agglomération de Milan) et où l'action du parc est très limitée ;
  • du parc piémontais de la vallée du Tessin (Parco piemontese della valle del Ticino), créé en 1978, il couvre 6 250 ha formant une bande étroite le long de la rive droite de la rivière en territoire piémontais.

Affluents et défluents du Tessin modifier

Principaux affluents du Tessin supérieur (Suisse) modifier

Traversée du Lac Majeur modifier

Affluents du Tessin inférieur modifier

Défluents du Tessin inférieur modifier

Les défluents du Tessin inférieur sont les suivants :

Histoire modifier

Le Tessin et le Ponte Coperto de Pavie Les rives du Tessin furent le théâtre d'une victoire d'Hannibal au cours de la deuxième guerre punique (218 av. J.-C.). (d'origine médiévale, reconstruite en 1950 après la destruction due aux bombardements de guerre)

Le légendaire chef gaulois Bellovesos aurait vaincu les Étrusques ici vers 600 av. Le Tessin a été le lieu de la bataille du Tessin, la première bataille de la deuxième guerre punique menée entre les forces carthaginoises d' Hannibal et les Romains sous Publius Cornelius Scipio en novembre 218 av.

Au Moyen Âge, Pavie (d'abord capitale du royaume des Lombards puis du royaume d'Italie) est devenue, grâce aux eaux du Tessin, une plaque tournante fondamentale des communications et du commerce entre Venise et la vallée du Pô. De plus, toujours à Pavie, il y avait le seul pont en brique (ponte Coperto) qui, jusqu'au XIXe siècle, traversait le Tessin du lac Majeur au Pô[2].

Un pont en bois a été construit par les Visconti à Vigevano au début du XIVe siècle, mais il a été incendié par la flotte de Pavie en 1315, reconstruit par Luchino Visconti, il a de nouveau été détruit par les Pavie en 1356 et jamais reconstruit[3].

En 1848 du premier mouvement de l'armée piémontaise contre l'Autriche, qui signa le début du Risorgimento, première guerre d'indépendance italienne.

Voir aussi modifier

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Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. Dictionnaire des noms de lieux – Louis Deroy et Marianne Mulon (Le Robert, 1994) (ISBN 285036195X)
  2. (it) Fabio Romanoni, « Guerra e navi sui fiumi dell'Italia settentrionale (secoli XII- XIV) », Archivio Storico Lombardo, vol. 134,‎ , p. 11-15 (ISSN 0392-0232, lire en ligne Accès libre)
  3. (it) Fabio Romanoni, La guerra d’acqua dolce. Navi e conflitti medievali nell’Italia settentrionale, Bologna, Clueb, , 135 p. (ISBN 978-88-31365-53-6, lire en ligne), p. 55-58

Liens externes modifier

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