Test du dessin du bonhomme

Le test du dessin du bonhomme (en anglais : draw-a-Person test) est un test projectif de personnalité ou un test cognitif utilisé pour évaluer des facettes psychologiques d'enfants.

Personne qui sourit (tête et corps ensemble) dessinée par un enfant de 4 ans et demi.
Dessin d'un bonhomme par un enfant âgé de 2 ans et demi.
Dessin d'un bonhomme par un enfant âgé de 2 ans et demi.

Histoire modifier

La première mouture du test est mise au point par Florence Goodenough (en) en 1926. Appelé le Goodenough Draw-a-Man test, il est décrit dans son livre Measurement of Intelligence by Drawings[1]. Plus tard, le docteur Dale B. Harris revoit et augmente la portée du test dans son ouvrage Children's Drawings as Measures of Intellectual Maturity (1963)[2]. Il est maintenant connu sous le nom de Goodenough–Harris Drawing Test.

Usage modifier

Le test du dessin du bonhomme « permet aux psychomotriciens d’évaluer l’idée que l’enfant possède de son schéma corporel [...] ainsi que de donner des informations sur l’image du corps de l’enfant ». Il « est utilisé dans l’examen psychologique. Il représente le Soi de l’enfant — son image corporelle, son identité, sa sensibilité. ».

La psychologue Julian Jaynes, dans son livre de 1976 The Origin of Consciousness in the Breakdown of the Bicameral Mind, écrit qu'il « est administré de façon routinière pour mettre au jour la schizophrénie »[trad 1]. Même si la plupart des personnes atteintes de cette maladie peuvent dessiner un bonhomme, leurs dessins montrent régulièrement un ou plusieurs graves défauts, symptômes de désordre intérieur. Parmi les défauts les plus évidents, on note l'absence de « parties anatomiques évidentes, tels les mains ou les yeux »[trad 2], des « traits embrouillés ou non connectés »[trad 3], sexe ambigu ou encore une distorsion généralisée[3].

Toutefois, ce test n'a pas fait l'objet de validation en ce qui concerne la détection de la schizophrénie. Par ailleurs, les psychologues L. J. Chapman et J. P. Chapman, dans leur étude de la corrélation illusoire publiée en 1967[4], ont démontré que des étudiants en psychologie et des psychologues cliniciens surestiment les indices annonciateurs d'un trouble de santé mentale.

Mesure de l'intelligence modifier

Le test du dessin du bonhomme est couramment utilisé comme mesure de l'intelligence chez les enfants, mais cela est l'objet de critiques. Harlene Hayne et son équipe ont comparé les résultats du test du dessin du bonhomme aux résultats du Wechsler Preschool and Primary Scale of Intelligence chez 100 enfants et ont trouvé une corrélation très faible (r=0,27)[5]. De même, les résultats obtenus chez des enfants et des jeunes hospitalisés en psychiatrie n'ont pas réussi à appuyer la relation hypothétique entre les dessins de figures humaines et le QI[6], ce qui suggère que le test du dessin du bonhomme ne devrait pas être utilisé comme substitut à d'autres tests d'intelligence bien établis.

Notes et références modifier

Citations originales modifier

  1. (en) « routinely administered as an indicator of schizophrenia »
  2. (en) « obvious anatomical parts like hands and eyes »
  3. (en) « blurred and unconnected lines »

Références modifier

  1. (en) Jennifer L. Jolly, « Florence L. Goodenough: Portrait of a Psychologist », Roeper Review, vol. 32, no 2,‎ , p. 98–105 (DOI 10.1080/02783191003587884).
  2. (en) Mary J. Rouse et D. B. Harris, « Children's Drawings as Measures of Intellectual Maturity », Studies in Art Education, vol. 6, no 1,‎ , p. 49 (DOI 10.2307/1319660).
  3. (en) J. Julian Jaynes, The Origin of Consciousness in the Breakdown of the Bicameral Mind, Mariner Books, , 491 p. (ISBN 978-0-618-05707-8)
  4. L. J. Chapman et J. P. Chapman, « Genesis of popular but erroneous psychodiagnostic observations », Journal of Abnormal Psychology, vol. 72, no 3,‎ , p. 193–204 (PMID 4859731, DOI 10.1037/h0024670)
  5. (en) Kana Imuta, Damian Scarf, Henry Pharo et Harlene Hayne, « Drawing a Close to the Use of Human Figure Drawings as a Projective Measure of Intelligence », PLOS ONE, vol. 8, no 3,‎ , e58991 (ISSN 1932-6203, DOI 10.1371/journal.pone.0058991, lire en ligne, consulté le )
  6. K. G. Aikman, R. W. Belter et A. J. Finch, « Human figure drawings: validity in assessing intellectual level and academic achievement », Journal of Clinical Psychology, vol. 48, no 1,‎ , p. 114–120 (ISSN 0021-9762, PMID 1556206, lire en ligne, consulté le )