Theophil Spoerri

écrivain suisse

Theophil Spoerri, né le à La Chaux-de-Fonds et mort à Caux le , est un romaniste suisse, professeur de l'université de Zurich, qui s'est fait connaître par son engagement sur les plans politique et social. Il compte parmi les fondateurs du centre de rencontres d'Initiatives et Changement à Caux[2].

Théophile Spoerri
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Université de Zurich
-
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Theophil Spoerri s'entretenant avec la Française Irène Laure et un délégué africain à Caux (Vaud)

Famille

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Theophil Spoerri était le fils du pasteur méthodiste Gotthold Spoerri et de son épouse Maria Eugenie Spoerri née Thiele[3].

Avec sa femme Hélène, née Lang, avec laquelle il se marie en 1915, Theophil Spoerri eut deux filles et un fils, Pierre, né en 1926, qui sera son biographe. En 1942, il recueillit en son foyer son neveu Daniel, fils de sa sœur Lydia et d’Isaac Feinstein, libraire juif roumain converti au protestantisme, après que ce dernier eut été assassiné lors du pogrom de Iași en 1941 laissant sa veuve à la tête d’une famille de 6 enfants qu’elle réussit à faire venir en Suisse, où ils reprirent le nom de Spoerri. L’aîné de la fratrie, Daniel, alors âgé de 11 ans, vécut plusieurs années chez son oncle Theophil et sa tante Hélène et devint, sous le nom de Daniel Spoerri, un artiste réputé.

Outre le professeur Theo Spoerri, plusieurs personnes de la même famille sont prénommées Théophil et on peut parfois les confondre :

  • un cousin du professeur, Theophil Spörri (de) (1887 – 1955), théologien méthodiste suisse reconnu.
  • un neveu du professeur, cadet des enfants de Lydia, le pasteur Theophil Spoerri (né en 1939) s’est fait connaître sous le nom de Ben-Jizchak Feinstein dans le domaine de la culture juive[4].

Biographie

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Theophil Spoerri suivit des études littéraires à Zurich, Sienne et Paris. Il obtint un doctorat de l’université de Berne en 1916. Sa thèse, rédigée en italien, fut publiée à Milan en 1918 sous le titre Il dialetto della Valsesia (Le Dialecte de Valsesia).

De 1912 à 1922, il fut professeur dans l’enseignement secondaire à Berne.
De 1922 à 1956 il fut professeur de langues et de littératures latines dans le département des langues de l’université de Zurich où il compta parmi ses étudiants le futur romancier Max Frisch. Il fut nommé doyen en 1932 et exerça la responsabilité de recteur de 1948 à 1950. De 1942 à 1951, il publia en collaboration avec son collègue le professeur Emil Staiger (de) une revue trimestrielle intitulée “Trivium. Schweizerische Vierteljahresschrift für Literaturwissenschaft und Stilkritik” (”Trivium: revue trimestrielle suisse pour l’étude de la littérature et la critique stylistique“).

Sa culture religieuse est perceptible dans ses choix académiques : il étudia ainsi Blaise Pascal, Jean Racine, Dante Alighieri, l'Arioste et le Tasse.

Engagement

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L’éducation profondément religieuse de Theo Spoerri lui transmit une volonté d’engagement social et politique. En 1940, il s’associa avec d’autres personnalités suisses, dont Denis de Rougemont, pour former la Ligue du Gothard, une organisation de la société civile destinée à lutter contre la propagande nazie, et il devint le premier président.

Il s’engagea aussi dans la Nouvelle société helvétique[5] et dans les Groupes d’Oxford. Il consacra notamment un livre à leur fondateur, le pasteur luthérien américain Frank Buchman[6]. Le Réarmement moral, mouvement issu des Groupes d’Oxford qui se consacre notamment à la paix et à la réconciliation en Europe après la Deuxième Guerre mondiale, ouvre un centre de rencontres mondial à Caux (Vaud) en 1946 grâce à la mobilisation d’une centaine de familles suisses, dont les Spoerri. C’est à Caux que Theophil Speorri décède à Noël 1974.

Publications

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  • (de) Renaissance und Barock bei Ariost und Tasso. Versuch einer Anwendung Wölfflin'scher Kunstbetrachtung, Berne, 1922
  • (de) Von der dreifachen Wurzel der Poesie, Zurich/Leipzig, 1925
  • (de) Die drei Wege des Erkennens in Wissenschaft, Dichtung und Offenbarung, Berlin 1926
  • (de) Französische Metrik, Munich, 1929
  • (de) Die Götter des Abendlandes : Eine Auseinandersetzung mit dem Heidentum in der Kultur unserer Zeit, Berlin, 1930
  • (de) Einführung in die Göttliche Komödie, Zurich, 1946
  • (de) Grundkräfte der europäischen Geschichte: Wie die Welt von Grund auf anders werden könnte, Hamburg 1951
  • (de) Die Struktur der Existenz: Einführung in die Kunst der Interpretation, Zurich, 1951
  • (de) Der Weg zur Form: Dasein und Verwirklichung des Menschen im Spiegel der europäischen Dichtung, Hambourg, 1954
  • (de) Der verborgene Pascal. Eine Einführung in das Denken Pascals als Philosophie für den Menschen von morgen, Hambourg, 1955
  • (de) Kleines Präludium zur Poesie: vom Geheimnis des Schönen und von den Grenzen der Poesie, Hambourg, 1957
  • (de) Dante und die europäische Literatur : Das Bild des Menschen in der Struktur der Sprache, Stuttgart, 1963
  • (fr) La Dynamique du silence, Frank Buchman aujourd’hui, traduit de l’allemand par Oscar Hübscher et Philippe Lasserre, éditions de Caux, 1972, 269 pages, (ISBN 3856010122)

Distinctions

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  • Doctorat honoris causa de l’université de Genève (1950).
  • Médaille d’or Dante Aligheri, en reconnaissance de ses nombreux travaux au sujet de l’écrivain italien (Florence 1962).

Notes et références

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  1. « http://onlinearchives.ethz.ch/Detail.aspx?guid=2fe00505910c42eb9d45fa38fc4dccd3 »
  2. (de) « Spoerri, Theophil », sur hls-dhs-dss.ch (consulté le ).
  3. Theophil Spoerri, Lydias Dankhefte: Ein Sohn auf den Spuren seiner Mutter, Theodor Boder Verlag, Mumpf (Suisse), 2014, 304 pages, (ISBN 9783905802542), p. 15 [1]
  4. Voir le récit familial partiellement autobiographique de ce Theophil Spoerri, Perlen für Messias, die Goldstein-Hufschmid-Saga, Editions Huber, Frauenfeld, 2010, 360 pages, (ISBN 9783719315573) [2]
  5. Constituée le 1er février 1914 à Berne, la Nouvelle Société helvétique fédéra des hommes de lettres, des journalistes et des universitaires, principalement de Suisse romande, ainsi que des entrepreneurs et des hommes politiques de Suisse alémanique autour de valeurs comme le multilinguisme, le patrimoine national et les particularismes régionaux. Elle comptait 2 540 adhérents en 1920. Plusieurs d'entre eux allaient jouer un rôle politique ou social de premier plan. Elle fit campagne en faveur de l'adhésion de la Suisse à la Société des Nations (1920). Elle contribua aussi à la création de diverses organisations indépendantes, telle l'organisation des Suisses de l'étranger (1916) Emil Erne, « Nouvelle Société helvétique » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne..
  6. La Dynamique du silence, Frank Buchman aujourd’hui, traduit de l’allemand par Oscar Hübscher et Philippe Lasserre, éditions de Caux, 1972, 269 pages, (ISBN 3856010122)

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (de) Überlieferung und Gestaltung: Festgabe für Theophil Spoerri zum 60. Geburtstag am 10. Juni 1950, Zurich, 1950
  • (de) Das Trecento : Italien im 14. Jahrhundert. [Von] Hans Conrad Peyer, Konrad Huber, Reto R. Bezzola, Peter Meyer, Walter Rüegg, Kurt von Fischer (Ringvorlesung, gehalten an der Philosophischen Fakultät I der Universität Zürich im Wintersemester 1959/60. Theophil Spoerri zum 70. Geburtstag), Zurich, 1961
  • (fr + de) Theophil Spoerri persönlich. Lettres à sa famille et ses amis, présenté par Pierre Spoerri, Éditions de Caux, 1975, 223 pages, (ISBN 3856010157)
  • (de) Pierre Spoerri [*1926], Mein Vater und sein Jüngster. Theophil Spoerri in seiner Zeit, Stäfa 2002 – (ISBN 3857171448)
  • (de) Christian Baertschi in: Historisches Lexikon der Schweiz s.v.

Liens externes

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