Thermite

substance chimique

La thermite est un mélange d'aluminium métallique et d'oxyde d'un autre métal, généralement l'oxyde de fer. Sa réaction dite aluminothermique dans laquelle l'aluminium est oxydé et l'oxyde métallique réduit, a été découverte par Hans Goldschmidt en 1893 qui a breveté le procédé en 1895.

Un mélange thermite utilisant l'oxyde de fer.
Fabrication expérimentale d'acier inoxydable à partir de minerai de fer par aluminothermie et thermite. Pour mieux séparer le métal, on ajoute de la cryolithe et du fluorure de calcium au mélange.

Cette réaction chimique génère une chaleur intense permettant d'atteindre une température de 2 204,4 °C. La thermite est utilisée le plus souvent pour souder ou faire fondre de l’acier.

Un dérivé beaucoup plus réactif de la thermite appelé nanothermite ou superthermite est notamment utilisé comme carburant pour les fusées. La nanothermite peut aussi être utilisée sous la forme d'explosif extrêmement puissant mais son utilisation est limitée par son coût élevé[1].

Le nom « thermite » est aussi utilisé pour faire référence à un mélange de deux éléments chimiques de ce type.

Les réactifs sont généralement sous forme de poudre et mélangés à un liant pour conserver les matériaux à l'état solide et éviter leur séparation.

Utilisation civile modifier

Réaction aluminothermique sur une pièce en fer.

La thermite a divers usages civils. Ce n'est pas un explosif au sens strict d'une réaction explosive, elle agit en exposant une petite partie d'un métal à de très hautes températures, permettant ainsi des usages comme la découpe de métal, ou la soudure, par exemple pour souder des rails de chemin de fer.

Utilisation militaire modifier

La thermite a été utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle permettait notamment à un équipage de bombardier Boeing B-17 Flying Fortress tombé en territoire ennemi de détruire son viseur Norden qui était un secret militaire.

L'utilisation militaire à des fins de destruction de matériel sensible ou pris à l'ennemi se maintient. Les « pots thermiques » en service dans l'armée française ont l'apparence d'une grosse grenade cylindrique beige et sont posés sur une partie irréparable du matériel à détruire avant d’être déclenchés (bloc-moteur et fût du canon pour un char par exemple).

Un dérivé de la thermite est utilisé dans les grenades incendiaires comme les AN-M14 utilisées (entre autres) par l'USMC, qui permettent aux soldats de détruire complètement des hélicoptères perdus au combat comme ce fut le cas au cours de la bataille de Mogadiscio, ou pour la mort d'Oussama ben Laden, même si le rotor de queue du Black Hawk modifié n'a pas pu être détruit.

Notes et références modifier

  1. (en) Low-Cost Production of Nanostructured Super-Thermites, Navy SBIR 2008.1 - Topic N08-020.

Voir aussi modifier

Liens externes modifier

Articles connexes modifier