Thomas Byles
Thomas Byles, né Roussel Davids Byles (-) est un prêtre catholique britannique. Fils aîné d'un révérend congrégationaliste, il étudie dans sa jeunesse la théologie à l'université d'Oxford. C'est durant cette période qu'il se convertit au catholicisme et prend le prénom de Thomas. Ordonné prêtre en 1902, il officie dans l'Essex à partir de 1905.
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Rossall School (en) |
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Prêtre catholique (à partir de ) |
En 1912, son frère résidant à New York lui demande de célébrer son mariage. Pour traverser l'Atlantique, Byles embarque en deuxième classe à bord du Titanic qui effectue alors sa traversée inaugurale. Le soir, le paquebot heurte un iceberg et fait naufrage. Jusqu'à la fin, Byles refuse d'embarquer sur un canot de sauvetage et reste sur le bateau pour aider et soutenir spirituellement les passagers. Il meurt dans la catastrophe.
Le père Byles apparaît rapidement dans le film Titanic de James Cameron : il y récite des prières alors que le navire s'apprête à disparaître sous les flots.
Biographie
modifierFamille et formation
modifierRoussel Davids Byles naît le à Leeds dans le Yorkshire. Fils de Louisa Davids et du révérend Alfred Holden Byles, il est élevé dans la tradition congrégationaliste[1]. Byles est également l'aîné de sept enfants. La famille est assez aisée : son père est en effet pasteur et hommes d'affaires prospère, et son oncle, William Pollard Byles, est membre du Parlement britannique à deux reprises[2].
Dans les années 1890, Byles part étudier à Oxford et s'intéresse beaucoup à la religion. Après la conversion de son frère William au catholicisme, il fait de même, et prend pour prénom Thomas[1].
Ordonné prêtre en 1902, il officie dans l'Essex à partir de 1905 et exerce notamment la charge de curé de la petite paroisse d’Ongar et Doddinghurst[3].
Mort à bord du Titanic
modifierEn , Thomas Byles est amené à traverser l'Atlantique pour célébrer le mariage de son frère à New York. Il choisit tout d'abord un navire indéterminé de la White Star Line avant de changer, à la toute dernière minute, pour un billet à bord du Titanic sur lequel il embarque en deuxième classe[2]. Le dimanche , Byles donne une messe catholique aux passagers de sa classe, avant de se rendre en troisième classe pour y tenir un sermon en anglais et en français. Le père Peruschitz prend ensuite la parole en allemand et en hongrois. Selon le journal Evening World du suivant, l'objet de leur sermon était « le besoin pour l'homme d'avoir comme canot de sauvetage le réconfort religieux, à portée de main en cas de naufrage spirituel[4] ».
Le même soir, le Titanic heurte un iceberg et fait naufrage. Le manque de canots de sauvetage empêche de sauver tous les passagers. Résigné à son sort, Byles reste sur le navire jusqu'au bout, confessant ceux qui le souhaitent et récitant son rosaire[5]. Selon des témoins, il aurait donné plus de cent absolutions ce soir-là[6]. Une semaine après la catastrophe, le Newark Evening News rapporte pour sa part que Byles a refusé qu'on lui donne un gilet de sauvetage et l'a confié à un autre passager[7]. D'autres journaux racontent qu'il a par deux fois refusé d'embarquer dans un canot lorsqu'on le lui a proposé. Il meurt dans la tragédie lorsque le Titanic coule le à 2 heures du matin. Son corps n'a jamais été retrouvé, ou du moins identifié[2].
Postérité
modifierLe naufrage du Titanic et la mort de Byles n'empêchent pas son frère de se marier devant un autre prêtre puis d'assister à un requiem en sa mémoire. Le couple part ensuite en voyage de noces en Europe, et après avoir visité Londres, se rend à Rome. Ils sont alors reçus par le pape Pie X, qui qualifie Thomas Byles de « martyr de l'Église » pour ses actes cette nuit-là[2]. Un mémorial en son honneur est également établi dans l'église de Chipping Ongar dans l'Essex[2]. En , le père Graham Smith, son lointain successeur en tant que curé d’Ongar et Doddinghurst, affirme qu'il « devrait être canonisé » et appelle ainsi les fidèles du monde entier à « demander son intercession s’ils sont dans la détresse afin que, si un miracle advient, sa béatification, puis sa canonisation puissent avancer[3] ».
Le personnage de Byles apparaît nommément dans deux films sur la catastrophe. Dans S.O.S. « Titanic » (1979), il est interprété par Matthew Guinness et Titanic (1997) de James Cameron le met également en scène brièvement sous les traits de James Lancaster. Byles y apparaît récitant des prières entouré d'une masse de fidèles tandis que la poupe du paquebot s'élève avant de disparaître sous les eaux[8].
Notes et références
modifier- (en) « Father Thomas Byles(1870-1912) », Father Byles. Consulté le 20 décembre 2010
- (en) Fr Thomas Roussel Davids Byles, Encyclopedia Titanica. Consulté le 20 décembre 2010
- Christophe Chaland, « L’Angleterre ravive la mémoire d’un prêtre du Titanic », La Croix, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Heroic Priest Gave Up Lives to Quiet Crowds », Evening World sur Encyclopedia Titanica. Consulté le 22 mars 2011
- Mark Chirnside 2004, p. 182
- Hugh Brewster et Laurie Coulter 1999, p. 53
- (en) « Priest Gives Away a Lifebelt Offered Him », Newark Evening News sur Encyclopedia Titanica. Consulté le 22 mars 2011
- (en) Father Thomas Byles, IMDb. Consulté le 20 décembre 2010
Annexes
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- Hugh Brewster et Laurie Coulter (trad. de l'anglais), Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le « Titanic », Grenoble/Toronto (Ontario), Glénat, , 96 p. (ISBN 2-7234-2882-6)
- (en) Mark Chirnside, The Olympic-class ships : « Olympic », « Titanic », « Britannic », Tempus, , 349 p. (ISBN 0-7524-2868-3)
Liens externes
modifier- (en) Father Byles, site consacré au père Byles, avec une biographie et des retranscriptions de lettres
- (en) Thomas Byles sur Encyclopedia Titanica, site de biographies et d'articles sur le Titanic