Tiarko Richepin

compositeur de musique, fils de Jean Richepin
Tiarko Richepin
Portrait photographique par l’atelier Nadar.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
François Denis Tiarko RichepinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Père
Fratrie
Autres informations
Conflit
Distinction
signature de Tiarko Richepin
Signature de Richepin dans son dossier de Légion d’honneur.
Tombe à Saint-Ouen-sur-Loire.

Tiarko Richepin né le à Paris 17e et mort au Kremlin-Bicêtre le [1], est un compositeur français.

Biographie modifier

Fils cadet du poète Jean Richepin et frère de l’écrivain Jacques Richepin, il débute dans l’opérette en 1909 avec Sacha Guitry, pour Tell père, Tell fils[2]. L’année précédente, le , à Paris 16e[1], il a épousé Maria Amélia Sauze-Luro[α 1](1887-1943), une jeune harpiste argentine de talent[4],[5]. Ils ont un fils, Tristan Richepin (1909-1996), qui deviendra membre du trio Les Benjamins[6],[7], chansonnier, parolier et acteur[8] ; mais les deux époux ne s’entendent pas et se séparent[2].

En 1914, il connait le succès à l’Opéra-Comique avec La Petite Marchande d’allumettes, conte lyrique en trois actes[9],[10], dont le livret est dû à Rosemonde Gérard et Maurice Rostand[11]. Mobilisé comme officier de réserve pendant la Première Guerre mondiale, il est sérieusement blessé dans l’infanterie en [12]. Passé ensuite dans l’aviation, il y sert comme pilote de chasse et de reconnaissance au sein de l’armée d’Orient[13]. Il est décoré de la Légion d’honneur à titre militaire en 1919[14].

En 1915, lorsqu’Edmond Rostand quitte sa femme, Rosemonde Gérard, pour l’actrice Mary Marquet, celle-ci, de 18 ans son ainée, entame une liaison avec celui qu’elle surnomme « son Beethoven »[11].

En 1919, il s’associe avec Albert Willemetz pour Rapatipatoum[15], dont la supériorité de la musique sur le livret est signalée[α 2], et qui connait le succès au théâtre Édouard VII[α 3]. En 1927, il récidive avec Venise, initialement conçu pour l’Opéra-Comique mais créé au Théâtre Marigny, et dont la presse se fait l’écho du succès[α 4]. En 1932, avec La Tulipe noire au théâtre de la Gaîté Lyrique, dans un style musicalement relevé, qui cependant satisfait aux exigences du genre à la mode, l’« opérette à grand spectacle »[19].

Il produit sa seule comédie musicale, Le Renard chez les poules, en 1929[20]. Le , il se remarie, à Paris 17e, avec Madeleine Antoinette Marie Boyard (1898-1962)[1],[21].

Entre 1935 et 1939, il écrit quelques musiques de films. Il s’associe avec Henri Christiné à l’occasion de Yana (1937), au théâtre du Châtelet. Un grand succès accueille l’ouvrage, qui tient de l’opérette à grand spectacle (obligatoire dans ce théâtre qui en a forgé la forme) et de l’opérette d’actualité (le scénario est tricoté autour de la recherche du panchen-lama, alors réellement recherché, depuis la mort, l’année précédente, du dalaï-lama en titre)[22].

En 1941, il compose sa dernière œuvre, qui est une des rares jouées pendant la guerre. Représentée pour la première fois, le à la Gaîté Lyrique, L’Auberge qui chante a pour tête d’affiche le chanteur vedette des années sombres, André Dassary dont ce fut le premier grand rôle[23]. L’opérette est reprise au printemps 1944 avec Odette Novara dans le rôle de la femme de l’aubergiste. L’œuvre répond en tous points au « nouveau style » imposé par le régime de Vichy (de par son sujet et son traitement) et sent sa « Révolution nationale »[24]. Sans doute un élément qui, s’ajoutant à l’indigence du livret, empêcha ensuite les théâtres de remettre cet ouvrage au répertoire.

Compositions modifier

Musiques de scènes et d’opérettes
  •  : La Marjolaine, pièce en 5 actes, musique de scène de Tiarko Richepin (Porte-Saint-Martin).
  •  : Tell père, Tell fils, opéra-bouffe en 1 acte, livret de Sacha Guitry, musique de Tiarko Richepin (Théâtre Mévisto).
  •  : Le Minaret, comédie en 3 actes de Jacques Richepin, musique de scène de Tiarko Richepin (Théâtre de la Renaissance).
  •  : La Petite Marchande d’allumettes, conte lyrique en 3 actes, livret de Rosemonde Gérard et de Maurice Rostand, musique de Tiarko Richepin (Opéra-Comique).
  •  : Rapatipatoum, pièce éditée en 1920 par Ricordi comme « conte musical en 3 actes » sous le titre Le Joli Joker, et sans doute remaniée pour l’occasion (théâtre Edouard VII).
  •  : Tell père, Tell fils, version orchestrale au théâtre de La Monnaie.
  •  : Venise, opérette en 3 actes et 4 tableaux, livret d’André Mouëzy-Éon, lyrics d’Albert Willemetz, musique de Tiarko Richepin (Théâtre Marigny).
  •  : Le Renard chez les poules, opérette en 3 actes, livret d’André Mouëzy-Éon et Alfred Machard, mMusique de Tiarko Richepin (Théâtre Michel).
  •  : La Tulipe noire, opérette en 3 actes, livret d’André Mouëzy-Éon, lyrics d’Albert Willemetz, musique de Tiarko Richepin (Gaîté-Lyrique).
  •  : Au temps des merveilleuses, opérette en 2 actes, livret d’André Mouëzy-Éon et Albert Willemetz, musique d’Henri Christiné et Tiarko Richepin (Théâtre du Châtelet).
  •  : Yana, opérette en 2 actes, livret d’André Mouëzy-Éon, Albert Willemetz et Henri Wernert (d), musique d’Henri Christiné et Tiarko Richepin (Théâtre du Châtelet).
  •  : L’Auberge qui chante, opérette en 3 actes, livret de Georges Hirsch et André de Badet, musique de Tiarko Richepin (Gaîté-Lyrique).
  •  : Chants de la vie et du rêve, poésies d’Hermin Dubus) en 3 féeries musicales : Par les routes charmées, Sous les toits aimés, La Fleur merveilleuse.

Il a aussi composé la musique de poèmes de Rosemonde Gérard.

Musiques de chansons
  • Compositeur de chansons pour Jeanne Aubert
    • Lettre de rupture (paroles de Rosemonde Gérald)
    • Mon cœur c’est toute ma fortune (paroles de Astor)
    • Qu’as-tu fais de ma vie (paroles de Astor)
    • Il n’y a qu’un Paris (paroles de Battaille-Henri)
    • Mieux que personne (paroles & musique)
    • La vie commence avec l’amour (paroles de Lelièvre)
  • Compositeur de chansons pour Damia
Musiques de films

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Maria Amelia Agustina Sauze Luro, dont il a eu un fils, Tristan[3].
  2. « La musique de Tiarko Richepin est de qualité plus rare qu’on n’a coutume d’en rencontrer dans ce genre d’opérette. On sent qu’elle est écrite par un vrai musicien, qui a de l’invention, de la fantaisie, de l’esprit et du savoir, on y entend des parodies fort drôles, et même des airs fugués[16]. »
  3. « La musique de Rapatipatoum fut très applaudie à la générale. On bissa maint morceau et entre tous un quatuor sifflé par les chanteurs[17]. »
  4. « Don’t leave Paris till you have gone to applaud at the Marigny the delicious operetta Venise splendid spectacle having most sumptuous stage setting and which is assisted by the greatest stars[18] ».

Références modifier

  1. a b et c État-civil du 17e arrondissement, « Acte de naissance no 870 de l'année 1884 : vue 14/31 », sur Archives en ligne de la Ville de Paris, (consulté le ).
  2. a et b Marc Andry, Edmond Rostand : le panache et la gloire, Paris, Plon, , 211 p. (ISBN 978-2-25901-547-9, OCLC 473435389, lire en ligne), p. 127.
  3. France Treca, « Maria Amelia Agustina Sauze Luro : Paris », sur geni.com, (consulté le )
  4. Le Ménestrel : journal de musique, Paris, Le Ménestrel, (lire en ligne), p. 255.
  5. Irénée Mauget, « Tiarko Richepin et Leconte Du Nouy », dans Avec les gloires de mon temps : de François Coppée à Charles de Gaulle en passant par Lénine et Trotsky, 77 ans de souvenirs, La Celle-Saint-Cloud, Maison des intellectuels ; Hachette, , viii-311 (OCLC 460407950, lire en ligne), p. 308.
  6. « L’Intransigeant », sur Gallica, (consulté le )
  7. « Le Populaire », sur Gallica, (consulté le )
  8. « "tristan%20richepin".zoom France-soir », sur Gallica, (consulté le ).
  9. La Marchande d’allumettes sur data.bnf.fr
  10. « La Marchande d’Allumettes », Comœdia, vol. 8, no 2337,‎ , p. 1 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  11. a et b Philippe Séguy, Les Rostand, Paris, Pygmalion, , 312 p., 24 cm (ISBN 978-2-75641-786-8, OCLC 932110207, lire en ligne).
  12. Pierre Espil, Edmond Rostand, une vie : « Une famille extraordinaire », Anglet, Mondarrain, , 275 p., 21 cm (ISBN 978-2-91226-904-1, lire en ligne), p. 322.
  13. Bulletin des écrivains, Paris, (lire en ligne), p. 11.
  14. Archives de Paris, « Feuillet matricule no 3732 de Tiarko François Denis Richepin : D4R1 1260, classe 1904 », (consulté le ).
  15. Pierre Lafitte, « Rapatipatoum », Je sais tout, Paris, P. Lafitte, no 158,‎ , p. 599 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  16. « Le Théâtre de Paris… », La Rampe : revue des théâtres, music-halls, concerts, cinématographes, Paris,‎ , p. 12 (lire en ligne sur Gallica, consulté le )
  17. Paul Dollfus, « Au théâtre Edouard VII », Le Cri de Paris, vol. 23, no 1150,‎ , p. 15 (lire en ligne sur Gallica, consulté le )
  18. « Don’t leave Paris till… », The New York Herald, New York, vol. 40, no 14550,‎ , p. 13 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  19. « La Tulipe noire à la Gaîté Lyrique », Comœdia, vol. 26, no 7001,‎ , p. 1 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  20. « Le Renard chez les poules », Les Potins de Paris, Paris, vol. 11, no 2221,‎ , p. 10 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  21. Noëlle Giret et Noël Herpe, Sacha Guitry : une vie d’artiste, Paris, Gallimard, , 260 p., 29 cm (ISBN 978-2-07011-898-4, OCLC 315857613, lire en ligne), p. 47.
  22. Roger Vinteuil, « La Semaine musicale », Le Ménestrel, Paris, Heugel, vol. 99, no 1,‎ , p. 13-14 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  23. « Gaîté-Lyrique », Comœdia, Paris, no 25,‎ , p. 10 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  24. Jean Trigery, « Un quart d’heure avec… », L’Union française : hebdomadaire pour une nouvelle France dans la nouvelle Europe, Lyon, no 168,‎ , p. 3 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).

Liens externes modifier