Tigres noirs (LTTE)
Les Tigres Noirs (tamoul : கரும்புலிகள்) sont une branche des Tigres de libération de Eelam tamoul (LTTE). Ils étaient des cadres LTTE spécialement sélectionnés et entraînés pour des missions de commando suicide contre des cibles militaires et civiles.
Tigres noirs anglais : Black Tigers tamoul : கரும்புலிகள் | |
Idéologie | Indépendance de l'Eelam Tamoul |
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Statut | Eteint |
Fondation | |
Date de formation | |
Pays d'origine | Sri Lanka |
Actions | |
Mode opératoire | Lutte armée, guérilla |
Zone d'opération | Sri Lanka Inde |
Organisation | |
Membres | 300 à 500 |
Fait partie de | Tigres tamouls |
Répression | |
Considéré comme terroriste par | Inde États-Unis Royaume-Uni Union européenne Canada Sri Lanka |
Guerre civile du Sri Lanka | |
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Les cibles civiles comportaient des lieux de culte, des aéroports, des ports et des assassinats de dignitaires indiens et srilankais importants, parmi eux le président srilankais Ranasinghe Premadasa et le premier ministre indien Rajiv Gandhi. Depuis leur création en 1987 jusqu'à la défaite des LTTE en 2009, plus de 330 Tigres noirs ont perpétré des attaques suicides sur terre, sur mer et dans les airs, la plupart au Sri Lanka[1].
Histoire
modifierLe premier Tigre noir était Vallipuram Vasanthan, qui conduisit un petit camion rempli d'explosifs à l'intérieur d'un camp de l'armée srilankaise (SLA) à Nelliady (en), dans la péninsule de Jaffna le , tuant lui-même et de 39 à 100 soldats srilankais. Immédiatement après, des cadres réguliers des LTTE suivirent, submergeant les soldats SLA. Cette attaque fut extrêmement effective dans le démantèlement de l'opération de la SLA[2].
Pendant la première phase de la campagne militaire des Tigres Tamouls, ils ne possédaient pas les armes lourdes conventionnelles requises pour attaquer de larges camps. Pour monter une telle attaque, des armes coûteuses telles que des pièces d'artillerie, des missiles et des bombes auraient été nécessaires, armes que les LTTE ne pouvaient pas se permettre financièrement à ce moment.
Ils décidèrent donc de créer une branche spéciale pour pallier leur manque en armes lourdes de manière peu coûteuse[2],[3]. En conséquence, ce n'est pas l'acte lui-même (attentat-suicide) qui était le but des Tigres noirs, mais l'impact militaire et ses conséquences stratégiques[2].
Après le , suivant la mort du leader des LTTE Velupillai Prabhakaran, les Tigres noirs cessèrent d'exister, ainsi que les autres formations de combat des LTTE.
Succès notables
modifierLe , la Tigre noire Thenmozhi Rajaratnam se fait exploser et assassine le premier ministre indien, Rajiv Gandhi, ainsi que 16 autres personnes.
Le , un Tigre noir se fait exploser, et tue le président srilankais Ranasinghe Premadasa, avec 17 civils, et blessant 38 autres personnes[4]
Le , 14 Tigres noirs attaquèrent l'aéroport international de Bandaranaike (en), causant des dommages estimés à 350 millions de dollars USD à des appareils militaires et civils[5].
Le , 21 Tigres noirs s'infiltrèrent dans la base aérienne d'Anurâdhapura et détruisirent 26 avions et hélicoptères, tandis que la force aérienne du LTTE pouvait bombarder la zone sans risques. Cette opération est connue sous le nom d'Opération Ellalan.
Recrutement
modifierLes Tigres noirs venaient des rangs des LTTE. Ceux qui voulaient joindre cette branche devaient écrire une lettre à Velupillai Prabhakaran, le fondateur et leader des LTTE. Prabakaran évaluait ensuite les motivations, examinant les compétences, les types de missions accomplies dans d'autres branches des LTTE, et la situation de leurs familles. Tous ces facteurs entraient eu jeu pour décider si un ou une Tigre Tamoul pouvait devenir un Tigre noir[6].
Modus operandi
modifierLes Tigres noirs étaient considérés comme la plus efficace des unités du genre dans le monde. Ils étaient de plus laïques, tout comme le reste des LTTE. Jusqu'à la défaite de 2009, les Tigres noirs menèrent environ 200 missions. Les Tigres noirs opéraient de trois manières distinctes : le combat conventionnel sur terre ou mer ou dans les airs, les attaques de guérilla, les assassinats. La majorité de ces attaques visaient des objectifs militaires stratégiques dans le nord et l'est de l'île.
Références
modifier- « A total of 322 Black Tigers have been killed in action from Captain Miller's death in 1987 until 30 June 2007, according to the Tamil Eelam Heroes Secretariat in Vanni. », The Sunday Times, Sri Lanka
- (en) Gambetta, D., Making sense of suicide missions, Oxford; New York: Oxford University Press, , 378 p. (ISBN 978-0-19-927699-8, lire en ligne), p. 50
- (en) Schalk, P., « Resistance and Martyrdom in the Process of State Formation of Tamililam », Martyrdom and Political Resistance, , p. 61–83
- (en) Nigel West, Encyclopedia of Political Assassinations, , 388 p. (ISBN 978-1-5381-0239-8, lire en ligne), p. 202.
- (fr) « Attentats du 24 juillet 2001 », sur www.start.umd.edu (consulté le )
- (en) De Figueiredo Jr, R.J.P., « Vicious Cycles: Endogenous Political Extremism and Political Violence. Institute of Governmental Studies Working Paper, 2001-9 », University of California, Berkeley,
Bibliographie
modifier- (en) Ē. Es Pālaciṅkam, War and peace : armed struggle and peace efforts of Liberation Tigers, Mitcham, Fairmax Pub., , 514 p. (ISBN 978-1-903-67905-0, OCLC 910927850)
- (en) M. R. Narayan Swamy, Tigers of Lanka, from boys to guerrillas, Delhi, Konark Publishers, , 3e éd., 374 p. (ISBN 978-8-122-00631-5)
- (en) Anita Pratap, Island of blood : frontline reports from Sri Lanka, Afghanistan and other South Asian flashpoints, New York, Penguin Books, , 276 p. (ISBN 978-1-101-56337-3, 978-9-352-14073-2 et 978-0-142-00366-4, OCLC 52127698)
- (en) DeVotta, Neil, Blowback : linguistic nationalism, institutional decay, and ethnic conflict in Sri Lanka, Stanford, Stanford University Press, coll. « Contemporary issues in Asia and the Pacificannée », , 276 p. (ISBN 978-0-804-74923-7 et 978-0-804-74924-4, OCLC 491649146)
- (en) Robert A. Pape, Dying to win : the strategic logic of suicide terrorism, New York, Random House, , 335 p. (ISBN 978-1-400-06317-8, OCLC 716664667)
- (en) Kantha, Sachi Sri, Pirabhakaran phenomenon, Gifu City, Japon, Lively COMET Imprint, , 1re éd., 641 p. (ISBN 978-1-570-87671-4, OCLC 224933536)
Liens externes
modifier- (en) Alex Perry, « How Sri Lanka's Rebels Build a Suicide Bomber », Time magazine,
- (en) Frances Harrison, « 'Black Tigers' appear in public », BBC News,
- (en) « IPCS on Black Tigers »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- (en) Sudha Ramachandran, « Tigers send a deadly message », Asia Times Online, (lire en ligne)
- (en) « correspondent PK Balachandran on the LTTE Black Tigers »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Hindustan Times
- (en) « Photograph of "Captain Miller", the first LTTE suicide bomber »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)