Timoci Silatolu

homme politique fidjien

Timoci Silatolu
Fonctions
Député à la Chambre des représentants

(1 an et 4 jours)
Circonscription Rewa
Prédécesseur Berenado Vunibobo
Successeur Ro Teimumu Kepa
Biographie
Nationalité fidjienne

Ratu Timoci Silatolu est un homme politique fidjien. Bras droit du putschiste George Speight, il purge vingt-trois ans de prison pour trahison avant d'être gracié.

Biographie modifier

Il travaille comme technicien pour l'entreprise de télécommunications Telecom Fiji avant d'entrer en politique[1].

Entré à la Chambre des représentants aux élections législatives de 1999 comme député de la province de Rewa élu au suffrage ethnique autochtone, il est membre du Parti de l'Association fidjienne et siège comme simple député de la majorité parlementaire du gouvernement Chaudhry, gouvernement de coalition de centre-gauche[2],[3],[4]. Il joue un rôle central dans les préparatifs du coup d'État de l'an 2000 contre ce même gouvernement, et se joint ouvertement à George Speight lorsque celui-ci pénètre dans la Chambre avec des hommes en armes le 19 mai pour renverser le gouvernement[5]. Le 20 mai, ayant incarcéré les membres du gouvernement Chaudhry, George Speight nomme Ratu Jope Seniloli président de la république, Timoci Silatolu Premier ministre, Rakuita Vakalalabure procureur général, Ratu Naiqama Lalabalavu ministre des Affaires autochtones et Ratu Rakuita Vakalalabure ministre de l'Intérieur, un gouvernement anticonstitutionnel qui n'est pas reconnu par le président de la République Ratu Sir Kamisese Mara. Dès le lendemain, George Speight change d'avis et se déclare lui-même Premier ministre, faisant de Timoci Silatolu son vice-Premier ministre[6],[7],[8],[9].

Avec l'échec du coup d'État, George Speight, Timoci Silatolu et les autres meneurs sont arrêtés et inculpés pour trahison en août[10]. Autorisé par la justice à participer aux élections anticipées de 2001 depuis sa cellule, il se présente comme candidat de la nouvelle Alliance conservatrice, parti d'extrême-droite fondé par les partisans du coup d'État, dans sa circonscription de Rewa ; il y est battu par Ro Teimumu Kepa, candidate de droite ethno-nationaliste autochtone[4]. Tandis que la plupart des accusés plaident coupable, Timoci Silatolu plaide non coupable. En mars 2003, il est reconnu coupable d'avoir participé activement au renversement du gouvernement légal, d'avoir tenté d'abroger la Constitution, d'avoir pris et détenu des otages par la force des armes, et d'avoir formé un gouvernement illégal ; en juin il est condamné à une peine de prison à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de neuf ans[11],[12],[13]. Il reçoit la grâce présidentielle du président Ratu Wiliame Katonivere en décembre 2023 et est libéré après vingt-trois ans et demi d'incarcération[14].

Références modifier

  1. (en) Michael Field, Tupeni Baba et Unaisi Nabobo-Baba, Speight of Violence: Inside Fiji's 2000 Coup, Pandanus Books, Université nationale australienne, 2005, (ISBN 1 74076 170 7), p.101
  2. (en) "2001 Election Results", Commission électorale des Fidji
  3. (en) Michael Field et al., Speight of Violence, op. cit., p.18
  4. a et b (en) Jonathan Fraenkel et Stewart Firth, From Election to Coup in Fiji: The 2006 Campaign and Its Aftermath, Australian National University Press, (ISBN 978-0-7315-3812-6, lire en ligne [PDF]), p. 222
  5. (en) Michael Field et al., Speight of Violence, op. cit., pp.77, 87
  6. (en) Michael Field et al., Speight of Violence, op. cit., pp.95, 113
  7. « Coup d'Etat réussi aux Fidji », Libération, 20 mai 2000
  8. (en) Susanna Trnka, State of Suffering: Political Violence and Community Survival in Fiji, Cornell University Press, 2011, (ISBN 080146188X), pp.66-67, 80
  9. (en) Brij Lal, Levelling Wind: Remembering Fiji, Australian National University Press, 2019, (ISBN 1760462675), p.312
  10. (en) "Speight charged with treason", BBC News, 11 août 2000
  11. (en) Michael Field et al., Speight of Violence, op. cit., pp.255, 260
  12. (en) "Fiji coup accomplices found guilty of treason", Radio New Zealand, 21 mars 2003
  13. (en) "Life sentences for Fiji treason convicts", Radio New Zealand, 28 juin 2003
  14. (en) "Fiji’s president pardons coup prisoners - No threat to ‘established order’, expert says", Radio New Zealand, 21 décembre 2023