Tocqueville (Manche)
Tocqueville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 262 habitants[Note 1].
Tocqueville | |
Le château de Tocqueville. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Chantal Ducouret 2020-2026 |
Code postal | 50330 |
Code commune | 50598 |
Démographie | |
Gentilé | Tocquevillais |
Population municipale |
262 hab. (2021 ) |
Densité | 44 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 40′ 14″ nord, 1° 20′ 12″ ouest |
Altitude | Min. 8 m Max. 71 m |
Superficie | 5,90 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Cherbourg-en-Cotentin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton du Val-de-Saire |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.tocqueville50330.fr |
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Géographie
modifierLa commune est dans le nord-est de la péninsule du Cotentin. Son bourg est à 4 km à l'est de Saint-Pierre-Église, à 5 km à l'ouest de Barfleur et à 10 km au nord de Quettehou[1].
Le point culminant (71 m) se situe en limite ouest, près du carrefour des Mares. Le point le plus bas (8 m) correspond à la sortie du ruisseau de la Couplière du territoire, au nord. La commune est bocagère.
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 952 mm, avec 14,2 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gatteville-le-Phare à 4 km à vol d'oiseau[6], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 866,7 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Tocqueville est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (56,9 %), prairies (27,3 %), zones agricoles hétérogènes (15,8 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes Tokevilla vers 1165 et Toquevilla vers 1180[15],[16].
Ce type toponymique répandu en Normandie est basé sur l'anthroponyme norrois Toki[17],[18],[16],[19], cependant Toki est plutôt la forme prise par l'ancien danois, l'ancien norrois notant Tóki (islandais Tóki)[20].
Il est suivi de l'appellatif ancien français vile (> français moderne ville) dans son sens originel de « domaine rural » issu du latin villa rustica[21].
Le gentilé est Tocquevillais.
Histoire
modifierMoyen Âge
modifierAu XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de Néhou[22].
Foire médiévale
modifierAu Moyen Âge, il s'y tenait une foire rurale annuelle[23].
Époque moderne
modifierGilles de Gouberville (1521-1578), sieur du Mesnil-au-Val s'approvisionne en pierre à couvrir (schiste bleu du Cotentin) dans une carrière située à Tocqueville[24].
Époque contemporaine
modifierGabriel du Mesnildot, qui avait émigré, reprit possession de ses biens et dut affronter, à propos de l'étang de Gattemare, un procès contre les communes de Gouberville, Gatteville et Tocqueville, qui ne se terminera qu'en 1842[25].
Politique et administration
modifierLe conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[29].
Démographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[31].
En 2021, la commune comptait 262 habitants[Note 3], en évolution de −7,09 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Tocqueville a compté jusqu'à 785 habitants en 1821.
Économie
modifierLieux et monuments
modifier- Église Saint-Laurent des XIIIe, XVe – XIXe siècles. Bâtie en pierre, elle date du XVe siècle à l'exception du clocher de style roman avec son toit en bâtière qui a été surélevé en 1895[34]. L'édifice abrite un tableau du XVIIe le Sacrifice d'Abraham classé au titre objet aux monuments historiques[35], et plusieurs œuvres inscrites[36] dont une statue de sainte Marthe et des fonts baptismaux du XVIIIe[37], un maître-autel du XIXe, un lutrin du XVIIIe, une Vierge à l'Enfant du XVe, une verrière du XIXe de L. Mazuet[38].
- Dans le cimetière adjacent, contenu dans un mur d'enceinte, se trouve le caveau des comtes de Tocqueville dans lequel est enterré Alexis.
- Croix de cimetière du XVIIe siècle, et if funéraire.
- Ancien presbytère du XVIIIe siècle.
- Château de Tocqueville des XVIe, XVIIIe – XIXe siècles classé au titre des monuments historiques[39]. Il abrite diverses œuvres classées[40]. Il fut la demeure d'Alexis de Tocqueville. C'est au château qu'est remis le prix Alexis-de-Tocqueville crée en 1979 par Pierre Godefroy avec Alain Peyrefitte.
- Manoir d'Ozeville des XVIe – XIXe siècles. Lorsque la Révolution éclate, le manoir est occupé par Jean-François, comte du Moncel[Note 4], capitaine des gardes françaises, et sa sœur. Ayant émigré, tous ce qu'il possédait à Tocqueville est vendu, bien que sa mère et sa sœur soient restées[41].
- Manoirs de la Valette des XVIe – XVIIe siècles, de la Roque du XVIIe siècle, de Birette du XVIe siècle.
- Ancienne laiterie du Val-de-Saire créée en 1909 par le baron Alonzes d'Espinose. Elle a été transformée en gîtes et chambres d'hôtes.
- Buste en bronze d'Alexis de Tocqueville réalisé par Ernest-Charles Diosi, situé rue Alexis-de-Tocqueville (RD 901), au bord du parking. Il est inauguré le [42] selon le buste daté de 1850 de Brion. René de Tocqueville le fait déboulonner en 1943, pour le sauver de la fonte, décidée par les autorités dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux. Il le confie au sacristain Hyacinthe Anfray, qui le cache chez lui dans la chambre de sa fille, puis dans un fenil, puis l'enterre dans son potager à Ozeville[réf. nécessaire]. Sous le buste, une plaque surmontée des armes des Clérel : d'argent à la fasce de sable accompagnée de trois merlettes de sable et de trois tourteaux d'azur en pointe, 2 et 1 et d'une couronne de comte[43].
-
Église Saint-Laurent.
-
Bureau d'Alexis de Tocqueville dans le château de Tocqueville.
-
Buste d'Alexis de Tocqueville.
Activité et manifestations
modifierSports
modifierL'Élan de Tocqueville fait évoluer une équipe en Ligue de Normandie et deux équipes de football en divisions de district[44]. Tocqueville joue ses matchs à domicile sur le stade communautaire de Saint-Pierre-Église doté d'une pelouse synthétique.
Personnalités liées à la commune
modifier- Alexis de Tocqueville (1805-1859), qui se retire dans le château familial en 1851 pour poursuivre son œuvre littéraire.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 249.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 647.
- Maurice Lecœur (photogr. Christine Duteurtre), Val de Saire, Isoète, , 173 p. (ISBN 978-2-9139-2076-7), p. 37-38.
- Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 136-139.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Tocqueville sur le site de l'Insee
- Résumé statistique de Tocqueville sur le site de l'Insee
Références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2021.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
- La famille du Moncel portait : de gueules à trois losanges d'argent.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre Tocqueville et Gatteville-le-Phare », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Barfleur » (commune de Gatteville-le-Phare) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Barfleur » (commune de Gatteville-le-Phare) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Tocqueville ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin », sur Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 224.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 1025.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- François de Beaurepaire, op. cit.
- René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 51.
- Site de Nordic Names : Tóki [1].
- ibidem
- Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècles) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 184.
- Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon), ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, t. 2, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN 978-2-8151-0790-7), « Cadre de vie, vie quotidienne et environnement », p. 94.
- Comité Gille de Gouberville et al. (préf. Annick Perrot, ill. Kévin Bazot, sous la direction de Julien Deshayes), Voyage en Cotentin avec Gilles de Gouberville, Éditions Heimdal, , 95 p., 30 cm, illustrations couleur (ISBN 978-2-84048-581-0, EAN 9782840485810, BNF 46897276), p. 25.
- Gautier 2014, p. 225.
- Annuaire du département de la Manche, 33e année 1861, p. 102.
- « Élections municipales 2001 - Tocqueville », sur municipales2001.ouestfrance.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Maire depuis 2001, Michel Leclerc cède sa place », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Tocqueville (50330) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Thin 2009, p. 136.
- « Tableau : Le Sacrifice d'Abraham, cadre », notice no PM50001343.
- Œuvres mobilières inscrites à Tocqueville.
- « Statue : Sainte Marthe et la tarasque », notice no PM50011486 et « Fonts baptismaux », notice no PM50011488, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Gautier 2014, p. 647.
- « Château », notice no PA00110618, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Œuvres mobilières du château de Tocqueville.
- Jeannine Bavay, « Angoville-en-Saire », Vikland, la revue du Cotentin, no 6, juillet-août-septembre 2013, p. 49 (ISSN 0224-7992).
- Blasons du Clos du Cotentin, 1996, p. 176.
- Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 176.
- « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – Él. de Tocqueville » (consulté le ).