Un toup (également appelé toop, prao toop ou perahu toop) est un type de grand voilier malais construit dans les Indes orientales entre le XVIIIe et le début du XXe siècle plus grand qu'un padewakang et possédant un gréement mixte local et européen, contrairement au padewakang à voile tanja.

Toop dans le détroit de Malacca (1841).

Il possède deux à trois mâts gréés en voile tanja, au tiers ou à corne. Ce type de bateau, proche d'un chasse marée occidental avec des voiles au tiers hautes et étroites, est couramment utilisé pour le cabotage et les expéditions sur de longue distance.

Historique modifier

Toop à quai (Surabaya, 1841)

Apparu à la fin du XVIIIe siècle et construit dans des chantiers navals locaux, ce type de bateau est l’un des résultats de l’incorporation des technologies «occidentales» et «nusantaran» qui ont débuté dans les chantiers navals des sociétés de négoce européennes des XVIIe et XVIIIe siècles. Dans la première moitié du XIXe siècle, ce type de bateau de cabotage[1] est le plus utilisé par les marins et les commerçants à Nusantara[2] dont la majorité appartiennent à des marchands de la région ouest de Nusantara[3].

Des toups à coque occidentale ont été utilisés par les Néerlandais pour être armé en navire de guerre dans cette région[4].

Description modifier

Deux caboteurs malais à Java ( 1841)

Gréement modifier

Un toup possède deux à trois mâts constitués d'un élément unique qui a été renforcé avec des haubans similaires aux attachements des mâts européens[5]. Ce type de bateau pouvait être équipé parfois aussi des rames.

C'est l'hybridation qui caractérise le toup et le distingue du padewakang. Le gréement du toup est un mélange de typologie locale (voile tanja, parfois lattées de bambou) et européenne (grande voile au tiers, voile à corne ou à livarde)[6],[7], proche d'un chasse marée[1].

Le gréement est le même sur le grand-mât et le mât de misaine (pour les trois-mâts), grée avec de grande voiles trapézoïdales tanja[6] ou au tiers[7]. Le mât d'artimon généralement grée avec une voile à corne[7].

À l'avant le toup est équipé de focs de style européen, jusqu'à quatre fixés au beaupré.

Coque modifier

La plupart de ces bateaux sont fabriqués en utilisant la même technique que ceux utilisés pour construire des navires européens : Fixation de la charpente à la quille avant la fixation du bordage extérieur[2]. La coque dispose d'un tableau arrière et la forme de la coque est plus similaire aux voiliers européens qu'aux bateaux Nusantarans, cependant, différentes illustrations et descriptions ont montré des variations de la coque[7] :

  • Il existe des coques de type européen, avec des poupes rectangulaires et un gouvernail central ;
  • il existe des bateaux à proue similaires aux navires européens, mais utilisant un double gouvernail latéral et un pont arrière similaire à un padewakang.

Capacité et taille modifier

La capacité de charge est d'environ 40 à 60 koyans (96,8 à 145 tonnes métriques), la plus grande étant de 100 koyans (241,9 tonnes métriques)[8].

Les Bugis, utilisent un type préférentiellement de toup proche d'un padewakang. Les toups sont de grande taille que les padewakang et utilisés chez les Bugis que pour le commerce[5]. Ils disposent de deux à trois mâts avec un gréement est de style européen, et qui porte une sorte de voile à livarde.

Annexe modifier

Certains d'entre eux ont également remorqué un sloop derrière qui pourrait transporter tout l'équipage[9],[2] et charger et décharger le bateau sans quai[3].

Notes et références modifier

  1. a et b PÂRIS et De BONNEFOUX (1999, réédition), Dictionnaire de Marine à voiles, page 621
  2. a b et c Bruijn Kops, G.F. de (1854): 'Iets over de Zeevaart in den Indischen Archipel', Tijdschrift voor Nijverheid en Landbouw in Nederlandsch-Indië, 1, 21-69.
  3. a et b Liebner, Horst H. 2016. Beberapa Catatan Akan Sejarah Pembuatan Perahu Dan Pelayaran Nusantara. Jakarta: Indonesian Ministry of Education and Culture.
  4. François-Edmond Pâris, Essai sur la construction navale des peuples extra-européens : ou, Collection des navires et pirogues construits par les habitants de l'Asie, de la Malaisie, du Grand Océan et de l'Amérique, Paris, A. Bertrand,
  5. a et b Tijdschrift voor Nederlandsch Indië (1854), v.16, no.2, p. 36
  6. a et b Almanak (1861) : Almanak van Nederlandsch-Indië voor het Jaar (Batavia: Landsdrukkerij). Lire en ligne : https://books.google.co.id/books?id=hFJVAAAAcAAJ
  7. a b c et d RIETH (2012), page 102-103
  8. Tijdschrift voor Nederlandsch Indië (1854), v.16, no.2, p. 33
  9. Tijdschrift voor Nederlandsch Indië (1854), v.16, no.2, p. 37

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • RIETH Eric, Voiliers et pirogues du monde au début du XIXe siecle : Essai sur la construction navale des peuples extra-européens, de l'amiral Pâris (1843), Editions du Layeur (Courbevoie), , 167 p. (ISBN 978-2-915126-02-0). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • PARÏS Edmond et de BONNEFOUX Pierre, Dictionnaire de marine à voiles (Détail des éditions), Paris, Editions du Layeur, (réimpr. 1999) (1re éd. 1859), 720 p. (ISBN 978-2-911468-21-6 et 2-911468-21-X). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes modifier