Tour de France féminin
Le Tour de France Féminin est une course cycliste sur route par étapes, disputée de 1984 à 1989 en France par les femmes, après une édition isolée en 1955.
Sport | Cyclisme sur route |
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Création | 1984 |
Disparition | 1989 |
Organisateur(s) | ASO |
Éditions | 6 |
Type / Format | grand tour |
Périodicité | annuelle (juillet) |
Lieu(x) | France |
Histoire
modifierÀ une époque où les championnats du monde ne sont pas encore ouverts aux femmes et où l'on ne décerne un titre de championne de France que depuis quatre ans, l'ancien journaliste Jean Leulliot lance un premier Tour de France féminin en septembre 1955 une épreuve de 400 km, parcourus en 5 étapes, remportée par la Britannique Millie Robinson ; avec une quarantaine de partantes[1]. La course révèle la coureuse française Lyli Herse. L'essai n'est pas concluant, la couverture médiatique étant alors empreinte de sexisme, et l'initiative n'est pas reconduite. En 1956, le quotidien sportif L'Équipe conclut : « Le bon sens a triomphé […] Elles devront se contenter des épreuves existantes et du cyclotourisme, ce qui correspond beaucoup plus à leurs possibilités musculaires »[2].
Sous l’impulsion du co-directeur du Tour de France Félix Lévitan et du secrétaire général du Tour de France Robert Taurand, la version féminine du Tour de France voit le jour dans les années 1980. Entre 1984 et 1989, la course est organisée en lever de rideau de chaque étape du Tour de France masculin, mais comprend toutefois un nombre d'étapes moindre. Le parcours emprunte, sauf exceptions, les mêmes routes que le Tour masculin, sur des distances plus courtes[1]. L'épreuve profite donc du cadre du Tour de France masculin (même public au bord de la route, même ligne d'arrivée) et rencontre un intérêt notable, avec en particulier les succès de la Française Jeannie Longo[2]. Six équipes de six coureuses disputent la première édition en 1984[1]. La nouvelle épreuve attire dès l'année suivante les deux meilleures coureuses de l'époque que sont Longo et Maria Canins[1]. Il reste cependant à la compétition de faire ses preuves car le cyclisme féminin est encore en effet l'objet de railleries, comme celle en 1987 du coureur Marc Madiot qui déclare à la télévision après une étape du Tour de France face à Jeannie Longo qu'il y a « des sports qui sont masculins, des sports qui sont féminins. Voir une femme danser, pour moi, c'est très joli. Voir une femme jouer au football, c'est moche, voir une femme sur un vélo, c'est moche… »[1].
Après six années durant lesquels les Tours masculin et féminin ont cohabité, la Société du Tour de France décide de mettre un terme à cette organisation couplée devenue trop lourde à assurer, notamment sur le plan logistique. En 1990, le Tour féminin se démarque, il est organisé en septembre et il change de nom pour devenir le « Tour de la C.E.E. féminin ». Cependant, désormais loin du feu des projecteurs du Tour de France, l'épreuve décline et disparaît dans une certaine indifférence en 1992 après seulement quatre éditions[2].
Par ailleurs, en 1992, une épreuve concurrente organisée par Pierre Boué[3] voit le jour : La Grande Boucle féminine internationale. Cette épreuve sera disputée entre 1992 et 2009. Alors que le cyclisme est confronté au dopage et qu'Amaury Sport Organisation interdit à tout organisateur concurrent l'utilisation des termes « Tour » et « maillot jaune », la notoriété de la Grande Boucle féminine reste limitée[2]. Déclassée par l'UCI en 2005 en raison des lacunes récurrentes observées au niveau de son organisation, la Grande Boucle disparaît en 2009 sans jamais s'être imposée[1]. En 2005, l'UCI lance un appel à candidatures pour une course à étapes majeure en France. La Route de France féminine voit ainsi le jour, sous la direction d'Hervé Gérardin, un ancien salarié d'ASO. Peu médiatisée, elle fait elle aussi face à des difficultés d'organisation, ce qui conduit à sa disparition en 2016. Elle a tout de même fait émerger des coureuses comme Annemiek van Vleuten, lauréate en 2010[1].
Le développement considérable et la professionnalisation du cyclisme féminin dans les années 2010 amène ASO à envisager la remise sur pied du Tour de France féminin, avec l'objectif cette fois d'en faire un rendez-vous incontournable et pérenne. C'est chose faite en 2022, soit 33 ans après la dernière édition. L'épreuve prend désormais le nom de « Tour de France Femmes », elle comprend huit jours de course et se dispute la semaine suivant immédiatement la fin du Tour de France masculin. Annemiek van Vleuten est la gagnante du Tour de France Femmes 2022.
Palmarès
modifierAnnée | Vainqueur[4] | Deuxième | Troisième |
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1955 | Millie Robinson | June Thackerey | Marie-Jeanne Donabedian |
- | |||
1984 | Marianne Martin | Heleen Hage | Deborah Schumway |
1985 | Maria Canins | Jeannie Longo | Cécile Odin |
1986 | Maria Canins | Jeannie Longo | Inga Thompson |
1987 | Jeannie Longo | Maria Canins | Ute Enzenauer |
1988 | Jeannie Longo | Maria Canins | Elizabeth Hepple |
1989 | Jeannie Longo | Maria Canins | Inga Thompson |
Notes et références
modifier- Adrien Hemard, « Tour de France femmes : l'histoire mouvementée entre la Grande Boucle et les coureuses », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- Nawal Lyamini, « Qu’est devenu le Tour de France féminin créé en 1955 ? », sur ouest-france.fr, (consulté le )
- « La grande boucle feminine traversera le Tarn (81) », sur ladepeche.fr (consulté le )
- https://www.procyclingstats.com/race/tour-de-la-cee-feminin/1984/gc/history