Transports dans l'Yonne
Les transports dans le département français de l'Yonne sont principalement organisés autour de l'un des axes de communication principaux du territoire français, celui qui relie l'Île-de-France à la vallée du Rhône, et qui traverse le département du nord-ouest au sud-est. Les routes nationales 5 et 6 et la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles assuraient ainsi une desserte de qualité à de nombreux bourgs d'un département pourtant rural et peu peuplé. En revanche, le département de l'Yonne bénéficie peu des infrastructures plus récentes, autoroutes A6 et A5 et LGV Sud-Est, qui le desservent peu — 9 échangeurs sur les 185 km d'autoroutes du département — ou pas — aucune desserte TGV.
Autoroutes | 185 km[1] | A5 A6 A19 |
---|---|---|
Routes nationales | 89 km[1] | N 6 N 65 N 77 N 151 |
R.D. et V.C. | 12 996 km[1] | |
Autocars interurbains | Mobigo |
Principales gares de voyageurs | Sens, Auxerre-Saint-Gervais, Laroche - Migennes, Joigny |
---|---|
Services voyageurs | TER Bourgogne-Franche-Comté (Mobigo) |
Principaux ports | Gron |
---|
Aéroports | Auxerre - Branches |
---|
Réseaux de transport en commun | Léo (Auxerre), Intercom (Sens) |
---|
Transport routier
modifierInfrastructures routières
modifierL'Yonne était traversée par la route nationale 6, l'un des plus importants axes routiers de France avant la construction des autoroutes, qui reliait Paris à Lyon et au sud-est et était équipé de nombreuses voies de dépassement et contournements d'agglomérations. Cette route a été déclassée en route départementale 606 et son trafic, qui reste important, est principalement régional et local : elle passe dans ou à proximité des six communes les plus peuplées du département, soit du nord au sud Sens, Villeneuve-sur-Yonne, Joigny, Migennes, Auxerre et Avallon[2].
Les principaux axes routiers du département sont aujourd'hui les autoroutes :
- A6, qui a remplacé la RN 6 pour les circulations entre Paris et le Sud-Est et qui dessert notamment Auxerre et Avallon,
- A5, construite en partie dans le but de doubler l'A6 saturée, qui dessert notamment Sens avant de se diriger vers Troyes,
- A19, qui relie les deux premières au niveau de Sens et se poursuit vers Montargis et Orléans.
Ces autoroutes, toutes concédées et payantes, ont en commun un faible nombre d'échangeurs avec le réseau routier local : il y a ainsi souvent plus de 20 km entre deux échangeurs.
Identifiant | Origine | Principales agglomérations desservies dans le département | Fin | Remarques |
---|---|---|---|---|
Autoroute A5 | Francilienne à Carré Sénart | Sens, Villeneuve-l'Archevêque | Autoroute A31 près de Langres | Autoroute concédée et payante à 2x2 voies. |
Autoroute A6 | Autoroutes A6A et A6B à Wissous au sud de Paris | Auxerre, Avallon | Route métropolitaine 6 à Dardilly au nord de Lyon | Autoroute entièrement concédée et payante dans le département, à 2x3 voies entre l'échangeur de l'A19 et la sortie 19 (Auxerre-Nord), à 2x2 voies ailleurs. |
Autoroute A19 | Autoroute A5 à La Chapelle-sur-Oreuse près de Sens | Sens | Autoroute A10 à Chevilly près d'Orléans | Autoroute concédée et payante à 2x2 voies. |
Route nationale 5 | Paris-Porte de Charenton | Villeneuve-la-Guyard, Pont-sur-Yonne, Sens, Cerisiers, Saint-Florentin, Tonnerre, Ancy-le-Franc | Frontière suisse vers Martigny (après un premier passage par la Suisse au niveau de Genève) |
Déclassée en RD 905 dans les années 1970 entre Sens et Dijon ; la section Paris - Sens, qui jusque-là portait la dénomination de RN 5, est alors renommée en RN 6. |
Route nationale 5BIS | Route nationale 19 à Brie-Comte-Robert | Sens, Villeneuve-sur-Yonne, Joigny, Migennes, Brienon-sur-Armançon | Route nationale 5 à Avrolles près de Saint-Florentin | En tronc commun avec la RN 5 de Montereau-Fault-Yonne à Sens. Le tronçon de cette route situé dans l'Yonne entre Sens et Avrolles a été repris dans les années 1930 par les RN 6 et 443, puis déclassé dans les années 1970 et en 2006. |
Route nationale 6 | Autoroute A6 à Gurgy près d'Auxerre (avant 2006 : Paris-Porte de Charenton et jusqu'aux années 1970 : Sens, le tronçon Paris-Sens étant numéroté RN 5) |
(avant 2006 : Villeneuve-la-Guyard, Pont-sur-Yonne, Sens, Villeneuve-sur-Yonne, Joigny, Appoigny) Auxerre, (avant 2006 : Vermenton, Avallon) |
Route nationale 65 à Auxerre (avant 2006 : frontière italienne vers Turin) |
Déclassée en 2006 en RD 906 dans le département, sauf une courte section entre l'A6 et Auxerre et la rocade d'Auxerre qui reste classée dans le réseau routier national. |
Route nationale 60 | Châteauneuf-sur-Loire (avant 1972) ou Orléans (après 1972) | Sens, Villeneuve-l'Archevêque | Toul (avant 1972) ou Troyes (après 1972) | Déclassée en 2006 en RD 660. |
Route nationale 65 | Autoroute A6 à Venoy près d'Auxerre (jusqu'aux années 1970 : Neufchâteau) |
(jusqu'aux années 1970 : Tanlay, Tonnerre, Chablis) Auxerre, (jusqu'aux années 1970 : Toucy, Saint-Fargeau) |
Route nationale 6 à Auxerre (jusqu'aux années 1970 : Bonny-sur-Loire) |
Déclassée dans les années 1970 en RD 965, sauf une courte section entre l'A6 et Auxerre qui reste classée dans le réseau routier national. |
Route nationale 77 | Auxerre (jusqu'aux années 1970 : Nevers) |
(jusqu'aux années 1970 : Courson-les-Carrières) Auxerre, Saint-Florentin |
Troyes (avant 2006 : Châlons-en-Champagne et jusqu'aux années 1970 : frontière belge vers Bouillon) |
Le tronçon situé entre Clamecy et Auxerre, en tronc commun avec la RN 151, a pris le nom de celle-ci dans les années 1970. Le tronçon Auxerre - Troyes est toujours classé dans le réseau routier national. |
Route nationale 146 | Autoroute A6 (sortie 22) à Sauvigny-le-Bois près d'Avallon | Route nationale 6 à Magny près d'Avallon | Courte route de raccordement entre l'A6 et la RN 6, déclassée en RD 646 à une date inconnue. | |
Route nationale 151 | Châteauroux (avant 2006 : Poitiers) |
Depuis les années 1970 : Courson-les-Carrières (jusqu'aux années 1970 : Vézelay) |
Auxerre (jusqu'aux années 1970 : route nationale 6 à Givry, vers Avallon) |
Déclassée dans les années 1970 en RD 951 à l'est de Clamecy. La RN 151 reprend alors le tronçon Clamecy - Auxerre de la RN 77, qui reste classé jusqu'à ce jour dans le réseau routier national. |
Route nationale 360 | Route nationale 6 au nord de Sens | Sens | Route nationale 6 au sud de Sens | Nom porté par l'ancienne RN 6 au niveau du centre-ville de Sens après que celle-ci a été déviée par l'extérieur de la ville. Déclassée en 2006 en RD 906B. |
Route nationale 376 | Route nationale 375 à Jutigny, vers Provins | Route nationale 6 à Pont-sur-Yonne | Déclassée dans les années 1970 en RD 976. | |
Route nationale 439 | Sens | Thorigny-sur-Oreuse | Route nationale 51 à La Motte-Tilly près de Nogent-sur-Seine | Déclassée dans les années 1970 en RD 939. |
Route nationale 443 | Montargis | Dicy, Joigny, Migennes, Brienon-sur-Armançon, Saint-Florentin | Brienne-le-Château | Déclassée dans les années 1970 en RD 943. |
Route nationale 444 | Troyes | Tonnerre, Avallon | Château-Chinon | Déclassée dans les années 1970 en RD 944. |
Route nationale 450 | Pithiviers | Charny, Toucy, Courson-les-Carrières | Route nationale 6 à Voutenay-sur-Cure, vers Avallon | En tronc commun sur une quarantaine de kilomètres avec les RN 60 et 443. Déclassée dans les années 1970 en RD 950. |
Route nationale 452 | Tonnerre | Arthonnay | Route nationale 71 à Celles-sur-Ource, vers Bar-sur-Seine | Déclassée dans les années 1970 en RD 952. |
Route nationale 453 | Route nationale 5 à Nuits | Ravières | Les Riceys | Déclassée dans les années 1970 en RD 953. |
Route nationale 454 | Route nationale 6 à Cussy-les-Forges près d'Avallon | Recey-sur-Ource | Déclassée dans les années 1970 en RD 954. | |
Route nationale 455 | Joigny | Aillant-sur-Tholon, Toucy, Saint-Sauveur-en-Puisaye | Bourges | Déclassée dans les années 1970 en RD 955. |
Route nationale 456 | Route nationale 6 à Augy près d'Auxerre | Noyers | Route nationale 5 à Aisy-sur-Armançon, vers Montbard | Déclassée dans les années 1970 en RD 956. |
Route nationale 457 | Route nationale 7 à Neuvy-sur-Loire | Vézelay, Avallon, Montréal | Route nationale 456 à Aisy-sur-Armançon, vers RN 5 et Montbard | Déclassée dans les années 1970 en RD 957. |
Route nationale 458 | Route nationale 151 à Vézelay | Route nationale 78 à Sauvigny-les-Bois près de Nevers | Déclassée dans les années 1970 en RD 958. |
Transport collectif de voyageurs
modifierL'Yonne est desservie par le réseau régional de transport routier Mobigo, qui compte une vingtaine de lignes régulières dans le département.
Covoiturage et autopartage
modifierTransport ferroviaire
modifierHistorique
modifierLa première ligne de chemin de fer de l'Yonne, et qui reste jusqu'à nos jours son axe structurant, est la ligne « impériale » de Paris à Lyon et Marseille, ouverte entre 1849 et 1851 dans le département. La gare de Laroche - Migennes, à l'origine de l'embranchement vers Auxerre ouvert en 1855, mais surtout située à mi-chemin entre Paris à Dijon à une époque où les locomotives à vapeur ne pouvaient parcourir cette distance sans arrêt, sera à l'origine de la transformation du village de Migennes en une importante ville cheminote. La ligne Paris-Marseille sera quadruplée dans les années 1920-1930 jusqu'à Saint-Florentin, faisant de Paris - Saint-Florentin le plus long tronçon à quatre voies du réseau ferroviaire français, puis électrifiée dès 1949-1950.
À côté de la ligne impériale, de nombreuses lignes moins importantes complètent progressivement le réseau d’intérêt général du département, développé par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM). À la fin du XIXe siècle, le chemin de fer d’intérêt général atteignait la plupart des villes et bourgs du département, dont Auxerre-Saint-Gervais, Avallon, Charny, L'Isle-sur-Serein, Joigny, Pont-sur-Yonne, Saint-Florentin, Saint-Fargeau, Sens, Tonnerre, Toucy et Villeneuve-l'Archevêque.
L'Yonne a également été desservie par quelques lignes de chemins de fer d’intérêt local. Le « tacot du Serein » relie Laroche - Migennes à L'Isle-sur-Serein par Chablis et Noyers à partir de 1887. Les Chemins de fer d'intérêt local de l'Yonne ouvrent entre 1901 et 1914 plusieurs lignes entre Sens et la Seine-et-Marne et entre Joigny, Toucy et Auxerre. Les Chemins de fer départementaux (CFD), qui reprennent ce réseau en 1923, le complètent à la fin des années 1920 par des lignes reliant Sens à Villeneuve-l'Archevêque et Nogent-sur-Seine. Toutes ces lignes fermeront entre 1938 et 1951[3].
L'ouverture de la LGV Sud-Est en 1981-1983 entraîne l'arrêt de la circulation de trains de longue distance sur la ligne classique Paris-Marseille. Un TGV « Melun Yonne Méditerranée » circule à partir de 1999 et permet une desserte de Lyon, Marseille voire Montpellier largement améliorée depuis Sens et Laroche-Migennes, mais est abandonné en 2011 faute de fréquentation.
Cartes du réseau ferroviaire dans le département | |||||||||
| |||||||||
Cliquez sur les cartes pour les agrandir |
Situation actuelle
modifierLa gare la plus fréquentée est Sens avec 1 150 000 voyageurs, suivie d'Auxerre-Saint-Gervais, Laroche - Migennes et Joigny dont la fréquentation annuelle est comprise entre 340 000 et 450 000 voyageurs en 2019[4]. La gare de Sens, située à une heure de Paris, a une activité essentiellement marquée par les liaisons pendulaires entre la capitale et la région sénonaise.
Les deux lignes principales traversant l'Yonne sont la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles, qui concentre l'essentiel du trafic TER Bourgogne-Franche-Comté et qui est bien équipée — électrification en courant continu 1500 V et quatre voies jusqu'à la gare de Saint-Florentin - Vergigny, deux au-delà — et la LGV Sud-Est, qui voit circuler un dense trafic de TGV inOui et Ouigo mais ne dessert aucune gare dans l'Yonne.
De la ligne classique Paris-Marseille se sépare en gare de Laroche - Migennes un embranchement non-électrifié vers Auxerre ; au-delà d'Auxerre, cet embranchement se prolonge par deux branches vers Avallon et Corbigny, au trafic modeste.
Ligne de Combs-la-Ville à Saint-Louis (LGV) (LGV Sud-Est) |
Ligne à grande vitesse, à double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz, destinée uniquement aux trains de voyageurs. |
Raccordement de Pasilly à Aisy | Raccordement entre la LGV Sud-Est et la ligne classique Paris-Marseille juste avant Montbard, à double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz, destiné uniquement aux trains de voyageurs. |
Ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles | Ligne impériale, électrifiée en courant continu 1500 V, ouverte aux trafics de fret et de voyageurs. Quatre voies jusqu'en gare de Saint-Florentin - Vergigny, deux au-delà. |
Ligne de Laroche-Migennes à Cosne |
|
Ligne de Cravant - Bazarnes à Dracy-Saint-Loup |
|
Ligne de Nuits-sous-Ravières à Châtillon-sur-Seine | Voie unique non-électrifiée, ouverte au seul trafic de fret. |
Ligne de Saint-Julien (Troyes) à Saint-Florentin - Vergigny |
|
Ligne de Montargis à Sens | Ligne déclassée dans le département, sauf les quatre derniers kilomètres côté Sens qui n'accueillent aucun trafic commercial. |
Ligne d'Auxerre-Saint-Gervais à Gien | Ligne fermée à tout trafic commercial et en grande partie déclassée, mais le train touristique de Puisaye-Forterre circule entre Toucy et Saint-Fargeau. |
Ligne de Triguères à Surgy | Ligne fermée à tout trafic commercial et en quasi-totalité déclassée dans le département, mais le train touristique de Puisaye-Forterre circule entre Villiers-Saint-Benoît et Fontenoy. |
Ligne de Coolus à Sens | Ligne fermée à tout trafic, neutralisée et en partie déclassée dans le département. |
Ligne de Maison-Dieu aux Laumes-Alésia | Ligne déclassée dans le département. |
Ligne d'Avallon à Nuits-sous-Ravières | Ligne entièrement déclassée. |
Ligne de Saint-Florentin - Vergigny à Monéteau - Gurgy | Ligne entièrement déclassée. |
Transport fluvial
modifierL'Yonne est navigable à moyen gabarit en aval d'Auxerre (classe II CEMT jusqu'à Villevallier et classe III CEMT au-delà[5]), jusqu'à son confluent à Montereau-Fault-Yonne avec la Seine canalisée à grand gabarit. Le port fluvial multimodal de Gron s'est développé grâce à la création d'une navette vers Le Havre, pour les conteneurs et les colis lourds, inaugurée en .
Deux canaux prolongent cet axe navigable : le canal du Nivernais se dirige vers le sud depuis Auxerre et aboutit au canal latéral à la Loire, et le canal de Bourgogne traverse Saint-Florentin et Tonnerre avant d'atteindre la Saône. Au gabarit Freycinet (classe I CEMT)[6], ces canaux sont aujourd'hui principalement dédiés à la navigation de plaisance.
Transport aérien
modifierL'activité aérienne est fortement limitée, d'une part par la démographie et d'autre part par la proximité de Paris. Le petit aéroport d'Auxerre - Branches n'est pas desservi par des lignes régulières mais accueille des vols de loisirs, de tourisme, d'affaires, sanitaires et de formation. Le département compte également plusieurs aérodromes dédiés principalement à l'aviation de loisirs et de tourisme : Avallon, Joigny, Pont-sur-Yonne et Saint-Florentin - Chéu.
Transports en commun urbains et périurbains
modifierLa communauté d'agglomération de l'Auxerrois et la communauté d'agglomération du Grand Sénonais sont autorités organisatrices de la mobilité sur leur territoire et organisent des services de transport dans leur ressort territorial[7].
Les réseaux Léo (Auxerre) et Intercom (Sens) comptent une quinzaine de lignes régulières d'autobus chacun ainsi que du transport à la demande.
Modes actifs
modifierLe département est traversé par plusieurs voies vertes, véloroutes et sentiers de grande randonnée.
Notes et références
modifier- INSEE, « Réseau routier au 31 décembre 2018 : comparaisons départementales », sur insee.fr, (consulté le ).
- Insee, « Fichiers par départements des populations légales en 2019 », (consulté le ).
- Fédération des amis des chemins de fer secondaires, « Liste des chemins de fer secondaires - Yonne (89) » (consulté le )
- SNCF, « Fréquentation en gares », sur data.sncf.com (consulté le ).
- [PDF] « Les voies navigables du bassin de la Seine », sur VNF.fr, (consulté le ).
- [PDF] « Les voies navigables du bassin Centre-Bourgogne », sur VNF.fr, (consulté le ).
- Cerema, « Liste et composition des Autorités Organisatrices de la Mobilité au 1er janvier 2022 », sur cerema.fr, (consulté le ).