Trichechus manatus

Classification
Règne	Animalia
Embranchement	Chordata
Sous-embr.	Vertebrata
Classe	Mammalia
Sous-classe	Theria
Infra-classe	Eutheria
Ordre	Sirenia
Famille	Trichechidae
Genre	Trichechus

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Le Lamantin des Caraïbes (Trichechus manatus) est un lamantin, et l'espèce la plus grande encore en vie de mammifère de l'ordre des siréniens (qui comprend aussi le Dugong et une espèce éteinte, la Rhytine de Steller). Le lamantin des Caraïbes, Trichechus manatus, est une espèce distincte du Lamantin d'Amazonie, T. inunguis, et du Lamantin d'Afrique de l'Ouest, T. senegalensis.

Dénominations

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Caractéristiques

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Crâne de lamantin Trichechus manatus.
Squelettes exposés au Musée des sciences naturelles de Caroline du Nord.
3D Modèle 3D du squelette

Écologie et comportement

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Habitat et répartition

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On le trouve entre autres dans la réserve de biosphère du marais de Zapata^[1].

Classification

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D'après des études génétiques et morphologiques, le Lamantin des Caraïbes est subdivisé en deux sous-espèces, le Lamantin de Floride (T. m. latirostris) et le Lamantin des Antilles ou lamantin caraïbéen (T. m. manatus)^[2]^,^[3]. Toutefois, une recherche génétique récente (ADN mt) suggère que le lamantin des Caraïbes est composé de trois groupes qui sont plus ou moins répartis géographiquement :

en Floride et dans les grandes Antilles ;
en Amérique centrale et au Nord de l'Amérique du Sud ;
au Nord-Est de l'Amérique du Sud^[4].

Menaces et conservation

Menaces

L'UICN (24 janvier 2023)^[5] classe l'espèce en catégorie CR (en danger critique) dans la liste rouge des espèces menacées depuis 1982. L'espèce a vu sa population décliner de plus de 10 % en 20 ans.

Cette espèce rare est aujourd'hui protégée dans le monde entier. Le lamantin des Caraïbes est particulièrement menacé : il a disparu de nombreuses îles des Antilles comme la Martinique ou la Guadeloupe.

Bien qu'il n'ait aucun prédateur, l'expansion humaine a réduit son habitat dans les marais côtiers et beaucoup d'animaux sont blessés par les hélices des hors-bords. L'ingestion accidentelle de filets de pêche, de déchets de plastiques (sur lesquels d'autres polluants peuvent être adsorbés^[6]) et autres accessoires de pêche peut aussi le tuer, de même que certains blooms planctoniques toxiques^[7]. Ils ne sont pas carnivores, mais consommant une grande quantité d'aliments végétaux, il peut bioconcentrer certains polluants (ex : Organochlorés retrouvés dans l'organisme des lamantins de Floride^[8]).

Dès 1904, l'État de Floride a interdit la chasse de ces animaux inoffensifs pour l'Homme. Elle est aujourd'hui prohibée dans le monde entier. Les lamantins figurent depuis 1973 sur la liste des espèces en voie de disparition. Les chocs avec les bateaux sont la principale cause de mortalité chez les lamantins de Floride. L'aquarium de Miami est le premier à avoir réussi la reproduction en captivité.

Une exposition prolongée à des températures inférieures à 20 °C peut leur être fatale et ils ne peuvent survivre sous 15 °C. Lors des hivers 2009 et 2010, l'hypothermie et le stress ont tué au moins 400 de ces mammifères menacés, selon la Florida Fish and Wildlife Conservation Commission (en)^{[réf. nécessaire]}.

Année	1991	1992	1995	1996	1997	1998	1999	2000	2001	2002	2003	2004	2005	2006	2010
Population (en Floride)	1267	1844	1456	2277	2241	2018	1865	1646	3300	1758	2843	2505	3143	3116	5067

Conservation

Élevage en captivité

Le Lamantin des Caraïbes fait l'objet d'un programme européen d’élevage conservatoire (EEP) de l'Association européenne des zoos et aquariums (EAZA) coordonné par le Zoo de Nuremberg en Allemagne^[9]. Ainsi, l'espèce est, en janvier 2020, présentée dans neuf parcs zoologiques européens, pour un total de 39 individus^[10]. Les groupes les plus grands se trouvent au ZooParc de Beauval dans le dôme équatorial^[11], au Zoo de Wrocław (Pologne), au Parc zoologique de Paris dans la grande serre tropicale^[12] et au Zoo Odense (en) (Danemark), ces quatre institutions présentant les deux tiers des individus sur le continent européen^[10].

Bien qu'il ne fasse pas l'objet d'un programme nord-américain d'élevage conservatoire (SSP), il est présenté dans neuf parcs zoologiques sur ce continent, pour une quarantaine d'individus également. On y rencontre un des plus grands groupes existants, d'une quinzaine d'individus, au Zoo de Tampa (en) (Floride). Le seul autre groupe de taille similaire se trouve au Zoo de Singapour^[10].

Tentative de réintroduction en Guadeloupe

Plus vu en Guadeloupe depuis le début du XX^e siècle après avoir été victime d'une chasse importante, l'espèce a fait l'objet d'un programme de réintroduction dans le Grand Cul-de-sac marin^[13]^,^[14]^,^[15]. Le projet a débuté par une phase préparatoire entre 2010 et 2015, pendant laquelle des liens ont été créés avec des donneurs potentiels et un centre d'élevage installé. Cependant, le programme s'est heurté à de nombreuses contraintes, en particulier la difficulté de se procurer des animaux à réintroduire, avec l'annulation d'importation d'individus du Brésil, puis la mort d'un des deux individus importés de Singapour en 2016^[16]. En mars 2018, un rapport du Conseil général de l'environnement et du développement durable recommande une refondation du projet avec tous les acteurs concernés, et notamment avec la Région Guadeloupe, comprenant un chiffrage précis des moyens nécessaires et une analyse des risques^[16]. En octobre 2018, l'Union européenne suspend son aide financière (LIFE Sirenia) au programme de réintroduction et le ministère de l’Écologie choisi de reporter le programme^[17]. Le lamantin Kaï, importé de Singapour, quitte la Guadeloupe en octobre 2018.

Aspects ethnographiques

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Notes et références

↑ (en) « Ciénaga de Zapata National Park », sur whc.unesco.org (consulté en octobre 2023).
↑ Domning and Hayek (1986 Marine Mammal Science 2(2):87-144)
↑ Hatt (1934 Natural History 66:533-566)
↑ (Garcia-Rodriguez 1998 Molecular Ecology 7:1137-1149; Vianna et al. in press Molecular Ecology)
↑ UICN, consulté le 24 janvier 2023
↑ Derraik J (2002) The pollution of the marine environment by plastic debris : a review. Marine Pollution Bulletin. 44: 842-852
↑ Anonyme (1996) Deadly Red tides hits Manatees ; Marine Pollution Bulletin. 32 (6): 456-457
↑ Ames A., Van Vleet E., 1996. Organochlorine residues in the Florida manatee, Trichechus manatus latirostris. Marine pollution Bulletin, 32 (4): 374-377
↑ « EAZA Ex-situ Programme overview », sur eaza.net, janvier 2020
↑ ^{a b et c} (en) « ZIMS - Species holding - Trichechus manatus », sur zims.species360.org (consulté le 7 février 2020)
↑ Clara Géliot, « Une forêt tropicale en plein Val de Loire: la folle création du zoo de Beauval », sur Le Figaro.fr, 7 février 2020 (consulté le 10 février 2020)
↑ Anne Sollier et Nathalie Jérôme, « La vie rêvée des lamantins au zoo de Paris », sur Le Figaro.fr, 11 avril 2019 (consulté le 10 février 2020)
↑ « Parc national : un budget contraint et toujours pas de lamantin », France-Antilles, 24 novembre 2014.
↑ « La réintroduction du lamantin est prévue pour 2014 », France-Antilles, 1^er janvier 2014.
↑ « Le centre d'élevage des lamantins est opérationnel », France-Antilles du 10 février 2015.
↑ ^{a et b} Fabienne Allag-Dhuisme et Thierry Boisseaux, Rapport n° 012069-01 Réorientation du programme Lamantin au parc national de la Guadeloupe : État des lieux et conditions de faisabilité, La Documentation française, mars 2018 (lire en ligne)
↑ « Kai le lamantin a quitté la Guadeloupe », sur reintroductionlamantin.eu, 17 octobre 2018 (consulté le 28 septembre 2019)

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

Trichechus manatus, sur Wikimedia Commons
Trichechus manatus, sur Wikispecies

(en) Référence Mammal Species of the World (3^e éd., 2005) : Trichechus manatus
(en) Référence Tree of Life Web Project : Trichechus manatus
(en) Référence Catalogue of Life : Trichechus manatus Linnaeus, 1758 (consulté le 16 décembre 2020)
(en) Référence CITES : espèce Trichechus manatus Linnaeus, 1758 (+ répartition sur Species+) (consulté le 4 juin 2015)
(fr) Référence CITES : taxon Trichechus manatus (sur le site du ministère français de l'Écologie) (consulté le 4 juin 2015)
(fr + en) Référence ITIS : Trichechus manatus Linnaeus, 1758
(en) Référence Animal Diversity Web : Trichechus manatus
(en) Référence NCBI : Trichechus manatus (taxons inclus)
(en) Référence UICN : espèce Trichechus manatus Linnaeus, 1758 (consulté le 24 février 2023)
(en) Référence Fonds documentaire ARKive : Trichechus manatus

[1] (en) « Ciénaga de Zapata National Park », sur whc.unesco.org (consulté en octobre 2023).

[2] Domning and Hayek (1986 Marine Mammal Science 2(2):87-144)

[3] Hatt (1934 Natural History 66:533-566)

[4] (Garcia-Rodriguez 1998 Molecular Ecology 7:1137-1149; Vianna et al. in press Molecular Ecology)

[UICN24_janvier_2023-5] UICN, consulté le 24 janvier 2023

[6] Derraik J (2002) The pollution of the marine environment by plastic debris : a review. Marine Pollution Bulletin. 44: 842-852

[7] Anonyme (1996) Deadly Red tides hits Manatees ; Marine Pollution Bulletin. 32 (6): 456-457

[8] Ames A., Van Vleet E., 1996. Organochlorine residues in the Florida manatee, Trichechus manatus latirostris. Marine pollution Bulletin, 32 (4): 374-377

[9] « EAZA Ex-situ Programme overview », sur eaza.net, janvier 2020

[:0-10] {a b et c} (en) « ZIMS - Species holding - Trichechus manatus », sur zims.species360.org (consulté le 7 février 2020)

[11] Clara Géliot, « Une forêt tropicale en plein Val de Loire: la folle création du zoo de Beauval », sur Le Figaro.fr, 7 février 2020 (consulté le 10 février 2020)

[12] Anne Sollier et Nathalie Jérôme, « La vie rêvée des lamantins au zoo de Paris », sur Le Figaro.fr, 11 avril 2019 (consulté le 10 février 2020)

[13] « Parc national : un budget contraint et toujours pas de lamantin », France-Antilles, 24 novembre 2014.

[14] « La réintroduction du lamantin est prévue pour 2014 », France-Antilles, 1^er janvier 2014.

[15] « Le centre d'élevage des lamantins est opérationnel », France-Antilles du 10 février 2015.

[:4-16] {a et b} Fabienne Allag-Dhuisme et Thierry Boisseaux, Rapport n° 012069-01 Réorientation du programme Lamantin au parc national de la Guadeloupe : État des lieux et conditions de faisabilité, La Documentation française, mars 2018 (lire en ligne)

[17] « Kai le lamantin a quitté la Guadeloupe », sur reintroductionlamantin.eu, 17 octobre 2018 (consulté le 28 septembre 2019)

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