Triqueville
Triqueville est une commune française située dans le département de l'Eure, en région Normandie.
Triqueville | |
L'église Saint-Martin. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Bernay |
Intercommunalité | Communauté de communes de Pont-Audemer / Val de Risle |
Maire Mandat |
Johann Bernard 2020-2026 |
Code postal | 27500 |
Code commune | 27662 |
Démographie | |
Gentilé | Triquevillais |
Population municipale |
349 hab. (2022 ![]() |
Densité | 37 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 20′ 14″ nord, 0° 26′ 30″ est |
Altitude | Min. 23 m Max. 133 m |
Superficie | 9,48 km2 |
Type | Commune rurale à habitat très dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Pont-Audemer (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Pont-Audemer |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Géographie
modifierLocalisation
modifierTriqueville se situe dans le nord-ouest du département de l'Eure, dans la région naturelle du Lieuvin. Elle fait partie du canton de Pont-Audemer et de l'arrondissement de Bernay. À vol d'oiseau, la commune se trouve à 5,5 km à l'ouest-sud-ouest de Pont-Audemer, à 26 km au nord-est de Lisieux et à 17,5 km au sud-est de Honfleur.
Sa superficie est de 9,48 km2 et son altitude moyenne d'environ 60 m.
Hydrographie
modifierLa commune de Triqueville est traversée par le ruisseau des Godeliers[2], lequel marque la frontière, au nord, avec la commune de Saint-Maclou. Ce ruisseau se jette, quelques centaines de mètres plus loin, dans le ruisseau de la Corbie.
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Pays d’Auge, Lieuvin et Roumois, moins directement soumis aux flux océaniques et connaissant toutefois des précipitations assez marquées en raison des reliefs collinaires qui favorisent leur formation[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 857 mm, avec 12,8 jours de précipitations en janvier et 8,5 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Boulleville à 5 km à vol d'oiseau[6], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 851,2 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Triqueville est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pont-Audemer, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[11]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83,5 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (85 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (54,3 %), terres arables (26,9 %), forêts (16,5 %), zones agricoles hétérogènes (2,3 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Toponymie
modifierLe nom du village est mentionné sous les formes latinisées Tregavilla vers 1080 (Orderic Vital), puis Tregevilla au XIIe siècle , Trigevilla en 1216 (cartulaire de Préaux)[15],[16].
Histoire
modifierLe village était un fief de l'abbaye de Grestain au Moyen Âge.
L'église Saint-Martin était initialement une église gothique en pierre qui a été partiellement reconstruite au XVIIIe siècle, l'if funéraire est classé.
Seconde Guerre mondiale
modifierAu déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, en aout 1939, le ministère de l'Air décide de la construction d'un aérodrome militaire sur une centaine d'hectares de la commune, donnant lieu à des expropriations[17]. Les travaux ne sont pas encore achevés lors de l'invasion allemande mais une piste en gazon a été créée. Les Allemands décident alors d'utiliser le site[18]. Des travaux complémentaires sont lancés par les troupes d'occupation dès juin 1940, travaux qui se poursuivront jusqu'en 1941. Les installations sont protégées par des tobrouks, deux positions de flak lourdes et 15 plus légères[17]. Les installations sont dispersées, les zones de stationnement des avions sont en partie camouflées dans les vergers. L'aérodrome compte une piste de 1737 mètres en herbe avec ses limites éclairées pour une utilisation nocturne, des taxiways bétonnés la reliant à 15 hangars pour un avion et 9 hangars pour deux[17]. Des dépôts de carburant et de munitions sont construits à proximité dans des zones boisées[17]. Dès avril 1942, le terrain est occupée par une partie de la 2e escadre de chasse allemande, la Jagdgeschwader 2 (JG 2), surnommée Richthofen avec le 1/JG2, la 3/JG2 et le Stab/JG2 et un Fluzgplatzcommando[17]. Triqueville est l'un des nombreux aérodromes allemands de la région avec Beaumont-le-Roger, Bernay, Évreux, Saint-André-de-l'Eure, Octeville[17]. A partir de cette date, les mouvements d'avions allemands y sont constants. Mais les bombardements alliés réguliers, le premier a lieu le , vont entrainer le départ de la chasse allemande le [17]. Le site devient alors un terrain secondaire et de secours où ne reste que le Fluzgplatzcommando[17]. Mais l'aérodrome connaitra encore de nombreux bombardements alliés surtout à l'approche et après le débarquement de Normandie.
La commune est libérée le par le 2nd Battalion des South Wales Borderers[17] alors rattaché à la 49e division d'infanterie britannique, sans combats, les dernières troupes allemandes ayant évacué la commune quelques heures plus tôt[17]. L'artillerie du 185e Field Regiment RA se positionne dans les champs du Pontey pour bombarder la rive nord de la Risle[17].
Politique et administration
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[20].
En 2022, la commune comptait 349 habitants[Note 2], en évolution de +4,49 % par rapport à 2016 (Eure : −0,25 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifier- Église Saint-Martin
- Église paroissiale
Patrimoine naturel
modifierNatura 2000
modifier- Corbie[23].
ZNIEFF de type 1
modifierZNIEFF de type 2
modifier- La basse vallée de la Risle et les vallées conséquentes de Pont-Audemer à la Seine[27].
Site inscrit
modifier- L'if du cimetière ou if funéraire, arbre remarquable,
Site inscrit (1932)[28].
Personnalités liées à la commune
modifier- Philippe Torreton (né en 1965 à Rouen), acteur et homme politique ayant passé son enfance à Triqueville[29].
Notes et références
modifierNotes
modifier- ↑ La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- ↑ Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
Cartes
modifier- ↑ IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- ↑ « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
- ↑ Sandre, « Fiche cours d'eau - Le ruisseau des Godeliers (H6266000) ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- ↑ GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
- ↑ « Orthodromie entre Triqueville et Boulleville », sur fr.distance.to (consulté le ).
- ↑ « Station Météo-France « Boulleville » (commune de Boulleville) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- ↑ « Station Météo-France « Boulleville » (commune de Boulleville) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- ↑ « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- ↑ « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- ↑ « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Pont-Audemer », sur insee.fr (consulté le ).
- ↑ Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- ↑ « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- ↑ Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l’Eure, Paris, , p. 220.
- ↑ Carole Hough et Daria Izdebska, Names and Their Environment Proceedings of the 25th International Congress of Onomastic Sciences, vol. 2, t. Toponomastics II, Glasgow, University of Glasgow Glasgow 2016, coll. « ICOS 2014 », 25-29 august 2014 (ISBN 978-0-85261-947-6, lire en ligne), p. 7.
- Thierry Chion et Daniel Duclos, « Lorsque la JG2 était en position à Triqueville », Batailles, no 99, mars-avril-ami2023, p. 21 à 28.
- ↑ Les essentiels du 15 mars 2015 [1].
- ↑ L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- ↑ Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- ↑ Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- ↑ Fiches Insee - Populations de référence de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022.
- ↑ « Corbie », sur Muséum national d'Histoire naturelle - Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
- ↑ « Le bois du val de la Corbie », sur Muséum national d'Histoire naturelle - Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
- ↑ « Le bois du val Jouen », sur Muséum national d'Histoire naturelle - Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
- ↑ « La source du val Jouen », sur Muséum national d'Histoire naturelle - Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
- ↑ « La basse vallée de la Risle et les vallées conséquentes de Pont-Audemer à la Seine », sur Muséum national d'Histoire naturelle - Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
- ↑ « L'if du cimetière », sur Carmen - L'application cartographique au service des données environnementales (consulté le ).
- ↑ « leveildepontaudemer.fr/2014/06… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).