USS Reuben James (DD-245)

destroyer américain de la classe Clemson

USS Reuben James
illustration de USS Reuben James (DD-245)
L'USS Reuben James sur l'Hudson à New York, le .

Type Destroyer
Classe Clemson
Histoire
A servi dans Pavillon de l'United States Navy United States Navy
Chantier naval New York Shipbuilding Corporation
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut Coulé le
Équipage
Équipage 101 Officiers et hommes d'équipage
Caractéristiques techniques
Longueur 95,83 mètres
Maître-bau 9,65 m
Tirant d'eau 2,84 m
Déplacement 1 190 tonnes
Propulsion 2 turbines à simple réduction
2 hélices
Puissance 26 500 ch
Vitesse 35 nœuds (65 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 4 canons de 102 mm
1 canon AA de 76 mm
12 tubes lance-torpilles de 533 mm
Rayon d'action 4 900 nautiques à 15 nœuds
Carrière
Pavillon États-Unis
Indicatif DD-245
Localisation
Coordonnées 51° 59′ 00″ nord, 27° 05′ 00″ ouest
Géolocalisation sur la carte : océan Atlantique
(Voir situation sur carte : océan Atlantique)
USS Reuben James
USS Reuben James

L'USS Reuben James (DD-245) était un destroyer de classe Clemson mis en service dans la marine de guerre américaine dans les années 1920. Baptisé en l'honneur de Reuben James (en), marin du XIXe siècle s'étant distingué lors de la guerre de Tripoli, il est le premier navire de l'US Navy perdu pendant la Seconde Guerre mondiale[1].

Historique modifier

Il est mis sur cale le au chantier New York Shipbuilding Corporation, lancé le et mis en service le sous le Commander Gordon W. Hines.

Assigné à l'United States Fleet Forces Command, le Reuben James opère en Méditerranée en 1921 et 1922. Il quitte Newport le pour Zelenika, en Yougoslavie, qu'il atteint le . Au cours du printemps et jusqu'à l'été 1921, il opère dans l'Adriatique entre Zelenika et Gruz (en), portant assistance aux réfugiés et participant aux enquêtes d'après-guerre. En , alors présent au Havre, il rejoint le croiseur protégé Olympia pour une cérémonie inaugurant une Tombe du Soldat inconnu à Danzig. Du  au , il assiste l'American Relief Administration (en) dans des opérations humanitaires. Après ces missions, il quitte Gibraltar le .

Basé ensuite à New York, le navire patrouille au large du Nicaragua début 1926, avec pour mission d'empêcher la livraison d'armes aux guérilleros sandinistes. Au printemps 1929, il participe à des opérations navales d'entrainement. Désarmé à Philadelphie le puis réarmé le , le navire opère dans l'Atlantique et dans les Caraïbes, patrouillant les eaux cubaines lors du coup d'État de Fulgencio Batista. Transféré à San Diego en 1934, le navire s'exerce avec des porte-avions avant de retourner dans l'Atlantic Fleet en .

Seconde Guerre mondiale modifier

Le Reuben James à New York en avril 1939. L'USS Hopkins (en) est visible en arrière-plan.

Dès le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et la bataille de l'Atlantique en , il rejoint la patrouille de neutralité qui surveille l'Atlantique et les Caraïbes aux approches des côtes des États-Unis. En , il est affecté à l'escorte des convois qui transportent du matériel de guerre à destination de la Grande-Bretagne. Cette escorte amène les navires marchands au niveau de l'Islande où ils sont pris en charge par les forces britanniques.

Le premier combat de la Seconde Guerre mondiale entre Américains et Allemands survient le , lorsque le destroyer l’USS Niblack prend en chasse un U-boot et largue des charges explosives sur le sous-marin alors que ce navire recueillait les survivants d'un cargo néerlandais torpillé. Le , l'USS Kearny est visé par l'U-568 qui le pense britannique et lui envoie quatre torpilles, dont une l'endommage à tribord. Le destroyer atteint Hvalfjordhur, en Islande, par ses propres moyens, avec onze morts et vingt-quatre blessés. Ce sont les premières victimes américaines de la bataille de l'Atlantique[2].

Basé à Hvalfjordur en Islande, le Reuben James quitte la station navale d'Argentia, à Terre-Neuve le , avec quatre autres destroyers pour escorter le convoi HX 156. Le à h 34, le convoi est attaqué par une meute "Wolfpack" au cours duquel il est torpillé par les « Diables rouges » de l'U-552 commandé par le Kapitänleutnant Erich Topp, près de l'Islande. Il s'est placé entre un navire de munitions dans le convoi et la position connue des U-Boots.

Le Reuben James est touché par deux torpilles à l'avant bâbord et toute son étrave est arrachée par l'explosion de sa soute à munitions. La proue coule immédiatement. La section arrière reste à flot cinq minutes avant de couler. Sur les 144 hommes d'équipage, seuls 44 sont sauvés ; 7 officiers et 93 matelots périssent[3].

Cette attaque provoque un très grand choc aux États-Unis[4] en particulier après que l'Allemagne a refusé de s'excuser, rétorquant plutôt que le destroyer opérait dans ce que l'Allemagne considérait comme une zone de guerre et en avait subi les conséquences. Le naufrage du Reuben James n'a cependant pas conduit les États-Unis à déclarer la guerre à l'Allemagne ; il a toutefois fourni un prétexte pour transférer officiellement la garde côtière américaine de son rôle de temps de paix en tant que branche du département du Trésor des États-Unis à un service par temps de guerre dans le cadre de la marine de guerre américaine. Le Congrès des États-Unis a également amendé la loi sur la neutralité pour permettre l'armement des navires marchands immatriculés aux États-Unis et les a autorisés à entrer dans les eaux européennes pour la première fois depuis 1939[5],[6].

Convois escortés modifier

Convoi Groupe d'escorte Date Notes
ON 20 - de l'Islande à Terre-Neuve avant la déclaration de guerre des États-Unis
HX 156 - 24 – de Terre-Neuve à l'Islande avant la déclaration de guerre des États-Unis; coulé par l'U-552

Notes et références modifier

  1. (en) Christopher Woody, « 77 years ago on Halloween, the first US warship sunk by the enemy in World War II was attacked by a Nazi U-boat », sur www.businessinsider.fr, (consulté le ).
  2. « U-568 », sur www.u-boote.fr (consulté le )
  3. (en) Frankie Witzenburg, « < This Day In History: The Sinking of the USS Reuben James (DD-245) », sur United States Naval Institute, (consulté le ).
  4. Eric Larrabee, Commander In Chief : Franklin Delano Roosevelt, His Lieutenants, and Their War, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 723 p. (ISBN 978-1-59114-455-7, lire en ligne), p. 161
  5. Jack Sweetman, American Naval History : An Illustrated Chronology of the U.S. Navy and Marine Corps, 1775-present, Naval Institute Press, , 144 (ISBN 1-55750-867-4, lire en ligne Inscription nécessaire)
  6. (en) John William Malsberger, From Obstruction to Moderation : The Transformation of Senate Conservatism, 1938-1952, Selinsgrove, Susquehanna University Press, , 80 p. (ISBN 1-57591-026-8, lire en ligne)

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Article connexe modifier

Liens externes modifier