Un amour à taire

film sorti en 2005 et réalisé par Christian Faure

Un amour à taire est un téléfilm réalisé par Christian Faure diffusé pour la première fois en 2005.

Un amour à taire

Réalisation Christian Faure
Scénario Pascal Fontanille
Samantha Mazeras
Acteurs principaux
Sociétés de production Merlin productions
France 2
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Film dramatique
Durée 102 minutes
Première diffusion sur France 2

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Synopsis

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Une jeune juive, Sarah, est cachée par un ami, Jean Lavandier, et son compagnon Philippe, après que sa famille a été tuée par les SS. Elle est employée dans la blanchisserie tenue par la famille Lavandier. Jacques, le frère de Jean, sort de prison. Il est amoureux de Sarah, qui elle est sous le charme de Jean malgré l'homosexualité de ce dernier. Par jalousie, il fait arrêter son frère, sans imaginer les conséquences : Jean, homosexuel, est accusé à tort d’être l’amant d’un officier allemand, et déporté dans un camp de concentration. Philippe, quant à lui, en voulant s'enfuir, est fusillé par les nazis venus le chercher.

Jacques cachera toute la vérité à sa famille, ainsi qu'à Sarah. Ce qu'il ignore, c'est qu'il devra rendre des comptes à la Libération. Sarah, effarée, le quitte en emportant leur enfant.

Fiche technique

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Distribution

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Commentaires et polémiques

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Christian Faure, n'en est pas à son premier téléfilm sur le thème de l'homosexualité. Il a aussi réalisé Juste une question d'amour, un téléfilm relatant une histoire d'amour entre deux jeunes hommes et diffusé sur France 2 en 2000.

C'est un des seuls films à l'heure actuelle sur la déportation homosexuelle durant la Seconde Guerre mondiale. Les producteurs se sont d'ailleurs inspirés du livre de Pierre Seel Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel (Calmann-Lévy, 1994)[1]. Il réalise ce film en hommage à Pierre Seel, déporté homosexuel décédé en 2005. Le sujet du film faisait écho à la reconnaissance par le président Jacques Chirac de la déportation des homosexuels en France : « Nous sommes là pour nous souvenir que la folie nazie voulait éliminer les plus faibles, les plus fragiles, les personnes frappées par le handicap dont l'existence même faisait affront à leur conception de l'homme et de la société. En Allemagne, mais aussi sur notre territoire, celles et ceux que leur vie personnelle distinguait, je pense aux homosexuels, étaient poursuivis, arrêtés et déportés. »[2].

L'Observatoire du communautarisme, comme quelques titres de la presse gay française[3], mettent en doute la crédibilité de Jean Le Bitoux[4], référent historique du film. Il accuse le film de « soutenir la thèse d'une déportation homosexuelle orchestrée par la France de Vichy » alors que celle-ci n'a eu lieu que dans les territoires annexés par le Reich. L'Observatoire du communautarisme reconnait cependant que si les Allemands considéraient l'homosexualité des peuples inférieurs comme bénéfique pour le peuple allemand, et n'ont jamais cherché à purger la France de ses homosexuels, il n'en était pas de même lorsque des officiers allemands étaient impliqués, ce qui est précisément le cas du film et rend donc la fiction plausible[5]. Ces accusations semblent de plus ignorer les explications données par un déporté homosexuel alsacien lors de l'arrivée du héros à Drancy[6]. Il y a donc bien fiction mais sur des bases historiques non falsifiées comme l'affirme l'article non signé de l'Observatoire.

Récompenses

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Ce téléfilm reçoit plusieurs récompenses au Festival du film de télévision de Luchon en 2005 :

  • Prix spécial du jury
  • Prix du public
  • Meilleur scénario
  • Jeune espoir féminin Louise Monot
  • Jeune espoir masculin Nicolas Gob

Depuis 2005 le film a été primé à plusieurs reprises dans le monde entier. Il a entre autres reçu le prix du meilleur film attribué par HBO au festival gay et lesbien de Miami.

Notes et références

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  1. « Un amour à taire, un film de Christian Faure - texte : Le Monde Télévision »
  2. « Jacques Chirac reconnaît la déportation des homosexuels en France durant l'Occupation »
  3. Patrick Rogel, « Des cérémonies de la déportation apaisées », Nous/IB News, no 6,‎ (lire en ligne) :

    « Cet associatif gay, fondateur du Mémorial de la déportation homosexuelle (MDH) n’est, en effet, jamais parvenu à se mettre d’accord sur le nombre d’homos déportés en Europe lors de la 2e guerre mondiale, y compris dans sa biographie de 1994 Moi Pierre Seel, déporté homosexuel (Calmann-Lévy) : 350 000 à la page 179, 800 000 à la page 191. »

  4. Fondateur à la fin des années 1970 du magazine homosexuel Gai Pied, et président du Mémorial de la Déportation Homosexuelle, auteur de Les Oubliés de la Mémoire
  5. dans leur article Michel Celse, Pierre Zaoui et Philippe Mesnard (dir.), Consciences de la Shoah : Critiques des discours et des représentations, Paris, Kimé, (ISBN 978-2-84174-206-6, lire en ligne), « Négation, dénégation : la question des triangles roses » affirment : « la politique anti-homosexuelle nazie ne visa jamais à traquer tous les homosexuels d'Europe. Elle concerna par principe les homosexuels allemands ou considérés comme allemands dans les territoires annexés ou rattachés au Reich – tels entre autres les autrichiens, les alsaciens et certains lorrains. L'homosexualité, pour les mêmes raisons qui justifiait aux yeux des nazis qu'elle fut combattue dans les populations allemandes, n'avait pas à l'être au sein de populations non-allemandes, dont elle ne pouvait que contribuer à précipiter le déclin. Les homosexuels non-allemands ne furent expressément visés par la répression nazie qu'en cas de relations impliquant un ou des partenaires allemands »
  6. Citation du film : « C'est quoi ça ? — C'est comme l'étoile juive pour les pédés allemands. Moi je suis Alsacien alors maintenant j'appartiens au Reich. J'ai droit à mon triangle rose, la couleur des petites filles, c'est pour nous humilier. Et toi t'es d'où ? — Paris — Ça va t'as de la chance, comme t'es Français t'auras certainement droit à la barrette bleue, tu seras assimilé aux asociaux, aux indésirables, c'est mieux. — Mieux ? On va tous au même endroit, non ? — On n'est pas tous égaux. Nous les pédés avec nos triangles roses on est plus bas que tout, pire que des chiens. On meurt deux fois plus vite que les autres. Alors toi avec ta barrette bleue t'as de la chance. Je m'appelle Rudy. — Moi c'est Jean. »

Voir aussi

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Liens externes

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