Université de Valence (Dauphiné)

Université de Valence
Histoire
Fondation
Dissolution
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Régime linguistique
Fondateur
Localisation
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Ville

L'université de Valence est fondée à Valence en 1452 et disparaît au moment de la Révolution française.

Historique modifier

Première université à Grenoble modifier

Une université est antérieurement créée à Grenoble le par le dauphin Humbert II, qui obtient une bulle pontificale du pape Benoît XII, lors d'un séjour à Avignon. Elle semble avoir disparu au moment du « Transport » du Dauphiné au royaume de France, en 1349.

L'université de Valence modifier

L'université de Valence est créée le par le dauphin Louis II, futur Louis XI, et confirmée le durant son règne : « Considérant qu'il n'est rien de plus utile au genre humain que la science, nous entendons, en vue de sa perpétuelle conservation et de son progrès, créer dans les terres de notre obéissance une université où les étudiants soient illuminés de la doctrine, afin que, devenus doctes, ils brillent dans notre patrie comme la splendeur du firmament. Et puisque, entre toutes les autres cités, notre cité de Valence à l'excellence du site, qu'elle est un lieu insigne, d'accès facile, qu'elle renferme des logements décents en beaucoup de maisons pour y recevoir à souhait de nombreux étudiants, qu'elle est en une région peu accidentée et fertile, où l'on respire un air salubre, tout près de fleuves navigables aptes à procurer à ces étudiants avec facilité et abondance les vivres et autres nécessités, Valence, dis-je, nous paraît des plus propres à recevoir l'Université que nous avons l'intention de créer »[1]. Dans le préambule de son édit de création de l'université, le dauphin Louis note qu'il y avait peu d'États qui ne tiraient pas d'avantage d'en avoir et qu'il n'y en avait pas dans ses États.

Le pape Pie II donne une bulle de confirmation en 1459. L'université de Grenoble est oubliée. Dans le choix de l'implantation de l'université, le dauphin a privilégié la position géographique de la ville sur un axe commercial très fréquenté. Cette faculté comprend quatre facultés, de théologie, de droit, de médecine et des arts. Aucune demande n'est alors faite de rouvrir l'université de Grenoble.

La concurrence des universités modifier

Le , des lettres patentes du gouverneur du Dauphiné, François Ier de Saint-Pol, rétablissent l'université de Grenoble. Le Dauphiné a alors deux universités. Des conflits vont apparaître entre ces deux universités comme avec l'université d'Orange. L'université de Grenoble a été réunie avec celle de Valence en 1565.

Rayonnement de l'Université de Valence modifier

Jacques Cujas enseigne à l'université de Valence en 1558-1559, et en 1567-1575, ainsi que François Roaldès et Antoine de Gouveia[2].

Antoine de Dorne, professeur à l'Université et Consul de la ville, construit la maison des Têtes de Valence entre 1528 et 1532.

L'université de Valence attire alors les meilleurs étudiants du Dauphiné, mais aussi des Savoyards et encore plus des Allemands. La faculté de droit contribue à former plusieurs générations de juristes ouverts au droit romain.

La qualité des études souffrent grandement des guerres de religion. L'enseignement du droit continue à être assuré, à la différence de ceux de la médecine et de la théologie dont les facultés ne sont rétablies qu’en 1635. Elles perdent de leur réputation.

La faculté des Arts et celle de théologie cessent de fonctionner à la fin de 1790, celle de médecine au milieu de 1791 et celle de droit en 1792.

Un décret du attribue à l'Université de France tous les restes disponibles des anciens établissements d'instruction.

Au cours d'une séance, le , l'université a décide de vendre l'immeuble menaçant ruine que possédait l'université à Valence et de transporter sa bibliothèque à Grenoble, malgré les protestations de la municipalité de Valence.

Notes et références modifier

  1. « L'Université de Valence - Histoire et Patrimoine Aoustois », sur histoire-et-patrimoine-aoustois.fr (consulté le )
  2. Pour une description synthétique de l'ensemble des professeurs et des érudites qui ont enseigné à l’Université de Valence depuis sa création jusqu'à la veille de la révolution industrielle (1800), voir David de la Croix et Alice Fabre (2021), Scholars and Literati at the University of Valence (1452-1793),  Repertorium Eruditorum Totius Eurpae , 2 : 13-20.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • [Fournier 1892] Marcel Fournier, « Université de Valence : XVe siècle », dans Statuts et privilèges des universités françaises : Depuis leur fondation jusqu'en 1789, t. 3, Première partie :Moyen Âge, Paris, L. Larose et Forcel éditeurs, (lire en ligne), p. 361-412
  • Compte-rendu aux Chambres assemblées par M. de Saussin, Conseiller en la Cour, le , sur les moyens les plus convenables pour l'établissement d'une Université et sa formation à Grenoble, dans Recueil des actes et déclarations du Roi, lettres patentes et ordonnaces de sa Majesté, arrests et règlements de ses Conseils et du parlement de Grenoble, chez la veuve André Giroud, Grenoble, 1767, tome 24, p. 1-41 (lire en ligne)
  • Joseph Cyprien Nadal, Histoire de l'Université de Valence et des autres établissements de cette ville depuis leur fondation jusqu'à nos jours suivie de nombreuses pièces justificatives, imprimerie E. Marc Aurel éditeur, Valence, 1861 (lire en ligne)
  • Simonne Guenée, Les universités françaises des origines à la révolution. Notices historiques, Picard, Paris, 1982, p. 129 (ISBN 2-7084-0080-0)
  • Jean-Jacques Latouille, L'université de Valence en Dauphiné (1452-2000), d'une intention pédagogique à une volonté politique — Les enjeux d'une implantation et d'un développement paradoxaux, Université Lumière Lyon 2 (thèse de doctorat), 2003 (présentation), (lire en ligne)
  • René Favier, Valence ou Grenoble ? la question universitaire en Dauphiné au XVIIIe siècle, dans Actes du 108ème congrès national des sociétés savantes, Grenoble, 1983
  • René Favier, Enseigner le droit en Dauphiné sous l’Ancien Régime, 2009 (lire en ligne)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier