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La Société Philomathique de Bordeaux est une société savante centrée sur la promotion du savoir, la diffusion de la culture et la vulgarisation des sciences et des techniques. Elle est crée en 1808 sous l'impulsion du collectionneur Rodrigues, guidé par les idées du siècle des Lumières fortement présente au seins de la capitale girondine. Elle réunis des hommes influents provenant des cercles socio-économique, scientifique et artistique. Le terme philomathique vient des mots grecs "philo" qui signifie ami et "mathique" le savoir et la connaissance. Les Philomathes sont donc les amis des sciences, des lettres et des arts. Au XIXe siècle la société est crée dans le but de répandre l'enseignement auprès des adultes, de diffuser les résultats et les innovations dans l'art, l'artisanat et l'industrie, ainsi que de pratiquer et exposer les nouvelles techniques de production. La Société Philomathique de Bordeaux est précurseur dans les formations innovantes et dans l'organisation de grandes expositions internationales sur la place des Quinconces. Elle avait à son actifs divers d'actions comme la Foire internationale, l'École Supérieure de Commerce de Bordeaux, la formation des apprentis et des adultes et la publication de diverse revues. Elle est aujourd'hui l'une des plus ancienne société savantes de bordeaux.

Historique de la société[modifier | modifier le code]

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Les origines[modifier | modifier le code]

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La création de la Société remonte officiellement au 5 août 1808 sous le nom officiel de Société Philomathique du Museum pour l'instruction publique. Il faut en réaliter rechercher ses origines dès la fin du XVIIIe siècle, dans l'histoire du Musée de Bordeaux et du grand mouvement encyclopédique qui précéda la Révolution française vers 1783. Bordeaux, ville parmi les plus riche du royaume à cette époque, de goût, dotée d'une Académie et mère de Montesquieu, ne pouvait être qu'une ville d'esprit éclairé. Comme toutes les villes à cette époque, elle était au cœur des idées des Lumières. Il ne manquait qu'une société permettant d'acquérir des connaissances en arts, lettres et science.

C'est en 1783 que l'abbé Dupont des Jumeaux eut l'idée de créer une société , qu'il nomma le Musée de Bordeaux, sur le modèle de celles qui existaient à paris. "Je formai, dit-il, le projet de réunir dans la capitale de la Guyenne, tous les avantages du Musée de M. de Gebelin qui n'était qu'une société littéraire ; tous ceux du Musée de P. Pilatre où l'on donne des cours de différentes sciences et de langues ; ceux du salon de M. de la Blancherie où l'on expose des morceaux de peinture, sculpture, gravure, dessin, des modèles d'architecture navale, etc., et où l'on fait de la musique ; ceux des clubs qui doivent être un lieu de réunion et un moyen de communication pour les savants, les littérateurs, les artistes, les amateurs et les étrangers, et où l'on peut trouver toutes les feuilles périodiques, les mémoires des Académiciens et d'autres ouvrages à consulter ; enfin les avantages de la Société Philanthropique vouée uniquement à la bienfaisance[1]". C'est sur cette grande ambition que le musée créa des cours publics non gratuits : cours de mathématique, de physique expérimentale, d'astronomie, d'architecture, de langues grecques, hébraïque, latine, française, italienne et anglaise; ainsi qu'un cours de géométrie public et gratuit en faveur des artisans et ouvriers de toutes les classes et un cours professionnel d'architecture navale. C'est ces deux derniers cours qui donnerons par la suite à la Société Philomathique l'idée de l'enseignement technique, gratuit, en faveur de la classe ouvrière. Le Musée de Bordeaux disparu en 1796 avec les tentions de la Révolution, mais ses idées survécurent jusqu'en 1808 avec la création de la Société Philomathique de Bordeaux.

De 1800 à 1807 Rodrigues, collectionneur d'objets d'histoire naturelle, c'était associé à Goethals collectionneur de peinture, sculptures, gravures et objets d'art anciens, afin de créer le Muséum pour présenter leur collections, donner des conférences, des concerts, des cours publics et publier une revue nommée Bulletin Polymathique. En 1807 les deux hommes se séparèrent. Rodrigues créa le Muséum d'instruction publique et garda le Bulletin Polymathique. Puis en août 1808, Rodrigues réunis les anciens muséens afin de reconstituer l'ancien Musée de 1783 sous le noms de Société Philomathique du Muséum.


Histoire

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Dès son origine la société œuvre pour l'intérêt général de la ville et de ses habitants en devenant un véritable centre vivant. Ces principaux membres et dirigeants étaient des personnes issues des classe politiques et économiques de la ville comme des maires, des députés, des chefs d'entreprises, des avocats et des juges, ainsi que des membres de la Chambre et du Tribunal de Commerce. La société organisait des concours littéraires et des concerts grâce à son importante section philharmonique ; patronnait les cours publics du Muséum, et publiait des articles dans le Bulletin Polymathique ainsi que les comptes rendus de ses fêtes et de ses réunions. On trouvait au Muséum une galerie d'exposition "dans laquelle étaient rassemblées des collections nombreuses et variés d'objets d'histoire naturelle, des tableaux, etc..., un cabinet de lecture où l'on trouvait quatorze journaux politiques, littéraire et scientifiques, des cartes géographiques, les nouveautés qui s'imprimaient à Bordeaux, une bibliothèque avec un cabinet d'étude, un salon dans lequel on pouvait à tout heure jouir des agréments de la conversation d'une compagnie choisie[2]", une salle d'assemblée pour la Société Philomathique, sa section philharmonique et pour les cours qui se tenaient au Muséum. En 1809, la société offrait des cours d’électricité, de galvanisme, d'anglais, d'italien, d'histoire littéraire et ornithologie. En 1811, on trouvait le premier cours de sténographie.

En 1821, suite à la mort de Rodrigues, l'immeuble et les collection du muséum sont mise en vente et la Société se retrouve sans abri. Après quelque années d’errance, la société s'installe en 1825 dans le local du Waux-Hall fossés de l'Intendance. En 1831, la société rencontre des difficultés financière et est menacé de dissolution. Ses travaux sont suspendus et une commission de liquidation est mise en place afin de régler sa faillite. Elle reprend ses activités le 1er août 1833, et pour pallier a ce genre de situation, rends son nombre d'adhérent illimité. En 1838, elle déménage dans les salles du Casino 5 rue Rolland (aujourd'hui 12 rue du Jeu de Paume), puis en 1839, dans la maison Pagès, au coin de la place des la Comédie, des allées de Tourny et de la rue Mautrec.

Tout au long de ces années, la société réalise et s'implique dans un grand nombre de projets tournés vers l'innovation et la Révolution industrielle. En 1809, création d'un model réduit d'une machine aidant les bateaux à remonter le courant et naviguer; en 1810 organisation d'actions en faveur du vaccin antivariolique de Jenner; en 1822, création de fermes expérimentales; 1824, introduction du coton dans le midi de la France; 1827, premières exposition; 1828, introduction de l'élevage du ver à soie; 1839, cours gratuit de dévidage de la soie. En 1827, la société organise sa première exposition des produits de l'industrie, qui deviendra un évènement phare et récurrent. Entre 1822 et 1856, elle s'attèle également à l'organisation de nombreux cours gratuit pour adultes. Ses activités extérieures s'orientent donc dans deux directions principales : les expositions et l'oeuvre d'instruction pour les adultes.

A partir de 1840, sous les directives du ministre Guizot, la société crée une section d'archéologie pour la recherche et l'étude des monuments historiques de la régions. Elle prendra son indépendance en 1873 en tant que société archéologique. C'est donc autour de la Société Philomathique et surtout grâce à elle que des sociétés spécialisées vont se constituer, comme la Société des Amis des Arts, le Cercle Philharmonique et la Société Sainte-Cécile, ce qui rend caduc l'organisation d'expositions de tableaux ou d'auditions musicales par la Société Philomathique. La Société doit se réorienter, se recentrer. A travers ses salons, conférences et publications, elle vulgarise les inventions nouvelles et les avantages que Bordeaux et les bordelais pourraient en tirer. Elle va donc s'associer et promouvoir les initiatives qui permettraient le développement de l'industrie et du commerce, un enrichissement matériel, moral ou intellectuel pour la ville de Bordeaux. Les fondateurs déclaraient ainsi son objet : "Tout ce qui peut contribuer au progrès des connaissances utiles et agréables est l'objet de la Société Phililomathique. Son but est d’exciter l’émulation, d'animer l'industrie et de réunir les talents."

C'est sous l'essor économique du Second Empire (1852-1870), la société va compléter ses activités en reprenant la publication d'une revue.

La société Philomathique est aussi un cercle mondain et organise des Salons. Dans ce cercle elle offre tout type de ressources comme des journaux, des publications ou bibliothèque, mais aussi des salons de jeux et des salles de billard. La société devient alors l’un des lieux les plus fréquentés et les plus agréables de Bordeaux. Ces cercles seront en activité jusqu’au début de la guerre en 1939.

1859 Le legs Fieffé[modifier | modifier le code]

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En 1857, l'un des membres de la société, Charles Jean Pierre Louis Fieffe Montgey de Lièvreville décède. Il fait de la ville de Bordeaux sa principale légataire de sa grande fortune, avec pour condition de créer des écoles et autres institutions en liens avec le savoirs. La Société Philomathique de Bordeaux demande alors qu'une partie de ce Legs lui soit consacrer afin de construire un établissement d'utilité publique qui abriterait une école industrielle d'arts et métiers au coeur des quartiers habités par les classes ouvrières. Après l'accord de la mairie, la première pierre de l'école professionnelle fut posée rue Saint-Sernin le 20 juin 1869. Le bâtiment est un témoin historique, exemple des constructions scolaires du XIXe siècle avant l’ère Jules Ferry.

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

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Grâce a ses expositions, la Société avait acquis une réputation nationale et internationales. En 1828, la duchesse de Berry est envoyées par le roi Charles X pour visiter l'exposition. Le 27 juillet 1859, Napoléon III reconnaît la société comme établissement d'utilité publique par décret impérial, lors de sa visite de l'exposition des produits des Arts et de l'Industrie. En 1895, lors de la 13ème exposition des produits, nationale, internationale et universelle, c'est le président de la république Felix Faure qui rend visite à la Société. On peut ainsi voir l'intérêt porté à la Société Philomathique par les pouvoirs publics.

En 1900 lors de l'exposition universelle de Paris, la société reçoit deux récompenses : grand prix pour l'enseignement spécial industriel et la médaille d'or pour la protection de l'enfance ouvrière décernée par la Société Nationale d'Encouragement au bien.

Les meilleurs Ouvriers de France[modifier | modifier le code]

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Lucien Klotz (1876-1946), critique d’art et journaliste, crée en 1913 le projet des « Meilleurs ouvriers de France » afin de lutter contre la crise des métiers manuels de l’époque. En 1922 le ministre du commerce, Lucien Dior décide de créer une exposition annuelle de l’apprentissage au cours de laquelle sera proclamé dans chaque profession le « Premier Ouvrier de France ». Ce titre a pour but de féliciter ceux qui possèdent une parfaite maitrise de leur métier. Cette première exposition a lieu en Octobre 1824 à Paris où 200 chefs d’œuvre de toute la France sont exposés. Depuis, tous les 3 ans, 23 expositions nationales du travail ont été organisés, d’abord à Paris, puis en province (Grenoble, Angers, Lille, Strasbourg, Lyon..). En 1935, le titre de « Meilleur Ouvrier de France » est officialisé comme diplôme du Ministère de l’éducation National et en 2001 il est reconnu de niveau Bac+2. La société Philomathique a joué un rôle important dans ce concours dès ses débuts puisqu’elle a formé de nombreux ouvriers qui ont obtenu le titre. 115 participants issus de la société ont obtenu le titre entre 1924 et 2008. Et par conséquent le concours a participé aussi à la renommée de la société.

  1. Revue du centenaire de la Société Philomathique de Bordeaux, 1909, p.4 ; cité des Archives du Musée de Bordeaux. Bibliothèque municipale, Correspondance du Musée, 1785.
  2. Bulletin Polymathique, 1809, p.378