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Reprise du Fort de Vaux
Description de cette image, également commentée ci-après
Pages de garde J.M.O. Groupement Mangin et Prise du Fort de Vaux
Informations générales
Date 24 Octobre au 03 Novembre 1916
Lieu Verdun ( Damloup, Fleury-devant-Douaumont, Douaumont-Vaux)
Issue Victoire offensive française
Belligérants
France Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Commandants
Commandant G.A.C.
Général Pétain

et artillerie G.A.C
Général Franiatte

Commandant en chef
IIe Armée
Général Nivelle

Commandant Grpt D.E. Général Mangin

Commandant 74eDI
Général de Lardemelle

Commandant 63eDI
Général Andlauer

Commandant 50eBCP
Commandant Imbert

Commandant 71eBCP
Commandant Cour

Commandant 22eDI
Général Bouysson


Commandant 230eRI
Lt-colonel Viotte

Commandant 299eRI
Lt-colonel Vidal
Commandant en chef
Drapeau de l'Empire allemand Kronprinz Impérial Guillaume de Prusse

Cdt Maas-Ost-Groupe
Drapeau de l'Empire allemand General Von Lochow

Commandant secteur
Drapeau de l'Empire allemand Gal K. A. von Steuben

Commandant 34eDI
Drapeau de l'Empire allemand Galmajor T. Teetzmann

Commandant 9eD
Drapeau de l'Empire allemand Generalmajor J.R. von Bieberstein

Commandant 13eDI
Drapeau de l'Empire allemand Generalleutnant Kurt von dem Borne

Commandant 25eD
Drapeau de l'Empire allemand Generalleutnant Thaddaüs von Jarotzky

Commandant 54eD
Drapeau de l'Empire allemand Galmajor O. von Watter

Commandant 33eD
Drapeau de l'Empire allemand Generalleutnant Viktor Bausch

Commandant 53e RI Drapeau de l'Empire allemand

Commandant 50eD
Drapeau de l'Empire allemand Generalleutnant George von Engelbrechten

Bataille de Verdun 1916 (21 fév–18 déc 1916)

Coordonnées 49° 11′ 55″ nord, 5° 28′ 05″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Reprise du Fort de Vaux

La reprise du Fort de Vaux par les troupes françaises à l'automne 1916 est un épisode de la bataille de Verdun, en plein cœur de la Première Guerre mondiale.

Le Fort de Vaux est aux mains des troupes allemandes depuis le début du mois de Juin 1916, cet ouvrage français est un des points essentiels de la ceinture de fortification autour de Verdun.

Le contexte

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Suite à une série de victoires offensives allemandes (prise du fort de Douaumont, du fort de Vaux, batterie de Damloup…) le Général Mangin prend le commandement du Groupement D puis D.E. le 19 Juin 1916. (Également nommé Groupement Mangin[1]).

Durant l’été, les combats ne cessent dans le secteur. Les troupes françaises et celles allemandes se battent durement pour chaque mètre de terrain. Le front bouge en permanence de quelques mètres voire centaines de mètres, et le terrain conquis un jour par un camp est repris par l’adversaire le lendemain.

Par exemple, le 1er juillet 1916, on observe l’avancée la plus prononcée des Allemands vers Verdun. Ils seront arrêtés à La Poudrière, donc à environ 2km seulement des abords de la ville de Verdun (4km du centre-ville).

A l'inverse début Août, certaines troupes françaises portent le combat aux bois Fumin, à seulement 800m du Fort.

Détail carte du front de Verdun 11 et 12 Juillet 1916 Image HD
Détail carte du front de Verdun 11 et 12 Juillet 1916 Image HD

L’exemple de ce terrain pris et repris inlassablement au prix de nombreuses vies qui revient le plus souvent est celui du village de Fleury-devant-Douaumont; il changea 16 fois de mains entre Juin et Août 1916, entre les troupes françaises et Allemandes.

Mais aucun camp n’arrive à prendre réellement l’ascendant. Les Allemands dominent un grand nombre de points stratégiques, ce qui bloque toutes les tentatives de progression française vers le Nord et Nord-Est (pour dégager Verdun). Le fort de Douaumont, le fort de Vaux, la batterie de Damloup, le petit dépôt, l’ouvrage de Thiaumont et de nombreuses batteries isolées (batteries des carrières, de la fausse côte…) ainsi que beaucoup de crêtes sont aux mains des allemands. Les troupes françaises, qui avancent par les ravins, boyaux et espaces exposés sont systématiquement repoussées au prix de nombreuses vies. Mais les troupes françaises arrivent à garder les forts de Souville et Tavannes, ce qui stoppent l'avancée Allemandes vers Verdun.

-        Le 07 septembre, le Lieutenant-colonel Viotte commandant du 230eRI dira[2]:

«La situation est moins alarmante qu'au printemps mais pas brillante. L'ennemi a créé, sur des milliers d'hectares, un enfer de carnage et de feu; jour et nuit son artillerie déverse une avalanche de projectiles sur nos lignes et les effectifs continuent à fondre rapidement; l'usure est extrême et l'on sent que tout un hiver passé dans ces conditions serait terrible contre un adversaire qui tient toujours les maitres points d'appui du champ de bataille».

Le manque de résultats probants des attaques isolées menées depuis Juin, et sachant que les Allemands ont mobilisé une proportion non négligeable de leurs ressources sur le front de la Somme[2], pousse l'État Major à revoir sa stratégie.

-        Le 17 septembre 1916, le Général Mangin va faire une proposition (véritable point tournant de la suite de la bataille de Verdun sur ce front), une nouvelle stratégie avant l’hiver et avant un éventuel renfort de troupes allemandes venues d'autres batailles . Il est soutenu par son supérieur hiérarchique, le général Nivelle; qui va l'encourager à toujours se dépasser.

La proposition du général Mangin

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Voici un extrait de cette note n°2323/3[3] du Général Mangin au Général Nivelle commandant la IIe armée:

«Les opérations menées par le groupement D.E. ont eu pour résultats de constituer une barrière de plus, en avant de Verdun, sur le front: croupe 321, retranchement Z... bois de Vaux-Chapitre. Mais on ne peut pas affirmer que cette barrière ne sera pas enlevée, à la suite d'une grosse attaque; il y a donc le plus grand intérêt à organiser devant elle une avant-ligne pour éloigner les Allemands de Verdun d'une part, et les mettre dans l'impossibilité d'attaquer la barrière définie ci-dessus d'autre part.

1- L’étude du terrain fixe l'objectif de cette avant-ligne aux abords du fort de Vaux et de Douaumont. On sera moins bien sur ce nouveau front car les Allemands verront tout du fort de Douaumont et les communications seront difficiles. Mais l'intérêt tactique prime sur tout autre considération.

2- On peut se demander si la méthode des offensives de détail qui a donné de bons résultats peut continuer à être employée. Il n'en est rien. En effet, si les succès obtenus sont dus en grande partie à l'ascendant que nos troupes ont pris sur l'adversaire, le terrain a aussi une certaine influence. La position allemande formait une poche dans nos lignes, cette poche était située dans un ravin dont nous tenions une grande partie des crêtes. L'ennemi pouvait par suite être très facilement isolé de ses arrières par les tirs d'Artillerie, et en outre, les actions locales pouvaient se soutenir mutuellement en se prêtant un appui très sérieux.  Mais pour porter notre ligne actuelle en avant, la même méthode n'est plus possible, et c'est par une action à grande envergure qu'il faut progresser.

Moyen nécessaire:
- Infanterie: Front à attaquer environ 4000m, 1 bataillon pour 300m = 12 à 13 bataillons.
     - Ennemi: 1ère ligne 13 bataillons, 2eme ligne 5 bataillons 1/2, 3ème ligne 2 bataillons 1/2 et au repos 25 bataillons + 12 en cours de relève.
Or, c'est celui des deux adversaires qui aura les dernières réserves disponibles qui sera maitre du champ de bataille. C'est donc un total de 48 bataillons, soit 4 Divisions qui sont nécessaires pour mener à bien l'opération. Compte tenu des relèves, c'est en réalité seulement de 2 DI qu'il faudra augmenter les 2 DI déjà mobilisées (55e et 133e).

- Artillerie de campagne suffisante car augmentée de celles des 2 DI.

- Artillerie courte du groupement presque suffisante, sérieux avantages à augmenter le nombre de pièces à tir rapide et il faudrait une batterie de 370 approvisionnée à 400 coups pour des tirs de destruction sur les forts de Vaux et Douaumont. Les 2 mortiers de 270 et les 2 mortiers de 280 ne suffisant pas.

- Artillerie lourde longue: 143 batteries allemandes, nous pouvons contrebattre 49 de ces batteries, il reste donc 94 à contrebattre».

Le 21 septembre 1916, le général Nivelle approuve le projet d’attaque[4] (et Annexe n°562[5]).

Position des armées

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La IIe Armée, commandée par le général Nivelle, occupe le front de Chauvoncourt jusqu’à la frontière avec la Marne au niveau de Les Islettes, en contournant Verdun (sur la carte du 01/10/1916[6] encadré en violet il y a Verdun, encerclé de vert la IIe Armée et en pointillé vert le front dont nous parlerons autour des forts de Douaumont et de Vaux).

Le Groupement DE est positionné du bord de la Meuse au niveau de Bras-Vacherauville à la Route Nationale n°18 (de 1916 entre le Fort de Tavannes et Eix ≈D603 de nos jours), avec au Nord-ouest les groupements ABC et au Sud-Est le groupement F.


Soit environ 10 km de front. Ce groupement est composé de sous-groupements, composés eux-mêmes de plusieurs Divisions d'Infanterie, elles-mêmes composées de diverses unités (brigades, artillerie, brancardiers, services de santé, génie, chasseurs, Régiment d'infanterie, Prévôté, communications…).

Pour l’attaque du Fort de Vaux du 24 octobre 1916, le général Mangin, alignera la 74eDI sur un front d’environ 2150m.

Le 1er plan d'engagement

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Extrait du plan[7] du 24 septembre 1916, IIe Armée, Annexe n°627[8]. Le groupement DE disposera de 4 DI en 1ère ligne et de 3 DI en deuxième ligne.

  • Objectif 1: en 1 seul élan:  prendre les tranchées Nawé, Chomel, Multrier, Fulda, Clausewitz, le dépôt 2305, petit dépôt… pousser jusqu’à la résistance sérieuse de l'ennemi.
  • Objectif 2: tranchées Baleourier, Prusse, cote 374 et 4589, pentes ouest Ravin du bois Fumin… et s'il est possible s'emparer du fort de Douaumont.
  • Modifications: enlèvement tranchée Baleourier et ravin de la Dame, réaffectation de RI et artillerie.
Vue aérienne du champ de bataille de Verdun en 1916 (Rive Droite)
Dispositifs et objectifs de l'attaque au 24 octobre 1916 Image HD[9]

Les préparatifs

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- Le 23 septembre, la 148e Brigade (Colonel Challe) reçoit la mission d’établir les bases de départ et les communications pour l’opération.

- Le 03 octobre, instructions IIe Armée, Annexe n°828[33]:

Vue aérienne du Fort de Vaux 10 Octobre 1916

A J-6 on s'attaquera méthodiquement à toutes les batteries qui seront signalées comme faisant barrage dans la région de l'opération jusqu’à J-1.

Douaumont: J-1, le fort sera bombardé avec les gros mortiers de manière à en bouleverser les organisations.

Jour J: bombardement avec les projectiles les plus puissants.

Vaux: même tirs mais moins nourris.

- Le 06 octobre, la 74e DI se prépare à l’attaque[34] du Fort de Vaux.

- Le 09 octobre, la 63e DI section Génie, se juxtapose à celui du 74eDI pour aménager le terrain.

Exemple de tirs sur le secteur du Fort de Vaux par l'artillerie de la 74°DI[35] en octobre 1916
Canon de 75 Canon 155C Canon de 220
11 octobre 6967 coups 736 coups 346 coups
12 octobre 7100 coups 417 coups 7 coups

Et le 299eRI commence les exercices en vue de la grande attaque[36].

Les tirs de harcèlement sont quotidiens des 2 côtés; avec par exemple:

- Dès le 12 Octobre 1916, l'Etat Major étudie une offensive sur le Fort de Vaux, avec un rapport pour l'emploi d'un obusier de 400[37] sur la proposition du chef d'escadron Martin, commandant par intérim le groupement d'ALGP du GAC.

Objectif: Fort de Vaux à environ 13800m de distance.

Emplacement: a trouver à l'ouest du chemin de fer entre Dugny et Ancemont, à environ 1500m au SE de Dugny.

Matériel: obusier de 400 a prendre sur la batterie près de Baleycourt. Allouer pour le tir de 96 coups de 400. 10 jours de travaux prévus (construction chemin de fer…).

Proposition approuvée par le Général Franiatte le 16 Octobre 1916.

A partir du 16 octobre 1916, les différentes unités se préparent.

- Le 16 octobre, le 305e RI se mobilise sur le secteur.

- La date initiale du 17 octobre 1916 pour lancer l'offensive est repoussée car le mauvais temps des jours précédents n'a pas permis la préparation d'artillerie[38]. Le 30e RI reçoit l’Ordre Général d’Opération n°3 de la IIe Armée du 10/10/1916. Ce plan d'engagement à une action offensive d'ensemble, lui affecte le rôle de s'emparer des tranchées Heinmetz, Werder et Von Kluck.

- Le 20 Octobre, le 118e RI commence la reconnaissance et instruction, en réserve, en vue de l'offensive de Verdun.

- Le 21 Octobre, la préparation s’intensifie progressivement pour la 74e DI (vent violent, 0°c). Et l’Artillerie de la 63e DI exécute ses réglages par avions sur les points remarquables du secteur.

Le général Mangin va donc aligner les bataillons suivants pour prendre ce secteur du front.

Pour l'attaque, principalement la 74e DI, composées de la 147e brigade (222eRI; 299eRI; 50eBCP et 71eBCP) du colonel Giralt et la 148e brigade (230eRI et 333eRI) du colonel Challe, 3 groupes d'artillerie et 2 compagnies de génie.

Voir Carte (Prévision attaque 18 oct. 1916 fort de Vaux)[39] et carte de détail du 50eBCP[40].


Plan Attaque fort de Vaux 24Oct 1916 du 50eBCP
Prévision attaque 18oct1916 fort de Vaux
Effectifs engagés
50e BCP 838
71e BCP 1134
333e RI 1800
118e RI 2831
230e RI 1700
299e RI 494
222e RI 704
30e RI 552
216e RI 1200
Total ~11253


Ces effectifs sont compris avec les bataillons de réserves et les relèves.

Seront engagés environ 7000 soldats pour les 2km de front lors de l’assaut.

Et la glorieuse tâche d'attaquer le fort de Vaux sera pour le 50e BCP[41].

Exemple d'équipements d'un soldat, le 401eRI[42]:

  • 150 cartouches par hommes armé du fusil
  • 2 grenades par homme
  • 2 sacs à terre par homme
  • 4 jours de vivres de réserve (en plus des vivres du jour)
  • 2 bidons de 2 litres (remplis d'eau et de vin)
  • 1 outil portatif
  • 1 panneau de toile

Le plan de mission de l’attaque du fort

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Extrait plan d'engagement 50eBCP pour l'attaque du Fort de Vaux Octobre 1916

Le 21 octobre, le chef de bataillon Imbert, commandant le 50eBCP, reçoit le plan de mission suivant de la 74e DI, IIe Armée[43].

Mission: opération d'ensemble dont le but est de rejeter l'ennemi au-delà du fort de Douaumont.

  1. Front 1: 333e RI renforcé par une compagnie du Génie s’empare du boyau Fulda à l'heure H
  2. Front 2: gagner le point b inclus et la batterie 4591 exclus à H+3
  3. Front 3: attaque du Fort de Vaux à H+3

Pour le Fort de Vaux:

- 9e compagnie du 50e BCP: entre H et H+3 transport sur le front n°1

A H+3 enlèvement du front n°2

Après H+3 ravitaillement des fronts 2 et 3, nettoyage du fort.

- 7e et 8e compagnie 50e BCP: à H+3 attaque du fort, occupation, nettoyage.

- Compagnie de mitrailleuses H position dans Bluzet.

- Peloton de pionniers et équipe de grenadiers (Lieutenant Blaise) avec la 8e, mission spéciale pour attaque du Fort de Vaux sur Front 3.

- Génie renfort des compagnies.

Direction d'attaque /Axe de marche:

  1. attaques fronts 1 et 2, corne ouest du fort de Vaux à partir de la tranchée Molke.
  2. attaque front 3, corne Ouest 7e Cie, corne sud 8e Cie, et gorge de l’ouvrage 9e Cie.

Progression par bonds successifs à l'allure moyenne de 100m en 4 minutes.

Cette allure permet à l’artillerie d’allonger son tir pour rester juste devant la ligne offensive française, le but étant d’éviter de bombarder les soldats du même camp. Par temps clair, le tir est adapté par un rapport d’avions, ballons ou à partir de points d’observation en temps presque «réel». Lorsque l’observation à «distance» n’est pas possible, des coureurs sont envoyés pour aller voir la situation et revenir faire un rapport (surtout pendant les attaques) ou par pigeons; la plupart du temps plusieurs coureurs et plusieurs pigeons sont envoyés car il y avait beaucoup de pertes des messagers.

L’ALGP effectue 48 tirs d’obusier de 400 et 70 coups de 370 sur le Fort de Douaumont[44].

Le 22 octobre, l’artillerie de la 63eDI prépare l’attaque sur la région Douaumont-Vaux. Elle effectue ses réglages, prépare les tirs de barrage en avant du 1er objectif puis les tirs d'accompagnement de l'infanterie du 1er au 2ème objectif ainsi que les tirs de pilonnage.

Le 23 octobre 1916, après la visite du général Pétain et du général Nivelle au Général Mangin, il est décidé que l’attaque aura lieu le lendemain 24 à 11h40[45].

L’obusier de 400 de Baleycourt tire sur le fort de Douaumont 4 coups et celui de 370 tire 70 coups[46]; vers 14h45, il est observé plusieurs crevaisons, il semble y avoir le feu. L’incendie avait mis le feu à un dépôt de benzine, fusées et grenades. La garnison allemande avait dû évacuer le fort où il n’était resté que des hommes de garde dans le coffre Nord de contrescarpe et quelques mitrailleurs téléphonistes enfermés par les éboulements dans la tourelle de 75[47].

40 coups de 370 sont tirés sur le Fort de Vaux[46], une violente explosion est constatée et une vingtaine d'Allemands s'échappent du fort[47].

Une pièce de 400 est retirée de Baleycourt et envoyée à Fleury-sur-Aire puis sur Dugny (Meuse) pour tirer le lendemain sur le fort de Vaux. Mais cet obusier subira plusieurs avaries, bouteilles à air pour les freins vides ou avec une pression insuffisante ou encore bouteilles à pas inversés donc non compatibles[46]

Les compagnies prennent leurs positions.

La 1ère ligne est si bombardée qu'elle n'existe plus, il faut, de nuit et à la boussole, se caser dans des trous d'obus. Les hommes sont des blocs de boue, ils remettent en état les armes[48].

Tout est en place à 2h (du matin le 24 oct.), les tranchées Hohenlohe, Kurtenaz, Suphate sont occupées et les compagnies qui ne trouvent pas de place dans ces tranchées restent dans le boyau Belmont.

Positions et ordre de bataille allemand au 24 octobre 1916 sur ce front[49].

Le général Mangin installe son PC dans l’ouvrage rond.

L'attaque

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Mardi 24 octobre 1916

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Après une longue nuit pluvieuse et sous de faibles bombardements, c’est dans un brouillard intense que commence cette journée. La vue est impossible à plus de 3 à 4 mètres[50]. Malgré le temps, les ordres sont maintenus[51].

Malgré cette longue attente fébrile, les hommes ont hâte d'attaquer pour sortir de la mer de boue dans laquelle ils pataugent et d'aborder l'adversaire. On se demande comment on ira dans ce terrain signalé d'ailleurs par un document officiel comme peu favorable à une attaque mais que l'on traversera malgré tout[48].

Le terrain est boueux, très difficile, les trous d’obus sont remplis d’eau. Il y a encore beaucoup de lignes de barbelés intactes.

7h30: la préparation de l’artillerie commence.

10h00: le bombardement s’intensifie.

11h40: 1ères vagues d’attaques, les tranchées allemandes Werder, Strinketz, Mudra, Seydlitz, Moltke et Brochemuch sont enlevées d’un bon sans arrêt (en 5 minutes environ), le brouillard épais favorise la marche et permet de surprendre l’ennemi. Les tranchées Sophie et Ilsa sont dépassées, malgré la présence d’assez nombreux cadavres et d’où de nombreux groupes Allemands s'avancent vers les unités françaises bras en l'air, criant "kamerades"[52] et sont fait prisonniers.

11h53: riposte allemande, tirs très violents.

L’avancée est stoppée 40m avant la tranchée Fulda (limite de l’objectif n°1) devant une tranchée encore en assez bon état, garnie de défenseurs résolus, flanqué par des mitrailleuses situées au petit dépôt[40].

12h10: les carrières sont conquises, l’ennemi (Allemands) surpris se sauve devant l’élan des fantassins Français.

12h35: ordre de mobiliser les moyens nécessaires pour prendre le petit dépôt avant 13h40, car il bloque l’avancée dans le secteur du fort et retarde la mission. Mais cet objectif ne réussit pas.

12h40: l’ennemi déclenche sur le secteur un tir de barrage d’une violence inouïe[40].

Un des premiers officiers Français à tomber au combat est le capitaine Jolly (ou Joly) du 71e BCP. Il est tué (par les Allemands) en tête de sa compagnie (la 7ème); descendu ( porter) par un chasseur (il s’agit de la dénomination d’un soldat du BCP) de sa compagnie au fond d’un boyau, avant d’expirer, il pu dire:

«Je meurs pour la France. Dites au Commandant que ma dernière pensée est pour la France!»[53].

Il sera décoré quelques jours plus tard, à titre posthume.

Beaucoup de chefs de section sont mis hors de combat ou tués. Il s'ensuit une certaine désorganisation.

Le Lieutenant-colonel Vidal, commandant du 299e RI, donne l'ordre de ne pas progresser au-delà du front1 avant d'avoir pu briser la résistance ennemie et enlever le petit dépôt[54].

Les tranchées ennemies n'ont pas été coupées, isolées et reçoivent des renforts pour les contre-attaques.

Du côté français, difficultés à ravitailler en grenades, après 3 tentatives une corvée passe enfin à 17h[55]. On a vu que les soldats partaient avec 2 grenades, donc il fallait souvent prendre le matériel des camarades morts ou ceux des allemands, les soldats avaient appris à utiliser les grenades allemandes.

Progressions très difficiles, fortes pertes surtout des cadres (officiers[56]) et résistance ennemie très intense.

Vers 14h00: après avoir passé la tranchée Von Cluck, le sous-lieutenant Martin du 30e RI s’empare de la batterie de Damloup. Pour cette belle action, au-delà de ses objectifs mais sachant profiter des circonstances, le sous-lieutenant Martin sera proposé comme chevalier de la légion d’honneur[57].

Suite à une avancée correcte jusqu'au front 2, le chef de Bataillon donne l'ordre de reprendre la marche et pousser sur le fort de Vaux.

14h15: le brouillard étant dissipé, le Général de DI demande le concours de l'ALGP pour écraser le Fort de Vaux sur lequel on signale des mitrailleuses en action[58].

A14h30: le 50e BCP est aux positions 4591 et 4690 sur plan du 50e BCP (300-350m du fort).

14h50: le fort de Douaumont tombe[59].

15h45: le chef de bataillon du 50e BCP est blessé, il passe le commandement au capitaine Magner, le bataillon est à 300-350m du Fort mais est stoppé principalement en raison d'une forte résistance du petit dépôt. Les effectifs sont réduits à 60-70 hommes par compagnie, les équipes sont disloquées. Le 50e BCP est "mangé" (décimé) avant le moment où il aurait dû attaquer le fort avec tous ses moyens[41]. 3 bataillons sont absorbés dans la manœuvre d'encerclement sur la région du Petit Dépôt[58].

16h40: l’assaut est donné sur le petit dépôt, centre de résistance ennemi, sous le commandement du Chef de bataillon, qui en tête et au centre entraine ses hommes en chantant la Marseillaise[60]. De nombreux ilots de résistance ennemi se rendent.

20h45: le petit dépôt tombe. Le commandant Ricamdet (299e RI) occupe les lieux. L’ilot de résistance de Mudra tombe également.

Le soir: le Général Mangin donne l’ordre d’opération pour l’attaque sur le Fort de Vaux pour le lendemain et sur le village.

Front 24 octobre 1916 fort de Vaux[61]

Les hommes creusent tranchées et niches pour la nuit, et grignotent une partie des vivres sauvées de la boue[52].

Tous les objectifs sont atteints, plus de 4000 prisonniers sont dénombrés dont plus de 100 officiers[62].

L’artillerie, celle de la 74e DI aura tiré 27937 coups de canon de 75mm, 9410 coups de 155 et 1745 coups de 220 et celle de la 63e DI en tira 24000 coups[63], sur le secteur pour cette première journée d’offensive.

L’obusier de 400[46] de Dugny est prêt à tirer sur le Fort de Vaux et tire 10 coups et celui de 370 tire 23 coups.

L’attaque du fort de Vaux reprendra le lendemain[64] après une violente et minutieuse préparation d’artillerie et l’ALGP complètera par des tirs de destructions dès que la visibilité le permettra.

Pour tranchée et pour abri, le soldat n'a que son trou d’obus: c'est là qu'il doit vivre et combattre[65].

Mercredi 25 octobre 1916

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Le Fort de Vaux - Vue aérienne du 25 Octobre 1916

Le front n°2 est complètement atteint.

Il n’est plus question d’attaque sur le village de Vaux pour le moment.

Sont ajoutés à l’attaque du Fort de Vaux, 2 bataillons du 216e RI et 1 bataillon du 333e RI (63e DI) et placés sous les ordres du lieutenant-colonel Perchenet, commandant le 216e RI[66].

9h30: un avion français survole le Poste de Commandement Fontaine et lance un message lesté contenant le tracé de la ligne occupée[67].

10h00: déclenchement de l'attaque sur le fort (initialement prévue à 9h30, beaucoup d’ordres et de contre-ordres). Malgré le tir de barrage de l'artillerie et les feux de mitrailleuses partant du Fort, l'attaque progresse jusqu'aux abords de l'ouvrage (300m)[68].

A10h40: le Fort est encerclé[69] au Sud et à l'Ouest mais des feux de mitrailleuses, placées à la corne SE sur la superstructure et dans le boyau d'Iena, empêchent de prendre pied dans le fort où les destructions effectuées par l'artillerie sont insuffisantes. Les unités de 1ère ligne française sont arrêtées aux abords du Fort.

Le 216e RI est stoppé à 300-400m (point 4889)[68] du fort par le feu nourri de plusieurs mitrailleuses, quelques hommes parviennent à gagner la superstructure du Fort, d'autres cherchent à lancer des grenades dans les créneaux de mitrailleuses.

A 11h00: la droite de la 23e compagnie, (6e bataillon du 333eRI) sous les ordres du Lieutenant-colonel Franchet, se trouve à la hauteur de la corne Nord du fort mais elle est soumise aux feux des mitrailleuses ennemis, elle n’arrive pas à avancer et reçoit l’ordre de repli sur le front 2[70].

Le 230e RI ne réussit pas à pousser sa ligne au-delà des carrières 3696 dans le ravin des fontaines, l’attaque sur le village de Vaux est annulée.

Zoom Front le 24 octobre 1916 à 20h Fort de Vaux [71]
Zoom Front le 24 octobre 1916 à 20h Fort de Vaux [71]

Les boyaux Altenkirchen et Gotha tout particulièrement sont encore bien organisés côté allemand[72].

Deux bataillons sont présents aux abords du fort de Vaux; un au Sud du fort et l'autre dans la batterie 5090 (moins de 200m du fort voir carte), malgré les efforts de l’ennemi, ces positions étaient maintenues en fin de journée.

Une contre-attaque allemande est repoussée sur la batterie de Damloup; réorganisation du front contre lequel les tentatives faites par l’ennemi sont toutes venues se briser.

A la nuit, Ordre particulier n°1[73], repli sur front 2 pour permettre une nouvelle préparation d'artillerie. Mais les ordres mettent parfois plus de 2h à arriver (coureurs) et encore 3h à être exécutés (bombardements et mitrailleuses).

L’attaque du fort de Vaux reprendra le lendemain, 26 octobre, avec 3 bataillons en ligne.

Pendant la nuit, aucune réaction (infanterie) de l’ennemi sauf un violent bombardement des positions conquises.

Ordre particulier n°4215sc du Général Nivelle

Pour cette journée, l’artillerie de la 74° DI aura tiré 61232 coups de 75, 8623 de 155 et 2100 de 220[74] sur secteurs Douaumont et Vaux. Et celle de la 63° DI, tira 16000 coups, principalement sur le fort, pour accompagner les tentatives de prise. Il faut attendre la nuit pour pouvoir déplacer les bataillons; les mitrailleuses du fort et celle du fond de la Horgne (et d’autres isolées) infligent de lourdes pertes à ceux qui essayent pendant la journée.

En illustration l'ordre Particulier n°4215s/c[75] du Général Nivelle, commandant la IIème Armée, aux troupes.

Les relèves sont très difficiles et le ravitaillement en vivre et munitions aussi.

Note[76]: selon des renseignements des prisonniers du 53e RI allemand on saura que la garnison du fort le 25 octobre était de 280 à 300 hommes (2 compagnies). Sept casemates occupées chacune par une quarantaine d’hommes (53eRI et 192eRI). Soutenus par 6 bataillons et 2 régiments aux alentours, avec un souterrain non répertorié au boyau D'Iena.

L’ALGP tira sur le Fort de Vaux, le matin du 25 octobre, 14 coups de 400 de Dugny et 9 coups de 370.

Jeudi 26 octobre 1916

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Les forces françaises craignent une forte contre-attaque allemande; les bombardements allemands sont violents.

C'est dans ces conditions terribles et extrêmes, un terrain chaotique et des communications presque impossibles, sur une ligne de défense flottante et mal définie; que les soldats Français, qui ne peuvent compter que sur leurs armes, isolés, pour parer à toute éventualité, réorganisent et renforcent les positions gagnées.

L’artillerie de la 74e DI, tire 39230 coups de 75mm, 4834 de 155 et 332 de 220 sur le fort et sur le boyau Altenkirch.

Le manque de cadres et d'effectifs obligent les compagnies à se réorganiser, 3 compagnies deviennent 2; et remettent en état les tranchées.

Le Poste de Commandement est installé au petit dépôt.

12h45, le bataillon du 305e RI va tenter d'obtenir la prise du boyau d'Altenkirchen et Gotha qui n'a pu être obtenu par le 230e épuisé. Attaque fixée à 16h00 et finalement exécutée vers 17h00, retardée par un violent tir de barrage ennemi.

Les points 4200 et 4298[77] sont atteints mais le boyau Altenkirchen est fortement occupé par les forces allemandes.

Le 216e RI relève le 50e BCP, le 6e Bataillon doit marcher directement sur le Fort de Vaux et s'établir solidement sur la superstructure, soutenu par la 333e  à gauche et le 4e Bataillon à droite.

Après une bonne avancée, les bataillons se heurtent à un tir nourri de l'ennemi et l'ordre est donné de stopper la progression. L'ordre ne parvient pas aux 21e et 22e compagnies qui font un nouveau bond et arrivent aux abords immédiats du Fort de Vaux. Quelques hommes parviennent même à gagner la superstructure du Fort[78]. Mais ils sont pris à partie par les batteries ennemis de la Woëvre et subissent de lourdes pertes.

Les tentatives de communication restent infructueuses toute la journée et la nuit.

Du 27 octobre au 03 Novembre 1916

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Les bataillons français restent sur les positions conquises où ils sont soumis aux bombardements ininterrompus de l'artillerie ennemie[79]. Ces troupes se réorganisent, mais surtout gardent le terrain conquis, elles ne lâchent rien![80]

La lutte se poursuit sans trêve et chaque jour quelques éléments de tranchées ennemies sont entre les mains françaises, permettant ainsi d'améliorer et d'organiser complètement les positions conquises. Les troupes françaises s’empare de la tranchée Seydlitz…

L’artillerie tire environ 10000 coups par jour.

«Pour poursuivre l'attaque du Fort de Vaux, il est nécessaire de faire appel à des troupes fraiches placées sous un commandement unique. C'est à la 63°DI qu'est confiée cette mission»[81].

Pour le 28 octobre 1916, le 107e BCP écrira[82]:

«Nos chasseurs sont des hommes de boue du moins par l'aspect. Plus de moyen de les abriter, le froid pénètre; gare aux engelures de pied. Que n’avons-nous la pommade anti-gel de l’hiver dernier en Alsace!!!».

Le 29 Octobre à 18h, relève très difficile de la première ligne, 333e RI, 50e BCP et 71e BCP. Préparation du terrain en vue de l'attaque ultérieure du Fort de Vaux[83].
Le JMO du 299eRI résumera fort bien ces quelques jours[84]:

«Du 27 au 2 novembre 1916, seul Régiment de la Division qui ne soit pas relevé, le 299e est soumis à une dure épreuve, par un mauvais temps persistant, avec un ravitaillement à peu près impossible, il occupe des tranchées qui sont continuellement démolies par des bombardements d’une violence inouïe et qui sont soumises , à 400m de distance au feu implacable des mitrailleuses du fort de Vaux.

La tâche est d’autant plus difficile que le nombre des officiers et sous-officiers est très réduit: 19 officiers sur 31 montés ont été tués, blessés ou disparus.

Mais le Régiment interdit l’accès au ravin de la Horgne, il tient sous ses feux le fort de Vaux et empêche l’ennemi de s’en approcher de jour au Sud et à l’Est.

C’est sa mission, c’est son devoir, il le remplit intégralement.»

Le Régiment a acheté chèrement sa gloire.

Cette phase d’occupation est essentielle, car le fort n’est plus ravitaillé que par un boyau, celui d’Iena et le souterrain non répertorié mentionné plus haut.

Un fort comme celui de Vaux est pratiquement imprenable en attaque «directe».

Les 2 camps savent qu’il faut, soit le couper de ses lignes, soit l’écraser sous des gros obus comme à Douaumont.

Calibre et nombre de coups tirés lors de l'attaque du Fort de Douaumont du 21/10 au 26/10/1916[85]et[47]
Canon de 75 Canons de 80 à 120mm Canon de 155 Canon de 220 Gros calibres 270 à 400mm
504'000 115'000 157'500 132'000 978

Quand le 24 octobre une partie du bataillon Croll (38e DI) arrive au fort de Douaumont, il traverse la superstructure qui n’est qu’un amas de ruines[86].

Mais, comme retracé ci-dessus, sur le fort de Vaux l’artillerie lourde n’a pas pu préparer complètement le terrain ( 401 coups de gros libre 270 à 400mm) pour les 3 assauts qui l’ont successivement attaqué.

C’est pour cela que souvent on voit écrit: «s'emparer du fort de Vaux si possible[87]». Sur les cartes cet objectif est en pointillé un peu comme un "plus".

Mais il semble important de posséder les 2 forts pour être vraiment maitre du terrain alentour, tactiquement et symboliquement.

Les allemands le savent bien, en juin le commandant Raynal et ses hommes ont résisté au maximum pour garder le fort de Vaux français lors de l'offensive allemande, et maintenant la situation est inversée. Isolées, les troupes du fort doivent capituler, et ces évènements sont encore dans l'esprit des 2 camps. Si les allemands sont isolés dans le fort, ils devront se rendre à un moment.

L'artillerie poursuit les tirs en vue d'une attaque[88].

Le 02 novembre, l'artillerie de la 74eDI effectue des tirs de démolition sur le fort de Vaux[89] et «vers 11h, forte explosion dans le fort de Vaux à la suite d’un tir de notre (française) artillerie lourde (mortier de 220mm)»[90].

Vers 15h[91] communication radio les allemands ont évacué le fort[92].

A 23h, une reconnaissance doit aller vérifier[92].

Le 03 Novembre: l'ordre d'attaque est donné pour 1h pour vérifier. Le Capitaine Fouache et ses hommes parcourent la superstructure, le Capitaine tombe du haut du Fort et se contusionne gravement. C'est finalement le Lieutenant Mathelier (118e RI) qui trouve un passage par un trou bouché de sacs de terre près de la porte de la gorge[91].

A 3h, le Fort est occupé par les troupes françaises; les Allemands s'étant bien résignés de leur défaite après presque 10 jours de combats.

Le 04 Novembre, le général Andlauer nomme le capitaine Peyron du 298e RI, commandant provisoire du Fort de Vaux[93].

  • Le fort est de nouveau français.
Estimation des pertes française lors de la Prise du Fort de Vaux du 24 Oct. au 03 Novembre 1916[94]
50eBCP 71eBCP 333eRI 118eRI 230 eRI 299 eRI 222 eRI 30 eRI 216 eRI Totaux
Tués

(dont officiers)

26

(3)

66

(2)

167

(5)

70 116

(10)

232

(7)

84

(7)

32 88 881

(34)

Blessés

(dont officiers)

142 160

(11)

562

(16)

374 421

(11)

398

(12)

250 74

(18)

497 2878

(50)

Disparus 14 22 104 81 20 5 273 519

En tout, sur ce secteur de front seront fait 5554 prisonniers allemands dont 138 officiers[58] et selon une estimation les pertes allemandes s'élèveront à environ 20000[95] hommes.

Le 02 Novembre 1916, Le général Mangin recevra la plaque de grand-officier de la Légion d'honneur[96], que le Président français lui remettra le 05 Novembre dans la cour du moulin de Regret à Verdun.

Président Français Croix de guerre 299eRI Verdun 1916

Le 06 Novembre 1916, une sélection de soldats des sections engagées dans la prise du fort de Vaux défileront et seront décorées par le Président de la République, Raymond Poincaré, à Robert Espagne[97]. Il décorera aussi les drapeaux des bataillons récompensés, par exemple il accroche la croix de guerre au Drapeau du 299e RI[98].

Entre autres, Il fait chevalier de la Légion d’honneur le capitaine Chevanney du 333e RI, le lieutenant Lamy-Quique du 230e RI[99] et le commandant Charpy[100] de l'État Major de l'Artillerie de la 74eDI au grade d'Officier.

Puis à Brillon-en-Barrois, le Président fait chevalier de la Légion d'Honneur le sous-lieutenant Touer et le capitaine Du Luc du 401eRI[101], et attache la Croix de Guerre sur le drapeau.

Beaucoup d'officiers et de soldats seront décorés pour cette bataille, il semble plus raisonnable de citer ceux décorés de la plus haute distinction qu'est la Légion d'honneur sans enlever le mérite et la bravoure de tous les combattants.

- Seront nommé dans l’Ordre de la Légion d’Honneur au grade d’Officier:

Le lieutenant-Colonel Viotte, commandant le 230e RI[102] et le commandant Ballay du 305eRI.

- Seront nommé dans l’Ordre de la Légion d’Honneur au grade de Chevalier:

Le capitaine à TT (titre temporaire) Fonbonne de la 21ecompagnie du 230e RI; le lieutenant à TT Fromaget commandant la 19eCie du 299e RI; le capitaine Toupet, commandant la 21eCie du 299e RI; le capitaine Chevanney du 333e RI; le capitaine à TT Chadue au 305e RI chevalier; le capitaine à TT Porter au 305e RI chevalier.

Et le soldat Ronechon au 305e RI chevalier:

«soldat d’un courage et d’une énergie exceptionnels. Le 26 octobre 1916, a découvert par son initiative heureuse, l’entrée d’un abri bétonné où s’était refugiés une demi-compagnie ennemie; a attaqué cette entrée à coups de grenades, s’est précipité dans l’abri et par son attitude résolue, a réussi à faire mettre bas les armes à une soixantaine d’allemands, dont plusieurs officiers»[103].

La bataille continue

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Front approximatif 3 novembre 1916 18h autour du fort de Vaux [104]
Front approximatif 3 novembre 1916 18h autour du fort de Vaux [104]

On observe que la prise du Fort de Vaux (ou de Douaumont d’ailleurs) ne marque pas la fin des combats dans le secteur; mais justement mènera, ou contribuera, à ce qu'on appellera la Victoire de la bataille de Verdun.

Dès le 26 Octobre, le général commandant la IIe armée, le général Nivelle, insistait sur la nécessité de reprendre l’attaque sur le fort de Vaux en la combinant avec une opération sur les ouvrages de Lorient et d’Hardaumont[105].

L’exploitation immédiate du succès du 24 octobre n’avait pas été envisagée, l'offensive avait pour but de repousser l’ennemie de Verdun[106]. Mais ces évènements successifs guideront vers la victoire du 15 décembre.

Front groupement Mangin 3 décembre 1916 Douaumont-Vaux Image HD[107]

Le 03 novembre le front est juste quelques mètres derrière le fort, image du haut ci-contre.

Et le 03 décembre 1916, le front est toujours à environ 700m au Nord du fort de Douaumont et à moins de 1.5km au nord du fort de Vaux (voir image ci-contre).

Récapitulatif des jours suivants la prise du Fort de Vaux[108]:

4 novembre 1916: ne plus tenter d’actions de détails qui ne procurent que des résultats médiocres et trop couteuses. Planification de l’attaque du 13 novembre. Le 82e RI (9e DI) pousse au contact de l’ennemi.

5 novembre: légère progression secteur Belrupt.

6,7,8 novembre: Bombardements

Le 07 novembre 1916, le front est à environ 1km derrière le fort de Vaux et à moins de 200m de celui de Douaumont.

9 novembre: attaque allemande sur tranchée Deleau repoussée. Violent bombardement des forts de Vaux et Douaumont.

10 et 11 novembre: RAS, artillerie allemande particulièrement active, obus de 105, 150 et 210sur le ravin de Bazil, Bois Fumin... et particulièrement sur le fort de Vaux et ses abords[109].

12 novembre: activité de l’artillerie allemande (fort de Douaumont et ravin Bazil).

13 novembre: attaque française sur le boyau de Halle.

14 au 18 novembre: bombardement des forts de Vaux et de Douaumont.

19 novembre: arrivée de la 21e DI.

20 novembre: arrivée de la 123e DI.

21 et 22 novembre: bombardement des premières lignes du secteur de Douaumont.

23 novembre: le général Dauvin (21e DI) prend le commandement du secteur de Douaumont.

24 et 25 novembre: ras

26 à 29 novembre: bombardements violents.

30 novembre: attaque du poste de la station de Vaux.

1 au 13 décembre 1916: bombardement et préparation de l’attaque, à partir du 10 décembre.

14 décembre: simulacre d’attaque français pour révéler les positions des batteries allemandes.

Dispositif Français autour de Douaumont 15 décembre 1916 Image HD[110]

Le Général Nivelle, nommé par Décret présidentiel du 12 décembre 1916 au commandement en Chef des armées du Nord et du Nord-Est, quitte la IIe Armée le 15 au soir. Il est remplacé par le général Guillaumat[111]. Il aura juste le temps de remercier la IIe Armée pour cette victoire[112].

15 décembre 1916: l’attaque commence à 10h. But: repousser l’ennemi. Cette victoire mènera à la "fin" de la bataille de Verdun.

Le 17 décembre: tous les objectifs sont atteints et marque la fin du groupement Mangin[113].

En fait, on le voit, pendant la 1ère guerre mondiale les combats n’arrêtent jamais vraiment; même après la prise des 2 forts les combats continuent. Même après la «fin symbolique» de la bataille de Verdun le 18 décembre 1916, la ville de Verdun subit des bombardements[114] et les combats se poursuivent quotidiennement sur le front juste derrière les forts de Douaumont et de Vaux (à peine à 3 km au "Nord").

19 décembre: attaque des chambrettes.

20-21 décembre: bombardements sur Thiaumont, Fleury, Fort de Vaux….

Le 22 décembre 1916 à 08h, le général Mangin quitte la IIe armée et prend le commandement de la VIe armée[115].

Tout le secteur subit un traumatisme durable et toujours aujourd’hui est classé en «zone rouge».

Compléments / commentaires

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La notoriété de la bataille de Verdun réside principalement sur le fait que quasiment tous les régiments et bataillons français sont venus combattre sur ce front, c’est ce qui fait que Verdun n’est pas une bataille comme les autres et que dans quasiment toutes les familles françaises, un soldat de 14-18 «a fait Verdun». 

La grande offensive du 24 octobre avec les prise des forts de Douaumont puis de Vaux, complétée par la victoire du 15 décembre 1916 sont ce qui sera appelé "la fin de la bataille de Verdun" ou plus clairement la "fin victorieuse de la première offensive devant Verdun".

Fronts successifs Bataille de Verdun 1916-1918[116].
Victoire de Douaumont, Vaux 24 Octobre 1916- 3 Novembre 1916


Par intérim: pour combler le manque d’officiers (tués) ou par valeur individuelle, les promotions de rang militaire se font d’abord à titre temporaire (TT) ou parfois précédé d’un remplacement par intérim, puis parfois confirmé dans ce grade. De simples soldats en 1914 ont pu finir capitaine à la fin de la guerre ou plus.

Citations

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Le lieutenant-colonel Viotte écrira (ordre de régiment n°350)[117]:

«Le 230e est rentré dans le secteur de Verdun à la date du 23 Octobre; il en sort à la date du 27; il s'y est couvert de gloire. Sur un front de 500m, sur une profondeur de12 à 1500m, il s'est emparé de 4 lignes de tranchées ennemies, il est à l'Étang de Vaux, il a fait plus de 300 prisonniers, pris au moins 10 mitrailleuses. Ses pertes sensibles, mais combien glorieuses, témoignent assez de l'âpreté de la lutte, de l'énergie de ses officiers, de ses cadres et de ses hommes. Le 230e est un régiment de braves, et le Lieutenant-colonel est fier de le commander. Il salue ceux qui sont tombés pour la Patrie.»

Le Colonel Challe, commandant de la 148e brigade écrira (Ordre Général n°55)[118]:

Dans les attaques des 24 et 25 octobre, les Régiments de la 148e Brigade ont, aux prix de leur sang, illustré leurs drapeaux d'une gloire qui ne cède à aucun autre. L'Infanterie ennemie, qui avait peu souffert du bombardement, a été délogée de haute lutte de 3 et 4 lignes de tranchées. C'est un magnifique succès dont tous doivent être fiers. Le Colonel Commandant la Brigade salue avec émotion les braves, trop nombreux, qui ont acheté cette victoire de leur vie. Il souhaite une prompte guérison aux blessés qui n'ont quitté la lutte qu'après épuisement de leurs forces. A ceux qui restent et ont peiné et souffert jusqu'au bout, il dit son admiration pour leur héroïsme, sa fierté d'être à leur tête, sa conviction profonde que jamais le Boche ne tiendra devant eux.

Citation pour récompense du sergent Vidal Pierre, 19e compagnie du 299e RI[119]:

«Sous-officier très brave; blessé grièvement en se portant à l’assaut d’une tranchée ennemie, a continué à combattre à coups de grenade et de pierres jusqu’à la reddition de la garnison».

Citation pour récompense du sergent Morin Jean-Baptiste, du 305e RI[103].

« Agé de 58 ans et engagé volontaire pour la durée de la guerre, est au front depuis fin 1914 et montre, en toutes circonstances beaucoup d’énergie et de courage. Évacué pour maladie, est revenu au bataillon à peine guéri. Déjà cité à l’ordre, a été grièvement blessé à  son poste, en 1ère ligne le 29 octobre 1916.»

Citation pour récompense du sous-lieutenant Bailly Jules Marin de la 17e Cie du 333e RI[120].

«Le 24 octobre 1916, à l’attaque d’un retranchement, s’est élancé le premier dans l’ouvrage, s’en est emparé en tuant de sa main deux allemands. A maintenu ses hommes pendant six jours sous un bombardement d’une violence exceptionnelle. Tué à son poste en première ligne le 28 octobre 1916».

Soldat Biron Louis Paul, 18e Cie du 299e RI[121]:

« Le 24 octobre 1916, tous les gradés de la section ayant été mis hors de combat, a pris le commandement de ses camarades et les a entrainés sous un feu violent à l'assaut de la tranchée ennemie».

Remerciement de la ville de Verdun à ses défenseurs:

Bibliographie

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Références

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  1. Les armées françaises dans la Grande guerre. Tome IV. 4,2,ANNEXES2 / Ministère de la guerre, état-major de l'armée, service historique p264 (lire en ligne)
  2. a et b Source gallica.bnf.fr/Historique du 230e R. I. : guerre 1914-1918 p16 (lire en ligne)
  3. Mémoire des Hommes: J.M.O. Opérations devant Verdun: cartes, 26N70/9bis p 2 (lire en ligne)
  4. Mémoire des Hommes, J.M.O. Victoire de Douaumont, 26N70/2 p5 (lire en ligne)
  5. Source: gallica.bnf.fr/Les armées françaises dans la Grande guerre. Tome IV. 4,3,ANNEXES1,1 p783 à 785 (lire en ligne)
  6. Mémoire des Hommes: AFGG, Tome IV-3ème Volume. Verdun et la Somme, 600.000e.-Carte de situation du 1er octobre 1916 (lire en ligne)
  7. Mémoire des Hommes, J.M.O., victoire de Douaumont 26N70/2 p7 (lire en ligne)
  8. Source: gallica.bnf.fr/Les armées françaises dans la Grande guerre. Tome IV. 4,3,ANNEXES1,2 p876 à 880 (lire en ligne)
  9. Mémoire des Hommes: AFGG, Tome IV, 3ème Volume, Cartes-10.000e-Dispositif français le 24 octobre 1916 avant l'attaque (lire en ligne)
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  11. Source: gallica.bnf.fr/Les armées françaises dans la Grande guerre. Tome IV. 4,3,ANNEXES1,2 p1076 à 1078 (lire en ligne)
  12. Source: gallica.bnf.fr/Les armées françaises dans la Grande guerre. Tome IV. 4,3,ANNEXES1,2 p1193 à 1199 (lire en ligne)
  13. Source: gallica.bnf.fr/Les armées françaises dans la Grande guerre. Tome IV. 4,3,ANNEXES1,2 p1206 (lire en ligne)
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  15. Source: gallica.bnf.fr/Les armées françaises dans la Grande guerre. Tome IV. 4,3,ANNEXES1,2 p1232 à 1245 (lire en ligne)
  16. Source: gallica.bnf.fr/Les armées françaises dans la Grande guerre. Tome IV. 4,3,ANNEXES1,2 p1261 à 1264 (lire en ligne)
  17. Source gallica.bnf.fr/Les armées françaises dans la Grande guerre. Tome IV. 4,3,ANNEXES1,2 p1286 à 1288 (lire en ligne)
  18. Source: gallica.bnf.fr/AFGG, Tome IV. 4,3, Annexe1,2 p1309 et 1310 (lire en ligne)
  19. Source: gallica.bnf.fr/AFGG. Tome IV. 4,3,ANNEXES1,2 p1325 (lire en ligne)
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  21. Source: gallica.bnf.fr/AFGG. Tome IV. 4,3, Annexe 1,2 p1402 à1423 (lire en ligne)
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  24. Source: gallica.bnf.fr/AFGG. Tome IV. 4,3, Annexe 1,2 p1581 à 1587 (lire en ligne)
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  50. Mémoire des Hommes, J.M.O du 71°BCP, 26N834/16 p43 (lire en ligne)
  51. Mémoire des Hommes, J.M.O. IIe Armée Tome XI, 26N26/2 p11 (lire en ligne)
  52. a et b Mémoire des Hommes, J.M.O. 107eBCP, 26N835/5 p51 (lire en ligne)
  53. Mémoire des Hommes, J.M.O. 71eBCP, 26N834/16 p44 (lire en ligne)
  54. Mémoire des Hommes, J.M.O. 50eBCP, 26N828/16 p20 (lire en ligne)
  55. Mémoire des Hommes, J.M.O. 299e RI, 26N744/2 p30 (lire en ligne)
  56. Mémoire des Hommes, J.M.O. Sanitaire 74eDI, 26N403/15 p28 (lire en ligne)
  57. Mémoire des Hommes, J.M.O. 30e RI, 26N605/3 p50 (lire en ligne)
  58. a b et c Mémoire des Hommes, J.M.O., Victoire de Douaumont, 26N70/2 p39-40 (lire en ligne)
  59. Mémoire des Hommes, J.M.O. 213e Brigade, 26N545/3 p54 (lire en ligne)
  60. Mémoire des Hommes, J.M.O. 299 RI, 26N744/2 p 32 (lire en ligne)
  61. Mémoire des Hommes, J.M.O. 147eBrigade, 26N535/4 p28 (lire en ligne)
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  67. Mémoire des Hommes, J.M.O. 147e brigade, 26N535/4 p31 (lire en ligne)
  68. a et b Mémoire des Hommes, J.M.O. 216e RI, 26N717/2 p24à26 (lire en ligne)
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  110. Les Armées Françaises dans la Grande Guerre, Tome IV. Verdun et la Somme, 3ème Vol-Cartes de situation, 20.000e. - Dispositif français le 15 décembre 1916. (lire en ligne)
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  116. La bataille de Verdun (1914-1918), Guide Michelin p26-27 (lire en ligne)
  117. Mémoire des Hommes, J.M.O. du 230eRI, 26N722/11 p26 (lire en ligne)
  118. Mémoire des Hommes, J.M.O. 148e brigade d'infanterie, 26N535/8 p42 (lire en ligne)
  119. Mémoire des Hommes, J.M.O. du 299eRI, 26N744/2 p42 (lire en ligne)
  120. Mémoire des Hommes, J.M.O. du 333eRI, 26N754/3 p71 (lire en ligne)
  121. Mémoire des Hommes, J.M.O 299e RI, 26N744/2 p37 (lire en ligne)