Utilisateur:Albin92310/Brouillon

Jacquette de Bachelier née en 1559 est une mystique du XVIIe siècle de la ville de Béziers[1].

Biographie

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Famille

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Son père Jacques de Bachelier, sieur de Montigny, est issu d’une famille noble du Cambrésis[2]. Il vient en Languedoc en 1548 avec le connétable Anne de Montmorency, gouverneur de la province qui lui attribue l’office de président de la cour présidiale de Béziers. Jacques de Bachelier épouse en seconde union le 2 septembre 1554 Delphine de Beccardit[2].

Jacquette de Bachelier nait en 1559[3]. Elle eut 2 frères et 4 sœurs dont Gabriel de Bachelier, conseiller au parlement de Toulouse puis président de la cour des Aides de Montpellier.

Vie sociale

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Jacquette de Bachelier reçut une éducation soignée : instruction, musique, danse. À l’adolescence sa beauté devint remarquable. Vers 25 ans, écoutant un prédicateur de l’ordre de Saint-François venu prêcher à Béziers à l’invitation des Capucins, Jacquette de Bachelier décida d’entrer en religion[2]. Organisant un bal, elle brisa à l’issue de la soirée ses bijoux en signe de renoncement au monde[2]. Le 25 janvier 1589, elle reçut des mains du Père provincial des Capucins l’habit qu’elle porta jusqu’à sa mort. Son père et sa mère refusant cette décision, elle se retira dans une pièce isolée de la maison familiale et commença une vie de pénitente tout en prenant soin de ses parents jusqu’à leur mort

À la mort de ses parents, Jacquette de Bachelier abandonna son héritage à son frère et commença une vie de renoncement dans une espèce de grotte située à côté du monastère des Capucins[2] : nourriture de pain et d’herbes, vêtement de drap grossier, pas de chauffage, usage du patois comme le petit peuple.[4]

Les extases

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À compter de 1612, Jacquette de Bachelier commença à être ravie en longues extases durant parfois plus de 6 heures et plusieurs capucins la découvrirent une nuit dans leur église en lévitation, ravie en extase entourée d’une céleste clarté(p. 107)[2].

En 1575, Mgr Thomas de Bonsi, évêque de Béziers avait autorisé un béguinage sous le nom de congrégation de sainte Elisabeth. Jacquette de Bachelier l'anima mais refusa de devenir supérieure de cette institution.

La grande peste de 1629-1630

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La peste de 1629-1630 fit d’énormes ravages à Béziers[5]. Donnée pour mourante, Jacquette de Bachelier fut emportée hors de la ville dans un chariot avec quatre pestiférés et trois cadavres. Un chirurgien l’ayant reconnue la fit raccompagner chez elle[4]

Les prophéties

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D’après plusieurs témoignages d’époque, repris par son premier biographe le père capucin Casimir[3], Jacquette de Bachelier annonçait l’avenir et lisait dans les cœurs. Le cas le plus fameux concerne le jeune duc Henri de Montmorency[6], allié à Gaston d'Orléans, qui en 1632 incita le Languedoc à prendre les armes contre le roi Louis XIII. Henri de Montmorency consulta en personne Jacquette de Bachelier mais ne tint aucun compte de la recommandation de se soumettre au roi. La prédiction de Jacquette de Bachelier, « Se passas l'Orb, ses mort », (Si vous passez l'Orb, vous êtes mort) se réalisa[4]. Henri de Montmorency perdit la bataille de Castelnaudary. Capturé il fut exécuté, sur conseil de Richelieu au roi, place du Capitole à Toulouse[6].

Jacquette annonça la date exacte de sa mort qui survint le 25 janvier 1635 à l’âge de 75 ans après 46 ans d’une vie de pénitente dans l’Ordre de Saint-François d’Assise[4]. Des faits inexpliqués continuèrent à être rapportés[2].

Reliques

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La dépouille fut ensevelie initialement dans le sépulcre du monastère des Capucins de Béziers. Le 25 janvier 1850 les religieuses augustines de la Charité Notre-Dame achetèrent la chapelle et une partie de l’ancien couvent des Capucins qui avait été vendu puis transformé pendant la révolution[2]. On trouva 2 squelettes dont l’un fut attribué par le Dr Carrière à Jacquette de Bachelier[2]. Le squelette fut reconstitué avec du fil de fer, puis habillé. Ces reliques furent alors placées à l’entrée du chœur des religieuses Augustines[4]. Ultérieurement, en juin 1876, une châsse fut placée à l’entrée du couvent. Des faits inexpliqués reprirent dont l’apparition d’un parfum à l’ouverture de la châsse[2]. Actuellement les reliques se trouvent à l’entrée gauche de l’église de la Sainte Famille à Béziers. Des croyants déposent encore des demandes sur la châsse.

Bibliographie

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  • L’illustre Pénitente de Béziers ou l’Histoire de Mademoiselle de Bachelier, du Tiers Ordre de Saint-François, par Casimir de Toulouse, Capucin. Imprimé à Rouen en 1648, in 8°.
    • 2 rééditions de cet ouvrage à Béziers en 1670 et 1678 chez Jacques et François Barbut
    • Quatrième réédition de l’ouvrage le 1er juin 1698 sous le titre : La Vanité Combattue et Surmontée par la Fille-Forte ou La Vie Pénitente de sœur Jacquette de Bachelier par le P. Casimir de Toulouse, capucin.

• Vie pénitente et séraphique de Jacquette de Bachelier, capucine, par le P. Casimir. Béziers 1843.

•La Vanité Combattue et Surmontée par la Fille-Forte ou La Vie Pénitente de sœur Jacquette de Bachelier de l’Ordre de Saint-François par J. Escargueil. Carcassonne – Pomiès, imprimeur de Mgr l’Evêque. Imprimatur Fr. S. Alb. Leuillieux éveq. De carcassonne le 20 juillet 1876

• Bulletins de la société archéologique de Béziers, bibliothèque centrale de la ville, notamment: 1971 (SER5,VOL7).

• Mémoires de la société archéologique de Montpellier deuxième série tome huit imprimerie Firmin et Montane 1922 : « Deux mystiques du XVIIe siècle: Jacquette de Bachelier de Béziers (1559-1635) et Marie-Germaine de Clermont l' Hérault (1574-1638) lire en ligne sur Gallica[2]

Références

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  1. « Médiathèque de Montpellier », sur Gallica, (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j et k J. Escargueil, La Vanité combattue et surmontée par la fille forte ou la Vie de Jacquette de Bachelier de l'Ordre de Saint-François, Toulouse Montpellier Carcassonne, Pomiès, , 232 p. (lire en ligne), p. 107
  3. a et b Casimir de Toulouse, L'illustre pénitente de Béziers ou l'histoire admirable de Mademoiselle Bachelier du Tiers Ordre Saint-François, Rouen, Jean du Mesnil, , 260 p. (lire en ligne)
  4. a b c d et e « Bulletin de la Société archéologique, ... Société archéologique, scientifique et littéraire (Béziers, Hérault). 1971 (SER5 Vol 7) », SERS VOL 7, sur Gallica, (consulté le )
  5. « Etudes Héraultaises », sur Etudes Héraultaises N° 46, (consulté le )
  6. a et b « Histoire véritable de ce qui s'est passé à Thoulouse..... », sur google, (consulté le )