Utilisateur:AlekN/Marian Seyda

Marian Seyda (1879-1967) Docteur en droit, parlementaire, Ministre des affaires étrangères, membre des autorités polonaises en exil, publiciste et  homme politique.


Marian Seyda naît le 7 août 1879 à Poznań. Il est le benjamin d’une famille de trois enfants, dont le père, Wojciech (1845-1908), est enseignant dans les écoles supérieures féminines de Poznań, et de Jozefata, née Marten (1847-1930). Il a une sœur, Jadwiga (1873-1908), ainsi qu’un frère, Zygmunt (1876-1925), avocat de renom, député au Parlement de Pologne et de Prusse et vice président du Sejm polonais. Il est le cousin de Władysław (1863-1939) et d’Antoni Seyda (1859-1937)

    Sa formation commence au « Gymnase St.Marie Madeleine » à Poznań, qu’il termine en 1899. Il est très actif auprès de  « L’union des Cercles du Gymnase » et devient l’un des fondateurs de la « Rose  rouge », organisation agissant sous les auspices du l’Union des jeunesses polonaises « Zet ». Les jeunes s’instruisent  clandestinement au niveau histoire, culture et littérature polonaise, en se basant sur la « Revue suprapolonaise » (pol: Przegląd Wszechpolski) et le journal « Le Polonais » (pol: Polak). C’est principalement de la « Rose rouge » que proviennent les nouveaux membres de la Ligue Nationale, issus des terres sous domination de la Prusse. Ces jeunes se forment dans les universités allemandes et les séminaires ecclésiaux. Durant cette période, le choix littéraire de Seyda  se porte sur le journal cracovien  « La Vie » (pol: Życie)

    Après avoir obtenu son baccalauréat, Seyda continue sa formation en étudiant le droit à l’Université de Berlin. Vu la difficile situation matérielle de sa famille, il démande une bourse d’étude auprès de la « Société d’aide aux sciences », dont il reçoit un soutien financier d’un montant de 700 marks. Afin de rompre l’isolement des milieux étudiants polonais de Berlin, Seyda organise des cours pour les associations ouvrières, attirant ainsi bon nombre de nouveaux adhérents du milieu ouvrier. Il définit lui-même son cheminement comme « foncer en avant, par les idées et le travail social ». Il décrit la vie socio-politique des foyers étudiants dans des articles paraissant dans le « Journal de Poznań ». Il s’inscrit alors dans les rangs du « Zet », mettant en place les structures de l’organisation berlinoise. Seyda noue de solides liens avec le groupe des jeunesses du «Zet » à Charlottenburg, dont font partie : Stefan Natanson et Gustaw Simon

   En 1900, Seyda prend la direction politique du « Journal de Berlin », où il fait ses preuves comme journalise. C’est sur les pages du journal, qu’il fait la promotion du programme de la Démocratie nationale et de la Ligue Nationale, proclamant ouvertement l’objectif à atteindre- l’indépendance de la Pologne en s’inspirant des idées suprapolonaises. Ses articles s’attaquent à l‘attitude conciliante et loyaliste des élites polonaises sous domination prussienne. Roman Szymański, commentant, dans les colonnes du journal « Le Défenseur » (pol:Orędownik), le style de Seyda, constate: « Écrire ainsi, ne peut être que l’œuvre d’un fou ou d’un agent prussien agissant sous couverture ».

   Dans la première moitié de 1900, en tant qu’étudiant en droit et journaliste  promu à un bel avenir, il adhère à la Ligue Nationale. Il y est reçu par Wincenty Lutosławski, qui, à l’encontre du statut de la Ligue, accepte Seyda bien qu’il ne soit pas majeur

    À l’automne 1900, Seyda déménage à Wrocław, laissant la direction du « Journal de Berlin » à Simon. Il y reviendra plus tard pour continuer ses études en droit. Le groupe des jeunesses du « Zet » à Wrocław est plus imposant que celui de Berlin et reste dominé par les Silésiens, dont Wojciech Korfanty, Jan Kowalczyk et Konstanty Wolny. Entretemps, les « Éditions des amis du peuple », fondées auprès du « Journal de Berlin », font paraître une brochure de Seyda : « Un peuple - une idée » (1901). Rédigée, alors qu’il n’est qu’un étudiant de 22 ans, cette brochure se caractérise par un force juvénile, qui fait que le texte n’est point une froide considération sur la question polonaise, mais un manifeste de l’idée suprapolonaise, empreinte de foi dans une patrie indépendante. Cet écrit, distribué en Silésie et contient en plus deux publications de Wojciech Korfanty et est un instrument primordial dans la lutte contre le catholicisme allemand du parti Centrum et du mouvement « Catholique », qui collabore avec

   En avril 1901, il participe à la première réunion des membres de la Ligue Nationale en territoires polonais sous domination prussienne, où l’on décide de propager les idéaux suprapolonais, en interceptant l’un des quotidiens de Poznań, peu propice à la Ligue Nationale, ainsi que de mettre en place une organisation clandestine « Défense de la Nation » (pol: Obrona Narodowa).

   Durant les années 1902-1905, Seyda publie dans le « Le Messager de Grande Pologne » (pol: Goniec Wielkopolski), signant ses articles par les lettres: M.P. , M.P.-X, Mars ou Dr M.S. Grâce au « Messager de Grande Pologne » paraît un autre écrit issu de ses articles: Notre jeunesse à la lumière de la critique - suite à la brochure « Notre jeunesse », de Scriptor (1907). Au même moment, Seyda prend part aussi à l’organisation du « Syndicat des travailleurs polonais ».

    Le 10 mai 1904, il soutient sa thèse à l’Université de Rostock, doctorat intitulé Zur Heilung des Formmangels durch Auflassung (Poznań, 1904). Dans les années 1903 -1905, il étudie l’histoire de l’art à Berlin et Munich. Il entreprend un voyage en Italie et séjourne  plusieurs mois à Lwów et en Petite Pologne orientale, afin de mieux comprendre les relations qui y dominent. 

    Dans le domaine socio-culturel, Seyda s’engage dans les activités de l’association « La Garde » (pol :Straż). Assumant la fonction de vice directeur de la section culturelle, il organise des conférences, commémorations historiques et  événements relatant le souvenir d’éminents Polonais

    Lors de la grève des élèves en Grande Pologne (1906), la section culturelle de cette même association, envoie aux régions en grève des livres polonais et des manuels pour apprendre le polonais aux enfants, dans le cadre d’un enseignement clandestin et privé. Avec Bernard Chrzanowski, il fonde à Poznań  l’ « Association chorographique » et fait partie de l’ « Association des Beaux-arts »

    Le 2 août 1906, il entre au conseil de gestion d’une nouvelle société: « Nouvelle imprimerie polonaise », qui réactive l’édition du « Courrier de Poznań » et rachète de R.Szymański, le journal « Le Défenseur » - rédaction comprise. Seyda devient respectiveent, en 1906 et 1908,  rédacteur en chef des deux journaux. Bolesław Marchlewski est alors son collaborateur le plus proche. « Le Courrier de Poznań » sera durant de longues années le principal organe de presse de la Démocratie nationale en Grande Pologne. Dans chaque parution de l’hebdomadaire, tout une partie du journal est consacrée à la culture, ce qui correspond aux objectifs que s’est fixé Seyda, qui à 27 ans, à côté des questions politiques et économiques, tient  à souligner l’immense apport de la culture

   En collaboration avec Helena Rzepecka et Władysław Mieczkowski, il rédige l’avant-propos du Programme du Parti National démocrate sous domination prussienne, approuvé en 1905  par la Ligue Nationale. Ces principaux points sont  repris dans les principes fondateurs de la « Société démocratique polonaise » (1909), devenue un an plus tard « Société démocratique nationale ». Lors de la réunion fondatrice, c’est Seyda lui-même qui les réfère. Le 17 décembre 1905, à Varsovie, il prend part à une conférence secrète de la Démocratie nationale, réunissant la gente paysanne

    Dès le début  XXe siècle, Seyda  assume la fonction de commissaire de la Ligue Nationale pour les territoires sous tutelle prussienne. En 1907, lors d’une réunion à Cracovie, il est convié à faire partie du Comité central et du Conseil principal de la Ligue Nationale, ceci jusqu’en 1927

   En tant que représentant des terres sous domination prussienne, il participe avec Kazimierz Puffke, au premier congrès néo slave, organisé à Prague (1908). L’année suivante, il est chargé de résoudre le conflit au sujet de la direction que doit suivre la politique de la Ligue Nationale, conflit qui ne cessait de grandir depuis deux ans à l’intérieur du Comité central. C’est finalement la ligne politique proposée par Roman Dmowski et Zygmunt Balicki qui prévaut

    En juillet 1910, il décide d’envoyer à Cracovie 700 délégués de l’organisation  polonaise « Sokół » de Poznań, ainsi que d’autres régions sous domination prussienne, aux commémorations du 500e anniversaire de la bataille de Grunwald, organisées par Ignacy Jan Paderewski.

    Durant les années 1911-1913, il organise les élections au Conseil municipal de Poznań et devient membre du Comité électoral des élections en question; il est délégué au Comité provincial, lors des élections au Grand Duché de Poznań.

   En 1913, il publie une brochure intitulée « L’inquisition » contenant une série d’articles publiés auparavant dans le « Courrier de Poznań ». C’est là une réponse à la publication: Le Parti National démocrate à la lumière de l’enseignement social de l’Église, dont l’auteur est l’abbé F. Kujawiński (pseudonyme du père Ignacy Geppert). Seyda répond aussi à une autre publication « Pour des fondements catholiques de la National démocratie » du père Władysław Hozakowski, en publiant un ensemble d’articles intitulés « La sentence ».

  En 1915, accompagné du père Antoni Ludwiczak, Seyda se rend en Suisse, au château d’Oex, puis à Lausanne, où en septembre 1915, avec Aleksander Skarbek et Erazm Piltz, il fonde l’Agence Centrale Polonaise. Piltz  devient directeur et président du conseil de gestion de la nouvelle agence de presse. Son but principal  est de mettre en place une vaste campagne d’information - pour la Pologne et vers l’étranger - et de promouvoir les notes diplomatiques. En 1916, une scission a lieu à l’intérieur de l’Agence et Seyda est obligé d’en prend la direction. Dès cette période, l’Agence - qui devait être neutre par vocation -, s’oriente de manière décisive vers une politique de coalition, tout en gardant les apparences extérieures de neutralité.  

    De mai 1916 à août 1917, Seyda dirige le bimensuel « La Revue polonaise », consacré à la politique nationale. Ses écrits sont édités à Fribourg, grâce à l’initiative du Club polonais de Lausanne. Dans les premiers numéros de la Revue, Seyda utilise le pseudonyme de Bolesław Zarański. Par ailleurs, il est membre du Comité de rédaction des « Éditions encyclopédiques », publiant des informations sur la Pologne aux États-Unis et en Europe occidentale, dans le cadre de « L’Encyclopédie polonaise ». Pour ne pas s’être présenté à la conscription militaire prussienne au moment de l’éclatement de la Première guerre, les autorités militaires allemandes condamnent Seyda par contumace, à un an de prison, la confiscation de ses biens et la radiation de la liste des citoyens.

     Seyda est l’un des fondateurs du Comité National Polonais, créé à Lausanne le 15 août 1917. Durant les premiers mois de son activité,  il y dirige le département de la presse et de la propagande et, dès février 1918, il ne s’occupe plus que du premier. Il est aussi représentant du Comité, auprès du Bureau polonais des affaires civiles en France. En tant que membre du Comité,National Polonais, il se rend aux États-Unis et en Italie. Il est rapporteur des opinions concernant la question polonaise, parmi les élites des pays visités, ainsi que dans la diaspora polonaise. Le but principal de cette action, est de convaincre le Département National Polonais de Chicago, du bien fondé des actions du Comité National Polonais, et d’obtenir ainsi - de cette entité ethnique polonaise si bien organisée -, une aide matérielle. Seyda publie alors, par les soins du Comité, un mémorandum: Territoires sous domination prussienne (Paris, 1918).

     En novembre 1918, il arrive à Varsovie, où durant les premiers jours de décembre, il discute avec Józef Piłsudski au sujet de la situation politique en Pologne, lui présentant les critiques des nationaux démocrates envers le gouvernement de Jędrzej Moraczewski.

    Lors des pourparlers de paix à Paris, il est nommé expert pour les questions politiques, auprès de la Délégation polonaise et devient membre de la Commission des terres sous domination prussienne. Il fait partie du Conseil Permanent. Il prépare la réponse polonaise sur les remarques de la délégation allemande concernant le Traité de paix. Deux cartes géographiques, préparées avec l’aide de S. Natanson, sont alors d’un grand secours, car elles montrent la répartition des populations polonaises sur les terres sous tutelle de la Prusse, élaborées sur la base du recensement de la population de 1910, avec des statistiques de 1911. Éditées en français et anglais, elles sont une véritable contre offensive  polonaise au niveau information durant les pourparlers de paix. Roman Dmowski a plus d’une fois souligné l’engagement inconditionnel de Seyda pour l’indépendance polonaise. Dmowski écrit sur ce sujet dans Politique polonaise et reconstruction de l’État : « Seyda, possède une connaissance approfondie de la problématique des territoires sous domination prussienne, qui tiennent une place primordiale dans notre politique, il a acquis une grande routine et possède une énergie inusable, il a mis en place un immense chantier, qui dans l’histoire des efforts déployés durant la guerre, a acquis une place de choix ». Le 28 juin 1918, Seyda est témoin de la signature du Traité de Versailles, comme représentant de la presse polonaise.

    Le 1 juin 1919, il est élu au Parlement polonais, sur la liste de l’Union nationale-populaire, représentant le mandat de la circonscription de Poznań. Il restera à la direction de l’Union nationale-populaire, tout en siégeant comme président suppléant de la commission des affaires étrangères au Parlement. Les éditions « Le Développement » (pol: Rozwój)  publient une de ses brochures, intitulée: Suprapolonité et Grande Pologne (Varsovie, 1920).

    En septembre 1922,  il est élu député au Parlement polonais de première instance, de la 34e circonscription de Poznań, sur les listes de l’Union chrétienne d’unité nationale. Il est réelu à la Commission des affaires étrangères et se voit désigné comme vice président du Club parlementaire de l’Union nationale populaire.  Seyda signe une pétition qui s’oppose à l’élection de Gabriel Narutowicz, au poste de Président de la République de Pologne.

    En 1923, il participe aux négociations avec le Parti paysan de Pologne « Piast » et les Chrétiens démocrates, en vue de former une majorité parlementaire. Le 17 mai 1923, avec Stansisław Głąbiński, il signe au nom de l’Union nationale populaire  un accord qui termine les négociations entres les partis, accord qui porte le nom de pacte de Lanckorona.

    Du 28 mai au 27 octobre 1923, il obtient le portefeuille de Ministre des affaires étrangères, dans le deuxième gouvernement de Wincenty Witos. Durant sa présence au ministère, il fait preuve de grande fermeté envers l’Allemagne et les prises de position de la Société des Nations. Une de ses décisions les plus sensible comme ministre, est d’avoir révoqué Szymon Askenaze, du poste de délégué polonais auprès de la Société des Nations. Comme dirigeant de la diplomatie polonaise, il veut former un bloc d’États européens antiallemands, sous l’égide de la Pologne et de la Tchécoslovaquie, mais l’initiative est un échec. Il s’attire une vague de critiques pour son manque d’engagement personnel à la Conférence des pays baltes à Ryga, ainsi que pour son retard dans le processus de reconnaissance de l’URSS. S’y ajoute un refroidissement des relations avec la République italienne. En démissionnant de son poste au profit de Roman Dmowski, il garde cependant des liens avec les structures du Ministère des affaires étrangères, en y occupant le poste comme vice ministre, jusqu’à décembre 1923.

    Après le coup d’État de mai 1926, il quitte Varsovie pour Poznań, où il reprend le poste de rédacteur en chef du « Courrier de Poznań ». Il soutient l’ « Organisation de défense de l’État » - fondée en 1926 -, sans en être membre. Durant les années 1928-1935, il fait partie de la Direction centrale et du Comité politique du Parti national. Il participe à l’organisation secrète appelée « Garde nationale », fondée en 1928; ill fait partie de sa direction dénommée Foyer principal. Par deux fois - en 1928 et 1930 - il est élu au Sénat polonais, représentant la voïvodie de Poznań. En 1930, il est convié à être commissaire aux élections sur la liste du Parti national de cette même région. Il fait partie de la Commission sénatoriale pour les affaires étrangères et l’armée.

    Le plus imposant travail livresque de Seyda, voit le jour à Poznań, édité en deux volumes et intitulé: La Pologne à la croisée de l’histoire. Faits et documents. (1927-1931), traitant de la question polonaise durant la Première guerre mondiale.

    Depuis 1935, Seyda, un an durant, fait partie du Comité principal au Parti national. Apparetenant au cercle des « vieux » adeptes, il s’éloigne, durant la deuxième moitié des années trente, de la politique polonaise, au profit du journalisme, tout en restant formellement membre du Part national. « L’Imprimerie polonaise » (pol : Drukarnia polska) qu’il dirige avec Roman Leitgeber, après bien des difficultés, se développe et obtient d’imposants résultats.

    Après l’éclatement de la Seconde guerre mondiale, le 3 septembre 1939, Seyda prononce un discours du balcon de la rédaction du « Courrier de Poznań », où il annonce aux personnes réunies la déclaration de guerre de la France et de l’Angleterre à l’Allemagne. Il quitte Poznań pour Lublin, d’où il part le 9 septembre vers Worochta et traverse la frontière avec la Hongrie. Après la formation du gouvernement de Władysław Sikorski, Seyda est convoqué à Paris. Le 16 octobre 1939, il est nommé ministre sans portefeuille. Le 13 octobre 1939, il est choisi pour faire partie du nouveau Comité de ministres pour les affaires nationales. Tadeusz Bielecki convoque le Comité politique du Parti National avec trois personnes aux commandes - dont font partie Władyslaw Folkierski, Marian Seyda et lui-même. Il faut cependant souligner, que Seyda n’est désigné au gouvernement par aucun parti politique. Bielecki tient à maintenir cet argument, selon lequel Seyda ne représente point le Parti national au gouvernement, mais participe à ses travaux comme simple membre.

    Lors de son travail ministériel, il rédige: « Instructions sur les campagnes de presse des représentations diplomatiques » (1940), publication dans laquelle il désire convaincre au sujet du contenu des articles décrivant le rôle de la Pologne en Europe.

    En août 1944, lors de la crise ministérielle, de concert avec le général Kazimierz Sosnkowski, il élabore les règles de coopération entre le Président, le Premier ministre et les autorités de divers partis politiques. Le 19 août 1940, il obtient le poste de Ministre de la justice. En réaction à la signature du pacte avec l’URSS, le 28 juillet 1941, il remet sa démission, suivi d’August Zaleski et du général Sosnkowski. Plus tard, Seyda avouera qu’il n’approuvait pas certaines formulations de l’accord, mais n’était pas contre comme tel. Tout en exprimant  la nécessité d’un engagement renouvelé dans les travaux du gouvernement, pour le bien de la Pologne et le maintien de l’unité nationale, il annonce qu’il fera partie du nouveau gouvernement, avec Wacław Komarnicki; les deux se considérant comme simples représentants d’un parti national. En janvier 1942, il revient donc au gouvernement comme ministre sans portefeuille. Le 13 juillet de cette même année, obtient le poste de Ministre des travaux parlementaires. Il était auparavant, dès décembre 1941, directeur du Bureau d’études politiques, économiques et juridiques, situation qui prend la forme du dit  Ministère.

    Seyda est en conflit avec Tadeusz Bielecki, qui en réaction à son insubordination et le fait que deux membres du Parti national entrent au gouvernement, exclu Seyda des structures du Parti. Avec ses rares amis, Seyda - exclus du Parti national - forme alors un groupement appelé « groupe de Seyda ». Jerzy Janusz Terej certifie qu’un tel groupe existait déjà à la fin des années trente et était principalement composé d’anciens activistes de la démocratie nationale, la plupart originaires de Grande Pologne.

    Seyda publie plusieurs articles, dont le discours  prononcé lors de l’inauguration de son poste, dans lequel il exprime sa foi dans la victoire finale sur l’Allemagne. Le tout paraît entre août 1940 et septembre 1941, dans une publication portant le titre « Je suis un Polonais » (pol:Jestem Polakiem). Cette prise de position provoque un écho retentissant dans les milieux politiques. L’affaire arrive à la Chambre des députés britanniques, où on en discute comme d’un texte à caractère « fasciste et antisémite », publié par l’un des membres du gouvernement polonais. Les principaux accusateurs sont les députés du Parti travailliste et du Parti communiste de Grande Bretagne. Une campagne de presse est orchestrée, pour dénoncer l’article  « Je suis un Polonais ». Le journal britannique « News Review », qualifie Seyda comme « un nouveau Julius Streicher polonais ».

    Usant du pseudonyme Jan Światosławski, Seyda rédige une publication rassemblant plusieurs écrits sous le titre: La question polonaise. Interrogations et réponses. (Londres, 1942). La même année paraît un mémorial de Seyda : Poland and German and the post war reconstruction of Europe (Londres 1942), concernant, entre autres, la délimitation des frontières occidentales de la Pologne. 

    Du 14 août 1943 au 24 novembre 1944, Seyda fait partie du gouvernement de Stanisław Mikołajczyk et dirige les travaux des réunions en cours.

    Vers la fin de la Seconde guerre mondiale et après la fin des hostilités, il publie dans la presse émigrée polonaise des articles sur des sujets qui lui sont particulièrement familiers, à savoir: sur les territoires occidentaux de la Pologne ou les relations polono-allemandes. Une partie de ces écrits sont parus sous forme de brochure: Défendons la frontière sur l’Oder et la Neisse (Chicago 1948). La plus importante publication de cette période semble être: Au sujet des problèmes d’une politique démocratique et nationale (Londres 1946), où l’auteur analyse les programmes essentiels de la démocratie nationale, dans une perspective englobant le passé et tenant compte de l’avenir. En 1947, il est l’auteur d’une résolution, que le Conseil des Polonais d’Amérique a envoyé aux autorités américaines, les appelant à soutenir la position de la Pologne au sujet de la frontière sur l’Oder et la Neisse.

    Seyda essaye plusieurs fois de revenir en Pologne, mais ses efforts restent infructueux pour cause de passeport diplomatique périmé. En 1948, il quitte Londres, et, passant par la France, il se rend en Argentine, où il se consacre au journalisme. Dans le journal « La Voix de la Pologne » paraissant à Buenos Aires, il écrit: Le cheminement de la pensée et de l’action de Dmowski (Buenos Aires, 1964, nr 34).

    Il décède le 17 mai 1967 à Buenos Aires et est inhumé au cimetière San Isidro. En octobre 1994, ses cendres sont rapatriées à Poznań et reposent au Cimetière des Méritants de Grande Pologne.

    Il s’est marié avec Maria Emilia, née Prószyńska (1873-1989), artiste peintre, dont il a eu un fils, Marian Światosław Jan (1925-1988), futur ingénieur et enseignant.

Seyda a été décoré de l’Ordre de la grande-croix en or autrichienne, du Grand- ruban de l’Ordre de l’Étoile de Roumanie, des Glaives de Haller et de la Croix d’Honneur de Conseil Populaire de Poznań.