Utilisateur:Alexandre/Brouillon3

Guerre d'Abkhazie

Informations générales
Date -
Lieu Abkhazie
Casus belli Pénétration de la Garde nationale géorgienne en Abkhazie
Issue Victoire militaire des séparatistes. Nettoyage ethnique des Géorgiens.
Changements territoriaux L'Abkhazie (sauf la Vallée de Kodori) tombe dans les mains des séparatistes.
Belligérants
Géorgie Séparatistes abkhazes
Armée fédérale russe[1]
CPMNC
Bataillon Bagramian
Commandants
Edouard Chevardnadze
Jiouli Chartava
Tenguiz Kitovani
Guia Karkarachvili
Gueno Adamia
Vladislav Ardzinba
Soultan Sosnaliev
Chamil Bassaïev
Pertes
30 000 morts
10 000 blessés
1 000 disparus
200 000-250 000 déplacés internes
2 220 combattants
1 820 civils
8 000 blessés
122 disparus

Notes

L'implication de l'armée russe dans le conflit reste contestée par Moscou, malgré les raports des organisations internationales prouvant celle-ci.

Guerre civile géorgienne

Batailles

Modèle:Batailles de la Guerre d'Abkhazie


Contexte historique

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L'Abkhazie : une région historiquement géorgienne

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L'histoire de l'Abkhazie a pendant longtemos été liée à celle de la Géorgie, soit en tant que voisin proche et allié, soit en tant que partie à part entière. En effet, le premier État établi dans la région (nord-ouest de la Transcaucasie) est la Colchide, royaume puissant resté célèbre grâce à son influence grecque ; de nos jours, alors que certains historiens abkhazes parlent dans de récents ouvrages de la Colchide comme un « État purement abkhaze », les spécialistes de l'histoire caucasienne s'accordent à considérer le royaume comme le premier État géorgien organisé. Ce fait peut être démontrer par l'union volontaire entre l'État successeur de la Colchide, l'Egrissi, avec la voisine Ibérie au IIIe siècle av. J.-C. Au fil des siècles, la région constituant l'Abkhazie actuelle passe entre les mains des Ibères, des Romains et des Byzantins, tout en parvenant à échapper aux invasions persanes et arabes du Haut Moyen Âge contrairement au Karthli.

Cette particulière chance pour l'Abkhazie permet à la région de se développer sous la chrétienté byzantine, permettant aux Géorgiens de conserver un bastion orthodoxe en Transcaucasie. Cela expliquerait, d'après les historiens géorgiens, la présence de nombreuses traces de la culture géorgienne en Abkhazie ; autant est-il que dans le cadre des invasions musulmanes du VIIIe siècle, les princes d'Ibérie reçoivent un soutien important de la part des Abkhazes et c'est à l'instigation des Géorgiens que le duc Léon II forme en 780 le royaume d'Abkhazie. L'historiograhie abkhaze récente fait part d'une version différente de ce dernier épisode en insistant sur une prétendue culture abkhaze plus proche de celle de Ciscaucasie que de la Géorgie, mais le déplacement du centre administratif de l'Abkhazie à Koutaïssi à cette époque peut démontrer le contraire.

Le royaume d'Abkhazie continue à se développer politiquement en rejetant l'influence de Constantinople et en intervenant activement dans la politique intérieure des autres États géorgiens voisins. C'est ainsi que le royaume se retrouve au centre du projet de l'unification de la Géorgie à partir du Xe siècle et est incorporé au royaume unifié de Géorgie en 1010. Lors de la division du nouveau royaume en provinces, l'« eristavat des Abkhazes », s'étendant de Nikopsia à Anacopia, est formé et dirigé par un gouverneur héréditaire de la dynastie géorgienne des Chirvachidze. L'Abkhazie est par la suite intégrée au royaume d'Iméréthie après la division de la Géorgie en 1490, mais le faible pouvoir des souverains imères permet aux princes de Mingrélie de prendre contrôle de la région abkhaze. Les attaques ottomanes se multipliant et le changement d'uniformité culturel en Abkhazie suite à l'arrivée de nombreux Nord-Caucasiens dans la région affaiblissant l'économie régional, la Mingrélie perd son contrôle effectif de l'Abkhazie, qui profite du chaos en Iméréthie pour devenir une principauté indépendante à la fin du XVIIe siècle.

Les Chirvachidze continuent alors leur direction de l'État, qui est soumis à une influence turque et musulmane très importante. En 1810, après une courte guerre entre la Turquie ottomane et la Russie impériale, la principauté d'Abkhazie est contrainte d'accepter la suzeraineté russe ; c'est finalement suite à la Guerre du Caucase et à de nombreuses révoltes abkhazes que l'empire russe annexe l'Abkhazie en 1864 pour l'intégrer au district de Soukhoumi (1883), dirigé par le gouverneur de Koutaïssi.

Les premiers problèmes abkhazo-géorgiens

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La révolution russe de 1917 change grandement la situation politique à travers la Russie impériale et, notamment, en Transcaucasie, où certaines forces pro-indépendances prennent le pouvoir après le renversement du régime tsariste. En effet, le , le gouvernement provisoire russe créé le Comité spécial de Transcaucasie, une entité censée gouverner au nom de Moscou les provinces d'Erevan, Elisavetopol, Tiflis, Kars et Koutaïssi et dirigée par des représentants des ethnies arménienne, azérie, russe et géorgienne ; le district de Soukhoumi, en tant que partie de la Province de Koutaïssi, est ainsi soumise à un comité provisoire obéissant à la Transcaucasie. Toutefois, ce changement rapide de gouvernement permet aux nombreuses idéologies abkhazes de gagner une certaine influence à Soukhoumi : les cercles politiques se divisent entre les pro-Ottomans, ceux sympathisant avec la République montagnarde du Nord-Caucase, les partisans d'Anton Ivanovitch Dénikine et les bolcheviks. De plus, parmi la population abkhaze, la majorité des cercles travailleurs et ruraux favorisent une union avec la Géorgie, tandis qu'un autre groupe demande l'indépendance de l'Abkhazie pour la première fois.

Ce dernier groupe ne parvient pas à gagner une puissance parmi le parti gouvernant la région, mais développe son influence culturel et politique en formant à Vladikavkaz en septembre 1917 une union entre le « Peuple montagnard de la région de Soukhoumi » (les Abkhazes intégrés avec les Cosaques du Kouban), les « Peuples libres des steppes » et d'autres groupes nord-caucasiens. Parallèlement, le Comité spécial transcaucasien confirme l'intégration de l'Abkhazie au sein de la Géorgie en incorporant en décembre 1917 les districts de Gagra et Bzib à la région de Soukhoumi ; un Conseil populaire d'Abkazie est également créé, mais cette entité se voit diriger par une majorité pro-turque, les pro-Géorgiens ne se retrouvant qu'en seconde place. Cette situation forme une tension politique entre les deux partis mais le , un accord est conclu entre le Conseil national de Géorgie et le Conseil populaire abkhaze, accord garantissant une autonomie à l'Abkhazie au sein du futur État géorgien.

Touefois, cet accord ne calme pas certaines forces, malgré l'arrêt des demandes pro-turques et indépendantistes. Les bolcheviks, qui reçoivent un soutien militaire et logistique depuis la Russie, s'organisent en Abkhazie en raison de leur mécontentement vis-à-vis du gouvernement menchevik. En avril 1918, après de courts combats, ils prennent Soukhoumi, établissent des comités révolutionnaires et des conseils militaires et s'emparen bientôt de la totalité de l'Abkhazie et du Samourzaqano. Le Conseil populaire est immédiatement dispersé par les forces communistes et fait alors appel au Conseil national géorgien pour une assistance militaire. Le gouvernement de la nouvelle République démocratique fédérative de Transcaucasie envoie alors des troupes qui se débarassent des bolcheviks et rétablissent le gouvernement légitime abkhaze. L'Abkhazie reste toujours au sein de l'État géorgien lors de la proclamation de la République démocratique de Géorgie et le Conseil populaire abkhaze invite Tbilissi à envoyer des détachements militaire à Soukhoumi pour préserver l'ordre. Le , un nouvel accord est conclu entre Soukhoumi et Tbilissi, d'après lequel l'Abkhazie est confirmé comme une autonomie au sein de la Géorgie.

Mais les bolchviks refont bientôt surface sous la forme des milices ravageant le nord de la région. Ceux-ci reprennent leur offensive et capturent les villes de Gagra et Goudaouta ; l'armée géorgienne intervient à nouveau suite à la demande du gouvernement autonome et après la restauration de l'ordre, le Général Mazniachvili est nommé gouverneur-général de l'Abkhazie : avec ses troupes il parvient à renvoyer les bolcheviks hors de l'Abkhazie et détruit le détachement turc occupant les environs de la Vallée de Kodori. Or, cette intervention géorgienne permet aux forces séparatistes de se développer, causant une nouvelle crise politique entre Tbilissi et Soukhoumi. En octobre 1918, une tentative de coup d'État sécessionniste est déjouée en Abkhazie, menant le gouvernement géorgien à abolir le Conseil populaire. Cette nouvelle crise ne s'achève qu'en février 1919 avec l'élection d'un nouvel organe législatif abkhaze par le peuple. Suite aux demandes de Soukhoumi, l'autonomie de l'Abkhazie est confirmée par l'Acte sur l'autonomie de l'Abkhazie de mars 1919 puis par la constitution géorgienne de février 1921.

Les relations entre l'Abkhazie et Tbilissi sous l'Union soviétique

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La République démocratique de Géorgie ne survit pas bien longtemps après ces évènements et le gouvernement menchevik doit partir en exil en février 1921 après l'invasion du pays par la Russie soviétique. Le pouvoir communiste est également établi à Soukhoumi le 4 mars suite à la prise de la capitale abkhaze par les détachements bolcheviks. Les nouvelles autorités, qui donnent également des territoires géorgiens à l'Azerbaïdjan, l'Arménie et la Turquie, décident alors de détacher l'Abkhazie du reste de la Géorgie et la République socialiste soviétique d'Abkhazie est créée le , décision officiellement approuvée par Tbilissi. Or, ce statut ne reste qu'ineffectif et bientôt, le sujet des relations avec la Géorgie soviétique devient un sujet majeur pour les dirigeants abkhazes. En décembre 1921, l'indépendance de l'Abkhazie est achevée lors de la signature d'un traité d'union entre Soukhoumi et Tbilissi, d'après lequel la RSS abkhaze accepte la direction par la Géorgie de ses affaires étrangères, militaires et économiques. C'est ainsi que ce n'est que via la RSS de Géorgie que l'Abkhazie entre au sein de la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie en mars 1922 puis dans l'Union soviétique en décembre 1922.

Les historiens géorgiens s'accordent à traiter la soi-disante indépendance abkhaze de la période soviétique comme une « fiction depuis le début ». Autant est-il que malgré le statut de l'État, même les dirigeants communistes de l'Abkhazie, dont le Premier secrétaire du Parti communiste local Nestor Lakoba, nomment la souveraineté abkhaze un « panneau vide », une « absurdité » et la considèrent « temporaire ». En effet, la direction du pays se retrouve incapable de faire face à la non-conformité de la paysannerie envers la politique de collectivisation agricole des soviétiques et doit user de répressions militaires et arrestations politiques pour obliger le peuple à suivre la loi communiste dans les années 1930. Joseph Staline prend alors la décision de rétrograder le statut de la république et transforme l'Abkhazie en république socialiste soviétique autonome de la Géorgie en 1931. Cet acte est vu par les historiens abkhazes comme un « présent » par le dirigeant de l'Union soviétique envers la Géorgie, dont il était originaire.

Les relations entre l'Abkhazie et le reste de la Géorgie restent cordiales sur le point de vue politique, notamment après l'éviction de Nestor Lakoba par son ennemi de Tbilissi, Lavrenti Beria. L'économie locale se développe suite à la relocation plus ou moins forcée de milliers de Géorgiens, Russes et Arméniens en Abkhazie (politique faite sous le mandat de Beria surnommée « géorgianisation » par l'historiographie abkhaze moderne). L'abkhaze remplace quant à lui le géorgien comme langue d'éducation en Abkhazie en 1953, tandis qu'un nouvel alphabet abkhaze est créé à partir du cyrillique en 1954, remplaçant ici aussi le système géorgien d'écriture. Bientôt, suite à la déstalinisation de Nikita Khrouchtchev, la politique abkhaze change grandement d'un point de vu ethnique : les Abkhazes, malgré leur minorité en Abkhazie, reçoivent une surreprésentation dans les institutions d'État, menant à une situation dans laquelle 67% des ministres d'Abkhazie et 71% des chefs de départements communistes locaux sont de nationalité abkhaze en 1990.

Contexte ethnique

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Le peuple abkhaze et l'Abkhazie

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Une majorité ethnique géorgienne

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Les relations inter-ethniques

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Contexte politique

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L'indépendance de la Géorgie

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Chute de l'Union soviétique

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Coup d'État à Tbilissi

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Le début des hostilités

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Premières tensions

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Pénétration de la Garde nationale géorgienne en Abkhazie

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Les faits

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Qui est responsable de l'intervention ?

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Les combats s'étendent au reste de l'Abkhazie

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La guerre devient sanglante

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Rupture du cessez-le-feu

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Moscou contre Tbilissi

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Chute de Gagra

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Négociations et ruptures d'accords

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En Géorgie, l'Abkhazie est un sujet d'accord national

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La situation s'aggrave

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L'offensive abkhaze sanglante

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Une tentative de paix

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Le problème zviadiste en Mingrélie

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Les conséquences attendues : la défaite géorgienne

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Le nettoyage ethnique en Abkhazie

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La population géorgienne : principale victime

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Le sort des autres minorités ethniques

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Situation d'après-guerre

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Les tensions persistent

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Les Abkhazes entrent à Gali

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Attaques sur la Svanétie abkhaze

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La Paix de Moscou

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Conséquences

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Crise intérieure en Géorgie

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L'Abkhazie en isolation internationale

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Le sort des déplacés internes

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Médiations pour un règlement du conflit

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La mission de l'ONU

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Le rôle de la Russie

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Les plans de paix

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Héritage

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La blessure ouverte du Caucase

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Renouvelement des tensions

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La guerre de 2008

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Annexes

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Bibliographie

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Références

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Articles connexes

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Liens externes

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