Utilisateur:Aminodor1239/Brouillon
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Les Écoles de la deuxième chance (E2C) ont été mises sur pied pour permettre aux jeunes sans réelles qualifications professionnelles ni diplômes de pouvoir faire une formation valorisante, de se construire un projet d’insertion social qui facilitera leurs intégrations professionnelles. Ces jeunes pourront de leur propre chef ou envoyé par la mission locale de secteur, se voir intégré par l'E2c pouvant aller de 4 mois à 18 mois. Ils percevront une indemnités ( de 150 euros minimum suivant l'âge) durant le temps passé à l'E2c. Se définissant comme un lieu de formation, d'expérimentation et d'innovation, l'E2c a comme pratique l'accompagnement individualisé des apprenants, alternant cours théoriques mais également un temps en entreprise.
Historique
modifierEn France, la première école de la seconde chance voit le jour dans la ville de Marseille en 1997. Cette initiative est l’œuvre de Edith Cresson, instigatrice et porteuse du projet lors du sommet des Chefs d’État de Madrid de décembre 1995. Issues des principes contenus dans le Livre Blanc Enseigner et apprendre – Vers la société cognitive, le projet de l’école de la seconde chance est rapidement adopté et approuvé par l’ensemble des ministres de l’éducation des Etats membres de l’Union Européenne. Le financement des écoles dont la forme juridique est le plus souvent associative a pour financeurs trois tiers : « les régions, porteuses des conventions de créations d’école (33%), par l’Etat et le troisième tiers est constitué du FSE (Fond Social Européen). Le coût moyen d’un jeune suivi est d’environ 5 800 € »[1].
En France, les E2C accueillent chaque année environ 100 000 jeunes dont la moyenne d’âge est comprise entre 16 et 25 ans et qui sont pour la plupart en situation de décrochage scolaire ou alors des jeunes qui ont tout simplement abandonné le système scolaire.[2] Dans le cadre de l’objectif « lutter contre l’exclusion », l’expérience des écoles de la deuxième chance est recommandé ce qui permettra aux jeunes adultes sans diplôme ou qualification, d’accéder à une « seconde chance » en offrant « aux jeunes adultes exclus du système éducatif ou en passe de l'être les meilleures formations » mais également leur garantissant [3]« le meilleur encadrement pour leur donner confiance en eux »[4].
Les objectifs
modifierLes objectifs du dispositif des E2C est de lutter contre le décrochage scolaire en apportant un soutien aux populations fragilisées qui font face à des difficultés sociales. L'E2c ouvrira ses portes à ses jeunes afin de leur donner l'opportunité d'une insertion sociale et/ou professionnelle tout en leur apportant comme le nom l'indique une 2ème chance de devenir.[5] Les jeunes quittant le système scolaire n’ayant pas obtenu de diplôme professionnel ou de baccalauréat seraient ainsi 140 000 chaque année. En 2011, le taux de chômage des actifs de plus de quinze ans sans diplôme était de 16% (taux de chômage national : 9,2%) (Insee, 2012). Les chiffres issus de 2019 sur l’évolution du dispositif E2C fait état de 55 écoles de la 2e chance présentes en France et un peu plus de 133 sites. Ceux-ci sont répartis entre autres dans 12 régions et plus de 57 départements de la France. Pour une moyenne d’âge globale de 19,9 ans, on enregistre en France :
- 80% de jeunes non-qualifiés et non détenteurs de BEP/CAP.
- 84% sans emploi et sans expérience professionnelle. Donc 6% sont en chômeurs-demandeurs d’emploi depuis un an.
La dimension motivationnelle du dispositif est vu comme composante de réussite parmi d’autres facteurs relevant de l’ingénierie pédagogique.[6]
Charte de l’E2C
modifierLes E2c ont une charte commune composée de 6 principes sur lesquels l’ensemble des acteurs seront amenés à respecter.
Les principes sont les suivants :
- C’est une institution portée par les Collectivités Territoriales et Locales et/ou Consulaires. Ce dispositif dispose de moyens financiers, structurels et humains afin d’assurer la continuité de son action
- L’objectif est d’assurer l’insertion professionnelle et sociale de jeunes en difficulté. Intervenir auprès d’un public ne faisant plus partie de l'éducation nationale.
- En partenariat étroit avec le monde de l’entreprise. Les entreprises jouent un rôle très important pour la construction du projet professionnel du jeune. Concourir à l’adéquation des besoins et des attentes des jeunes avec les réalités du marché de l’emploi.
- Qui ne délivre pas de diplômes, mais vise à accréditer des compétences par l’élaboration du portefeuille de compétences et la construction du projet professionnel. Compétences de remise à niveau, de compétences sociales, citoyennes, compétences en entreprise,
- Accompagne le projet personnel et professionnel du stagiaire durant leur temps de formation au sein de l’E2c, mais également à leur sortie.
- Qui travaille en réseau avec tous les acteurs intervenant auprès de leur public[7]
Retour des apprenants
modifierL’ Université Paris Ouest a initié une recherche autour de l’impact de l’accompagnement proposé par les E2C sur les dispositions relatives à la recherche d’emploi et plus largement à l’insertion professionnelle des jeunes adultes. Cet entretien sera porté sur 21 jeunes adultes. Ce qui ressortira des divers entretiens de ces jeunes sont :
- Se former avec un désir de « reprendre » une scolarité ou de se qualifier.
- Une logique d’orientation ou d’expérimentation par le biais de stages.
- Une logique d’emploi visant l’accès à une profession. Vouloir travailler à tout prix.
- Une logique “ thérapeutique” afin de se faire aider; d’être soutenu dans leurs démarches.[8]
Notes et références
modifier- « La lutte contre l'absentéisme et le décrochage scolaires », sur Vie publique.fr (consulté le )
- Françoise Bruno, Frédéric Saujat, Christine Félix, « L’évolution des approches du décrochage scolaire »
- Danielle Zay, Prévenir l'exclusion scolaire et sociale des jeunes: Une approche franco-britannique, Presses Universitaires de France, (ISBN 978-2-13-073875-6, lire en ligne)
- « La lutte contre l'absentéisme et le décrochage scolaires », sur Vie publique.fr (consulté le )
- Maël Loquais et Isabelle Houot, « La « deuxième chance » : ce que les jeunes sont capables d’en saisir », Formation emploi. Revue française de sciences sociales, no 143, , p. 79–97 (ISSN 0759-6340, DOI 10.4000/formationemploi.6170, lire en ligne, consulté le )
- Lucy Bell, Pierre-Yves Bernard, « Territoires, offre de formation et expérience du décrochage scolaire : une étude de cas »
- Emmanuelle Leclercq et Laurent Béjot, « La pédagogie, levier de professionnalisation pour les écoles de la deuxième chance ? », Formation emploi. Revue française de sciences sociales, no 143, , p. 119–138 (ISSN 0759-6340, DOI 10.4000/formationemploi.6253, lire en ligne, consulté le )
- Pauline Sabuco, « L’Ecole de la Deuxième Chance (E2C) : Un dispositif local et partenarial original pour les jeunes décrocheurs scolaires »
Bibliographie
modifier- Boutinet, J. P. (2018). Ces jeunes stagiaires de passage dans une École de la deuxième chance, déjà adultes mais pas encore tout à fait adultes. Savoirs, (1), 131-152.1
- Vignoli, E., & Mallet, P. (2012). Les peurs des adolescents concernant leur avenir scolaire et professionnel: structure et variations selon le niveau scolaire, le sexe et la classe sociale. Les cahiers internationaux de psychologie sociale, (2), 249-282.2
- Bruno, F., Félix, C., & Saujat, F. (2017). L’évolution des approches du décrochage scolaire. Carrefours de l'éducation, (1), 246-271.3
- Georges, F., & Pansu, P. (2011). Les feedbacks à l’école: un gage de régulation des comportements scolaires. Revue française de pédagogie. Recherches en éducation, (176), 101-124.4
- Zay, D. (2015). Prévenir l'exclusion scolaire et sociale des jeunes: une approche franco-britannique. Presses Universitaires de France.5
- Bernard, P. Y. (2015). Le décrochage scolaire: la construction d’un problème public. Les Cahiers Dynamiques, (1), 34-41.6
- Bell, L., & Bernard, P. Y. (2016). Territoires, offre de formation et expérience du décrochage scolaire: une étude de cas. Espaces et sociétés, (3), 95-111.7
- Loquais, M., & Houot, I. (2018). La « deuxième chance»: ce que les jeunes sont capables d’en saisir. Formation emploi. Revue française de sciences sociales, (143), 79-97.8
- Leclercq, E., & Béjot, L. (2018). La pédagogie, levier de professionnalisation pour les écoles de la deuxième chance?. Formation emploi. Revue française de sciences sociales, (143), 119-138.9
- Vallee, S. (2015, June). La rencontre des dispositions personnelles et d’un dispositif: une étude auprès des stagiaires des écoles de la 2ème chance. In Biennale de l’Education, de la Formation et des pratiques professionnelles 2015.10