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Julien Audebert
Naissance
(47 ans)
Brive-la-Gaillarde

Julien Audebert est un artiste français né à Brive-la-Gaillarde le 11 mai 1977. il vit et travaille à Paris.

Il a étudié à Toulouse en arts plastiques, puis a fait un bref passage par l’architecture.

Biographie modifier

Julien Audebert réalise au début des années 2000 des photographies consistant en la réécriture quasi microscopique de livres, en utilisant les techniques argentiques disparaissantes alors, et utilisées dans le milieu du pré-presse (film, insolation lumineuse sur papier au bromure d’argent).

Parallèlement et jusqu’à aujourd’hui, il développe un travail photographique, la plupart du temps sans appareil photographique, consistant à partir de sources cinématographiques ou documentaires, en ce qu’il appelle des  « démontages »[1]. La fiction « écrasée » par la recomposition photographique des plans, dévoile alors un contenu idéologique qui demeurait invisible par l’effet du montage.

Son travail s’est élargit depuis plusieurs années au cinéma (Mars et Vénus, Phases d’opposition[2]) et surtout la peinture, dont il défend la pratique comme geste politique (« l’affirmation du faire et de la réalisation plutôt que la production ») et poursuivant une réflexion sur la technique.

Julien Audebert appartient à la famille du photographe documentaire qui fixa sur du bromure d’argent le monument d’un monde qui n’existe plus, un Paris vidé de vie, Atget. À une différence près, désormais il s’agit d’un monde éclaté par la pixellisation, un monde qui a détruit le temps de sa propre lecture. Ce n’est pas la fin du monde, c’est le monde rétréci pour le meilleur (ou pour le pire).

Les faits de civilisation qu’utilise Julien Audebert, films et livres, sont des totalités qui se déplient dans ses images et proposent au spectateur de faire d’une disparition une origine. Mettre les mains sur un cadavre c’est interroger les causes de la mort. Sa dernière production en date, composée, tel un collage, d’images documentaires sur l’origine du feu dans les cavernes, en est une nouvelle démonstration. Premier feu (2021) cherche dans l’absence des hommes du passé la condition de l’apparition de la représentation.

(Corinne Rondeau)[3]

Presses modifier

Liens externes modifier

Références modifier

  1. Dans ses travaux de “démontages”, il produit à partir de multiples screenshots d’un film une image seule, conversion panoptique du matériau traité. Il dévoile ainsi le paysage mental auquel tout film se dérobe par l’effet de son propre montage. Le régime de représentation traditionnellement continu offert par la photographie, et le supposé contact direct au réel, se met plutôt à cultiver d’étonnants parallèles avec le régime discontinu de la peinture. À une époque où les images tendent à perdre leur valeurs intrinsèques pour se convertir en données, Julien Audebert travaille au redéploiement, non seulement des lieux à partir desquels on regarde ou on lit, mais des lieux dont l’image elle-même se constitue. Complexifant la notion commune d’image, ses œuvres en repensent les critères mêmes de connaissabilité et de faisabilité. Le cinéma, l’écrit ou les sources documentaires diverses génèrent leur lot d’équation que l’artiste agence, reconstruit, réinterprète, afin de sonder les failles de temps qui s’inscrivent entre l’Histoire et le sujet. (Morad Montazami)
  2. https://arter.net/fr/projets/mars-et-venus-phases-dopposition-2/
  3. Julien Audebert, textes de Philippe-Alain Michaud et Corinne Rondeau, Mousse Publishing, 2022