Utilisateur:Assassas77/Internet en Russie
L'internet russe est parfois désigné par le nom runet (ru, suffixé avec -net). En 2015, l'accès à Internet est disponible en Russie pour les entreprises et les foyers russes sous différentes formes : ligne commutée (dial-up), câble, ligne numérique (DSL), fibre optique (FTTH), réseau mobile, sans fil et satellite.
En juillet 2018, **114 920 477** personnes (80,86% de la population totale du pays) sont des internautes[1].
En septembre 2020, la Russie se classe à la 47e** position mondiale pour son accès à Internet à très haut débit, avec un débit descendant de 75,91 Mb/s**, et à la 88e** position pour son réseau mobile avec un débit de 22,83 Mb/s**[2].
En 2019, la Freedom House qualifie l'internet russe d'espace « non libre »[3].
En septembre 2011, la Russie a surpassé l'Allemagne sur le marché européen en termes de nombre de visiteurs uniques en ligne[4]. En mars 2013, une étude a montré que le russe est devenue la seconde langue la plus utilisée sur le web[5].
Les Russes sont des utilisateurs assidus des réseaux sociaux, parmi lesquels VKontakte (50 millions d'utilisateurs uniques par mois en 2019[6]) et Odnoklassniki (30 millions[6]) sont les plus populaires[7]. LiveJournal est également un service de blog populaire[8].
Histoire
modifierRétrospectivement, on peut faire remonter les premiers réseaux de données en langue russe à l'utilisation du courrier et au journalisme en Russie. Les transferts d'informations s'appuient alors sur le télégraphe et la radio. En 1837, la nouvelle de science fiction 4338-й год: Петербургские письма (L'An 4338 : Lettres de Pétersbourg) du philosophe russe Vladimir Odoevsky, prédit un monde de maisons connectées par des télégraphes magnétiques qui permettent à des personnes vivant éloignées les unes des autres de communiquer, et des journaux domestiques ayant remplacé la correspondance classique, contenant des informations au sujet de la santé des hôtes, les nouvelles des proches, diverses réflexions et commentaires, des petites inventions et des invitations[9].
Les premiers systèmes informatiques se sont fait connaître en URSS durant les années 1950. À partir de 1952, les travaux sont menés par l'Institut de mécanique de précision et d'informatique moscovite, dirigé par Sergueï Lebedev, sur un systèmes de défense antimissile automatique utilisant un réseau d'ordinateurs qui calculait des données radar sur des missiles de test grâce au M-40, une machine centrale, échangeant des informations avec des terminaux plus petits distants de 100 à 200 km[10]. Les scientifiques s'appuient sur différents sites dans toute l'URSS pour leurs travaux, le plus grand étant Sary Chagan, un site de tests à l'ouest du lac Balkhach. Au même moment, des radioamateurs procédaient à des connexions en pair-à-pair (P2P) avec leurs camarades du monde entier en utilisant des codes de données. En 1972, l'Express, un vaste réseau de données automatisé, est lancé pour satisfaire les besoins du chemin de fer russe.
À partir du début des années 1980, l'Institut de Recherche et de Sciences des Systèmes Automatisés Appliqués d’URSS (VNIIPAS) travaille sur l'implémentation de connexions de données en utilisant le protocole de télécommunication X.25 pour créer l'Academset couvrant toute l'URSS. En 1982, un test de connexion soviétique à l'Autriche est réalisé. En 1982 et 1983, une série de conférences d'envergure mondiale sur l'informatique au VNIIPAS est initié par l'Organisation des Nations Unies où l'URSS est représentée par une équipe de scientifiques de nombreuses républiques soviétiques et dirigée par le biochimiste Anatoly Klyosov. Les autres pays participants sont le Royaume-Uni, les Etats Unis, le Canada, la Suède, l'Allemagne de l'Ouest, l'Allemagne de l'Est, l'Italie, la Finlande, les Philippines, le Guatamela, le Japon, la Thaïlande, le Luxembourg, le Danemark, le Brésil et la Nouvelle Zélande[11].
En 1983, le San Francisco Moscow Teleport (SFMT) est lancé par le VNIIPAS et une équipe américaine composée de Joel Schatz, Michael Kleeman et Chet Watson avec le soutien financier initial de Henry Dakin. Le SFMT fournit un service de courriel grâce à la plateforme PeaceNet et une prise en charge multilingue. Elle permettait également la transmission d'images vidéo à balayage lent entre les deux pays[12], ce qui a permis à des médecins de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) dont Bob Gale de soigner des patients exposés à l'accident de Tchernobyl. Ces projets sont à l'origine d'une entreprise commerciale de fournisseur de téléphonie et de données Sovam Teleport dans la fin des années 1980[13]. Le 1er** avril 1984, un canular est diffusé sur le réseau Usenet à propos de Kremvax, un soi-disant site du Kremlin. Dès 1988, on rapporte des connexions Internet spontanées (UUCP et telnet) depuis des foyers soviétiques par X.25. En 1990, GlasNet, une initiative non commerciale de l'Association pour le progrès des communications américaine, finance l'utilisation d'Internet pour plusieurs projets éducatifs en Union soviétique grâce à Sovam.
Usage de masse
modifierEntre 1990 et 1991, le réseau Relcom s'est étendu très rapidement, a rejoint EUnet et est utilisé pour diffuser à l'échelle mondiale des informations à propos de la tentative de coup d'État de Moscou, alors que les putschistes tentaient dans le même temps de supprimer les informations dans les médias de masses à l'aide du KGB[14]. Après la chute de l'URSS, beaucoup de structures contrôlées par l'État soviétique sont transférées à la fédération de Russie, et parmi elles, les vastes réseaux téléphoniques[15]. Avec la transformation de l'économie, les industries des télécommunications fondées sur le modèle de l'économie de marché se sont développées rapidement ; divers fournisseurs d'accès à Internet sont apparus.
Dans le même temps, le premier noeud russe FidoNet a démarré en octobre 1990 à Novosibirsk, et l'URSS a été incluse dans la région 50 de FidoNet. L'activité russe sur FidoNet contribue au développement du Runet, alors que la mise en réseau de masse s'appuie sur les « Bulletin board systems » (BBS), bien plus populaires qu'Internet pendant un temps, au début des années 1990.
En mars 1991, la Fondation nationale pour la science commence à permettre aux pays du Bloc de l'Est à se connecter au réseau global TCP/IP, c'est à dire à Internet, à proprement parler[16].
Au milieu des années 1990, les réseaux informatiques apparaissent dans de nombreuses branches de la vie quotidienne et du commerce dans les États post-soviétiques ; TCP/IP remplace UUCP. Internet devient un moyen de communication populaire pour tous les locuteurs du russe du monde entier. Les réseaux nationaux, les fameux nets, des anciennes républiques soviétiques commencent à apparaître : Uznet, Kaznet et d'autres. Sovam Teleport fournit des connexions SWIFT aux banques au début des années 90.
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En octobre 2007, le premier vice-président du gouvernement Dmitry Medvedev annonce que toutes les écoles en Russie (environ 59 000) sont connectées à Internet, mais il est fait publiquement état de problèmes avec un des prestataires de service. En décembre 2007, suite à l'affaire Ponosov lié à l'usage de logiciels Microsoft sans licence dans une école russe, des tests de déploiement dans des écoles du kraï de Perm, au Tatarstan et dans l'oblast de Tomsk sont annoncés afin de déterminer la faisabilité d'implémenter des solutions basées sur Linux pour l'éducation dans d'autres régions du pays[17]. Durant les années suivantes, les résultats sont jugés positifs, mais de nouveaux problèmes organisationnels sont apparus, notamment des zones d'ombres sur la distribution des fonds attribués par l'Etat[18]. Par la suite, il n'y a pas eu d'usage massif de Linux dans les écoles russes, mais la seconde moitié de l'année 2010 a vu des institutions liées à l'Etat et des entreprises commencer à implémenter massivement Astra Linux au lieu de Microsoft Windows, arguant que Windows n'est pas un logiciel sûr et pourrait être utilisé pour sanctionner la Russie.
Depuis 2009, le site « Services de l'Etat » (Госуслуги) est devenu un site de référence en ligne pour fournir des services numériques de l'Etat pour les citoyens russes. Un passport de la Fédération de Russie est nécessaire pour s'inscrire. Plus de 100 millions d'utilisateurs sont inscrits en 2019, soit environ 70 % de la population russe.
Selon les statistiques du Conseil Européen, dans la seconde moitié de 2012, le nombre de personnes ayant souscrit à une connexion en FTTB (fibre jusqu'au bâtiment) en Russie a augmenté de 2,2 millions de personnes, soit davantage que les 27 pays de l'Union Européenne réunis. Le nombre total de foyers avec une connexion FTTx était de 7,5 millions. Cela signifie que, en 2012, plus de 40 % des utilisateurs d'une connexion fixe haut-débit étaient connectés par la fibre optique[19].
La Russie est parvenue à d'importants progrès sur la connexion haut-débit de ses citoyens. La connexion haut-débit mobile est proche des moyennes des économies avancées (60 abonnements actifs pour 100 habitants). Le taux de pénétration des téléphones mobiles est un des plus élevés au monde. La Russie est un leader mondial dans l'accessibilité financière des connexions fixes haut-débit ; les coûts d'abonnements respectent le critère d'accessibilité financière définie par l'Union internationale des télécommunications, c'est à dire qu'il représente moins de 2 % du revenu national brut par habitant. Le débit de connexion moyen à Internet en Russie est de 7,4 Mbits/s, soit plus du double de la moyenne mondiale[20].
Toutefois, la Russie continue de faire face à des défis liés à la fracture numérique, à la connectivité des zones rurales et isolées. La pénétration des connexions fixes haut-débit est très forte à Moscou et faible dans la république tchéchène. Etant donné la taille énorme de la Russie et les différents niveaux de développement, la fracture numérique persiste.
** fin 31/05
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- (en) « Speedtest Global Index – Monthly comparisons of internet speeds from around the world », sur Speedtest Global Index (consulté le )
- (en) « The Crisis of Social Media », sur Freedom House (consulté le )
- « comScore Releases Overview of European Internet Usage in September 2011 », comScore,
- "Russian is now the second most used language on the web", Matthias Gelbmann, Web Technology Surveys, W3Techs, 19 March 2013.
- (en) Nico Prins, « An Analysis of the Russian Social Media Landscape in 2019 », sur www.linkfluence.com (consulté le )
- Alexander Semenov, Alexander Mantzaris, Alexander Nikolaev, Alexander Veremyev, Jari Veijalainen, Eduardo L. Pasiliao, Vladimir Boginski Exploring Social Media Network Landscape of Post-Soviet Space. in IEEE Access, vol. 7, pp. 411-426, 2019
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- Dave Farber, « Interesting People: re: A Ridiculous Failure of Critical Infrastructure », sur seclists.org
- Modèle:In lang Школьный Linux будут внедрять все ведущие Linux-компании России — LinuxCenter.Ru, 03/12/2007
- Modèle:In lang Заявление "Альт Линукс" о внедрении СПО в школах России — ALT Linux, 15/06/2009
- « Николай Никифоров: российская революция в ИКТ состоится за счет покрытия услугами ШПД городов и поселков с населением от 500 человек », broadcasting.ru (consulté le )
- (en) « Russia's Ambitious Broadband Goal: Is the Progress Sustainable? », World Bank, {{Article}} : paramètre «
date
» manquant (lire en ligne)