Utilisateur:Buff/Brouillon2
Fondation | été 1943 |
---|---|
Disparition | été 1944 |
Statut professionnel | 1943-1944 |
Couleurs | Blanc et noir |
Stade | Stade de la route de Lorient |
Propriétaire | État français |
Président | Marcel Cormier[note 1] |
Entraîneur | Jean Batmale |
Joueur le plus capé | Salvador Artigas |
Meilleur buteur | Jacques Wyffels |
|
L'équipe fédérale Rennes-Bretagne est une équipe de football mise en place en et dissoute à l'été 1944. Elle est basée à Rennes et est principalement composée de joueurs du Stade rennais et de l'Union sportive du Mans. Sous la direction de son entraîneur Jean Batmale, l'équipe fait partie des seize participants du championnat de France fédéral 1943-1944.
Ce championnat est mis en place par le régime de Vichy, favorable au sport amateur, qui retire leur statut professionnel aux clubs qui l'ont acquis en 1932. Les joueurs professionnels deviennent des fonctionnaires rétribués par l'État, et sont affectés d'office à leurs équipes.
Contexte
modifierContexte historique
modifierLa France occupée et le sport sous Vichy
modifierEntre mai et juin 1940, la France est envahie par l'Allemagne nazie. Le , un peu moins de dix mois après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, l'armistice est signée entre les autorités allemandes et leurs homologues françaises. Elle établit notamment les conditions de l'occupation de la France par l'Allemagne. Le , les pleins pouvoirs sont confiés au maréchal Philippe Pétain : c'est le début du régime de Vichy, qui assure la gouvernance de la France jusqu'au . Entre et , la France est divisée en deux. Au Nord, la zone occupée, occupée militairement par l'Allemagne ; au Sud, une zone libre, non occupée par l'armée allemande. La Bretagne, dans son intégralité, est située en zone occupée. En septembre 1942, les armées allemandes envahissent la zone libre et occupent l'ensemble du territoire français.
Au sein du régime de Vichy, la gouvernance du sport est rattachée au ministère puis au secrétariat d'État à l'instruction publique et à la jeunesse, et placée sous l'autorité du Commissariat général à l'éducation générale et aux sports[1]. Celui-ci est dirigé du à par Jean Borotra, puis jusqu'à la libération par le colonel Joseph Pascot[note 2],[2].
- Instrumentalisation fascisante du sport (mais Arnaud T1 p22)
- Révolution nationale
- Charte des sports (Arnaud T2 p26)
- Idéalisme de Borotra (Arnaud T2 p21, pragmatisme de Pascot (Arnaud T2 p43) qui a ses détracteurs
Seray p57
La remise en cause du football professionnel en France
modifier« Ce qu'en aucun cas je ne saurais tolérer, c'est la mainmise de la société sportive sur l'individu ; c'est le troc de joueurs professionnels ; ce sont les odieux transferts qui faisaient des dirigeants de véritables négriers. L'athlète demeure un homme libre. Le professionnalisme ne se conçoit que dirigé, limité, contrôlé. »
— Joseph Pascot, « Programme », 3 mai 1942[3]
Seray Annexe 5 Arnaud T1 p220 Wahl p263 http://www.coe.int/t/dg4/cultureheritage/mars/Source/Documents/MCP/bordeaux/HK_Bordeaux_Vichy-et-le-football.pdf
- Rappel de la mise en place du professionnalisme en 1932
- Hostilité de Borotra au football professionnel
- Concrétisation par Pascot
- Monitorat pour les joueurs
Contexte sportif
modifierDe la Division 1 aux championnats « de guerre »
modifier- Championnat national "régulier" mis en place en 1932 jusqu'en 1939.
- Début de la saison 1939-1940, l'irruption de la guerre vient interrompre le cours normal des compétitions
- Des championnats sont organisés, mais leur déroulement est perturbé en 1939-40, 1940-41 et 1941-42, mais est surtout divisé en zones (libre, occupée, interdite)
- 1943-1944 doit renouer avec un championnat "unifié". Les zones ont disparu.
Le Stade rennais, chef de file du football breton
modifierCréé en 1901, le Stade rennais figure alors parmi les clubs de football pionniers dans le grand Ouest de la France[note 3]. Progressivement, il remporte plusieurs des premiers championnats régionaux disputés, et commence à s'illustrer sur le plan national. Ainsi, en 1922 et 1935, il est le premier club breton à disputer la finale de la Coupe de France[note 4].
En 1932, le Stade rennais figure parmi les participants au premier championnat de France professionnel de l'histoire. Avant les débuts de la Seconde Guerre mondiale, il est ainsi le seul club breton à disposer durablement du statut professionnel[note 5]. Il participe ainsi à cinq reprises au championnat de France de Division 1, avant de jouer durant deux saisons en Division 2. Au printemps 1939, le Stade rennais obtient sa remontée dans l'élite, mais les compétitions sont interrompues par la guerre.
Le Stade rennais cesse alors ses activités comme club professionnel, nombreux étant les joueurs retenus au front. Il ne participe pas au championnat de France 1939-1940, ni à celui de 1940-1941, et se contente du championnat amateur régional. Il retrouve le professionnalisme lors des deux saisons suivantes, et participe de nouveau au championnat de France : en 1941-1942, il se classe septième du groupe de la zone occupée, puis quinzième du groupe Nord en 1942-1943.
L'Union sportive du Mans, jeune club professionnel
modifierClub omnisports, l'Union sportive du Mans est créé en 1889. Toutefois, elle ne se dote d'une section football que lors des premières années du XXe siècle[4]. Le club manceau s'impose très vite comme l'un des meilleurs clubs de la région : il obtient le titre de champion du Maine en 1907, 1910 et 1914, et participe à ce titre au championnat de France USFSA[5]. Cependant, l'Union sportive du Mans ne parvient pas à briller sur la scène nationale, que ce soit avant la Première Guerre mondiale, ni en Coupe de France après le conflit. Dans cette dernière compétition, elle ne décroche que deux participations aux trente-deuxièmes de finale en 1920 et 1921, puis tombe dans l'anonymat durant deux décennies[6].
En 1942, en pleine guerre, le club accède finalement au professionnalisme, mis en place en France dix ans plus tôt. Il est reversé dans le groupe Nord du championnat de France, et prend la onzième place[6]. Opposée au Stade rennais durant la compétition, l'Union sportive du Mans s'impose dans la Sarthe au match aller (trois buts à deux), disputé le Modèle:Date sport[7], puis obtient le match nul au stade de la route de Lorient au match retour (deux buts partout), le Modèle:Date sport[8]. Alors que les deux clubs sont les seuls du grand Ouest engagés dans la compétition, les Manceaux terminent devant les Rennais au classement.
Déroulement de la saison
modifierConstitution de l'équipe
modifierAu printemps 1943, le commissariat général à l'éducation et aux sports met en place ses premières mesures visant à réformer le football professionnel. Il crée arbitrairement seize équipes fédérales, disséminées sur le territoire français.
(faire le détail en utilisant la biblio générale)
Parmi les seize équipes crées, le régime de Vichy instaure celle de Rennes-Bretagne. Les joueurs, étant devenus des fonctionnaires, et donc rétribués en tant que tels par l'État français, leurs clubs en sont dessaisis. Leurs nouvelles affectations sont faites d'office par l'État.
Désignations de joueurs
modifierLe Modèle:Date sport, la Fédération française de football soumet au commissariat général à l'éducation et aux sports la composition des équipes fédérales. Marcel Cormier, président du Stade rennais, est désigné comme directeur sportif de cette équipe, et Jean Batmale en devient l'entraîneur. L'effectif de la nouvelle équipe évolue à plusieurs reprises au cours de l'été 1943 : Bourhis, Grizetti, Tessier, Thomas et De Saint-Hilaire sont successivement cités comme joueurs, mais ne joueront aucun match.
L'essentiel des joueurs de l'équipe sont issus du Stade rennais et de l'US Le Mans. S'y ajoutent deux joueurs amateurs, Henri Guérin de la TA Rennes, et Marcel Gouédard du Stade briochin, ainsi que Jean Prouff et Roger Thévenot, deux anciens joueurs du Stade rennais qui évoluent respectivement au SC Fives et à l'Amiens AC. Enfin, s'il évolue durant la saison 1942-1943 à l'US Le Mans, l'Espagnol Salvador Artigas n'y est que prêté par les Girondins de Bordeaux. Malgré cela, il est lui aussi intégré à l'équipe fédérale Rennes-Bretagne.
Effectif de la saison
modifierJoueurs | Encadrement technique | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
|
|
Parcours en championnat
modifierParcours en Coupe de France
modifierBilan sportif
modifierClassement en championnat de France
modifierStatistiques de l'effectif
modifierAspects socio-économiques et identitaires
modifierCouleurs et blason
modifierRémunération des joueurs
modifierRelations avec le Stade rennais et la ville de Rennes
modifierAffluences
modifierSi l'équipe fédérale Rennes-Bretagne est en grande partie issue du Stade rennais et de l'US Le Mans, la question se pose durant l'été 1943 du stade qui accueillera ses matchs à domicile. Est ainsi évoquée l'hypothèse d'un déménagement à Nantes, où le football de haut niveau n'a pas pris pied, mais où la promesse de belles recettes fait réfléchir les instances décisionnaires.
Finalement demeurée à Rennes, l'équipe fédérale attire une moyenne de 4 780 spectateurs au stade de la route de Lorient pour ses matchs de championnat. Le Modèle:Date sport, la réception de l'équipe fédérale Lens-Artois génère la plus forte affluence de la saison, avec 8 500 spectateurs recensés. En revanche, la venue de Nancy-Lorraine n'attire qu'un total de 3 211 personnes, le plus faible total de cet exercice 1943-1944 à Rennes.
Dissolution de l'équipe fédérale et conséquences
modifierRetour aux clubs professionnels
modifierLa libération progressive de la France, qui dure du 6 juin jusqu'aux dernières semaines de 1944[note 9], a pour effet de
Mouvements de joueurs
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Les équipes fédérales étant placées sous le giron de l'État français et du Commissariat général aux sports, le poste de président n'existe pas dans les faits. Marcel Cormier, qui occupait jusque-là le poste de président du Stade rennais université-club prend ainsi le poste de directeur technique de l'équipe fédérale Rennes-Bretagne.
- Surnommé usuellement Jep Pascot.
- La pratique du football est introduite en Bretagne par des commerçants venus des îles britanniques à la toute fin du XIXe siècle. Le jeu s'exporte des côtes du Nord de la Bretagne pour s'établir alors à Rennes, ainsi que dans le reste du grand Ouest.
- À ces deux occasions, le Stade rennais s'incline à ce stade de la compétition : face au Red Star en 1922, et contre l'Olympique de Marseille en 1935.
- Durant la saison 1933-1934, l'US Saint-Servan s'essaye à son tour au statut professionnel, mais retrouve l'amateurisme très rapidement.
- Seule la nationalité sportive est indiquée. Un joueur peut avoir plusieurs nationalités mais n'a le droit de jouer que pour une seule sélection nationale.
- Seule la sélection la plus importante est indiquée.
- Prêté par le Football Club des Girondins de Bordeaux à l'US Le Mans lors de la saison précédente, Salvador Artigas ne retourne pas à Bordeaux et intègre les rangs de l'équipe fédérale Rennes-Bretagne.
- À l'exception de quelques poches de résistance allemandes. Saint-Nazaire n'est ainsi libérée que le .
Références
modifier- Pécout http://lodel.irevues.inist.fr/cahierspsychologiepolitique/index.php?id=1127
- Arnaud T1, p. 31
- Seray 2011, p. 258
- Berthou T1, p. 167
- (en) Frédéric Pauron, « France 1892-1919 », sur rsssf.com, Rec.Sport.Soccer Statistics Foundation, (consulté le )
- Berthou T1, p. 168
- Loire 1994, p. 206
- Loire 1994, p. 207
Bibliographie
modifierCette bibliographie présente quelques ouvrages de référence. Ceux utilisés pour la rédaction de cet article sont suivis du symbole .
- Jean-Paul Ollivier, Stade rennais et les clubs du football breton, Paris, Solar, , 224 p.
- Claude Loire, Le Stade rennais : fleuron du football breton 1901-1991, Rennes, Éditions Apogée, , 488 p. (ISBN 978-2-909275-40-6)
- Claude Loire et Virginie Charbonneau, Stade rennais FC, 100 ans en rouge et noir : l'album du centenaire, Rennes, Éditions Apogée, , 123 p. (ISBN 2843981077)
- Thierry Berthou, Dictionnaire historique des clubs de football français, Tome 1 : Abbeville - Montpellier, Créteil, Pages de Foot, , 253 p. (ISBN 2-913146-01-5)
- Thierry Berthou, Dictionnaire historique des clubs de football français, Tome 2 : Mulhouse - White Rovers, Créteil, Pages de Foot, , 252 p. (ISBN 978-2-913146-02-0)
- Pierre Arnaud, Thierry Terret, Jean-Philippe Saint-Martin et Pierre Gros, Le sport et les français pendant l'Occupation : 1940-1944, vol. 1, Paris, L'Harmattan, coll. « Espaces et temps du sport », (ISBN 2-7475-2077-3)
- Pierre Arnaud, Thierry Terret, Jean-Philippe Saint-Martin et Pierre Gros, Le sport et les français pendant l'Occupation : 1940-1944, vol. 2, Paris, L'Harmattan, coll. « Espaces et temps du sport », (ISBN 2-7475-2078-1)