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Hôtel Chevalier (Hotel Chevalier) est un court-métrage écrit et réalisé par Wes Anderson et sorti en 2007. Natalie Portman et Jason Schwartzman y jouent le rôle de deux anciens amants qui se retrouvent dans une chambre d’hôtel à Paris. Ce court-métrage de treize minutes sert de prologue au film de Wes Anderson sorti en 2007, À bord du Darjeeling Limited. Il est tourné dans un hôtel parisien par une équipe réduite et est financé par Wes Anderson qui pensait initialement en faire un court-métrage autonome. Il est montré pour la première fois au festival du film de Venise dans le cadre de la première de À bord du Darjeeling Limited le 2 septembre 2007 et il est ensuite diffusé plus tard dans le mois sur l’Apple Store dans quatre villes américaines. Un jour après sa sortie il est disponible gratuitement sur l’iTunes Store pendant un mois ; il est téléchargé plus de 500 000 fois durant cette période. Hôtel Chevalier est un des courts-métrages les plus commentés en 2007, dont une part importante de cette attention orientée vers la scène de nu de Natalie Portman. Le film reçoit est quasiment universellement acclamé par la critique qui loue sa richesse, son caractère poignant et sa construction méticuleuse.

Synopsis modifier

Le film démarre dans le hall d’un hôtel : le concierge répond à un appel téléphonique d’un client ; sur le plan suivant, un homme (Jason Schwartzman), allongé en peignoir jaune sur le lit de sa chambre d’hôtel, lit le journal, avec le film en noir et blanc Stalag 17 à la télévision. Après avoir passé une commande au concierge dans un français approximatif, il reçoit un appel d’une femme dont il reconnait la voix. Elle lui dit qu’elle arrive de l’aéroport et lui demande son numéro de chambre. Bien qu’ayant objecté ne pas lui avoir dit de venir, il fini par accepter de la recevoir. Il essaie alors de ranger rapidement la chambre, s’arrêtant pour jouer les premières secondes de Where Do You Go To (My Lovely) sur sa chaîne stéréo, et fait couler un bain.

Lorsque commence la scène suivante, l’homme est de nouveau allongé au lit mais a changé son peignoir pour un costume gris. Il entend frapper à la porte, va lancer la chanson qu’il avait préparée sur sa chaîne et va ouvrir la porte : on découvre la femme (Natalie Portman). Après l’avoir regardé plusieurs secondes, celle-ci brise le silence et demande quelle est cette musique. Ne recevant aucune réponse, elle entre dans la chambre et lui offre un bouquet de fleurs. Alors qu’elle s’avance pour l’embrasser, il tourne la tête et ils finissent par s’enlacer. Il ferme la porte et lui demande comment elle l’a trouvé ; elle répond que « ce n’était pas si difficile que ça ». Elle fait le tour de la chambre, observant les objets, puis se brosse les dents et décline le bain qu’il lui avait préparé.

Retournant dans la chambre à coucher, la femme se retourne vers l’homme et engage le débat, lui demandant « c’est quoi le problème ? ». Il lui fait signe de le rejoindre sur le lit et à sa requête lui apprend qu’il vit dans cet hôtel depuis « plus d’un mois » et qu’il est parti pour fuir leur relation. Ils s’allongent sur le lit et se regardent avant d’être interrompus par l’arrivée du service de chambre. Une fois seuls à nouveau, ils s’embrassent et l’homme commence à déshabiller la femme. Un peu mal à l’aise, ils parlent à propos du fait qu’ils n’ont couché avec personne d’autre. Alors qu’il remarque des bleus sur les bras de la femme, elle choisit de ne pas en parler. Allongée sur lui, elle lui dit qu’elle ne veut pas perdre son amitié, qu’elle l’aime et n’a jamais voulu lui faire de mal. Il répond « je ne serai jamais ton ami » mais la serre quand elle l’enlace. Where Do You Go To (My Lovely) recommence à jouer et l’homme lui propose de lui montrer sa vue de Paris.

Dans le plan suivant, la caméra se déplace au ralenti dans la chambre et montre la femme appuyée sur un meuble, nue, et l’homme s’approchant et la couvrant avec le peignoir jaune. Les deux amants vont ensuite vers la fenêtre ; après être arrivé sur le balcon, l’homme sort un cure-dent de sa poche et le lui tend. Après avoir profité de la vue, elle enlace légèrement l’homme et ils rentrent à l’intérieur. La caméra pivote alors et il devient évident que la vue est complètement bloquée par une autre aile de l’hôtel.

Historique et production modifier

Un immeuble de six étages au coin d’une rue et deux arbres devant l’immeuble.
L’Hôtel Raphaël à Paris, qui est utilisé comme l’Hôtel Chevalier du film ; c’est là que les scènes ont été tournées.

Le réalisateur Wes Anderson a contacté Jason Schwartzman et Natalie Portman à propos de Hôtel Chevalier pour la première fois en 2005[1]. Schwartzman et Anderson avait déjà travaillé ensemble sur Rushmore (sorti en 1998), le deuxième film du réalisateur, et ont vécu ensemble dans l’appartement parisien de Schwartzman durant les quelques mois précédant le tournage[2]. Natalie Portman a été approché après qu’Anderson a obtenu son adresse électronique de Scott Rudin, le producteur de Closer, entre adultes consentants dans lequel elle joue[3]. Les deux acteurs ont accepté de tourner gratuitement et Anderson a financé le reste du film lui-même[4]. Le tournage s’est effectué à l’Hôtel Raphaël qui avait déjà été utilisé pour les films Love in Paris et Place Vendôme[5]. L’équipe n’est composée que de quinze personnes et utilise des pellicules Panavision ainsi que des accessoires de l’appartement d’Anderson[3],[4]. Le tournage a duré deux jours et demi et le montage (effectué sur l’ordinateur de Wes Anderson) une semaine de plus[1]. Malgré l’utilisation d’une garde-robe du créateur de mode Marc Jacobs et d’une valise Louis Vuitton faite à la main, le réalisateur décrit la production de ce film comme « faire un film étudiant »[3].

Wes Anderson pense initialement faire du court-métrage un film autonome[6], mais peu avant le début du tournage, il se rend compte que le personnage de Jason Schwartzman ressemble beaucoup à un des personnages d’un film qu’il est alors en train d’écrire[1],[6]. La production de ce film commence un an plus tard, sous le titre À bord du Darjeeling Limited[1]. Hôtel Chevalier se déroule deux semaines avant que le personnage joué par Schwartzman (Jack Whitman) rejoigne ses deux frères aînés pour un voyage en Inde[3]. Le dialogue entre les personnages à la fin du court-métrage est raconté par Jack à ses frère à la fin du film, sous la forme d’un extrait d’une nouvelle qu’il a écrite[7]. En outre, le personnage de Natalie Portman fait un caméo dans le film[1]. Fox Searchlight Pictures, la société ayant produit le long-métrage, n’était pas au courant du court-métrage jusqu’à ce que le film soit fini et a dit ne pas être intéressé financièrement par lui[1].

Sortie modifier

« Une fois terminé, je ne voulais pas intégrer le court-métrage dans le film. Mais je n’arrivais pas à décider comment je voulais faire. Je voulais jouer le court avant le film, mais pas toujours. Parfois je préférais regarder le film sans le court. C’est devenu un casse-tête pour moi. Alors j’ai finalement décidé que j’aimerais voir le film sortir en Amérique sans le court, mais je voulais que les gens y aient accès s’ils voulaient le voir d’abord[n 1].  »

— Wes Anderson[8]

Hôtel Chevalier est projeté avant le film À bord du Darjeeling Limited lors de sa première mondiale à la 64e Mostra de Venise le 2 septembre 2007[7]. Le court-métrage a droit à sa propre première sur l’Apple Store à New York, Chicago, San Francisco et Santa Monica le 25 septembre[1],[9]. Wes Anderson, Jason Schwartzmann et Natalie Portman sont présents à la projection de New York, après laquelle ils tiennent une session de questions–réponses avec le public[1],[9]. Le court est disponible le lendemain gratuitement sur l’iTunes Store d’Apple[1]. Le 28 septembre, il est présenté avant le film de la soirée d’ouverture du New York Film Festival de 2007[10]. Un communiqué de presse diffusé avant la première décrit le court-métrage comme « une brève coda à une romance condamnée et un prologue à The Darjeeling Limited[11],[n 2] ».

Après avoir été disponible au téléchargement durant un mois, le court-métrage est retiré d’iTunes[12]. Bien qu’il avait été décrit par la journaliste de USA Today Susan Wloszczyna avant sa sortie sur iTunes comme un « amuse-bouche », « destiné à être un simple à-côté »[13], il est téléchargé près de cinq cents mille fois et reçoit des critiques élogieuses[12]. Le court est ensuite diffusé au cinéma en tant que prologue au long-métrage[12]. Même si le New York Times affirme en octobre 2007 que le distributeur Fox Searchlight Pictures a l’intention de promouvoir Hôtel Chevalier pour l’Oscar du meilleur court-métrage de fiction[12], celui-ci ne fait pas parti des sélectionnés[14]. Il est inclus comme bonus dans le DVD du film À bord du Darjeeling Limited sorti en 2008[10] et le script écrit par Wes Anderson est publié dans le numéro de l’hiver 2007 du magazine littéraire Zoetrop: All-Story[15].

Accueil critique modifier

En plus d’être un des courts-métrages les plus commentés de l’année[3], Hôtel Chevalier est encensé par la critique, certains le disant meilleur que Darjeeling Limited. Gary Susman d’Entertainment Weekly le décrit comme « une exquise histoire courte dans laquelle on apprend peu mais exactement ce qu’il faut à propos des deux personnages[n 3] », ajoutant que « Chevalier voit Anderson travailler dans son habituel style « boîte à bijoux–maison de poupées » mais la forme et la longueur vont vraiment très bien ensemble dans ce cas-là[n 4] »[16]. Dans le New York Press, Armand White juge le court « émouvant et véritablement contemporain[n 5] », citant le « caractère fille perdue poignant[n 6] »[17]. Le film attire en partie l’attention pour la scène de nu de Natalie Portman et pour les ecchymoses présents sur le corps de son personnage[1],[18],[19]. Natalie Portman exprime sa déception à ce propos, disant « ça m’a vraiment fait de la peine que la moitié de chaque critique traitait de la nudité[n 7] ». L’actrice s’est demandé si cette scène avait été une bonne idée et elle a par la suite dit qu’elle ne voulait plus apparaître nue dans des films[20].

La performance de Natalie Portman est louée par le critique de Time Magazine Richard Corliss, qui dit d’elle qu’elle est « une actrice comique dans toute sa fraîcheur[n 8] » dans le « genre charmant[n 9] » et aurait souhaité un rôle plus important pour elle dans À bord du Darjeeling Limited. Selon lui, il manque au long-métrage « la sensibilité et l’humour spirituel du court-métrage[n 10] »[7]. Stephanie Zacharek de Salon.com va dans le même sens, affirmant que « l’histoire non racontée de Hôtel Chevalier est dix fois plus intéressantes, et infiniment plus riche, que celle racontée ouvertement dans À bord du Darjeeling Limited[n 11] » et qualifiant le court de « carrément presque parfait[n 12] »[21]. Le journalist du Guardian Danny Leigh contraste avec l’accueil un peu mitigé des critiques du long-métrage en parlant de « l’ardeur sincère[n 13] » qui salue la « narration parfaitement calculée[n 14] » de Hôtel Chevalier. Il pense que les contraintes du format court-métrage conviennent bien à Wes Anderson, dont l’humour pince-sans-rire, les décors particuliers et les choix de bande sonore ont tendance à épuiser la patience du spectateur dans le cadre d’un long-métrage[22]. Anthony Oliver Scott du New York Times décrit Hôtel Chevalier comme « une petite perle[n 15] » en comparaison de la « valise trop remplie[n 16] » qu’est le long-métrage et écrit que « Cela vaut la peine de le regarder, pas uniquement car il étoffe l’histoire des frères Whitman mais également car, en soi, c’est un condensé presque parfait des talents énervants et intrigants de M. Anderson, énigmatique, émouvant et sarcastique.[n 17] »[10]

Notes et références modifier

Citations originales modifier

Toutes les citations originales sont en anglais.

  1. « When it was all done, I didn't want to incorporate the short into the movie. But I couldn't decide how I wanted it to go. I wanted to play the short in front of the movie, but not always. Sometimes I preferred to watch the movie without the short. It became a puzzle to me. So in the end I decided that I would like to have the movie open in America without the short, but I would like people to have access to it if they want to see it first. »
  2. « a brief coda to a doomed romance and a prologue to The Darjeeling Limited »
  3. « an exquisite short story where we learn not much but exactly enough about these two characters »
  4. « Chevalier sees Anderson working in his customary jewel-box/dollhouse mode, but the form and length really suit each other here. »
  5. « moving and genuinely contemporary »
  6. « lost-girl poignancy »
  7. « It really depressed me that half of every review was about the nudity. »
  8. « a comic actress in fresh bloom »
  9. « beguiling vignette »
  10. « the feeling and wit of the short film »
  11. « The untold story of Hotel Chevalier is ten times more interesting, and infinitely richer, than the one told outright in The Darjeeling Limited »
  12. « darn near perfect »
  13. « genuine ardour »
  14. « perfectly measured narrative »
  15. « a small gem »
  16. « overstuffed suitcase »
  17. « It is worth seeking out, not only because it fleshes out part of the story of the Whitman brothers but also because, on its own, it is an almost perfect distillation of Mr. Anderson’s vexing and intriguing talents, enigmatic, affecting and wry. »

Références modifier

  1. a b c d e f g h i et j (en)Peter Sanders, « Coming soon: a new take on the old double bill », sur The Wall Street Journal,
  2. (en)Richard Brody, « Wild, wild Wes », The New Yorker,‎ , p. 48–57 (résumé)
  3. a b c d et e (en)Chris Lee, « A tantalizing taste of Darjeeling », sur Los Angeles Times,
  4. a et b (en)« Despite notable year, mainstream success eludes short films », sur The Hindu,
  5. (en)[PDF]« Press kit 2009 », p. 4
  6. a et b (en)Wes Anderson & Jason Schwartzman discuss Hotel Chevalier', Wes Anderson, Jason Schwartzman (IFC News.
  7. a b et c (en)Richard Corliss, « Owen Wilson: art imitates life », sur Time.com,
  8. (en)Gary Susman, « Darjeeling unlimited », sur The Boston Phoenix,
  9. a et b (en)Sam Thielman, « Hotel Chevalier checks into iTunes », sur Variety.com,
  10. a b et c (en)A. O. Scott, « Brothers, and their baggage, in India », sur The New York Times,
  11. (en)Peter Sciretta, « Wes Anderon’s Hotel Chevalier on iTunes », sur SlashFilm.com,
  12. a b c et d (en)Lia Miller, « Darjeeling to be paired with a short », sur The New York Times,
  13. (en)Susan Wloszczyna, « Darjeeling director Wes Anderson powers this train », sur USA Today,
  14. (en)Andrew Gumbel, « Christie and Day-Lewis lead Oscar charge », sur The Independent,
  15. (en)Wes Anderson, « Hotel Chevalier », Zoetrope: All-Story, American Zoetrope, vol. 11, no 4,‎ (résumé)
  16. (en)Gary Susman, « Snap judgment: Wes Anderson's Hotel Chevalier », sur PopWatch.EW.com,
  17. (en)Armond White, « Asia Minor », sur New York Press,
  18. (en)Anthony Breznican, « Darjeeling Limited leaves mysteries in its path », sur USA Today,
  19. (en) Carolyn Jess-Cooke, « The Economies of Intermediality », dans Film sequels: theory and practice from Hollywood to Bollywood, Édimbourg, Edinburgh University Press, (ISBN 0748626034, lire en ligne)
  20. (en)« Natalie Portman: no more nude scenes », sur CBS News.com,
  21. (en)Stephanie Zacharek, « The Darjeeling Limited », sur Salon.com,
  22. (en)Danny Leigh, « The view: less is more for Wes Anderson », sur guardian.co.uk,