Utilisateur:Catherine Tourangeau/Hélène Pedneault Brouillon

Hélène Pedneault

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Hélène Pedneault était une écrivaine, journaliste, chroniqueuse et activiste québécoise. Militante chevronnée, elle s'est notamment illustrée par son implication dans des causes à teneur sociales et politiques tels que les mouvements pour les droits des femmes, pour la protection de l'environnement et pour l'indépendance du Québec.

Biographie

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Jeunesse et formation

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Hélène Pedneault naît à Jonquière le 14 avril 1952. Elle étudie les lettres au Cégep de Jonquière avant de débuter une fructueuse carrière littéraire.

Carrière

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Avant tout une écrivaine.

D'abord journaliste au Saguenay; écrit également des éditoriaux et commentaires pour des émissions de Radio-Canada telles que Christiane Charrette, Indicatif Présent et Pensée libre[1]. Elle écrit également des paroles de chansons pour des artistes comme Marie-Claire et Richard Séguin.

Réalisatrice:

Hélène Pedneault réalise des séries pour Radio-Canada:

  • Signé Loranger
  • Éloge de l'indignation
  • Robert Gravel, L'homme qui avait toujours soif

En 1996, Hélène Pedneault signe l'adaptation du téléroman Sous le signe du lion, adapté d'un téléroman écrit par Françoise Loranger dans les années 1960. Cette série, diffusée à la télévision de Radio-Canada, lui vaut un prix Géneaux. Elle permet également à Hélène Pedneault de faire connaître l'oeuvre jusque-là négligée de Françoise Loranger.

Metteuse en scène et productrice: a dirigé plusieurs artistes et mis en scène un certain nombre de productions. A également produit plusieurs séries télé pour Radio-Canada, notamment Signé Loranger et Éloge de l'indignation.

Militantisme

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Francine Pelletier: « Elle était une perpétuelle indignée »[2].

Andrée Ferretti écrit, au sujet d'Hélène Pedneault: « C'est en tant qu'écrivaine qu'elle a mené toutes ses luttes ». Elle continue:

« Iconoclaste par son refus de soumission à quelque hiérarchie céleste et terrestre que ce soit, Pedneault n'obéit qu'à la seule obligation qu'elle s'impose de consacrer son énergie et sa plume à la défense et à la promotion de l'indépendance du Québec, de l'émancipation des femmes, de la prise de conscience par chaque être humain de la valeur intrinsèque de son humanité, bref, à l'apologie de la liberté et de l'équité »[3].

Trois causes principales: féminisme, indépendance du Québec, environnement.

La militante féministe

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En entrevue au magazine télé La grande visite, le 8 mars 1987, Hélène Pedneault compare le féminisme à une supernova dont l'explosion initiale a déjà eu lieu, mais qui prendra peut-être encore plusieurs « années-lumières » avant de provoquer de véritables changements. Elle confie ensuite son incompréhension face aux femmes qui refusent l'étiquette de « féministes »:

«J'ai beaucoup, beaucoup de mal à comprendre les femmes qui ne se réclament pas du féminisme, parce que le féminisme a été la plus grande révolution, je pense, du 20e siècle et d'une grande partie de l'histoire »[4].

Lorsque le comédien et auteur Robert Lalonde suggère que plusieurs femmes sont rebutées par les féministes soi-disant « radicales », elle rétorque du tac au tac que les extrémistes sont nécessaires à tout mouvement social[4].

Chroniqueuse à La vie quotidienne (1977-1980) et à La Vie en rose (1982-1987)

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Chronique du 25 octobre 1979 à La vie quotidienne: décrit la corde à linge comme un « objet de subversion ». Déplore son interdiction dans certaines municipalités pour des raisons esthétiques et défend l'économie d'argent et d'énergie que permet la corde à linge. « Soyons aussi fiers de nos cordes à linge qu'on l'est de notre barrage de la Baie-James! », s'exclame-t-elle[4].

Entre 1982 et 1987, Hélène Pedneault se fait connaître du grand public québécois en signant ses Chroniques délinquantes dans la revue féministe La Vie en rose.

1984: Hélène Pedneault obtient une entrevue avec Simone de Beauvoir, à qui elle voue une admiration sans bornes.

La Marche des femmes (1995)

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Hélène Pedneault écrit les paroles de la chanson Du pain et des roses, qui sert de thème à la Marche des Femmes.

La militante environnementaliste

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En 1987, Hélène Pedneault participe à la fondation de la coalition Eau Secours, une coalition visant à protéger l'environnement aquatique du Québec[1]. « C'est assez visionnaire de sa part, confie Francine Pelletier, « [a]utant on parle d'indépendance et de féminisme dans les années 70 et 80, autant l'environnement a de la difficulté à placer un mot. On ne prend pas ça très au sérieux encore, et Hélène [en parle] avant tout le monde »[2].

La militante souverainiste

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Le référendum sur la souveraineté de 1995

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Anime la soirée Souveraines au Club Soda de Montréal; clôt la tournée pan-québécoise de l'Opération Porte-Voix[5].

Hélène Pedneault participe à la fondation du Conseil de la souveraineté du Québec (aujourd'hui les OUI Québec) en 2002[1]. Elle assume ensuite la charge de vice-présidente du conseil d'administration du Conseil en 2003. Puis, en 2005, elle est l'une des signataires du Manifeste pour un Québec solidaire qui mène à la création du parti Québec solidaire l'année suivante.

Oeuvres

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  • Chroniques délinquantes de la Vie en rose (VLB Éditeur, 1988; seconde édition parue en 2002 chez les éditions Michel Brûlé)
  • Notre Clémence, avec Marie-Claude Trépanier, 1989
  • La douleur des volcans, 1992
  • Pour en finir avec l'excellence, 1992
  • Tout Clémence, 1993
  • Evidence to the contrary, 1993
  • Robert Gravel, L'Homme qui avait toujours soif, 1996
  • La déposition, 1997
  • La Déposition, 1988 (théâtre)
  • Les carnets du lac (1993-1999), 2000
  • Mon enfance et autres tragédies politiques, 2004

Honneurs et hommages

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Prix et honneurs

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Hommages posthumes

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Le 1er décembre 2008, alors qu'elle n'est âgée que de 56 ans, Hélène Pedneault est emportée par un cancer des ovaires.

À la suite de la mort d'Hélène Pedneault, les hommages fusent de toutes parts. Le jour même de son décès, son amie Andrée Ferretti écrit que « cette femme était tout entière dans son amour. Comment dire autrement qu'elle guerroyait uniquement pour, jamais contre, même quand elle fustigeait les malveillants, leur bassesse et leur violence »[3]. Francine Pelletier signe quant à elle un texte intitulé La solitude de la coureuse de fond.

Le Centre des auteurs dramatiques (CEAD) souligne par sa grande indépendance d'esprit, sa créativité et son « importante contribution à la dramaturgie québécoise et à la société »[6].

À titre posthume, Hélène Pedneault est nommée Patriote de l'année par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM). « Elle nous a quittés rapidement dans des circonstances qui ont fait qu'on trouvait qu'elle n'avait pas reçu la reconnaissance qu'elle méritait. C'est une façon de ramener Hélène Pedneault, , explique le président de la SSJBM, Mario Beaulieu. La cérémonie qui se déroule à la Maison Ludger-Durvernay le 15 novembre 2009 rassemble plusieurs personnalités des milieux culturels et politiques telles que la musicienne Marie-Claire Séguin, l'écrivaine et militante indépendantiste Andrée Ferretti et les politiciens Gilles Duceppe, Nicole Léger et Jean Dorion. Le chanteur Raoul Duguay, qui prend la parole, soutient qu'« Hélène Pedneault était d'abord et avant tout une femme de parole ». La députée de Québec Solidaire Françoise David, abonde dans le même sens: « Que ce soit le pays, l'égalité entre les hommes et les femmes ou la protection de l'eau, elle y allait jusqu'au bout et ne comprenait même pas qu'on ne veuille pas s'engager avec elle »[7].

La rue Hélène-Pedneault a été nommée en son honneur dans la ville de Québec en 2010.

La vie et l'engagement d'Hélène Pedneault sont soulignés de belle façon dans le livre Qui est Hélène Pedneault? Fragments d'une femme entière. Enquête menée par Sylvie Dupont; témoignages de personnalités telles que Jean-Martin Aussant, Serge Bouchard et Clémence Desrochers. Paraît en 2013.

Archives

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Le fonds d'archives d'Hélène Pedneault est conservé au centre d'archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Pour une analyse: Andrée Ferretti, « Hélène Pedneault : Le désir créateur », Nuit blanche, magazine littéraire, n° 117, hiver 2010, p. 31-33 (Article dans le dossier : Féminisme au XXIe siècle. Témoignages et essais).

Notes et référence

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  1. a b et c Sabourin, Diane. "Hélène Pedneault". l'Encyclopédie Canadienne, 05 octobre 2015, Historica Canada. www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/helene-pedneault. Date consulté: 18 octobre 2023.
  2. a et b Francine Pelletier à l'émission Aujourd'hui l'histoire (28 novembre 2018) https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/aujourd-hui-l-histoire/segments/entrevue/96829/helene-pedneault--vie-rose-chroniques-delinquantes-feminisme
  3. a et b Andrée Ferretti, « Hélène Pedneault: Le désir créateur », Féminisme au XXIe siècle: témoignages et essais, numéro 117 (hiver 2010), pp. 31-33.
  4. a b et c « Du pain et des roses pour Hélène Pedneault » (30 novembre 2018) Ici Radio-Canada, Archives https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1138908/helene-pedneault-feminisme-carriere-auteure-chronique-magazine-vie-rose-archives?pageNumber=1
  5. Micheline Dumont (4 novembre 2015) « Parler à haute voix au lieu de murmurer notre eixstence » Le Devoir https://www.ledevoir.com/opinion/idees/454218/20-ans-du-referendum-parler-a-haute-voix-au-lieu-de-murmurer-notre-existence
  6. « Adieu Hélène Pedneault » (2 décembre 2008), Ici Radio-Canada, Arts et Spectacles https://ici.radio-canada.ca/arts-spectacles/PlusArts/2008/12/01/002-pedneault-deces.asp
  7. « Hélène Pedneault est désignée Patriote de l'année à titre posthume » (16 novembre 2009) Société Saint-Jean-Baptiste https://ssjb.com/helene-pedneault-est-designee-patriote-de-lannee-titre-posthume/ (Article de Annie Mathieu d'abord paru dans la Presse canadienne)