Utilisateur:Chantal Chatagnier/Brouillon

Ferme avec porche-pigeonnier, Fosseux-sur-Artois. © Jean-Claude Grenier.

Censes, fermes d'abbaye, fermes de château, fermes à cour carrée, fermes fortifiées, fermes de la Restauration : plus que d'autres les deux départements septentrionaux de l'actuelle région des Hauts-de-France offrent une grande variété de corps de ferme. L'architecture rurale doit cette caractéristique à la présence de la barrière linguistique entre le monde romain et le monde germanique mais aussi à une mosaïque de paysages.

Huit terroirs, huit types d'architecture rurale. modifier

La présence d'une barrière linguistique entre le monde germanique et le monde latin, l'appartenance durant plusieurs siècles à des entités politiques différentes du Royaume de France ou de l'Empire, la présence ou l'absence de la mer, l'influence plus ou moins forte des moines et de leurs censes abbatiales[1], la géographie, la géologie font que dans le Nord-Pas de Calais, les corps de ferme affichent une variété inégalée selon les zones concernées : la Flandre, le littoral, le Montreuillois, la métropole lilloise, le Haut-Artois, l'Artois, le Hainaut-Cambrésis et l'Avesnois. N'oublions pas également qu'un type architectural, celui de la reconstruction, est né, notamment en Artois, après les destructions massives causées par la Première Guerre mondiale. Les exploitants sont de plus en plus nombreux à diversifier leurs activités en pratiquant la vente directe et en s'inscrivant dans le circuit "Bienvenue à la ferme"[1], en accueillant les classes dans le cadre du réseau "Savoir Vert"[2], en ouvrant les chambres d'hôtes ou en logeant des étudiants sous le label "Campus Vert"[3] . De ce fait, le grand public a de nouveau la possibilité de rentrer dans les corps de ferme et d'en découvrir l'importance historique.

La Flandre et ses hofstèdes modifier

Ferme du Têtard Borne à Ledringhem © Jean-Claude Grenier

S'étendant au nord de la nouvelle région Nord-Pas de Calais-Picardie depuis la mer du Nord jusqu'à la vallée de la Lys, aux portes de la métropole lilloise, la Flandre comprend une partie maritime largement gagnée sur la mer grâce à des polders - le Westholk - et une partie plus accidentée et boisée - le Houtland. Les fermes y sont appelées "Hosfstèdes", ce qui signifie "la ferme de l'homme libre". Souvent construits en plusieurs fois, en fonction des moyens des propriétaires ou de l'importance de la famille, les bâtiments sont non jointifs, souvent au nombre de quatre à l'origine : la maison, l'écurie, l'étable et la grange. La charpente en orme, traditionnellement couverte de chaume, est aujourd'hui coiffée de pannes rouges. Si le colombage reste parfois apparent, il n'est plus hourdi de torchis mais de briques. Traditionnellement, les fenêtres sont à guillotine et un grand soin est apporté à la peinture des fenêtres, volets et portes, les artisans utilisant des matériaux naturels. Une de ces hofstèdes traditionnelles est visible par le public au milieu des Jardins du Mont des Récollets à Cassel. Depuis la route, on peut aussi admirer la ferme du Tétard Borne à Ledringhem. Plusieurs hofstèdes anciennes et restaurées sont visibles au Musée de Plein Air de Lille Métropole. Dans son livre Patrimoine rural et métiers traditionnels du Nord de la France, Monique Teneur-Van Daele décrit ainsi l'hofstède démontée à Lederzeele et remontée sur place[2]. Elle date du XVIIIe siècle : "La chaumière, avec sa toiture à croupes, est l'un des derniers exemples en Flandre qui, jadis, en comptait beaucoup. Ces toitures frisonnes proviennent du nom de la province de Frise aux Pays-Bas où elles sont encore très répandues. Comme toujours en Flandre, sa longue et harmonieuse façade de 17 mètres de long est orientée au soleil de midi. L'ensemble de la structure à colombages repose sur un muret de briques. On retrouve là l'assemblage de briques à la flamande. Une rangée de briques boutisses alterne avec une rangée de briques posées en longueur. Sur la façade sud, six fenêtres à petites carreaux, trois de chaque côté, encadrent la porte d'entrée surmontée d'un imposte. La façade nord, plus froide, ne comporte que quatre fenêtres et une porte." Accompagnant cette chaumière, la grange-étable avait été élevée en 1650.

La façade maritime et ses places fortes modifier

Manoir du Val d'Hesdres à Wierre-Effroy © Jean-Claude Grenier

Selon l'historien Roger Rodière (1870-1944), membre de la Commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais, l'histoire a joué un rôle essentiel dans la configuration des grands corps de ferme[3]. En 1347, Calais tombe entre les mains des Anglais. Ils n'en seront chassés définitivement qu'en 1598. Face à cette enclave étrangère, les rois de France souhaitent se protéger. Certaines fermes deviennent des places fortes et doivent contribuer à l'effort de défense en entretenant des hommes d'armes. Roger Rodière a écrit un ouvrage sur Les manoirs du Boulonnais dont beaucoup restent des corps de ferme en activité. Parmi ces corps de ferme imposants, citons la ferme de Fouquesolles à Audrehem, la ferme des Templiers à Landrethun-les-Ardres, le manoir de Bédouâtre à St-Martin-Boulogne, le manoir du Val d'Hesdres à Wierre-Effroy, le manoir d'Herlen à Wissant. Dans son ouvrage Un lignage noble du Boulonnais aux XIVe et xve siècles, Enguerrand de Bournonville et les siens, Bertrand Schnerb[4] nous apprend ainsi que trois soldats venus de la place forte de Fouquesolles combattaient à Azincourt en 1414. Vers 1370, déjà, la place forte comptait un capitaine et trois autres écuyers percevant au total des gages mensuels de 60 francs de l'époque. Sans être toutes d'anciennes places fortes, les fermes du Boulonnais ont bénéficié de la présence d'importantes carrières autour de Marquise. Elles sont donc de belle facture, les bâtiments étant souvent organisés autour d'une grand cour rectangulaire dominée parfois par un pigeonnier. Les soubassements sont souvent en silex, une pierre non poreuse qui empêche l'eau de remonter dans les murs et qui se trouve facilement dans les champs après le passage de la charrue. À Tardinghem, la brasserie de Belle Dalle qui reçoit le public, est un bel exemple de ces grandes fermes à appareillage de pierre. Parmi les fermes plus modestes, mais blottie au milieu de la dune et superbement bien placée sur le littoral protégé par le Parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale, citons la ferme de St-Pô avec sa boutique de vente directe et son élevage de vaches charolaises broutant face à la mer. Près du Cap Griz-Nez, lieu fortement marqué par les combats alliés destinés à réduire à l'impuissance le Mur de l'Atlantique, la ferme de Floringzelle, à Audinghen, reconstruite ex-nihilo, est un rare exemple de ferme créée après 1945. À remarquer aussi dans l'Audomarois, une grande ferme abbatiale organisant de nombreuses manifestations d'accueil et de tourisme, donc facilement visitable, la ferme de l'Abbaye à Clairmarais. De l'ancienne abbaye, outre la ferme, on peut voir les ruines de l'église. Cette abbaye a été créée par les moines cisterciens en 1140. Sont classés monuments historiques, dans la ferme, le portail d'entrée, le logis accolé aux bâtiments des étrangers et sa tourelle d'escalier datée de 1680, les granges, les étables, les écuries, les porcheries, la maréchalerie et le pigeonnier.

La Ferme Seigneuriale à Campagne-lès-Hesdin © Jean-Claude Grenier

Le montreuillois, domaine du rouge barre modifier

De toutes les fermes de cette France septentrionale, elles sont les plus connues grâce au superbe ouvrage en deux tomes du journaliste-historien, Albert Leroy[5]. Cet auteur a illustré son livre Les vieilles fermes du pays de Montreuil de dessins à la plume qui nous les montrent telles qu'elles étaient voici cinquante ans. S'appuyant sur une solide documentation dont les chroniques des abbayes de Saint-André et de Dommartin, aidé par les archivistes de la Commission départementale des Monuments Historiques du Pas-de-Calais, l'auteur explique comment les fermes du Montreuillois sont "des témoins de son passé, car la plupart ont été édifiées après les guerres, dont les guerres de religion qui la désolèrent dans le courant du XVIe siècle et au siècle suivant , alors que le "Pays de Montreuil" était situé sur la frontière qui séparait la France de l'Artois, cette province étant passée, par la suite d'alliances, de la Maison de Bourgogne à la Maison d'Autriche et, de ce fait, à l'Espagne. La Canche, l'Authie, la Course et d'autres rivières creusent ici leur lit au milieu des grands plateaux céréaliers. Dans ces vallées, on trouve encore de nombreuses fermes d'élevage. Si beaucoup étaient en torchis, ce matériau a été souvent remplacé par la brique et même encore plus souvent par du parpaing, heureusement peint en blanc[6]. Sur les plateaux, on trouve de grandes fermes aux murs dits en "rouge barre", alternant un lit de pierre et plusieurs rangées de brique. Les moines furent très présents dans la région. En cours de restauration, la Chartreuse de Neuville-sur-Montreuil ia conservé sa ferme, visible sur la droite en entrant. Parmi les grandes censes, citons celle de Saint-Nicolas des Champs à Beaumerie-Saint-Martin, la ferme de l'Abbaye de Saint-Josse à Fillièvres, la ferme du Vert-Bois à Neuville-sous-Montreuil. À Wamin, en cours de restauration et ouverte parfois au public avec un petit musée, la commanderie du Bois-Saint-Jean était la propriété de l'ordre de l'Hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem. Parmi les fermes décrites par Albert Leroy et toujours en activité, retenons le Manoir de Romont à Buire-le-Sec, le Prieuré de Beaurain à Beaurainville, la Ferme Seigneuriale à Campagne-lès-Hesdin, le Manoir de Thubeauville à Parenty, la ferme de Sainte-Austreberthe à Marant, le Manoir de Fromessent à Etaples où des gîtes d'étapes ont été aménagés. Notons que, près du célèbre champ de bataille d'Azincourt, la ferme de Maisoncelle est l'héritière de la demeure où aurait dormi le roi Henri V d'Angleterre la veille de sa victoire.

La région de Lille et ses fermes au carré modifier

Ferme de la Noyelle à Sainghin-en-Mélantois © Jean-Claude Grenier

Irriguée par la Lys et la Deûle, cette riche plaine agricole a su maintenir une activité rurale malgré la forte pression urbaine. Bâties en brique avec des toits en tuile ou "panne flamande", on y trouve essentiellement des fermes au carré pour lesquelles on peut reprendre les propos tenus pas Philippe Decroix dans son ouvrage La maison rurale en Artois, Boulonnais, Calaisis : "Maison, étables, granges et autres bâtiments ruraux étaient constitués d'une même ossature et des mêmes revêtements. Ne différaient que les ouvertures. Tout était fait de traditions pluriséculaires, avec économie de moyens et de matériaux, bien proportionné, beaucoup de soin à la construction et à l'entretien, jusqu'à nos jours où la négligence ultime consécutive au hors d'usage, est cause de disparition irréversible"[7]. Quand à l'économie de moyens, il est très fréquent de voir que la brique était fabriquée à partir de l'argile présente dans les champs voisins. On accède dans la cour pavée par un porche-pigeonnier pour les plus importantes de ces fermes au carré ou simplement par un porche sous bâti. Généralement, le logis occupe le fond de la cour, en face de l'entrée, mais il existe des exceptions, par exemple à la ferme de la Noyelle à Sainghin-en-Mélantois où l'habitation se trouve à droite du porche. À Roncq, à la ferme du Vinage, une galerie vitrée permet par exemple d'assister à la traite des vaches. Le célèbre Institut de Genech dont François Guennoc raconte les origines dans son livre De l'École d'Agriculture de Genech à l'Institut de Genech, un siècle d'Histoire[8], a été créé dans une ferme de ce type et on peut en voir encore le magnifique porche-pigeonnier. Dans la région lilloise, on trouve aussi des fermes exceptionnelles comme celle de Meurchin à Sailly-lez-Lannoy qui conserve la structure de la motte féodale bâtie pour protéger les paysans de tous les envahisseurs. Son histoire est détaillée dans le livre de sa propriétaire, Agnès-Marie Laude, Petite histoire de Sailly dans la grande Histoire[9].

La cense d'Hyverchies à wandignies-Hamage © Jean-Claude Grenier

Le Haut-Artois et les fermes claustrales modifier

L'architecture dominante est celle de la ferme artésienne, à cour fermée ou claustrale, conçue donc à la fois pour se protéger d'éventuels ennemis mais aussi des intempéries. La brique domine également dans cette région. Voilà la description classique d'une ferme dans le Béthunois selon Philippe Decroix : "La maison était basse, en rez-de-chaussée sous grenier souvent aménagé aux temps modernes avec lucarnes. La charpente était en orme et à forte pente. Les pièces de bois le plus souvent équarries. Elle se situait soit front de rue avec ou sans distance jardinée, soit en fond de cour, invisible même par le trou de serrure du grand portail couvert sur la chaussée. Elle avait deux "pignons à winbergues" et connaissait peu le toit en croupe. Les bâtiments étaient de hauteurs différentes et comportaient toujours, malgré l'emploi généralisé des gouttières de zinc, le large auvent en rupture de pente. On trouve aujourd'hui fréquemment le toit à la Mansard percé d'au moins deux lucarnes en façade. Les appentis nombreux épaulent indifféremment les quatre murs." Les corps de ferme les plus importants peuvent être en pierre. C'est le cas de la ferme de Fromentel à Auchy-au-Bois qui conserve une tour médiévale, de la ferme du Petit Château à Liettres bâtie avec de la pierre tirée d'une carrière présente sur la commune ou encore de la ferme Delory à Hesdigneulles-Béthune dont les murs sont d'une pierre blanche venue de Camblain-L'Abbé. À noter, en brique, mais qualifiée de "monument de l'architecture rurale" par le Parc naturel régional Scarpe-Escaut, la cense d'Hyverchies à Wandignies-Hamage. A Bouvignies, dans l'ancien pigeonnier du château des Nédonchel, un musée consacré à la colombophilie dans la région. Mineurs et agriculteurs ont vécu en étroite symbiose dans ce pays minier. En allant faire ses provisions dans l'écurie transformée en boutique de produits du terroir, on peut voir combien l'arrivée des gueules noires de la Compagnie des mines de l'Escarpelle a permis le développement de la ferme-malterie-brasserie de la Martinière à Roost-Warendin. Il était fréquent que la bière soit brassée dans les fermes et que beaucoup d'entre elles, dans les villages, tenaient aussi lieu d'estaminets.

Le pigeonnier de la ferme du château à Henu © Jean-Claude Grenier

En Artois, l'architecture de la reconstruction modifier

Dans cette province, la guerre a fait des ravages et c'est depuis la ferme située au pied du Mont-Saint-Eloi que les officiers du futur maréchal Pétain ont pu concevoir leurs offensives dans l'espoir notamment de reprendre le bassin houiller aux Allemands. Au pied de la colline sanglante, Notre-Dame-de-Lorette, le village d'Ablain-Saint-Nazaire possède de nombreuses fermes totalement reconstruites. Paradoxalement, en Artois, on trouve des corps de ferme exceptionnels car financés par les indemnités de la reconstruction et souvent conçus par des architectes talentueux, aimant les fausses tourelles, les toits pentus aux nombreuses fenêtres. Dans cette région de fermes dites claustrales, ils ont conservé la tradition de la cour fermée. À voir, par exemple, L'Hermitage à Gomiécourt, siège d'une société spécialisée dans les plants de pomme de terre ou la ferme de l'Etang à Béhagnies tenue par la famille Leprince . Des villages entiers ont été reconstruits à une époque où ils abritaient beaucoup de petites fermes de dimensions fort modestes : 5 ou 6 hectares, quelques vaches, des cochons, de la volaille. A Achiet-le-Petit, par exemple, rue d'Angoulême, plusieurs fermes se succèdent bâties selon le même modèle. Elles sont reconnaissables à leurs grandes portes à double vantail pratiquées dans un mur de brique interminable, celui de la grange. Arrive ensuite un portail donnant sur un passage couvert et flanqué du pignon d'un bâtiment construit perpendiculairement à la rue, abritant généralement l'écurie et l'étable. Au fond de la cour, les architectes ont soigné le corps de logis, généralement bâti sur deux étages. Tout en achetant des endives, on peut entrer dans la cour d'une exploitation typique de ces années 1920 à la ferme aux Chiconnettes. Fort heureusement, les combats ont épargné de bien belles bâtisses : le château de Pénin ou les exploitants proposent gîte et couvert, la ferme du château à Hénu ou encore la ferme Jessenne à Saint-Amand. Bâtie en 1605, elle serait la plus vieille de la région. Citons aussi à La Herlière, la ferme de la Bazèque déjà visible comme bien des monuments et villages de l'Artois, dans les albums du duc Charles de Croÿ qui regroupent 2 500 peintures et cartulaires réalisés au XVIIe siècle.

Le pigeonnier de la cense du Chapître Notre-Dame de Cambrai à Carnières © Jean-Claude Grenier

Le Hainaut et le Cambrésis, territoires des moines défricheurs modifier

Comme on peut le lire dans l'ouvrage de Fulgence Delleaux, Les censiers et les mutations des campagnes du Hainaut français[10], plus qu'ailleurs les moines défricheurs ont marqué cette riche contrée agricole de leur empreinte. L'abbaye de Vaucelles qui compta jusqu'à 140 moines joua un rôle économique considérable et fort bien raconté par Arnaud Gabet et Jean Doffe dans Fermes et fermiers de l'abbaye de Vaucelles de 1132 à nos jours[11]. A Crèvecoeur-sur-Escaut, dans le seul hameau de Montécouvez, les abbés possédèrent 7 censes dont 4 sont toujours exploitées. A la ferme Puche, l'exploitant descend de Pierre Puche, censier en 1703. A Haussy, la Maison familiale rurale qui forme les futurs agriculteurs est installée dans la ferme du Hamel, ancienne propriété de l'abbaye de Saint-Amand, également propriétaire de la ferme Dombries à Lécelles, siège d'un pépiniériste renommé. L'abbaye d'Anchin, dans le seul hameau du Tronquoy, à Montigny-en-Cambrésis, percevait les revenus de trois censes toujours réunis dans un même groupement foncier agricole. A Sailly-lez-Cambrésis, le GAEC Laude-Lucas, spécialisé dans le plant de pommes de terre, est logé dans une ancienne cense de l'abbaye de Cantimpré. On y voit un pigeonnier monumental.

Ferme de Wargnories à Haumont© Jean-Claude Grenier

L'Avesnois, pays de la pierre bleue modifier

Dans ce pays bocager propice à l'élevage et royaume du maroilles, la beauté des fermes doit beaucoup à la pierre bleue tirée du sous-sol. Entourant les fenêtres et les portes, elle est présente dans les grandes fermes à cour fermée remarquables pour leur porche-pigeonnier monumental mais aussi dans les simples longères ou maison, écurie, étable et grange se côtoient parfois sous un seul toit, parfois sous des toits différents. A l'est, près de la frontière et en relation avec les fermes belges du secteur, ces fermes avesnoises ont fait l'objet d'une étude à la fois géographique, architecturale et agronomique publiée sous titre La Fagne de Solre, mobilisation transfrontalière autour du bâti ancien et de ses savoir-faire. Pour tout savoir de la vie rurale en Avesnois, il faut visiter la maison du Parc naturel régional de l'Avesnois ouverte dans l'ancienne grange dîmière de l'abbaye. A Dourlers, une auberge est ouverte dans la ferme de la famille Vainck, bel exemple de longère construite le long de la route. Parmi les porches-pigeonniers remarquables, signalons celui de la ferme de Wargnories à Hautmont. Dans la vallée de l'Hogneau, à Hon-Hergies, la présence de carrières a permis au XIXe siècle l'embellissement de la ferme du Domaine d'En-Haut [12]dans laquelle on entre par un porche à la voûte en anse de panier. On retrouve le même genre de porche à la ferme du Trianon à Lez-Fontaine.


Bibliographie


Charles de Croÿ, Albums de Croÿ, 26 volumes ,Réédition récente par Jean-Marie Duvosquel avec l'appui de la Région Nord-Pas de Calais et le Crédit communal de Belgique, (ISBN 2757402862)

Philippe Delcroix, La maison rurale en Artois, Boulonnais, Calaisis, Les Cahiers de la Construction traditionnelle, Éditions Créer, Nonette, 1989

Fulgence Delleaux, Les censiers et les mutations des campagnes du Hainaut français, Presses universitaires de Namur, 2012

Arnaud Gabet et Jean Doffe, Fermes et fermiers de l'abbaye de Vaucelles de 1132 à nos jours, Cambrésis Terre d'Histoire, 1996

Jean-Claude Grenier, Patrimoine rural du Nord-Pas de Calais, Société d’Édition Agricole et Rurale, Nos belles fermes SEAR, 2015

François Guennoc, De l'Ecole d'Agriculture de Genech à l'Institut de Genech, un siècle d'Histoire, Punch Éditions, 2007.

Agnès-Marie Laude, Petite histoire de Sailly dans la grande Histoire, Bayard, Paris, 2008

Albert Leroy, Les vieilles fermes du pays de Montreuil, Bibliothèque des Éditions Locales, Montreuil-sur-Mer, 1975

Roger Rodière, Les manoirs du Boulonnais, Réédition du premier tome par Michel Parenty, Boulogne-sur-Mer, 2013

Bertrand Schnerb, Un lignage noble du Boulonnais aux XIVe et XVe siècles, Enguerrand de Bournonville et les siens, Presses Université Paris-Sorbonne, 1997

Monique Teneur-Van Daele, Patrimoine rural et métiers traditionnels du Nord de la France, La Renaissance du Livre, Tournai, 2004

Références modifier

  1. Fulgence Delleau, Les censiers et les mutations des campagnes du Hainaut français, Namur, Presses Universitaires de Namur,
  2. Monique Teneur-Van Daele, Patrimoine rural et métiers traditionnels du nord de la France, Tournai, La Renaissance du Livre,
  3. Roger Rodière, Les manoirs du Boulonnais, Boulogne, Michel Parenty,
  4. Bernard Schnerb, Engerrand de Bournonville et les Siens-Un lignage noble du Boulonnais au XIVe et XVe siècle, Paris, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, , 384 p.
  5. Albert Leroy, Les vieilles fermes du Pays de Montreuil, Montreuil-sur-Mer, Bibilothèque des Editions locales, 1975, 3ème édtion
  6. Sandrine Lecoffre et Marie-Christine Geib-Munier, Trucs et astuces pour réussir un projet de restauration du patrimoine bâti rural dans le Nord-Pas de Calais, Lille, Campagnes Vivantes,
  7. Philippe Decroix, La maison rurale en Artois, Boulonnais, Calaisis, Lille, Créer, Nonette,
  8. François Guennoc, De l'Ecole d'agriculture de Genech à l'Institut de Genech, Lille, Editions Punch,
  9. Agnès-Marie Laude, Petite histoire de Sailly dans le grande histoire, Sailly-lez-Lannoy, A compte d'auteur,
  10. Fulgence Delleaux, Les censiers et les mutations des campagnes du Hainaut français, Namur, Presses Universitaires de Namur, 2012
  11. Arnaud Gabet et Jean Doffe, Fermes et fermiers de l'abbaye de Vaucelles de 1132 à nos jours, Cambrai, Cambraisis Terre d'histoire, , 233 p.
  12. Jean-Claude Grenier, Nos belles fermes-Le patrimoine rural du Nord-Pas de Calais, Lille, SEAR, , 384 p. (ISBN 2746688662)