Michel d'Hermies
Michel d'Hermies est un philosophe, écrivain et poète français né le à Lille et mort le à Ivry-sur-Seine[1]. Il est agrégé de philosophie.
Naissance | |
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Décès |
(à 74 ans) Ivry-sur-Seine |
Nationalité |
Française |
Principaux intérêts |
Philosophie, art, littérature, poésie, musique |
Œuvres principales |
La Mauvaise Grâce Art et Sens La Traversée de la mer Rouge |
Biographie
modifierMichel D'Hermies est issu d'une famille d'enseignants. Sa mère, « fontenaisienne »[Quoi ?], enseignait les mathématiques, et son père était agrégé de lettres classiques.
Son travail se situe au croisement de la philosophie, de l'art et de la littérature comme en témoigne son Diplôme d'Études Supérieures de Philosophie, soutenu en 1947 et intitulé Le Schématisme poétique, consacré à la poésie de Hugo, Baudelaire, Rimbaud et Mallarmé. Il entra en littérature avec des poèmes publiés sous la direction de Jean Cayrol dans les revues Écrire [3]et Esprit[4],puis un roman "La Mauvaise Grâce"[5],[6], aux Éditions du Seuil ainsi que des articles de critique d'art[7],.
Michel D'Hermies meurt le 21 août 1998 à Paris, des suites d'un Parkinson contracté l'année même où il prend sa retraite, laissant de nombreux manuscrits non publiés.
Œuvres publiées
modifier- La Mauvaise Grâce, Éditions du Seuil, 1958
- Art et Sens, Masson, 1974
- La Traversée de la mer Rouge, Éditions de la Différence, 1978[8]
- Homo-logie, Paul Vermont, 1979 (sous le pseudonyme : Michel D'Hermès)
Cet intérêt et cette double culture se retrouvent dans ce qui demeure son livre majeur, destiné à des élèves de Classes Préparatoires : Art et Sens[10] qui fut accueilli favorablement par la critique[11], et dont le titre pose à lui seul le débat fondamental qui a toujours habité celui qui fut à la fois critique d'art, et historien rigoureux de la philosophie, et qui aborde tous les grands thèmes de l'histoire de l'esthétique.
La thèse est claire et amorce une esthétique post-kantienne : l'émotion esthétique n'est pas un langage chiffré, déficient, englué dans le sensible et renvoyant à la raison qui en livrerait le sens. L'art n'est pas langage et il ne contient aucun "message". Il n'est ni une invitation érotique au désir de savoir (Platon), ni manifestation sensible de la vérité (Hegel), ni symbole de la moralité (Kant), ni effet visible de l'harmonie universelle (Plotin, Leibnitz)[12],[13],[14]
Reste alors à déterminer les rapports du "logos" et du sensible, pour ne pas tomber dans le piège de la misologie : dire que l'art n'a rien à dire c'est encore le faire parler et donner un sens à ce qui reste muet, c'est donc encore trop dire puisque c'est déjà dire...
Mais comme il le montre dans le chapitre intitulé "syncope et délusion", il est toujours possible de poursuivre un sens qui joue et se déjoue et se dérobe à mesure qu'on s'en approche. D'où sa conclusion qui résume l'essentiel : "L'art ne va pas contre la raison. Mais son rôle est peut-être de nous rappeler la possibilité d'un autre usage de notre raison où le travail et le jeu, le concept et l'intuition, le devoir et le bonheur perdraient symétriquement leur sens. Que la raison devienne grâce, c'est de la provocation pour qui n'y voit que labeur"[15],[16],[17].
Son dernier livre publié "Homo-logie", parut en 1979 sous le pseudonyme "D'Hermès", puisqu'il enseignait encore. C'est un des rares livres philosophiques abordant la question de l'homosexualité à cette époque. "Sans attrait, pas de rivalité : toute communauté suppose une homosexualité que l'interdit ou l'institutionnalisation éclipse, d'où l'horreur toujours prête à basculer en fascination", y écrit-il.[Interprétation personnelle ?][18]
De nombreux textes et articles de Michel D'Hermies encore non publiés, sont en cours de lecture par ses amis et anciens élèves en vue d'une publication posthume, dont[19]. Salve, volume de textes choisis et d'hommages de ses amis et anciens élèves, fut édité en 2000 à l'occasion de sa mort.
Notes et références
modifier- Relevé des fichiers de l'Insee
- Gilles Kepel, Jihad : expansion et déclin de l'islamisme, Paris, Gallimard, , 751 p. (ISBN 2-07-042931-8), p. 1
- Michel d'Hermies, « Mémoire Non Mère, Grèges 1996 », Esprit n° 4,
- Michel d'Hermies, « Alerte aux fanatismes », Esprit n° 4,
- Michel d'Hermies, La Mauvaise Grâce, Seuil, , 174 p.
- René Marill Albérès, « Le jeune roman : La mauvaise grâce », Le figaro littéraire,
- Jean-Max Toubeau, Georg Eisler, Michel d'Hermies, Pierre Leyris, Peintures et dessins, portraits et scènes de café., Paris, Espace d'Art contemporain, , 40 p.
- Michel d'Hermies, La Traversée de la Mer Rouge, Paris, Editions de La Différence, , 189 p. (ISBN 2-7291-0071-7)
- Pierre Lauret, « La prose de Kant », Cahiers philosophiques n° 94,
- Michel d'Hermies, Art et sens, Masson, (ISBN 978-2-225-39028-9)
- Jacques Follon, « Michel d'Hermies : Art et Sens », Revue philosophique de Louvain tome 74 n° 24, , p. 659-662 (lire en ligne)
- François Warin, Nietzsche et Bataille : la parodie à l'infini, PUF n° 40139, , 347 p. (ISBN 978-2-13-046178-4), p. 262-286
- Pierre Somville, « Art et sens by Michel d'Hermies », Revue Philosophique de la France et de l'Etranger n°3 Vol. 167, , p. 332-334 (lire en ligne)
- Jean Louis Poirier traduction de Mario Meunier, Le Banquet de Platon, Pocket collection Agora, , 214 p. (ISBN 978-2-266-04725-8), Préface
- « Gueule d'amour ou comment Agrado décharite », Carnets de l'Ecole de Psychanalyse Sigmund Freud n° 110,
- Nils Gascuel, « Almodovar "L'épaisseur d'un écran" », Cairn Info,
- Michel d'Hermies, Art et Sens, Paris, p. 251
- Michel d'Hermès, Homo-logie : court traité des mœurs, Nonville, Paul Vermont, , 122 p. (ISBN 2-902481-07-1)
- Michel d'Hermies, « Du bon usage de Joris-Karl Huysmans », Litteratura francese contemporeana Berenice Chez Lucarini Editore,
Liens externes
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